Porter un diagnostic de trouble du déficit de l’attention avec ou sanshyperactivité (TDAH) est une entreprise périlleuse en France, où les professionnels de santé s’écharpent encore au sujet du bien fondé de son existence. La Haute Autorité de santé (HAS) estime pourtant que 3 à 6 % des enfants scolarisés souffrent de ce syndrome « bien réel », mais difficile à identifier… La Haute Autorité a présenté ce jeudi les premières recommandations sur le sujet, à destination des médecins de premier recours.
« Ce sont les médecins généralistes, les pédiatres et les médecins scolaires qui connaissent le quotidien des enfants et de leurs familles, il est donc indispensable de leur donner des repères concrets pour les sensibiliser aux signes révélateurs du TDAH », explique le DrCédricGrouchka, membre du collège de la HAS, à l’ouverture de la conférence de presse organisée par l’instance nationale. L’apport de ces médecins de première intention est crucial pour que les spécialistes du trouble –pédopsychiatres, neuropsychiatres ou autres – puissent établir correctement un diagnostic. »
La Haute Autorité de santé donne ce jeudi des recommandations sur la prise en charge du déficit de l’attention chez l’enfant. Avec, en fond, le débat sur l’utilisation d’une molécule : la Ritaline.
Oyez, la nouvelle est de taille, on a trouvé une nouvelle maladie : le TDAH, pour dire «trouble du déficit de l’attention-hyperactivité». Ce jeudi, en effet, la Haute Autorité de santé (HAS) rend publiques ses recommandations sur la prise en charge de ce que l’on appelle plus communément «les enfants agités». Certes la HAS ne dit pas que c’est une maladie, mais un conglomérat de trois symptômes. Au bout du bout, il y a un médicament qui marche : la Ritaline qui fait déjà fureur aux Etats-Unis où plus de 10% des enfants en reçoivent.
On pourrait en sourire, mais le sujet est crucial car il pose des questions essentielles. Un enfant agité est-il un enfant malade ? Faut-il lui donner un traitement ? Que faire, aussi, d’un enfant qui manque d’attention, ou qui est trop impulsif ? Souffre-t-il, lui aussi ? Et la Ritaline ? Ne va-t-elle pas envahir les cerveaux de nos ados pour la seule tranquillité des parents ? Plus généralement, que penser de cette tendance à médicaliser les comportements un peu dérangeants ?
À l’occasion des dix ans de la loi sur l’accessibilité universelle du 11 février 2005, la ministre de la Santé Marisol Touraine et la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées Ségolène Neuville se sont rendues à l’Institut mutualiste Montsouris (IMM), qui propose deux consultations autour de la gynécologie et de la grossesse aux femmes handicapées.
Aucun protocole, aucune étude, aucune donnée
La sage-femme Béatrice Idiard-Chamois, elle-même concernée par le handicap, est à l’origine de cette double initiative. Elle a ouvert en octobre 2006 la première consultation parentalité handicap moteur, après s’être formée pendant 3 ans (à la langue des signes, aux différents types de handicap, à la neurologie, ophtalmologie, etc). Elle manœuvre en plein désert.
Alors qu’une recherche sur vingt dans Google concerne des questions médicales, le géant internet américainde l’internet a commencé mardi aux Etats-Unis à modifier son application de recherche mobile sur les sujets de santé. Ses animateurs ont fait travailler une équipe de médecins dans le but que leur moteur de recherche apporte des réponses plus pertinentes aux questions concernant des problèmes de santé. "A partir des prochains jours, quand on interrogera Google sur des problèmes de santé courant, on commencera à avoir d'entrée de jeu les informations médicales appropriées", expliquePrem Ramaswami, responsable produit chez Google, sur l'un des blogs officiels du groupe. "Nous montrerons les symptômes typiques et les traitements, de même que des détails sur le problème de santé: si c'est grave, si c'est contagieux, à quel âge ça s'attrape, etc", détaille-t-il.
