22/05/2017
Redoutant les interactions sociales, les sujets atteints de troubles anxieux sociaux[1] peuvent se montrer réticents pour accepter un traitement (généralement une thérapie de type cognitivo-comportementaliste, TCC) comportant des phases d’exposition à des situations sociales. Pour contrer cette difficulté, une équipe du Québec (Canada) propose le recours à des simulations préalables, c’est-à-dire de réaliser d’abord une exposition sociale dans la « vie virtuelle » (thérapie dite in virtuo) intégrée à la TCC pratiquée.
Cinquante-neuf adultes ont été assignés ainsi, au hasard, soit à cette « thérapie dans le monde virtuel » (17 sujets), soit à une TCC classique, délivrée pendant 14 séances hebdomadaires, avec exposition au « monde réel » (22 sujets), ou mis en liste d’attente (20 sujets). Les évaluations s’appuyent notamment sur les scores obtenus à l’échelle d’anxiété sociale de Liebowitz[2].
Comparativement aux patients restés en liste d’attente, des « améliorations » sont observées, à la fois chez les sujets traités par « thérapie in virtuo » et chez ceux traités par « thérapie in vivo », avec un certain « avantage » (quant à l’efficacité après la fin du traitement) pour la thérapie « virtuelle », par rapport à la TCC classique « dans la vraie vie », et ces améliorations « se maintiennent au cours des 6 mois du suivi. » De plus, les thérapeutes eux-mêmes considèrent « plus pratique » cette approche in virtuo que l’exposition classique aux stimulations sociales de la vraie vie.
Les auteurs préconisent donc d’enrichir la panoplie des TCC avec cette démarche thérapeutique in virtuo, car elle peut constituer une « solution possible pour empêcher l’évitement du traitement » par le patient et un moyen d’exposition « efficace, rentable et pratique » aux stimuli anxiogènes et phobogènes devant être contrôlés par les TCC.
[2] https://en.wikipedia.org/wiki/Liebowitz_social_anxiety_scale & http://healthnet.umassmed.edu/mhealth/LiebowitzSocialAnxietyScale.pdf
Dr Alain Cohen