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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 4 février 2015

Punchlines et réparties : une prof publie ses lycéens de Seine-Saint-Denis

Le Monde.fr | 02.02.2015


Extrait du livre de Mathilde Levesque

« Madaaaaaame, j'ai un proverbe il est trop vrai : c'est parce que la vitesse de la lumière est supérieure à celle du son, qu'on trouve les gens beaux avant de les trouver cons. » La répartie, désarmante, est l'œuvre d'un élève de Mathilde Levesque, professeure de français au lycée Voillaume, classé en Zone d'éducation prioritaire (ZEP) à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. C'est l'une des nombreuses « punchlines », ces répliques chocs et souvent drôles entendues en cours, qu'elle donne à lire dans Lol est aussi un palindrome, journal d'une prof au bord de la crise (de rire), un recueil tout juste publié. « Ces gamins sont géniaux », confie cette agrégée de 31 ans, heureuse de sortir ainsi de « l'image peu valorisante »qui définit habituellement les jeunes du « 9-3 », département déshérité de la banlieue parisienne.
Journée de révision à la mer. Les signes religieux sont autorisés en extérieur : « Madaaaaaaaame ! Regardez ! L'école de voile ! Vous croyez que je dois y aller du coup ? »
« - Vous voulez bien me définir le paradoxe ?                     
- Ben c'est genre : je mets un short du Barça et un maillot du Real. »

Fin de vie : l’Assemblée nationale lance une consultation citoyenne sur la PPL Leonetti-Claeys

 03/02/2015

Le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone a lancé hier « une consultation numérique citoyenne » sur la proposition de loi de Jean Leonetti (UMP) et Alain Claeys (PS) sur la fin de vie, qui ouvre le droit à une sédation profonde et terminale et vise à renforcer le respect du patient, grâce à des directives anticipées plus contraignantes.

Qui sont donc ces généralistes qui prescrivent des antidépresseurs ?

28/01/2015

La France détient le record d’Europe du nombre de personnes sous antidépresseurs. Mais la durée des traitements étant courte, elle se situe dans la moyenne européenne en termes de prescriptions totales. Il n’empêche, la guerre est régulièrement déclarée à un abus supposé et aux premiers responsables tout désignés de cet état de fait, les médecins généralistes. Il est vrai que leur proximité avec leurs patients les mettent d’office en première ligne, exposés à la vindicte de tous. La prescription des antidépresseurs par les généralistes n’est pas une spécificité française, puisque, pour l’ensemble des pays, ils seraient à l’origine de 80 % des prescriptions d’antidépresseurs.
La question de savoir si ces prescriptions sont justifiées ou pas est un sujet difficile. Les critères définissant « une prescription appropriée » pour une indication donnée diffèrent selon les auteurs et sont soumis à des variations selon les travaux. L’évaluation du bien-fondé des prescriptions est ainsi sujette à de grandes approximations.

Des conséquences d’un conflit politique chronique sur la santé mentale

29/01/2015
Les enfants et les adolescents vivant dans des régions du monde affectées par des conflits ont un risque accru de problématiques psychiatriques, mais peu d’informations sont disponibles sur les adaptations psychosociales au sein des minorités ethniques vivant dans ces zones instables. Portant sur 167 adolescents Druzes[1] âgés en moyenne de15,8 ans (± 2,7 ans), une étude italienne (présentée dansTranscultural Psychiatry) s’appuie sur une « approche écologique » pour évaluer les contributions particulières de l’environnement familial, social et culturel (en l’occurrence la communauté des Druzes vivant au nord d’Israël) sur la santé mentale, parallèlement à l’exposition traumatique au conflit du Proche-Orient et à l’effet de la discrimination éventuelle éprouvée par les intéressés.
Cette appréciation de leurs difficultés porte notamment sur « les troubles de stress post-traumatique, la détresse psychologique, les troubles des émotions et du comportement. » Ces adolescents évoquent une « exposition indirecte élevée (au conflit), une discrimination modérée, une forte identité ethnique et une importante implication religieuse. » Des analyses de régression révèlent certains facteurs associés avec une évolution péjorative pour la santé mentale : appartenance au sexe féminin, exposition à un nombre élevé d’événements traumatisants ou à un vécu discriminatoire plus marqué.

