Plus de huit entreprises sur dix recensent les risques professionnels pesant sur leurs salariés, mais un quart d'entre elles en restent là et n'ont pas mis en place de plan d'action pour prévenir et réduire ces risques, indique un baromètre présenté ce lundi.
84 % des entreprises interrogées affirment avoir réalisé le document unique d'évaluation des risques professionnels, qui oblige l'employeur à identifier, analyser et classer les risques pour la santé physique et mentale des salariés en vue de définir des actions de prévention les plus appropriées. Pour autant, un quart des entreprises ne vont pas au bout de leur démarche.
Le mercredi 14 juin a été publiée la liste des membres du conseil fédéral des professions de soins de santé. Les psychothérapeutes notent l’absence de représentation de leur profession.
Depuis la loi relative à l’exercice de la psychothérapie et la décision de Maggie de Block de ne plus considérer la psychothérapie comme une profession à part entière, les professionnels mènent un combat via différentes actions en justice. L’annonce du conseil fédéral des professions de soins de santé sans représentants pour la psychothérapie assène un nouveau coup aux professionnels. Pourtant, ils ne baissent pas les bras .L’ASBL Alter-Psy le rappelle dans son communiqué : la constitution de ce Conseil fédéral fait partie de la législation contre laquelle plusieurs recours ont été déposés auprès de la Cour Constitutionnelle et auprès du Conseil d’Etat. Le combat des psychothérapeutes est donc bien loin d’être terminé.
JOURNÉE NATIONALE CONTRE LA MALTRAITANCE DES PERSONNES ÂGÉES
COLLOQUE NATIONAL DU 3977
A la veille de la journée mondiale contre la maltraitance des personnes âgées, la Fédération 3977 contre la Maltraitance a organisé, mercredi 14 juin, son Colloque National.
Anna Zemánková, sans titre, entre 1960 et 1986, stylo à bille rouge et noir sur papier fin. [Amélie Blanc - Collection de l’Art Brut, Lausanne]
À Lausanne, la Collection de l’Art Brut consacre son exposition estivale à l’artiste tchèque Anna Zemánková, mère de famille tout à fait intégrée qui crée avec une grande liberté expressive et technique.
Mariée à un officier en 1933, Anna Zemánková abandonne son métier dʹassistante dentaire en 1936 à la naissance de leur deuxième enfant. En 1948, la famille sʹinstalle à Prague. Au cours des années 1950, cette mère de famille assez agitée et malade de diabète se fera amputer des deux jambes.
À passé cinquante ans, elle se met alors à peindre, à dessiner, à coller des représentations de figures organiques, animaux, plantes, minéraux, grappes de fruits hybrides, corps recomposés, extraterrestres.
Ils sont soignants ou liés de très près au secteur de la santé - infirmier, aide-soignant, médecin généraliste ou spécialisé, chirurgien-dentiste, pharmacien, kinésithérapeute, sage-femme, professeur agrégé… - Ils sont aujourd'hui, après ce deuxième tour des élections législatives, députés élus. Ils siègeront donc à l'Assemblée nationale et, de tout bords confondus, feront entendre leurs voix. Nous leur souhaitons que les cinq ans de débats à venir soient constructifs et porteurs de belles réalisations pour le secteur de la santé dont ils sont les dignes représentants. Et que la France grandisse également grâce à la richesse de leurs parcours. Zoom sur les infirmiers élus.
Avec humour, Rachid Benzine et Ismaël Saidi conversent et décryptent le texte sacré des musulmans.
LE MONDE| | Par Jean-Pierre Stroobants(Bruxelles, Correspondant)
Le livre
C’est un petit livre qui, sans doute, va dérouter. Par le ton qu’il adopte, empreint d’un humour inhabituel dans ce genre d’entreprise. Par le couple inédit que forment ses auteurs, l’un, « Belge, musulman de culture judéo-chrétienne », qui rêve de faire naître un « islam d’Europe » et s’alarme que dans sa ville, Bruxelles, de nombreuses mosquées, protégées par une liberté de culte qui les met à l’abri des regards, diffusent un message vide, intellectuellement pauvre, décalé par rapport aux exigences d’une société moderne. Ismaël Saïdi a écrit, en 2014, Djihad, une fable tragicomique sur l’engagement de jeunes paumés dans une cause dont, en définitive, ils ignorent tous les prétendus fondements.
