Me Frédérique Giffard à Paris le 12 décembre.
Photo Audoin Desforges
L’avocate française a subi les agissements du dramaturge américain à succès il y a vingt-six ans. Aujourd’hui, elle s’étonne de l’absence de médiatisation en France des accusations d’agressions et de viol dont il fait l’objet. Mais ne croit pas à la pertinence d’une hyperjudiciarisation de tous les délits.
«Je suis l’une des neuf femmes qui ont témoigné dans le New York Times sur les agissements d’Israel Horovitz. Contrairement aux autres, il n’était pas mon mentor, seulement mon employeur et mon logeur, le temps d’un été en 1991, dans sa maison du Massachusetts. Il passait sans prévenir du registre paternel à des sous-entendus sexuels, évoquait avec complaisance ses liens avec Beckett ou Al Pacino, et me donnait une importance que je n’avais probablement jamais eue auparavant pour un adulte. J’avais 16 ans, il en avait 52.
J’étais jeune fille au pair chez lui, je suis partie au bout de dix jours. Israel Horovitz semble avoir eu toute sa vie un comportement singulièrement brutal avec les très jeunes femmes qu’il croisait, attrapant leurs fesses et leurs seins, enfonçant sa langue dans leur bouche, ou se touchant le sexe avec leur main… Nous avons toutes eu des expériences très similaires. L’une d’entre nous, ancienne petite amie de son fils, l’accuse même de viol.