Trop de contraintes, de demandes, d’exigences. Trop de choses à faire, trop d’engagements à tenir. Trop de travail, de stress, de tout… Et, même, trop d’injonctions stipulant constamment d’être soi-même, responsable, épanoui, de trouver qui l’on est, à nul autre pareil. Alors vient l’envie de décrocher, de s’éclipser. Il ne s’agit pas de se détruire – encore moins de se suicider. Juste s’absenter, se laisser vivre, cesser d’être une identité qu’il faut affirmer, se mettre aux abonnés absents, ne plus répondre à rien, ni de rien. Pour un temps, pas nécessairement pour toujours. S’aménager une parenthèse, un refuge, une phase de blanc. Le sociologue David Le Breton voit dans ce phénomène une tentation de notre époque : « Dans une société où s’impose la flexibilité, l’urgence, la vitesse, la concurrence, l’efficacité, etc., être soi ne coule plus de source dans la mesure où il faut à tout instant se mettre au monde, s’ajuster aux circonstances, assumer son autonomie, rester à la hauteur. »
Alors s’inventent, de multiples manières, des tactiques d’effacement, des façons de se mettre en vacance de soi-même. Par le sommeil et par la drogue, par l’alcool et la désocialisation, par le burn out ou la fugue, l’anorexie ou la syncope, voire par l’organisation méthodique de sa disparition. Ces figures distinctes, David Le Breton les évoque avec grande finesse, mobilisant aussi bien textes littéraires qu’enquêtes sociales. En combinant ressources littéraires ou poétiques et données des sciences humaines, il forge un style original pour approcher ce que ces stratégies autonettoyantes ont en commun, en dépit de leur disparité, et qu’il nomme « la blancheur ». Comment la définir ? Elle constitue « cette volonté de ralentir ou d’arrêter le flux de la pensée, de mettre enfin un terme à la nécessité sociale de se composer un personnage selon les interlocuteurs en présence. Elle est une recherche d’impersonnalité, une volonté de ne plus se donner que sous une forme neutre. »
Editorial du « Monde » Jamais le gouvernement, par la voix de la mission pour l’adoption internationale du Quai d’Orsay, n’avait été aussi clair. Adopter à l’étranger n’est pas – et sera de moins en moins – une solution pour les couples infertiles qui souhaitent devenir parents. Les derniers chiffres, présentés mardi 10 février, marquent une évolution qui semble inéluctable : amorcée en 2011, la forte décrue du nombre d’enfants étrangers adoptés en France se poursuit. Ils n’ont été qu’un peu plus de 1 000 en 2014, contre presque 5 000 il y a dix ans.
Le mouvement touche toute la planète : le nombre d’adoptions internationales a été divisé par trois en une décennie. Pour les candidats, cela signifie que les délais s’allongent et que les enfants adoptables sont « à besoin spécifique » : plus âgés, en fratries ou atteints par des pathologies plus ou moins graves. Les couples, qui espèrent en général un enfant de moins de 3 ans en bonne santé, doivent s’adapter.
Cette réalité est douloureuse pour les candidats.
D’autant que, pour une bonne partie des couples, l’adoption est envisagée après l’échec d’un long parcours de procréation médicalement assistée. Certains vivent une situation déchirante, comme ces couples qui ont été très loin dans la procédure, parfois jusqu’au prononcé de l’adoption, mais dont les enfants n’obtiennent pas le droit de sortir du pays.
Mais cette « pénurie » est aussi une bonne nouvelle. Les pays d’origine sont de plus en plus nombreux à ratifier la convention de La Haye sur la protection des enfants de 1993, selon laquelle tout doit être fait pour maintenir l’enfant dans sa famille et, à défaut, dans son pays d’origine. Des témoignages d’enfants adoptés devenus adultes l’ont montré : être élevé loin de sa culture d’origine peut être un traumatisme supplémentaire pour un enfant abandonné. Les Etats qui ratifient la convention s’engagent également à vérifier que l’enfant est bien adoptable et à lutter contre les trafics. L’adoption internationale est conçue comme le dernier recours.
