À 14 ans, Corinne Berthaud commence à travailler comme serveuse les week-ends dans un restaurant chic. Sa mère récupère le salaire à la fin de la journée. À 19 ans, la jeune fille abandonne ses études. Elle cumule les petits boulots puis décide quelques années plus tard de passer son bac.
Elle l’obtient, enchaîne avec un BTS, reprend sa première entreprise en redressement judiciaire et se retrouve à diriger des équipes.
À 34 ans, elle fait partir des 6 % des femmes à siéger au comité de direction d’une entreprise française cotée au CAC 40. Mais Cette Comédie qu’on appelle le travail n’est pas l’histoire d’une ascension fulgurante. Plutôt un portrait sans concessions du monde du travail dans sa facette la plus sombre : les risques psychosociaux.
Le récit, écrit à la première personne, est très incarné : celle qui s’est désormais spécialisée dans la prévention des risques psychosociaux en entreprise a enduré les ravages d’un management hostile sur sa propre peau. Après une fusion avec une autre société, son supérieur direct peut prétendre à un seul poste : le sien. Cette femme active et mère de famille est alors confrontée à du harcèlement moral, qui sera reconnu après des années de procédure par la Cour de cassation.
« J’ai transformé cet épisode en une chance, une occasion de faire comprendre aux autres salariés ce que j’avais identifié : les risques psychosociaux en entreprise et leurs conséquences, les stress, les violences internes et externes, l’épuisement, la mise en danger et parfois le suicide ». En plus du témoignage poignant de son auteur, le livre est enrichi par les récits de salariés qui rencontrent des difficultés dans leur environnement professionnel et que Mme Berthaud accompagne depuis quelques années.