mardi 3 février 2015

Le suicide est un choix pour 64% des étudiants tourangeaux

Marie-Ange Lescure 4 février 2015

C'est la première des idées reçues que le service de médecine préventive de l'université de Tours tente de combattre auprès des jeunes. En partenariat avec le réseau de prévention du suicide en Indre et loire ... une étude* a été lancée auprès des étudiants de la fac de Tours ... 67% d'entre eux considèrent par ailleurs que les réseaux sociaux ont un rôle aggravant des risques de suicide

19ièmes Journées Mondiales de prévention du suicide  VIES 37

67% des étudiants interrogés par la médecine préventive de l'Université de Tours estiment que les réseaux sociaux augmentent le risque de suicide ou entretiennent le mal être de certains jeunes. En France 1 jeune sur 3 de 6 à 18 ans est en état de souffrance psychologique : Un état qui touche davantage les filles et les plus de quinze ans  et les réseaux sociaux ne sont pas forcément la planète de la convivialité 

lundi 2 février 2015

Le bail sans fin des mal-logés

TONINO SERAFINI

C’est un rapport sur le «mal-logement» d’un peu plus de 300 pages, remis en mains propres à François Hollande lundi matin à l’Elysée, par les responsables de la Fondation Abbé-Pierre (FAP). De quoi nourrir largement la réflexion du chef de l’Etat sur un problème qui, par son ampleur, est devenu un sujet de société. Le nombre de personnes à la rue augmente (lire témoignage ci-contre) et de plus en plus de familles avec enfants vivent dans la précarité : foyers d’accueil, chambres d’hôtel, hébergement par des proches, logements de fortune et squats. «La dégradation du contexte économique et social […] a bien sûr joué un rôle d’accélérateur dans l’amplification des difficultés d’accès au logement, fragilisant de larges pans de la société et aggravant encore les situations les plus difficiles», indique ce 20e rapport de la FAP. Ou comment la crise économique aggrave l’exclusion par le logement.
Quels sont les symptômes de cette crise du logement ?
Prix de l’immobilier au plus haut, loyers au zénith dans les grandes villes, propriétaires très exigeants sur les garanties demandées aux locataires (emploi stable, revenu trois fois supérieur au loyer, caution, etc.), les conditions d’accès au logement se sont rigidifiées, tandis que les revenus et l’emploi n’ont cessé de se précariser depuis la crise financière de 2008 (hausse du chômage, développement des stages, de l’intérim, des CDD ou du travail à temps partiel non choisi). Ces situations ont «fragilisé de nouveaux pans de la population», qui restent à la porte du logement pérenne, ce qui entraîne un fort développement du «parc d’hébergement et de logement temporaire au fil des années».

C’est arrivé le… 2 février 1907 Première description de la maladie d’Alzheimer

02.02.2015

Au cours de la 37e Conférence des psychiatres allemands, le psychiatre, neurologue et neuropathologiste allemand Aloys Alzheimer décrit à ses collègues les symptômes de la dégénérescence corticale qui provoquent la maladie qui portera par la suite son nom sur la proposition d’Emil Kraepelin, titulaire de la chaire de psychiatrie de Munich.

Aloys Alzheimer, pour étayer ses recherches, avait suivi à l’hôpital de Francfort-sur-le-Main, pendant près de cinq ans, du 28 novembre 1901 au 6 avril 1906, une patiente quinquagénaire, Augusta Deter, atteinte de démence. À sa mort, il réalisa une analyse histologique de son cerveau, découvrant dans celui-ci les anomalies des fibrilles caractéristiques de la maladie Par la suite, pour conforter ses théories sur la maladie, Alzheimer publiera un deuxième cas identique en 1911.

La campagne d’un médecin en phase terminale pour plus d’humanité avec les patients

02.02.2015



La campagne d’un médecin en phase terminale pour plus d’humanité avec les patients - 1
Kate Granger est une jeune médecin de 31 ans, mais c’est son passage du côté des patients qui l’a incité à agir. En phase terminale de cancer, elle était exaspérée qu’on se réfère à elle comme étant le " lit n°7 " et par le fait que le personnel soignant ne se présente par à l’heure des soins. Elle décide alors de lancer sur Twitter une campagne avec le mot-dièse omynameis (bonjour mon nom est). Le but est d’encourager le personnel soignant à traiter avec plus d’humanité les patients. "Le fait que les gens ne se présentent pas m'a vraiment fait me sentir comme étant juste un corps malade, pas une personne", a déclaré lundi sur la BBC la jeune femme atteinte d'un sarcome.

