Le samedi 5 et le dimanche 6 novembre 2016 Palais des Congrès à Paris
46èmes Journées de l’Ecole de la Cause freudienne
L’image a envahi le monde avec une puissance inégalée. L’apparence, l’être, la rue, le métro, les relations à l’autre, le social, la sexualité… Rien n’y échappe. Facebook, Instagram, Snapchat… je me donne à voir. Quel succès ! Big Brother ne fait plus peur. C’est le triomphe de l’œil, et de ses appareils sophistiqués : ils sont partout. « Le spectacle du monde, en ce sens, nous apparaît comme omnivoyeur »[1] (Jacques Lacan). Nous qui voulons voir et être vus, sommes devenus omnivoyeurs.
La clinique s’est progressivement ouverte aux situations nécessitant une intervention rapide, lorsque quelque chose s’est modifié brutalement dans la vie d’un sujet nécessitant un lieu de soin ou d’écoute en mesure de l’accueillir. Il ne s’agit plus à proprement parler du symptôme qu’implique un temps de déconstruction et/ou de déchiffrage, [...]
ÉDUCATION - C'est
un témoignage rare et tragique. Les parents d'Émilie, victime de harcèlement
scolaire et qui s'est suicidée en janvier, ont donné l'autorisation de publier
le journal intime de leur filleau journal La Voix du
nord.
On peut y lire des phrases terribles, typiques du mal-être dû au
harcèlement scolaire. Ce journal a été découvert après le décès de la jeune
fille. Elle y raconte qu'elle se réfugiait aux heures de pause dans les
toilettes du collège Notre-Dame de la Paix, dans le Vieux-Lille. Ou bien dans un
couloir au quatrième étage, "là où il n'y avait jamais personne aux heures
creuses car personne n'avait la foi de monter jusqu'au quatrième."
Ce mardi 27 septembre, France 3 consacresa soiréeau harcèlement scolaire en diffusant
une série suivie d'un débat.
"Les toilettes étaient le seul endroit dans ce foutu
collège où j'étais sûre d'être tranquille. Ne serait-ce qu'épargner 15 minutes
de supplice à ma journée ferait qu'elle serait moins insupportable."
Lorsqu'il lui
fallait traverser la cour, voilà ce à quoi elle était confrontée:
"Je sentais sur moi les regards des autres. Je voyais leurs
sourires quand ils me scrutaient, je sentais leurs yeux se poser sur mes
vieilles baskets, mon jean effilé, mon pull à col roulé et mon sac à dos.
J’entendis quelques 'clocharde!'
(...)
Esquiver les coups, les croche-pieds et les crachats. Fermer ses oreilles aux
insultes et moqueries. Surveiller son sac et ses cheveux. Retenir ses
larmes".
La lecture de ce journal est éprouvante. Mais nécessaire à en
croire la démarche des parents d'Émilie qui entendent dénoncer l'omerta qu'ils
ont subie. Ils expliquent àLa Voix du Nordque personne dans le collège, à la direction, ne veut
"parler de violences ou de harcèlement. Ce qui les intéresse, c’est de
garder leur réputation."
Une seule
oreille attentive, mais pas dans le service public
Ils expliquent
avoir trouvé une oreille attentive auprès de l'archevêché de Lille, qui a
promis de "faire quelque chose contre le harcèlement scolaire",
estimant que "cet événement doit être l'occasion d'une prise de
conscience".
La situation ne s’arrange pas. Malgré l’obligation de scolariser tout enfant sur le sol français entre 6 et 16 ans, un jeune sur deux vivant dans un bidonville ou un squat ne va pas à l’école (53 % de déscolarisation), selon une enquête publiée mardi 27 septembre par le Collectif pour le droit des enfants roms à l’éducation (CDERE).
Ce taux est largement supérieur à la moyenne nationale (7%, d’après la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, en 2013). Et il monte même à 67%, si l’on ajoute les adolescents scolarisés, mais « non assidus ».
Menés entre novembre 2015 et juillet 2016 avec l’aide des universités Paris Ouest - Nanterre et Paris-Diderot, les travaux du CDERE portent sur 161 adolescents âgés de 12 à 18 ans et répartis dans 34 bidonvilles et squats du pays. Originaires en majorité de Roumanie et de Bulgarie, ces jeunes « se reconnaissent souvent comme Roms ou désignés comme tels », précise l’étude.