L’autre est un érudit, chercheur, enseignant parisien qui, d’ouvrage en ouvrage, s’emploie à remédier à l’ignorance généralisée qui entoure l’islam, à faire connaître ce qu’il pense être sa vraie nature, à déconstruire les mythes, souvent destructeurs, que véhiculent certains courants fondamentalistes. Rachid Benzine a, par ailleurs, lui aussi écrit une pièce, Lettres à Nour (2016), récit poignant de la relation tragique entre un père, qui enseigne la religion musulmane, et sa fille, partie rejoindre un combattant.
Passant par le théâtre, le chemin du gamin de Saint-Josse et celui de l’intellectuel de Trappes étaient donc appelés à se croiser. Et de quoi parlèrent-ils ? De l’islam, évidemment… A propos duquel le premier avait énormément de questions, tandis que le second possédait des réponses, puisées dans sa connaissance de l’histoire et de l’anthropologie.
« Les grands textes sacrés sont des voyageurs. Ils traversent les siècles, voire les millénaires. Ils deviennent alors ce que les hommes de chaque époque en font », explique-t-il lors de sa première rencontre avec celui qui se demande si, en soumettant sa femme – comme, lui a-t-on dit, le Coran l’enseigne –, il pourra, enfin, installer dans sa chambre l’écran plasma qui lui permettrait de regarder plus confortablement Netflix… Raté : le savant qu’il consulte lui parle de « mur anthropologique », de la nécessité de replacer d’abord le texte dans son époque (le VIIe siècle).
Vision critique
« Pour comprendre le Coran, il faut comprendre trois choses essentielles : le temps, le lieu, le groupe humain du Coran », explique Richard Benzine. Et, dès lors, « quand on étudie l’histoire on doit repérer ce qui fait la spécificité de chaque société et quelles sont les différences. Il ne s’agit pas de juger, de dire que c’est bien ou mal, mais d’étudier ce qui est spécifique, sans ce qu’on appelle un jugement de valeur ».
Le ministre de la Santé, El Houcine Louardi, a exposé jeudi en Conseil de gouvernement les grandes lignes du programme national de promotion du secteur de la santé 2017-2021.
Il s’articule autour de quatre grands axes, à savoir le renforcement des chantiers de réforme et le soutien aux programmes sanitaires de base, la promotion de l’accès aux services et la consécration de l’orientation des «services», le dépassement du déficit en ressources humaines et l’amélioration de la gouvernance du secteur. Concernant le premier axe, il porte sur le parachèvement de la couverture sanitaire. Parmi les autres actions figurent le soutien à l’assurance-maladie obligatoire, la promotion du financement et de la gouvernance du système d’assistance médicale, l’application de la couverture sanitaire au profit des immigrés. Le deuxième axe vise à consolider la capacité d’accueil globale des hôpitaux. Ainsi, le ministre a prévu 10.327 lits supplémentaires d’ici 2021 à travers la création de 4 centres hospitaliers universitaires (CHU), 20 centres de soins, 4 hôpitaux de psychiatrie et 35 hôpitaux de proximité. Le troisième axe s’articule autour de plusieurs chantiers dont le développement de l’accès aux soins pour atteindre plus de 40% de la population, de l’accès aux services des médecins généralistes pour atteindre 100% à l’horizon 2021 contre 60 % actuellement.
Le nombre d'enfants américains qui se sont donné la mort en utilisant des armes à feu a fortement augmenté entre 2007 et 2014, montre une étude publiée lundi, qui arrive à la conclusion que d'entreposer ces armes dans un endroit sûr permettrait de fortement contribuer à la prévention du suicide des jeunes.
Parmi les enfants et les adolescents âgés de 17 ans maximum, 1,6 pour 100 000 s'est tué avec une arme à feu en 2014, contre un ratio de 1,0 pour mille en 2007. "Les suicides sont souvent un acte impulsif dans ce groupe d'âge, avec des données montrant que ceux qui font une tentative de suicide passent 10 minutes à délibérer voire moins", lit-on dans cette étude, publiée par le journal en ligne Pediatrics. L'étude a été pilotée par Katherine Fowler et Linda Dahlberg, deux scientifiques travaillant pour les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies.