Les retraités intérimaires, nouvelles « pépites » des recruteurs

LE MONDE |  | Par 

« Avoir des retraités dans une équipe permet d’apporter de la sérénité car, n’ayant plus de carrière à faire, ils n’instaurent pas de concurrence. Grâce à leur expérience, ils savent prendre du recul par rapport à une situation et les jeunes peuvent leur demander conseil. »

De plus en plus nombreux à frapper aux portes des agences d’intérim, les retraités sont appréciés des employeurs. Cette femme de 70 ans est intérimaire chez un promoteur immobilier quatre à six mois par an depuis environ cinq ans et profite de sa retraite à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) le reste de l’année. Cet homme retraité se rend tous les lundis matin dans son ancienne entreprise de pétrochimie pour assurer l’accueil des nouveaux employés et leur apprendre les règles de sécurité qu’il connaît bien. Tous deux viennent gonfler les rangs de ceux qui optent pour l’intérim une fois à la retraite.

« Depuis dix ans, on constate une progression du nombre de retraités qui candidatent pour des missions d’intérim, relève Raphaël Linossier, le président de l’agence d’intérim J4S, et cette tendance s’est renforcée ces cinq dernières années avec, tous les ans, 1 % de retraités supplémentaires. » Même son de cloche chez le leader de l’intérim, Adecco : « Alors que je ne recevais aucun retraité quelques années plus tôt, note la directrice de l’agence de Senlis (Oise), Corinne Gourdeau, ils représentent aujourd’hui 5 % de mon effectif d’intérimaires. »

Prématurés, un nouveau jour

ERIC FAVEREAU

Les «crevettes», comme on les appelle. Des petits êtres pesant à peine un kilo - parfois moins - avec bonnet et chaussettes. Aujourd’hui, les crevettes vont mieux. Non pas qu’il y ait eu d’importants changements dans la prise en charge des grands prématurés, mais il y a davantage de précision, et surtout une bonne cohérence dans le réseau des maternités en France, des établissements de base (1) jusqu’aux maternités dites de niveau 3, qui ont un service de réanimation néonatale. «La survie des enfants grands prématurés en France s’améliore, et le nombre de ceux qui survivent sans séquelles sévères augmente», explique Pierre-Yves Ancel, responsable de l’équipe Inserm à l’origine de l’étude Epipage 2 (étude épidémiologique sur les petits âges gestationnels) dont les résultats ont été dévoilés la semaine dernière. Un travail unique en Europe et qui, lancé en 2011, a inclus près de 7 000 enfants prématurés (mort-nés compris). L’objectif est de les suivre jusqu’à 7 ans. Ont-ils des séquelles ? La prématurité augmente-t-elle en France ? Examen en quatre questions.

Prémontré : « La tension monte de jour en jour dans tous les hôpitaux »

Par Eric Jonneau 02/02/2015

En présentant ses vœux au personnel du centre hospitalier psychiatrique de Prémontré la semaine dernière, Freddy Serveaux escomptait essentiellement remettre tout le monde autour de la table, au moment où le dialogue social était rompu depuis plusieurs mois.
Olivier Fenioux (CGT) menace de débarquer en force au siège de l’ARS à Amiens.
Mais le directeur par intérim, nommé le 5 janvier dernier et qui officie déjà à l’hôpital de Soissons, est devant une tâche ardue. Pour la première fois dans l’histoire de l’établissement, médecins, infirmiers et personnels techniques sont unis dans un combat pour la sauvegarde de la prise en charge des patients. Depuis 2013, ils ont dû consentir des mesures drastiques pour combler un déficit de cinq millions d’euros, ramené à la fin de l’année 2014 à 300 000 euros.

L'audace et la justesse de Jann Gallois, belle surprise de Suresnes cités danse

 26/01/2015

La chorégraphe et danseuse Jann Gallois
La chorégraphe et danseuse Jann Gallois
 © Anne-Sylvie Bonnet
Au festival de Suresnes, le programme "Cités danse connexions" permet de découvrir de jeunes chorégraphes hip-hop. Une excellente surprise avec Jann Gallois et son solo intitulé "Diagnostic F20.9", d'autant que les femmes chorégraphes ne sont pas si nombreuses dans l’univers du hip-hop.
Elle est belle, elle a découvert le hip-hop toute jeune ado en 2004, après avoir étudié la musique classique pendant dix ans. Une sorte de nouvelle naissance. Elle a travaillé avec Sébastien Lefrançois, Sylvain Group, Angelin Preljocaj, entre autres, avant de chorégraphier à son tour. Son premier solo en 2012 ("P=mg"), a été multi-récompensé. A Suresnes elle propose « Diagnostic F20.9 » dans lequel elle étudie « la dominance du cerveau et la façon dont il induit nos comportements », à travers une maladie, la schizophrénie. Mais rien de lourd, rien de pesant…