Le temps de trajet, « facteur déterminant »
De cette enquête, il ressort surtout que, chez les adolescents scolarisés, le taux de fréquentation est « relativement élevé ». Sept élèves sur dix (71 %) déclarent fréquenter l’école tous les jours. Une large majorité (77 %) va à la cantine, mais seule une petite minorité prend part aux activités extrascolaires (6 %). « Alors que l’assiduité est souvent mise en cause par les acteurs institutionnels, indique l’enquête, ce chiffre met à mal cette idée pourtant assez répandue. » Cependant, 6 % des jeunes interrogés reconnaissent se rendre à l’école moins de deux fois par semaine.
Le temps de transport est un« facteur déterminant ». Il est inférieur à trente minutes pour 47 % des jeunes scolarisés, bien que cette durée« ne nous renseigne pas sur l’accessibilité réelle (marcher dans la boue ou le long d’une route par exemple) »,précise l’étude.
Les moyens de transport, eux, sont principalement les transports en commun (76 %), mais pas le bus scolaire. Seuls 20 % des élèves déclarent se rendre à pied à l’école, et le taux descend à seulement 1,3 % pour les jeunes transportés en voiture.
L’impact de l’âge et du sexe sur le taux de scolarisation constitue un autre point important de l’enquête. Le CDERE observe une différence entre le taux de déscolarisation des filles (56 %) et celui des garçons (50 %). Celle-ci est surtout importante à l’âge de 12-13 ans : 28 % des garçons sont déscolarisés, contre 50 % des jeunes filles.
« Refus de scolarisation »
L’étude montre cependant que la scolarisation baisse de façon « alarmante » pour les deux sexes dans la catégorie des 16-18 ans : le taux n’est alors que de 4 %. Cette dernière tranche d’âge n’est plus concernée, en effet, par l’obligation légale.
Avant 16 ans en revanche, celle-ci vaut pour tout enfant, même si ses parents sont étrangers ou en situation irrégulière. Vendredi 23 septembre, la préfecture de Seine-Saint-Denis a ainsi indiqué avoir mis en demeure la mairie (UDI) de Saint-Ouen de scolariser cinq enfants roms qu’elle refuse d’inscrire dans ses écoles. La municipalité a jusqu’au samedi 1er octobre.
« En cas de non-réponse ou de refus, le préfet désignera par arrêté un délégué spécial chargé d’effectuer l’inscription », a détaillé la préfecture. En 2014, une étude de l’ONG European Roma Rights Centre établissait que la déscolarisation n’était pas due principalement à la volonté des familles roms, mais plutôt aux « refus de scolarisation » opposés par les collectivités territoriales.
Un post de blog écrit par une psychologue espagnole a récemment été repris par une partie des médias français. Il affirme que l’intelligence serait principalement transmise par la mère. C’est pourtant faux.
Vous avez peut-être vu passer un titre disant que l’intelligence se transmettait par la mère ? Cette assertion, très relayée par plusieurs médias, provient d’un article, écrit par Jennifer Delgado, une psychologue espagnole, sur son blog « Psychology Post ».
Elle y synthétise les résultats de plusieurs études scientifiques pour affirmer que l’intelligence est principalement transmise génétiquement par la mère. Le raisonnement est le suivant : les gènes de l’intelligence sont surtout transmis par le chromosome sexuel X, la femme ayant deux chromosomes X, elle est responsable de la transmission des capacités cognitives à l’enfant.
Comme promis par la ministre, Laurence Rossignol, le gouvernement va introduire un amendement au projet de loi égalité et citoyenneté, afin d'élargir le délit d'entrave à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) aux sites internet qui véhiculent des informations "biaisées" sur l'avortement.
Pour les enfants malades qui passent de longues semaines en chambre stérile, le sentiment d'isolement peut être dévastateur. Depuis cet été, l'Institut d'hématologie et d'oncologie pédiatrique de Lyon (IHOPe) utilise des robots pour leur permettre de retrouver leur quotidien.
Présentée comme une première mondiale et en test pour deux ans, cette initiative a été dévoilée jeudi à la presse.
Le principe est simple : le jeune patient dirige à distance depuis sa chambre d'hôpital, à l'aide d'un ordinateur ou d'un smartphone, un robot de télé-présence de la taille d'un grand enfant, qui se trouve chez lui, dans sa classe ou un autre lieu de son environnement quotidien.
