Aujourd'hui, la dette se contracte sur scène. A travers deux spectacles qui s'y intéressent, nous discutons de Shakespeare, des travaux de l'anthropologue et militant David Graeber, du contrat entre acteurs et spectateurs... De l'existence à la finance, la dette projette au plateau nos peurs à tous.
Nous tentons de régler des dettes qui s’accumulent, nous hantent et changent même ce que nous sommes… Depuis l’Antiquité, le théâtre soulève la question morale de ce que nous devons à nos ancêtres, à la société à laquelle nous appartenons, mais aussi à son histoire. Une condition d’éternels débiteurs, qui nourrit en nous les sentiments les plus sombres et les plus cruels. C’est de cette dette originelle telle qu’elle est représentée au théâtre dont nous parlons aujourd’hui.
Une bonne centaine de personnels grévistes manifeste ce lundi midi devant l'Agence régionale de santé (ARS). Rattachés au Vinatier, Saint-Jean de Dieu, Saint-Egrève, Saint-Cyr..., ces professionnels dénoncent "la politique de restrictions budgétaires menée".
Le mécontentement grandit au sein des institutions psychiatriques de la région du fait de projets de fermeture et de restructuration d'unités et de structures intra et extra hospitalières, notamment dans la pédopsychiatrie.
CHRONIQUE «AUX PETITS SOINS» Par Eric Favereau— L'hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris, le 14 janvier 2016. Photo Martin Colombet. Hans Lucas pour Libération
Alain-Michel Ceretti vient d'être élu à la tête de la nouvelle structure qui regroupe toutes les associations de malades. Il prône une attitude combative pour renforcer le point de vue des patients et citoyens face aux professionnels de santé et responsables administratifs.
Bien sûr, le succès à Cannes du film retraçant les combats d’Act Up dans les années 90, 120 Battements par minute, est sûrement mérité. Mais le décalage avec le moment présent est saisissant. Act Up et son insolence salutaire, Act Up et ses coups de gueule efficaces, ont nettement disparu des combats actuels. Au point même que lors des dernières luttes autour de la réduction des risques, l’association la plus turbulente de lutte contre le sida est apparue conservatrice. Peut-être est-ce le cycle habituel de ceux qui, un temps, ont innové ?
Marie-Catherine C., 61 ans, est « aidante ». Elle a hébergé sa mère chez elle de 2011 à 2015, avant de se résoudre à la confier à une maison de retraite où la vieille dame vient de fêter ses 92 ans. Témoignage.
LE MONDE| | Par Isabelle Rey-Lefebvre
Avec mes deux frères, nous nous sommes aperçus que ma mère, qui fut veuve très jeune, ne pouvait plus vivre seule dans son petit appartement, à Brest. Après le décès de mon père, elle avait vendu la grande maison familiale avec jardin, en périphérie, où elle ne se sentait plus en sécurité, pour être en centre-ville et pouvoir tout faire à pied.
Mais elle ne se nourrissait presque plus, avait fait plusieurs chutes et se déplaçait de moins en moins, ankylosée par l’arthrose que lui ont léguée ses années de travail comme manutentionnaire dans un entrepôt de fruits et légumes.
Elle se plaignait beaucoup auprès du médecin dont le cabinet était dans l’immeuble. Ses séjours chez moi, à Bordeaux, se multipliaient et s’allongeaient. Rentrer chez elle lui devenait pénible. Il est vrai que je suis célibataire et que j’habite une jolie petite maison de plain-pied avec une chambre libre et une terrasse sur laquelle maman adore se chauffer au soleil.
Le nouveau ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé la mise en place dans les prochains mois de contraventions pour usage de drogue, qui selon la loi de 1970 était passible jusqu'à présent d'un an de prison et 3 750 euros d'amende. "L'année dernière, 180 000 personnes ont été constatées en infraction d'usage de stupéfiants. En moyenne c'est six heures de procédure pour le policier ou le gendarme, autant pour le magistrat chargé du dossier. In fine il y a eu 20 000 rappels à la loi ou injonctions thérapeutiques. Est-ce que le système est efficace ? Non", a expliqué vendredi le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.
Psychiatres, infirmiers, aides-soignants, psychologues ou assistantes sociales... ils étaient plus d'une centaine ce matin, venus de toute la région, rassemblés devant l'agence régionale de santé (ARS) d'Auvergne Rhône-Alpes.
Ces professionnels ont répondu à l'appel de plusieurs syndicats (CGT, CFDT et du collectif pédopsychiatrie du Vinatier, collectif pédopsychiatrie Saint-Jean de Dieu et d'autres collectifs de soignants) pour protester contre les fermetures et regroupements d’unités et de structures qui touchent tous les secteurs de la psychiatrie. Une grève a été également suivie ce lundi dans les différents établissements psychiatriques de la région.
