Malgré les problématiques inhérentes au secteur, peu de données épidémiologiques existent concernant les métiers de l'aide à domicile. L'Institut de veille sanitaire (InVS) et l'Inspection médicale du travail se sont penchés sur le sujet, et publient une étude sur les maladies à caractère professionnel dans le champ de l'aide à domicile. Les données ont été récoltées de 2007 à 2012, à partir de 9 488 consultations d'intervenants à domicile. Les résultats présentés correspondent uniquement aux femmes, en raison du très fort taux de féminisation de ce secteur. Les maladies à caractère professionnel les plus fréquemment signalées sont les affections de l'appareil locomoteur et la souffrance psychique, comme dans l'ensemble des secteurs. Ce qui varie en revanche, c'est la prévalence de ces affections. Ainsi, "quelle que soit l'année, le taux de prévalence de la souffrance psychique est inférieur à celui observé dans l'ensemble des secteurs", indiquent les auteurs de l'étude. Il en va de même pour le risque de souffrance psychique.
«Arrêter son analyse? C'est facile! s'amuse Juliette, traductrice de 52 ans. Je l'ai fait trois fois!» La première fois, c'est au bout de cinq ans que «l'impression de n'avoir personne en face d'elle» la pousse à dire à sa psychanalyste qu'elle souhaite ne plus venir à ses séances bihebdomadaires. «Elle m'a dit que je n'avais pas fini mon travail, que je n'étais pas bien physiquement et qu'elle n'allait pas me lâcher comme ça car je risquais de me sentir encore plus mal, se souvient Juliette. Je n'ai rien écouté et j'ai cessé de venir.»
Au bout de six mois, Juliette se rend compte qu'un symptôme bizarre se manifeste: «À chaque fois que je dînais chez des amis, j'étais prise de spasmes qui m'obligeaient à passer mon temps aux toilettes!» Elle repense alors à ce que lui a dit son analyste, se demande si celle-ci «ne lui a pas jeté un mauvais sort» et, prenant conscience du retour violent de sa paranoïa, court chez un nouveau psychanalyste.