La Haute Autorité de santé vient de retirer son accréditation à l'établissement parisien, qui avait connu des tensions il y a quelques mois.
La maternité historique des Bluets «non accréditée». La sanction est tombée ce lundi après-midi sur le site de la Haute Autorité de santé, qui a mis en ligne le résultat de la mission d’accréditation qui avait visité l’établissement parisien au printemps. Un bilan sévère qui ne préjuge en rien de la suite, car seule l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France peut prendre éventuellement une décision de fermeture, mais il résonne comme une alerte après les mouvements sociaux qui ont eu lieu en mai.
Louis Breuls de Tiecken, directeur des finances du CH Alpes-Isère, a présenté le 21 septembre, dans le cadre des 5es journées nationales de l'information médicale et du contrôle de gestion en psychiatrie, les chiffres pour 2016 de son étude relative à la modulation des dotations annuelles de financement en psychiatrie par les ARS.
En ouverture des 5es journées nationales de l'information médicale et du contrôle de gestion en psychiatrie à Brumath (Bas-Rhin), Louis Breuls de Tiecken, directeur des finances du CH Alpes-Isère, a présenté ses travaux relatifs à la modulation des dotations annuelles de financement (Daf) par les ARS. En 2014, il avait présenté lors de ces mêmes journées ses premiers résultats. En 2016, il revient avec de nouveaux chiffres, qui permettent de voir l’évolution de la mise en pratique de la péréquation en deux ans, dans un contexte de fusion des régions et donc des ARS.
Ce que les conventions constitutives des GHT disent de la place qu'elles accordent à la psychiatrie fut l'un des sujets majeurs des 5es journées nationales de l'information médicale et du contrôle de gestion en psychiatrie. Leur étude révèle des traitements différents, pour des missions similaires.
L’intégration des établissements psychiatriques au sein des groupements hospitaliers de territoire (GHT) a été l’un des sujets majeurs des 5es journées nationales de l'information médicale et du contrôle de gestion en psychiatrie, qui se sont tenues les 21 et 22 septembre à Brumath (Bas-Rhin). Il faut encore et toujours veiller à la "reconnaissance légitime de la place occupée par la psychiatrie", pour le docteur Christian Müller, président de la conférence des présidents de commission médicale d'établissement (CME) de CHS. Celui-ci s’interroge sur la prise de décision au sein des GHT concernant la psychiatrie ou encore la prise en compte des avis des établissements spécialisés pilotes de filières psychiatriques. "Des préoccupations persistent", bien que la psychiatrie "ne puisse que souscrire" à la territorialisation. En guise de premiers éléments de réponse, Claire Charmet, directrice des finances de l’établissement public de santé Alsace Nord (Epsan), qui accueillait l’événement, a livré les résultats de son analyse de conventions constitutives de GHT, pour beaucoup encore en phase de rédaction et donc encore susceptibles de modifications.
Le pédiatre Arnault Pfersdorff a officialisé « Pediatre-Online », un service de consultation en ligne réunissant une trentaine de pédiatres. Avec ce service de téléconseil, le spécialiste souhaite désengorger les urgences pédiatriques et combler le désert médical sur le territoire français.
Le pédiatre strasbourgeois Arnault Pfersdorff vient de lancer « Pediatre-online », un site internet dédié à la consultation pédiatrique. Une initiative qui part d'un constat simple fait par le médecin en 2014 : « 82 % des enfants qui viennent aux urgences pédiatriques n'ont rien à y faire. Car il y a beaucoup de bobologie en pédiatrie. Du coup, les internes sont submergés. »
Deux siècles et demi que ces deux-là s’affrontent. Que, par disciples interposés, leurs théories sur l’origine de la violence humaine déchirent philosophes et scientifiques. Hobbes contre Rousseau, le « loup pour l’homme » contre « le bon sauvage », l’humain intrinsèquement agressif envers son semblable contre l’individu pétri d’innocence, poussé au mal par une société corruptrice. Dans une étude publiée mercredi 28 septembre par la revue Nature, une équipe espagnole tranche le débat : la violence létale humaine plonge ses racines dans la théorie de l’évolution. En d’autres termes, si l’homme « descend du singe », il en va de même de ses tendances meurtrières.