Fait d’une unique cellule géante capable de se déplacer, sans cerveau mais doté de mémoire, « Physarum polycephalum » défie tous les canons de la biologie. Portrait.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| |Par Nathaniel Herzberg
Imaginons un quiz élémentaire sur la biologie : quelques affirmations simples – disons cinq – auxquelles il conviendrait de dire si elles sont vraies ou fausses. La cellule, unité fondamentale du vivant, est de petite taille. Pour se déplacer, un organisme vivant est doté d’organes locomoteurs spécifiques. Chaque espèce dispose d’un nombre déterminé de chromosomes. Les êtres vivants à reproduction sexuée sont divisés entre mâles et femelles. Le siège de la mémoire et de l’apprentissage se situe dans le cerveau.
Vous avez répondu « vrai » aux cinq affirmations. Vous disposez manifestement de connaissances de base en sciences naturelles. Pourtant, vous avez tout faux. Aucune de ces cinq phrases n’est exacte. La faute à un étrange organisme qui se déplace et se nourrit comme un animal, produit des pigments comme une plante, se reproduit comme un champignon, mais n’appartient à aucune de ces trois grandes branches de la classification des espèces.
Ce mouton à cinq pattes, chimère inclassable et défi à nos connaissances, porte un nom : Physarum polycephalum. Trop compliqué ? Alors, faites comme Audrey Dussutour, chercheuse au Centre de recherche sur la cognition animale (CNRS, Toulouse), et appelez-le « blob ». Un hommage rendu par la biologiste à un film d’horreur américain du même nom, réalisé en 1958, avec un jeune débutant nommé Steve McQueen. Une créature visqueuse tombée du ciel s’y nourrissait des humains qu’elle absorbait et résistait à toutes les tentatives d’éradication.
Plus inoffensif, notre blob se nourrit de bactéries qu’il trouve sous les souches d’arbres ou dans les tourbières. Mais il se moque effectivement du feu, de la submersion ou des attaques à l’arme blanche. En 1973, au Texas, une femme, effrayée par la masse spongieuse apparue dans son jardin, appela les autorités. Ni la découpe, ni l’empoisonnement, ni l’eau sous pression n’empêchèrent la chose de croître. Jusqu’à sa soudaine disparition.
C’est un centre de santé d’un nouveau genre qui a ouvert ses portes jeudi à Laval. Le service médical de proximité Henri-Dunan est une aventure très collective avec pour but d’essayer de résoudre les importants problèmes de démographie médicale de la ville. « Sur 50 000 habitants, 10 000 n’ont pas de médecins traitants » explique ainsi le Dr Dominique Hérault, médecin coordinateur du centre et ancien généraliste du pôle de santé de Renazé.
L’Ordre des médecins a donc eu l’idée de demander aux jeunes généralistes retraités de reprendre du service pour venir exercer par intermittence dans ce centre de santé. « Nous nous sommes dit, 'pourquoi pas?', mais les médecins retraités ne sont pas l’avenir de la médecine libérale'. Il a donc été décidé de s’adjoindre aussi les services d’internes en médecine générale en stage SASPAS qui seront encadrés et formés par des anciens maîtres de stages universitaires qui eux aussi reprennent du service » détaille le Dr Hérault. En tout ce sont donc 13 généralistes retraités depuis moins de 5 ans et deux internes qui se relaient, à raison de deux médecins par jour et d’un interne un jour par semaine.
Aujourd’hui, il est beaucoup de familles où, lorsque la mère, l’enfant, voire même le père est malade, on n’hésite pas à faire appel à une doctoresse. Elle soigne et guérit avec plus de soin, de dévouement, sinon plus de science que tout autre médecin.
Un sombre avenir se dessine à Litchfield, la prison pour femmes d'"Orange is The New Black" (ou "OITNB"). La série de Netflix a clos sa quatrième saison sur la mort de Poussey (Samira Wiley), étouffée par un gardien, une tragédie qui n'est pas sans rappeler les victimes noires de la police aux Etats-Unis. La mobilisation des prisonnières pour lui rendre justice a dégénéré, plaçant entre les mains de Dayanara (Dascha Polanco) une arme, pointée sur l'un des matons.
