La pauvreté ne cesse de s’étendre, les classes moyennes stagnent, les plus riches prospèrent, décrit l’Observatoire des inégalités dans son rapport du 30 mai.
LE MONDE | | Par Isabelle Rey-Lefebvre
C’est un état des lieux nuancé de la société française que publie, mardi 30 mai, l’Observatoire des inégalités. Selon le bilan dressé par une trentaine d’experts et de chercheurs, la crise de 2008 a, certes, durement frappé les couches populaires, premières victimes du chômage de masse et de longue durée, et fait baisser leur pouvoir d’achat. Mais le modèle social français a joué son rôle et amorti le choc.
Les classes moyennes sont plutôt épargnées par les conséquences de la crise économique. Néanmoins, leurs perspectives, comme celles de leurs enfants, stagnent, tandis que les ménages plus riches prospèrent. Une aggravation des inégalités qui fragilise le contrat social et attise le sentiment de révolte d’une partie de la population. Ce constat diverge de celui de l’Insee, qui estime, en appliquant des méthodes de calcul différentes, que les inégalités restent stables en France.