« Nous observons une dégradation de nos conditions de travail, souligne le Dr Guillaume Cezanne-Bert, pédospychiatre au Vinatier. Ces dernières années, nous avons pu monter des projets innovants en appui à la politique de secteur et de proximité des soins. À l’heure actuelle, sous couvert d'une juste répartition des moyens et d'équité entre les établissements, nous constatons une baisse importante des budgets des établissements considérés comme surdotés, comme le Vinatier », déplore-t-il. Il regrette un manque de visibilité et « une absence d'échanges avec l'ARS ».
Un mouvement de grève est érigé lundi à l'échelle régionale pour dénoncer les restructurations de la psychiatrie. Le pôle psychiatrie du Vinatier et des praticiens de Saint-Jean-de-Dieu seront mobilisés devant le siège de l'Agence régionale de santé.
Cela fait plusieurs mois que le torchon brûle entre les institutions psychiatriques et l'Agence régionale de santé (ARS). En cause, des économies de budget qui mènent notamment à la fermeture de 3 centres médico-psychologique (CMP), qui dépendent du CHS Le Vinatier. Des CMP qui permettent un soin de proximité, les familles n'ayant pas à se déplacer jusqu'à Bron.
[...] Reste que comme toutes les légendes, celle-ci a une histoire, qui se mêle à celle de la médecine. Car si, jusqu'au 18ème siècle, la masturbation est avant tout affaire de théologie - elle est un pêché mortel, au même titre que la bestialité ou la sodomie -, elle finit par susciter l'intérêt des médecins, qui se soucient de ses effets sur le corps. Les premiers ouvrages majeurs sur le sujet,Onania(publié à Londres en 1715) etL'onanismede Tissot (1760), donnent le coup d'envoi d'une véritable campagne anti-masturbatoire sur fond d'hygiénisme qui va se poursuivre durablement, jusqu'au 20ème siècle. Pour les médecins, cela ne fait aucun doute : la masturbation est un péril pour la jeunesse (et pas seulement), et même un danger mortel. Dès lors, tout sera fait pour dissuader le jeune homme confronté à ses hormones de laisser libre cours à ses pulsions onanistes. Évidemment, la morale religieuse n'est certainement pas étrangère à ce discours.
La question de la contraception masculine avance avec la découverte récente de deux substances naturelles qui empêcheraient les spermatozoïdes de percer la membrane qui protège l’ovule.
Trouver de nouveaux moyens de contraception masculine est au cœur des recherches de certaines équipes scientifiques. L’une d’entre elles vient justement de réaliser une nouvelle découverte synonyme d’avancée : un moyen d’empêcher les spermatozoïdes de percer la membrane qui protège l’ovule.
Dans une tribune au « Monde », des médecins et professionnels alertent sur les graves troubles du comportement et de l’attention qu’ils observent de plus en plus chez les petits.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | |Par Collectif
TRIBUNE. Nous, professionnels de la santé et de la petite enfance, souhaitons alerter l’opinion publique des graves effets d’une exposition massive et précoce des bébés et des jeunes enfants à tous types d’écrans : smartphone, tablette, ordinateur, console, télévision.
Des épidémiologistes ont présenté une cartographie précise de l'évolution spatio-temporelle de pathologies traditionnellement associées à l'exposition aux perturbateurs endocriniens avec pour la première fois, des données sur l'augmentation de l'incidence de la puberté précoce. Ces données ont été présentées lors des rencontres annuelles de l'agence Santé Publique France qui se tiennent à paris du 30 mai au 1er juin.
par l'Inter-Collèges des Psychologues d'Ile-de-France
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En dépit de
la mobilisation d'une partie des personnels soignants auprès des politiques, la
novlangue de marché qui depuis trente ans a fait main basse sur le service
public a nettement consolidé son assise.Pourtant si
sa puissance de coercition mine les forces qui tentent de lui faire obstacle,
il est patent que toutes ces initiatives de résistance témoignent à leur façon
d'une tentative de réinvention et de réhabilitation de la dignité humaine qui
ne cède pas sur son désir, quels que soient les reflux qu'elles connaissent.
L'inter-collèges
des psychologues hospitaliers crée en 2007, suivi de près par le collectif
national, ont entrepris, quand à eux, de partager les questions éthiques et
politiques qu'il leur incombait de soutenir contre une logique normative habile
à instrumentaliser la subjectivité. L'expérience, inédite dans cette profession
hétéroclite, mérite que l'on s'y arrête tant elle fait figure de pari
impossible.
Il n'y est
point question de maître mais d'un cheminement à plusieurs qui privilégie une
forme de nomadisme de la pensée.Cherchant
pêle-mêle, les rencontres d'idées, les lieux d'échanges dépourvus de
rentabilité immédiate et les outils permettant de saisir autrement les
situations contemporaines, cette aventure s'autorise du souci d'émancipation
qui consiste à chercher d'autres horizons, à sortir de l'urgence du moment
lorsque le moindre interstice de pensée nous est dérobé.
Réflexions de l'Inter-Collèges des Psychologues d'Ile-de-France à propos du décret n° 2017-813 du 5 mai 2017 dans le cadre des échanges avec
syndicats.