Uzo Aduba (Netflix)
[...] Uzo Aduba - surnommée "Crazy Eyes" en raison de son regard d'illuminée -, a déjà joué, elle, le fameux flash-back de son personnage d'ex-employée modèle. Atteinte d'une légère déficience mentale, cette dernière a été accusée d'avoir tué un petit garçon. Le rôle a bouleversé les conceptions de l'actrice. "J'ai plus de compassion envers les personnes qui luttent contre la maladie mentale. Cette question a encore trop peu d'importance. On ne lui accorde pas le respect et la sensibilité qu'elle mérite. Si vous avez un cancer, vous n'êtes pas marginalisé ni stigmatisé. On vous soigne et on vous traite avec dignité. Je ne pense pas qu'on puisse en dire autant pour les personnes souffrant de maladie mentale. Elles nous effraient."
Planaire à 2 têtes (une à chaque extrémité) à son retour Terre. En haut à gauche et en bas à droite : vue rapprochée de chaque tête. Morokuma J, et al. Regeneration. 2017;4:85-102.
L’observation est fascinante : une planaire ayant séjourné à bord de la station spatiale internationale (ISS) est revenue sur Terre avec deux têtes. Elle est la seule d’un groupe de quinze vers plats à présenter cette morphologie étonnante. Ces derniers avaient été décapités avant d’être embarqués à bord d’une fusée qui devait rejoindre l’ISS. L’objectif de ces expériences était de déterminer si un séjour dans l’espace pouvait affecter leur régénération. Autrement dit, si la microgravité ou le faible champ géomagnétique pouvait avoir un effet sur les planaires qui possèdent l’extraordinaire capacité de régénérer n’importe quelle partie endommagée de leur corps.
Les planaires sont des vers plats aquatiques, non-parasitaires, d’une longueur d’environ 10 mm de long pour un poids moyen de 0,25 g. Les spécialistes en biologie du développement les affectionnent tout particulièrement. Ces petits animaux représentent en effet des organismes de prédilection pour l’étude de la régénération cellulaire. Ils sont connus pour leur extraordinaire aptitude à reconstituer en l’espace de deux semaines des parties détruites de leur corps après une blessure traumatique. Ainsi, quand une planaire est sectionnée en deux, la partie qui porte la tête reforme la queue tandis que la moitié qui possède la queue régénère la tête. Mieux, lorsque la bestiole est découpée de telle façon que certains fragments n’ont ni queue ni tête, les différents éléments peuvent encore se « souvenir » de quel côté, de la tête ou de la queue, elles étaient le plus près. Les fragments régénèrent alors une tête et une queue dans une orientation conforme à celle qui prévalait quand l’organisme ne faisait qu’un.
Votre chien ne vous obéit pas ? Il fait énormément de bêtises ? Il pleure toute la journée en votre absence ? Les conseils d'un psychiatre vétérinaire pour y remédier.
La Tête au carré, l'émission de Mathieu Vidard, abordait la question de la folie chez l'animal. Car en effet, depuis peu, la psychiatrie vétérinaire est en plein développement, les considérations autour de l'animal ayant particulièrement évoluées ces dernières années.
Les troubles du comportement sont la première cause d'euthanasie des chiens. Ils peuvent souffrir d'hyperactivité, d'hypersensibilité, de névrose, d'anxiété...comme nous !
Le philosophe Bertrand Ogilvie examine le rapport au travail à l’heure du « capitalisme absolu » et
invite au désœuvrement.