En outre, au fur et à mesure que les pays pauvres se développent, que leur classe moyenne progresse et que la contraception devient plus accessible, les abandons d’enfants se raréfient. En parallèle, de plus en plus de couples sont prêts à adopter localement.
La fierté nationale entre en jeu. Il devient insupportable aux opinions publiques de ces pays de voir partir leurs enfants, donc une partie de leur avenir, vers les pays riches.
Ce tarissement des flux de l’adoption internationale se produit au moment où, dans les pays développés, l’âge des parents au premier enfant ne cesse de progresser, de même que l’infertilité, de plus en plus liée à l’âge. Les couples en mal d’enfants seront donc de plus en plus nombreux. Sauf à imaginer de nouveaux progrès de la médecine, ces couples vont être placés devant des choix difficiles. Soit ils recourront aux mères porteuses à l’étranger, s’ils en ont les moyens financiers et sont prêts à braver l’interdit éthique et légal qui prévaut en France. Soit ils devront se résoudre à une vie sans enfant – et admettre que l’enfant n’est pas un droit.
Le chômage est associé à un surrisque de suicide de 20 à 30 %, selon une analyse publiée dans « The Lancet Psychiatry », menée par les chercheurs de l’hôpital psychiatrique universitaire de Zurich. Les auteurs ont travaillé sur les données sur le suicide fournies par l’Organisation mondiale de la santé, et les ont croisées avec celles issues du Fonds monétaire international. Ils ont pu ainsi mesurer l’impact du taux de chômage sur le risque de suicide dans 63 pays, en fonction du sexe de la classe d’âge.
5 000 cas par an supplémentaire depuis 2007
Les auteurs estiment que le chômage est à l’origine d’un cinquième des 233 000 suicides recensés chaque année dans les pays de l’étude, soit 45 000 suicides par an. Entre 2007 et 2009, la moyenne des suicides a augmenté de 5 000 cas supplémentaires par an, à cause de la crise de 2008.
La Belgique a payé quelque 300.000 euros de dommages et intérêts à des internés enfermés en prison sans recevoir les soins adéquats, a indiqué mercredi le ministre de la Justice, Koen Geens, en Commission de la Chambre, en réponse à des questions de Karine Lalieux (PS), Sonja Becq (CD&V) et Goedele Uyttersprot (N-VA). Le montant porte sur une vingtaine d’affaires.
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La semaine passée, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné une nouvelle fois la Belgique pour l’enfermement de personnes internées dans des prisons. Le ministre attend une amélioration de la situation grâce au nouveau Centre de psychiatrie légale de Gand et celui qui est annoncé à Anvers, ainsi que de l’extension possible de capacité à Paifve.
Nul n’est besoin de rappeler combien les attentats du mois de janvier 2015 ont ébranlé la société française, l’incitant à mesurer sa solidarité, à s’interroger sur ses convictions et principes, la forçant à mesurer ses erreurs et ses errances. Certains ont ressenti ce besoin impérieux avec plus d’acuité : les responsables politiques bien sûr, les enseignants, mais aussi probablement dans une moindre mesure, les psychiatres.
Quelle maladie de l’esprit humain, quel dévoiement de la raison, quel trouble mental en un mot peuvent conduire des fanatiques à invoquer un Dieu pour « justifier » les plus désespérantes ignominies ? Quels sont les mécanismes en œuvre et surtout comment les éviter ? En psychiatre, mais aussi en humaniste, le docteur Alain Cohen tente ici de nous répondre, en invoquant tout à la fois les "préceptes" de la psychiatrie, mais aussi ceux de la philosophie et de la culture. Il offre une réflexion complexe, sinueuse, échappant aux arbitraires dichotomies, prêtant le flanc à la critique comme le montreront sans nul doute les réactions de nos lecteurs, mais confirmant une nouvelle fois la complexité de cette folie, pas si neuve, qu’est le terrorisme religieux.