Chers
collègues,
Nous avons suivi l’ensemble
de vos discussions concernant la parution du décret n° 2017-813 du 5
mai 2017 ce dont nous vous remercions.
Nous sommes
revenus sur les échanges qui ont eu lieu à ce propos lors de l'Assemblée
Nationale du 27 octobre 2016 et avons noté la position de Marisol Touraine.
Concernant l’indication de ces consultations, elle souhaitait à l’époque que
l’évaluation se fasse par l’intermédiaire d’un médecin. Le décret constitue
donc l'aboutissement de ces discussions.
Une
première lecture de cette disposition met en avant la dépendance de la
profession au médical. Cependant, il nous parait essentiel de distinguer
l’arbre qui cache la forêt. La para médicalisation n’est pas la seule question
que soulève cette expérimentation.Nous
souhaitons attirer votre attention sur plusieurs points :
En novembre 2016 un débat a eu lieu à l’Assemblée Nationale sur la possibilité de rembourser des consultations de psychologues libéraux pour des enfants âgés de 6 à 21 ans. Plusieurs questions se posaient à l’époque. Je vous renvoie au débat qui a eu lieu à l’Assemblée Nationale retranscrit en pièce jointe (article 40).
Prolonger, ou non, l’internement sous contrainte. Dans un hôpital psychiatrique, Raymond Depardon filme les patients confrontés au magistrat qui va décider de leur avenir. Des face-à-face éprouvants, parfois drôles, où s’exprime une humanité cabossée. Et désireuse d’être écoutée.
Angoisse. Le double secret,de Max Dorra, Max Milo, « Voix libres », 190 p.
Le médécin et essayiste Max Dorra. LUCILLE CABALLERO
Et contre l’angoisse, docteur ? Contre l’angoisse, écoutez et rêvez. C’est en substance la réponse de Max Dorra dans un nouvel essai, Angoisse. Le double secret. L’homme est un professeur, un clinicien qui se dit versé dans la « médecine d’écoute ». Tout est personnel dans ce livre – comme dans les précédents –, le ton, le contenu, les schémas qui ponctuent la réflexion. Membre du comité de rédaction de Chimères, la revue fondée par Gilles Deleuze et Felix Guattari, Max Dorra convoque Freud mais aussi Proust, Spinoza et Eisenstein.
Elle nous est précieuse plus qu’elle n’est odieuse
L’angoisse, alors ? Elle s’agrippe, elle maltraite, elle transperce, mais elle est aussi parfaitement banale, attestant la « force d’exister », courageux combat contre la « stase désespérée de la déprime ». Elle nous est précieuse plus qu’elle n’est odieuse. De cette première partie qui diagnostique on retient l’idée centrale que la source de cette pesante étreinte se trouve dans un « enchevêtrement retors » : « La crainte d’être rejeté si nous n’acceptons pas le rôle qu’un groupe nous destine. Et, dans le même temps, la perte de notre regard, l’insupportable resserrement des possibles que cette soumission réveille. » L’angoisse jaillit quand le regard de l’autre ou son attente à notre égard nous fait revivre un événement traumatique, menaçant : « Ce que cache l’angoisse, c’est un morceau d’enfance mal oublié, du passé déguisé en futur. » Quand le jeu social nous mine, quand il nous accule, le temps est soudainement aboli et il nous désaxe.
Il faut alors parvenir à identifier le montage réducteur (et ravageur) qui nous fait vaciller et, pire, revivre sans fin ce vacillement. L’angoisse recule à la condition d’en repérer le « double fond », c’est-à-dire de procéder précisément à son « démontage » par deux prises de conscience : celle de la réalité sociale dans laquelle nous sommes plongés et celle de notre histoire individuelle. Procédant par intuition et collage, la pensée de Max Dorra se coule alors dans une forme moins aisée à suivre. C’est qu’il est question de la puissance émotive du montage à l’œuvre dans les arts (cinéma, musique) mais aussi dans les rêves. Une chose est sûre : la libération viendra bel et bien de notre capacité à recoller les morceaux, car « un autre montage est possible ».
« Les vertiges de l’angoisse ». Entretien avec Max Dorra et Valter Hugo Mãe, animé par Julie Clarini. Subsistances, mardi 30 mai, 21 heures.
Cinq ministères ont signé, vendredi, un accord avec Médecins du monde destiné à offrir une alternative à l’incarcération des condamnés souffrant de troubles psychiatriques.
C’est une première en France : l’association Médecins du monde a signé, vendredi dernier, un protocole d’engagement avec cinq ministères pour « offrir une alternative à l’incarcération des personnes souffrant de troubles psychiatriques sévères par le logement et le suivi intensif ». Les chiffres, bien que très mal connus, sont sidérants : selon un rapport de 2014, entre 20 et 30 % des détenus souffrent de troubles psychologiques dans les prisons françaises (schizophrénie, maniaco-dépression, paranoïa, troubles bipolaires, etc.).