LE MONDE | 19.06.2017 |Par Marianne Dautrey
Peinture murale réalisée par Bilal Berreni (alias Zoo Project)
à Montreuil (Seine-Saint-Denis), 2012. SERGE ATTAL/CIT’IMAGES
On meurt au travail, annonce le titre du nouvel ouvrage de Bertrand Ogilvie, Le Travail à mort. Au
temps du capitalisme absolu. Réplique ironique, tragique aussi sans doute, de celui forgé jadis par
Walter Benjamin (Baudelaire. Un poète lyrique à l’apogée du capitalisme, Payot, 1982) et repris plus
récemment par Martin Rueff (Différence et identité. Michel Deguy, situation d’un poète lyrique à
l’apogée du capitalisme culturel, Hermann, 2009). Quand Benjamin et Rueff s’attachent à décrire ce
que le capitalisme puis le « capitalisme culturel » font au poète et au langage poétique, Ogilvie, lui,
dans la suite de son ouvrage sur L’Homme jetable (Amsterdam, 2012), interroge ce que le
« capitalisme absolu » fait au travail et ce que ce travail fait à la vie.
Au palais de Ruskie Piaski dans l’est de la Pologne, l’hortithérapie –thérapie où ce sont les jardins qui soignent– est un véritable succès.
Dans le grand parc de 13 hectares entourant le palais de Ruskie Piaski, une vieille dame malade se penche sur une touffe de fleurs. Lentement, son visage s’illumine d’un sourire. Cela n’aurait rien d’extraordinaire, si la promeneuse n’était pas atteinte d’une maladie psychique, la schizophrénie paranoïdale, qui la rend pratiquement autiste, et son visage, immobile comme celui d’une statue en pierre.
Des structures réunies autour de la santé mentale et des addictions.
Le groupe de travail constitué autour des addictions et de la santé mentale en Loudunais poursuit sa démarche .
Je rappelle que nous sommes réunis pour impulser une dynamique sur le Loudunais afin de travailler en interdisciplinarité, autour des addictions et de la santé mentale, pour essayer de monter une action concrète d'ici 2018 et d'y impliquer les habitants, souligne Cécile Marcheix, de l'Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine, lors de la deuxième réunion du groupe de travail animée par Céline Cottineau, de l'Instance régionale d'éducation et promotion de la santé Nouvelle-Aquitaine (IREPS).
La mort par auto-asphyxie, c'est-à-dire par simple suspension volontaire de la respiration, n'est théoriquement pas impossible à condition de déployer une singulière dose d'énergie et bien que je ne connaisse aucun fait de ce genre dans la littérature médicale, même psychiatrique ; mais, pratiquement, je crois le nœud vital doué d'une énergie trop considérable pour ne pas résister aux inhibitions volontaires, même les plus impérieuses. J'en juge par le fait suivant que j'ai observé dans mon service de Ville-Evrard ; il s'agit d'un de ces cas de mélancolie anxieuse où le suicide s'accomplit en vertu d'une volonté parfois stupéfiante.
Exit entame un débat sur les critères éthiques, légaux et politiques d'une libéralisation de l'aide au suicide. Entretien avec la bioéthicienne Samia Hurst
Plusieurs membres de l'organisation d'aide au suicide Exit appellent de leurs voeux un élargissement des critères pour accéder au natrium-pentobarbital. Ils espèrent qu'à l'avenir, les personnes âgées ne souffrant d'aucune maladie puissent aussi bénéficier d'un accompagnement vers la mort si elles le souhaitent, sans forcément devoir obtenir une ordonnance médicale pour la substance létale. Le débat ne fait que commencer: l'organisation a mis sur pied samedi, lors de son assemblée générale, une commission dotée de 50'000 francs pour plancher sur les critères éthiques, juridiques et politiques d'une libéralisation de l'aide au suicide. Pour la bioéthicienne et médecin de l'Université de Genève, Samia Hurst, la question, très controversée, touche à l'évaluation de la souffrance d'autrui.
Les consignes de sécurité sont partout. Sur les portes du métro : ne mettez pas vos doigts, elles pincent ; sur les échelles - à utiliser que sur un sol plat ; sur les gobelets de café en carton : attention contient un liquide pouvant être bouillant.Sommes-nous à ce point imbéciles ? Il paraît bien que oui. Aux Etats-Unis, le nombre de morts accidentelles, qui a diminué tout au long du XXe siècle, est reparti à la hausse depuis le début des années 2000.Psychologue spécialiste de la sécurité à la NASA, Steve Casner explique ce paradoxe.
« Dans Careful, il traite le quotidien comme une mission dans l’espace » souligne Joshua Rothmandans le New Yorker. Casner vérifie chaque paramètre et ils sont accablants.