La prise en charge de la douleur chez l’enfant s’est considérablement améliorée ces dernières décennies et les nombreuses stratégies mises en place confirment que l’époque à laquelle on estimait que les plus jeunes ne ressentaient pas la souffrance est désormais révolue. Des efforts restent cependant à réaliser, d’une part pour que l’ensemble des services soit dotée de la même expertise et des mêmes moyens, mais aussi pour qu’outre la douleur, la prise en charge de l’appréhension des plus jeunes soit améliorée. L’anxiété des petits patients, qui peut parfois se manifester de façon spectaculaire, même lorsque le geste est a priori peu douloureux, est une composante importante de la souffrance ressentie. Sa prise en considération permet non seulement à l’enfant de recevoir le soin dans de meilleures conditions (et d’envisager avec une appréhension mesurée les soins à venir), mais aussi aux professionnels de le réaliser de façon plus sereine. Si le dialogue est très souvent un moyen efficace pour venir à bout des plus grandes peurs, les explications et le temps passé ne suffisent pas toujours, notamment chez les plus petits et les plus anxieux. La distraction offre dans ces cas un salut important. Les parents sont dans ce cadre fréquemment mis à contribution pour entonner des comptines, s’adonner aux marionnettes et raconter des histoires. Mais à ces méthodes traditionnelles se sont ajoutés depuis quelques années des dispositifs virtuels, à mesure que ces derniers sont entrés dans notre quotidien, notamment dans celui des plus jeunes qui y sont largement familiarisés.
Un enjeu simple : se calmer
Les initiatives confirmant les bénéfices de l’utilisation des nouvelles technologies pour amoindrir l’anxiété (et donc souvent la douleur) chez l’enfant se multiplient. On pourra par exemple citer la mise au point par Sylvie Marie Brunet, spécialiste d’hypnose médicale, de l’application Ludicalm qui vient d’être récompensée par le « Trophée 2015 de l’application mobile de santé au grand public » dans le cadre de la remise des trophées de la santé mobile par dmd Santé. Ludicalm est « un jouet digital destiné à distraire les plus jeunes durant les soins. Il fonctionne avec un marqueur de réalité augmentée » indique dmd Santé.
Les attentats perpétrés en ce début d’année contre la rédaction de Charlie Hebdo et contre une épicerie casher ont nécessité l’activation immédiate de cellules d’urgence médico-psychologique(CUMP). Médecin référent de ces structures, le professeur Didier Cremniter avait évoqué dans les colonnes du Quotidien du médecin comment ces événements avaient entraîné un débordement sans précédent de ces structures. Le praticien avait notamment évoqué une situation de réel surmenage chez les praticiens impliqués. Ce témoignage fait écho aux précisions que nous donne aujourd’hui le président de l’Institut de victimologie, le psychiatre Gérard Lopez. Cette situation serait entre autres le reflet du manque de moyen et des difficultés des CUMP, qui en dépit d’un large enthousiasme au moment de leur création il y a vingt ans, n’ont jamais été l’objet de l’attention nécessaire. En la matière, les dernières propositions soumises aux pouvoirs publics pêcheraient par un manque de réalisme, comme nous l’expose ici le spécialiste de ces questions.
Par le docteur Gérard Lopez, Président de l’Institut de Victimologie
Les attentats de 1995 ont fait sortir les professionnels de santé de leur lieu d’exercice pour se porter au secours des victimes. Dès la nomination du Dr Xavier Emmanuelli au Secrétariat d’Etat à l’action humanitaire d’urgence, le directeur de l’Institut de Victimologie préparait à la demande du ministre, un projet de création de Cellules d’urgence médico-psychologique sur le modèle qu’avait proposé le psychologue américain Claude Chemtob, alors directeur de l’hôpital des vétérans d’Hawaï. Les freins étaient nombreux.
Oser demander de l'aide peut être le premier pas vers la guérison.
