L'un le déclare irresponsable car schizophrène, l'autre assure qu'il simule...
Vous vous êtes lourdement trompé. Vous étiez convaincu que l'expert de la cour allait le reconnaître fou... ", brocarde dans un sourire satisfait, l'avocat général Pierre Cortes, en brandissant la contre-expertise psychiatrique du docteur Glezer sous le nez de Me Febbraro. Derrière l'avocat, dans le box de la 13e chambre de la cour d'appel d'Aix, Mirel Stefan. Un jeune Roumain de 20 ans, l'air perdu, encadré de deux infirmiers psychiatriques, venu contester sa condamnation à deux ans de prison ferme par le tribunal de Draguignan, pour un vol de voiture et une tentative de cambriolage.
Depuis le 18 février dernier, Mirel est interné d'office à Montperrin. Après un épisode totalement délirant dans le cabinet d'une juge d'instruction où il s'était mis à genoux la suppliant de ne pas l'exécuter tout de suite, ne reconnaissant pas son avocat et repoussant les policiers qu'il prenait pour des robots.
Requise en urgence, le Dr Loriant, chef du pôle psychiatrique de l'hôpital Montperrin et experte près la cour d'appel, avait diagnostiqué "des troubles psychotiques aigus qui relèvent d'une schizophrénie paranoïde" et conclu à "l'abolition de son discernement au moment des faits". Dès lors, pour l'avocat, non seulement la condamnation ne tenait plus mais son appel, même s'il avait été formé hors délai, devait être examiné par la cour au regard de cette expertise...
"Il s'est forcément passé quelque chose en détention"
Venu de Roumanie avec sa mère, Mirel a vécu en Espagne jusqu'à ce qu'il rencontre une jeune gitane et la suive à Marseille, dans un squat. Interpellé une première fois pour un vol dans un hangar, il avait écopé d'un an de prison purgé à Luynes avant d'en ressortir avec un bracelet électronique et la promesse d'un hébergement à Draguignan.