Utiles pour les dépressions sévères, ces traitements ne semblent pas très opérants dans les autres cas. Et l’évaluation de l’effet placebo est toujours discutée.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | | Par Catherine Mary
Dans quelle mesure les antidépresseurs sont-ils efficaces, et quelle est la part de l’effet placebo dans la guérison des patients ? Au total, plus d’une quarantaine de ces molécules sont commercialisées à travers le monde.
Apparus dans les années 1950-1960, les antidépresseurs de première génération (tricycliques et inhibiteurs de monoamine oxydase) sont aujourd’hui moins utilisés du fait de leurs effets secondaires. Ils ont été principalement remplacés par des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), développés à partir des années 1980-1990, avec comme chef de file la fluoxétine (Prozac).
Leur conception a été motivée par une hypothèse jamais démontrée attribuant la dépression à une baisse de la concentration en sérotonine, considérée comme l’hormone du bonheur dans le cerveau. Mieux tolérés que les premiers antidépresseurs, les produits actuels – dont certains agissent aussi sur la noradrénaline – peuvent cependant provoquer une baisse de la libido, une prise de poids et de la fatigue ou de la somnolence.