Il n’est pas facile de déterminer à quel moment un trouble psychologique peut nécessiter de chercher de l’aide auprès d’un professionnel. Ni même de savoir vers quel type de spécialiste se tourner. Conseils.
Pas besoin d’être fou pour consulter un psy. Dans les pays européens, 27% des adultes âgés de 18 à 65 ans ont, au cours des douze derniers mois, fait état d’un trouble mental. Et ils sont de plus en plus nombreux chaque année à se tourner vers des professionnels de la santé mentale. «Si la demande augmente dans les cabinets, c’est d’abord parce qu’il y a aujourd’hui une plus grande prise de conscience des troubles psychiques», explique Yvik Adler, co-présidente de la Fédération suisse des psychologues.
Le centre hospitalier spécialisé en psychiatrie Le Vinatier, situé à Bron, près de Lyon, a connu depuis le début de l'année une grave agression d'un agent par un adolescent suivi par l'établissement, et deux suicides de patients dans ses locaux.
Le 28 janvier, un infirmier a été poignardé par un patient de l'unité pour adolescents Hubert-Flavigny du centre hospitalier, rappelle-t-on. Après un séjour à l'hôpital, l'infirmierest rentré chez lui en milieu de semaine passée, a indiqué à l'APM le 9 février le directeur, Hubert Meunier.Physiquement, il n'aura pas de séquelles fonctionnelles, a-t-il assuré, soulignant néanmoins le traumatisme psychologique "important" subi par cet agent.Il y aura bien évidemment une plainte et évidemment des réparations, a-t-il précisé. Quant à l'agresseur, un jeune homme de 17 ans, il a quitté l'unité pour adolescents de l'hôpital, mais est toujours en soins au Vinatier, en hospitalisation sous contrainte dans une autre unité, a indiqué le directeur. Cet accident nous rappelle la difficulté de l'exercice médical en psychiatrie, a-t-il également commenté. Toute l'équipe était sous le choc car nous pensions que ce patient allait mieux.
Interrogé sur l'enquête menée par l'agence régionale de santé (ARS) Rhône-Alpes à la demande de la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, Marisol Touraine, Hubert Meunier a indiqué que deux inspectrices étaient venues dans l'établissement pendant deux jours la semaine dernière. Sans préjuger des conclusions de leur enquête, il a répété que l'agression à l'unité Hubert-Flavigny n'avait rien à voir avec une sur-activité ou un sous-effectif.
Par ailleurs, vendredi 30 janvier et dimanche 1er février, deux patients de l'établissement se sont donné la mort par pendaison dans leurs chambres respectives. Il s'agissait d'un patient détenu de l'unité d'hospitalisation spécialement aménagée (UHSA) et d'une patiente de l'unité de soins intensifs en psychiatrie (Usip), qui est en fait décédée mercredi des suites de cette tentative de suicide. C'est vécu par les équipes comme un échec. Elles ont le sentiment de ne pas avoir vu, de ne pas avoir fait ce qu'il fallait, alors qu'en fait, les médecins le disent, il n'y a pas de prédictivité du suicide, a commenté Hubert Meunier. Je ne veux pas m'avancer sur les rapports d'enquête, mais a priori, il n'y a pas eu de négligence de qui que ce soit dans la surveillance de ces patients. Ils sont passés à l'acte entre deux visites de soignants dans leur chambre. Ils n'avaient pas donné des signes de passage à l'acte, a-t-il assuré. Il a souligné que tous les ans, Le Vinatier enregistrait un certain nombre de tentatives de suicide (17 en 2012, 18 en 2013, 23 en 2014), entraînant "trois à six" décès par an.
Jean Oury, pionnier de la psychiatrie institutionnelle. - (Photo archives NR)
C’était bien le moins que la revue “ Chimères ” fondée par Félix Guattari et Gilles Deleuze se penche sur l’humanité de Jean Oury, décédé le 15 mai 2014.
