Avec ses 23 comédiens professionnels en situation de handicap mental, la compagnie de Roubaix, qui fête ses 40 ans, s’est forgé un répertoire, souvent conçu spécialement par des artistes de renom.
«De quoi tenir jusqu'à l'ombre», de Christian Rizzo, en 2013. Photo Frederic Iovino. ArtComPress
C’est une référence que Marie-Claire Alpérine, comédienne à l’Oiseau-Mouche, à Roubaix (Nord), manie volontiers : «A part la Comédie-Française, en France, je ne vois pas quelle troupe est salariée par un théâtre à l’année. Et dans quelle compagnie on peut jouer en alternance, en étant distribué dans plusieurs spectacles à la fois.» L’autre comparaison qui lui traverse les lèvres est celle du Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine. «Car à l’Oiseau-Mouche, on fait l’accueil du public, on est au bar, on nettoie, on est sur scène. On est au service de la troupe et on transmet ce qu’on sait à ceux qui intègrent la troupe. Ce n’est jamais sa petite personne qui est mise en avant.»
Marie-Claire aime les institutions, les termes précis, le langage structuré, elle a de la tenue et du maintien. Et c’est pourtant sur un spectacle déjanté, chanté, expérimental, où elle incarne une sorte de reflet de Marilyn chantant Moon River, où elle s’angoisse à propos du vide d’un cercueil, qu’on la découvre :Bibi, conçu par le metteur en scène Sylvain Maurice d’après le Pamphlet contre la mort de Charles Pennequin (paru aux éditions P.O.L). On n’est pas dans la facilité.