infoMIE Publié le mardi 17 janvier 2017
Mercredi 21 décembre 2016 - Audition de M. Michel Laforcade, directeur général de l’Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine (ARS Nouvelle-Aquitaine), auteur du rapport relatif à la santé mentale
« M. Alain Milon, président. - Monsieur le Directeur général, merci d’avoir répondu si promptement à notre invitation : votre audition est la première de celles que va conduire notre mission d’information. La ministre des affaires sociales et de la santé vous a confié un rapport destiné à « élaborer des réponses concrètes permettant d’accompagner la mise en oeuvre de la loi de modernisation de notre système de santé » qui a été remis en octobre dernier. Ce rapport est destiné notamment à évaluer l’impact des réformes dans l’organisation territoriale des soins en psychiatrie, à mettre en valeur les meilleures pratiques et à promouvoir la mise en place de parcours de soins adaptés à la prise en charge des personnes souffrant de troubles mentaux.
Comme vous le savez, l’objet de notre mission d’information est plus réduit puisqu’il s’agit de la prise en charge psychiatrique des mineurs. Nous serons donc intéressés par le cadre général que vous nous présenterez de l’état de la prise en charge psychiatrique en France mais surtout par les éléments que vous nous apporterez sur la prise en charge des mineurs et sur ses enjeux.
M. Michel Laforcade, directeur général de l’Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine (ARS Nouvelle-Aquitaine), auteur du rapport relatif à la santé mentale. - Merci de m’accueillir. Pour préparer le rapport que j’ai rendu à la ministre, j’ai auditionné 300 personnes durant un an. Je rappellerai trois points dans ce droit fil.
Nos territoires sont le lieu d’expériences extraordinaires d’innovation, de politiques nouvelles, d’adaptation de l’offre aux besoins, mais elles ne sont pas forcément le fait de l’ensemble des professionnels et des usagers, et ne font pas système. La prise en charge est hétérogène avec un problème essentiel qui sont les ruptures de parcours ; lorsqu’un parcours est en rupture, ce n’est pas la dimension curative qui pèche - les soins sont très bien dispensés - mais l’accompagnement social et médico-social ; enfin, on voit progresser sensiblement la question de la preuve en psychiatrie et les recommandations des sociétés savantes, malgré un certain retard. La culture de la preuve doit se substituer à celle de l’opinion ou des pratiques.