Avec Jean Tosquelles, qu'il a côtoyé dès 1947 dans la mythique Saint-Alban, Jean Oury est regardé comme l'un des vrais pionniers de la psychothérapie institutionnelle. « C'est un type de psychothérapie en institution psychiatrique mettant l'accent sur la dynamique de groupe et la relation entre soignants et soignés. L'indistinction entre les soignants et les soignés est une caractéristique de ce mouvement. Les lieux emblématiques en France sont l'hôpital de Saint-Alban-sur-Limagnole (autour du docteur François Tosquelles), les cliniques de La Borde (docteur Jean Oury) et de La Chesnaie (docteur Claude Jeangirard). »
A la définition du dictionnaire, il convient de mettre de la chair, de l'humanité, du sentiment, puisque c'est aussi de cela qu'il s'agit.
« Depuis 1953, date de la création de ce haut lieu de la psychothérapie institutionnelle qu'est la Borde, Jean Oury n'a eu de cesse de combattre les illusions normatives, ségrégatives ou répressives… qui s'imposent pourtant de nouveau dans les programmes de " santé mentale " »analyse le psychanalyste Olivier Appril.
« Jean Oury n'a jamais cessé de l'affirmer : dans l'abord de la folie, le plus petit détail, un simple geste ou un sourire, peut avoir une valeur inestimable. Ce souci de l'ambiance, ces paroles qui soignent, cet humour, cette bienveillance, ces moments féconds au cours desquels une existence parfois bifurque, constituent l'arrière-fond sensible dont le numéro de Chimères se veut l'écho ». L'écho aussi d'une actualité pas forcément raccord.
Alpes de Haute-Provence - Les syndicats FO, CGT et CFDT dénoncent le contrat de retour à l’équilibre financier du centre hospitalier de Digne-les-Bains. L'hôpital avait été épinglé par la Cour des Comptes en mars dernier, face à un déficit cumulé de 22 millions d'euros, au 1er janvier 2012. Un déficit en cours de résorption, parfois au détriment de la qualité de la santé, selon les syndicats, réunis en assemblée général lundi après-midi.
Ce plan de retour à l’équilibre financier de l’hôpital de Digne-les-Bains, est en cours d’élaboration. D’où l’importance, pour les syndicats, de dénoncer rapidement les éléments qu’ils jugent dangereux. « La première mesure, c’est la suppression de RTT. Deuxième point, c’est la suppression d’une équipe au bloc opératoire, à hauteur de trois infirmiers et un aide-soignant. Troisième point, c’est la suppression des gardes médicales en psychiatrie », explique sur Alpes 1 Florence Walgenwitz, secrétaire adjointe de la CGT. Autre point contesté, la mutualisation des Samu 04 et 05 sur le Centre hospitalier de Gap. Les syndicats refusent la mise en place du travail en 12h, dans les services de « réanimation, les urgences et l’équipe de brancardage ».
Les médias aiment s’en emparer. Les victimes ne cessent d’augmenter. Et les médecins craignent de les soigner. De quoi s’agit-il ? Des troubles du comportement alimentaire (TCA). Un ensemble de pathologies potentiellement graves que les structures associatives tentent d’ériger au rang des problématiques nationales.
Une lettre au Président, assortie d’une pétition nationale*, circule depuis peu sur le net et sur les réseaux sociaux « pour la mise en place d’un plan national de diagnostic précoce et de développement des filières de soins des Troubles du Comportement Alimentaire ». Déjà signée par de grands noms, de l’anthropologue Edgar Morin au défenseur écologique Nicolas Hulot, en passant par le neurobiologiste Jean-Didier Vincent, la pétition espère recueillir au moins 10 000 signatures.
La consommation quotidienne par des collégiens de boissons énergisantes augmenterait de 66 % de risque de développer des symptômes liés à un rouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), selon une étude parue aujourd’hui dans « Academic Pediatrics ».