Pour aboutir à ce constat sans appel, José Maria Gomez, écologue à la station expérimentale des zones arides d’Almeria, et ses collègues de trois autres universités espagnoles, se sont livrés à un incroyable travail d’accumulation de données. Pendant deux ans, ils ont dépouillé cinquante ans de littérature : 3 500 articles scientifiques analysant la violence entre membres d’une même espèce chez les mammifères et 1 000 articles portant sur les causes de la mortalité parmi les humains. Pour ces derniers, ils ont étendu leurs sources aux analyses bio-archéologiques ou paléontologiques, aux relevés ethnographiques, aux bilans d’autopsies ou encore aux registres portant les causes de décès (à partir du XVIIe siècle). Et ils ont fait tourner les ordinateurs.
Les femmes ont du mal à avaler la pilule ! En effet, une enquête menée en 2016 par Opinion Health/Bayer dans plusieurs pays dont la France suggère que les femmes oublient fréquemment leur contraceptif oral. Un emploi du temps surchargé serait la principale raison citée. Par ailleurs, la plupart des participantes interrogées ont envisagé d’autres méthodes de contraception pour pallier ce problème.
Le Psycom édite deux nouvelles brochures, "Prendre un médicament antidépresseur " et "Prendre un médicament neuroleptique ", en collaboration avec la revue Prescrire, destinés aux patients et aux soignants
Intitulé Les Lois naturelles de l’enfant, le livre est un succès de la rentrée, précédé d’une couverture médiatique déjà exceptionnelle. Céline Alvarez, son auteure – déterminée, énergique, éloquente –, annonce rien moins qu’une « révolution de l’éducation » dont elle serait l’accoucheuse.
Son ouvrage est à la fois le fruit d’une expérimentation pédagogique et de sa théorisation. L’expérimentation – qui a séduit nombre de visiteurs – est celle qu’elle a menée durant trois ans, jusqu’en juin 2014, dans une classe de maternelle de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), avant de démissionner de l’éducation nationale au motif qu’elle n’était plus assez soutenue.
La théorisation s’appuie principalement sur les neurosciences, retenues comme justification de sa démarche.
Le fils de Mady souffre depuis cinq ans de schizophrénie. Une maladie insuffisamment prise en charge au Luxembourg, dénonce-t-elle. (illustrartion Editpress/Didier Sylvestre)
À 20 ans, Max est tombé malade. Une maladie méconnue, voire taboue au Luxembourg : la schizophrénie. Cinq ans après, ses proches se battent contre la fatalité et l’ignorance.
Dossier réalisé par Romain Van Dyck
Vacances de Pâques, en 2011. Max (prénom modifié), 20 ans, devient triste, rentre tard, fuit ses proches, s’enferme dans le noir. «Au début, on pensait à une déprime, car il avait raté ses examens d’université. Ou à une déception amoureuse. Impossible de discuter avec lui pour savoir ce qui le torturait», raconte sa mère.
Aujourd’hui, Mady sait : Max est schizophrène. Une maladie sournoise. Elle est souvent confondue avec un vague à l’âme, une dépression ou une double personnalité. Tout ceci n’a pourtant rien à voir avec cette maladie qui entraîne des troubles du comportement et des hallucinations.
Selon une étude publiée en 2015 par le Luxembourg Institut of Health, les troubles mentaux et du comportement ont représenté en 2009 la première cause d’hospitalisation (en nombre de journées) avec 23,5% du total des journées. Avec 479 lits hospitaliers, 17% des lits des hôpitaux du pays sont consacrés à la psychiatrie. Le Luxembourg compte 15,5 psychiatres pour 100 000 habitants. 12,7% des jeunes ont pensé au suicide dans les douze derniers mois, 6,4% des jeunes ont fait une tentative de suicide. Un cinquième de la population a reçu au moins un remboursement de psychotropes en 2010 comprenant les antidépresseurs, les tranquillisants, les somnifères, les neuroleptiques et les psychostimulants, soit 24,9% des femmes et 15,1% des hommes.
Une maladie complexe, aussi. Car le chemin jusqu’au diagnostic n’a pas été facile. «Son comportement envers nous a changé au point que je ne reconnais plus mon enfant.» En témoigne cette crise survenue en septembre. «Il était enfermé dans la salle de bains, par moments, je l’entendais gémir, sans obtenir une réponse. J’ai essayé d’enfoncer la porte, sans succès, et j’ai dû appeler le 112. Les pompiers et la police sont venus. Il est resté sous observation pendant 48 heures à l’hôpital, puis on l’a relâché. Parce qu’il était soi-disant normal.»