Pour parvenir à cette conclusion, le Dr Deborah Schwartz, et ses collègues de l’alliance communautaire pour la recherche et l’engagement (CARE) de l’université de Yale, ont mené une enquête auprès de 1 649 élèves de 12 collèges issus d’une même région scolaire située dans le Connecticut. Les enfants devaient répondre à un questionnaire portant sur le nombre de boissons sucrées et/ou énergisantes qu’ils avaient consommé dans les dernières 24 heures, et répondre à des questions permettant de les situer sur une échelle d’évaluation des symptômes du TDAH.
Les nouveaux textes sur la politique de la ville les ont débaptisées, on ne doit plus les appeler zones urbaines sensibles (ZUS). Le premier ministre les a qualifiées de zones d’apartheid, ce qui fait polémique. Un constat, lui, ne fait pas débat : ces territoires cumulent les mauvais indicateurs de précarité. Proportion de populations d’origine étrangère, taux de chômage, taux de pauvreté, taux de familles monoparentales sans emploi, taux de population sans aucun diplôme et taux d’illettrisme y sont nettement plus dégradés que dans les autres quartiers urbains.
L’état de santé ressenti, les taux de couverture vaccinale, les taux d’obésité chez les enfants ou la prévalence de caries dentaires non soignées y sont également moins bons qu’ailleurs sur le territoire national. Pour prendre en charge ces problèmes de santé, le déséquilibre est patent concernant la médecine générale entre les ex-ZUS et les quartiers favorisés des principales agglomérations ; il est majeur si on s’intéresse à l’offre de soins dentaires.
Telle est l’illustration de ce qu’a spontanément produit notre système de santé, en partie rééquilibré, ça et là, par l’implantation de centres de santé soutenus par les élus locaux. Ne parlons pas des différences territoriales pour les gynécologues, les ophtalmos, les psychiatres… car alors les écarts sont bien pires. Pour ces derniers, seule la psychiatrie hospitalière, par les centres médico-psychologiques (CMP), assure une prise en charge spécialisée des pathologies mentales, dans des espaces urbains où les toxicomanies influencent lourdement les tableaux cliniques.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | | Propos recueillis par Sandrine Cabut(propos recueillis par)
L’addictologue Amine Benyamina plaide pour plus de recherche sur les cannabinoïdes en France et une évolution de la réglementation.
Un peu plus d’un an après son autorisation de mise sur le marché, le 8 janvier 2014, le Sativex, premier médicament à base de cannabis approuvé en France, devrait être disponible en pharmacie avant l’été. Déjà autorisé dans une vingtaine de pays, ce produit fabriqué par le laboratoire britannique GW Pharmaceuticals, sera commercialisé en France par une autre firme, Almirall. Spray associant deux cannabinoïdes, il ne pourra être prescrit que dans des conditions très strictes, et uniquement chez des patients souffrant de contractures liées à une sclérose en plaques (SEP).
Parallèlement, le Sénat a examiné, en séance publique le 4 février, une proposition de loi de la sénatrice écologiste Esther Benbassa visant à permettre un usage contrôlé, y compris non thérapeutique, du cannabis. L’ouverture de la France au cannabis thérapeutique va-t-elle rester limitée à ce cadre étroit ou s’étendre à d’autres indications médicales, déjà reconnues dans certains pays ? Où en sont ces recherches ? Le point avec le professeur Amine Benyamina, psychiatre et addictologue, responsable du centre d’addictologie de l’hôpital Paul-Brousse (Villejuif), et administrateur de la Fondation Action Addictions.
Vous êtes, en France, l’un des médecins qui défendent publiquement l’usage médical du cannabis. L’arrivée du Sativex, après des années d’interdit, marque-t-elle le début d’une nouvelle ère ?
Je suis effectivement favorable à un débat sur le cannabis thérapeutique, et même plus largement à une évolution du cadre réglementaire sur ce stupéfiant. Mais aujourd’hui, il n’y a pas de volonté politique ; nombre de politiciens ont une opinion tranchée, parfois polluée par des opinions domestiques, et ils ne veulent pas entendre le discours scientifique.