Les neurosciences au coeur de Davos

Olivier Oullier / Professeur à Aix-Marseille Université 


Comme chaque année à la fin janvier, le Forum économique mondial transforme la petite ville suisse de Davos en système nerveux central du monde économique, politique et financier. La semaine dernière, il était difficile de ne pas y entendre parler de recherche sur cerveau. Les organisateurs avaient en effet transformé le programme officiel en « all-star game » des neurosciences, en invitant certains des meilleurs spécialistes mondiaux. Les sujets abordés étaient aussi variés que le sont les sciences du cerveau elles-mêmes : de l'utilisation des neurosciences comportementales pour améliorer les politiques publiques aux efforts pour mettre fin à la cécité, en passant par la conscience, la méditation, les implants cérébraux ou les maladies mentales.



Handicapé mental aux États-Unis : une exécution qui fait débat

Un handicapé mental aux États-Unis , Warren Hill a tout de même été exécuté hier au soir. Cet acte fait débat, car il avait un faible quotient intellectuel.
Execution aux états-Unis
Execution aux états-Unis
Warren Hill était un handicapé mental aux États-Unis et il était doté d’un QI de 70. Cet homme avait été condamné en 1989 pour avoir tué sa compagne, Myra Wright. Il avait obtenu la perpétuité puis après avoir tué son codétenu en 1990, Joseph Handspike, il fut condamné à la peine de mort. Depuis 1986,  la Cour suprême des États-Unis interdit l’exécution des personnes dites « démentes ».

Suicide en prison. Elle était détenue pour un double infanticide

L’austérité a poussé davantage de Grecs au suicide

03.02.2015

Les mesures d'austérité renforcées prises en juin 2011 en Grèce pour répondre à la crise de la dette publique, se sont traduites par une hausse d'un tiers des suicides dans ce pays, selon une étude publiée mardi. Une équipe de chercheurs grecs et américains s'est attachée à étudier les statistiques mensuelles des suicides grecs de 1983 à 2012 en corrélation avec des événements liés aux plans d'austérité depuis 2008 ou au contraire reflétant la prospérité des années précédentes (par exemple l'admission du pays dans la zone euro en 2002 ou l'organisation des jeux Olympiques en 2004). "Notre analyse montre une hausse significative des suicides à la suite des événements liés à l'austérité en Grèce" constate cette étude publiée dans la revue médicale britannique BMJ Open.

dimanche 1 février 2015

Le président de l’ADMD assure qu’une majorité de médecins est favorable à l’euthanasie

01.02.2015



Le président de l’ADMD assure qu’une majorité de médecins est favorable à l’euthanasie - 1

Huit jours après la manifestation des opposants à l’euthanasie, un millier de personnes se sont rassemblées samedi à Paris à l'appel de l’organisation pro-euthanasie, l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD). Cette réunion, à laquelle ont participé des responsables du Parti radical de gauche (PRG), d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) et du Parti socialiste (PS), dont la maire de Paris Anne Hidalgo (photo, à droite), visait à "interpeller les politiques, notamment de gauche", pour qu'ils tiennent leurs engagements de campagne, a expliqué le président de l'ADMD, Jean-Luc Romero (photo).

Ouargla : Des chômeurs tentent un suicide collectif

ALGERIE 03.02.15 

Grosse panique mardi au niveau de l’avenue Si El Haoues, une des artères principales de la ville de Ouargla ou se situe notamment le siège de la wilaya à cause d’une nouvelle manifestation de chômeurs qui a presque tourné au vinaigre quand une quinzaine d’entre eux ont pu accéder au portail principal de la wilaya pour « tenter » de se suicider par immolation à l'essence.


RHÔNE. Nouveau suicide de patient à l’hôpital du Vinatier à Bron

03/02/2015


Une patiente de l’hôpital psychiatrique du Vinatier situé à Bron est décédée mardi après avoir fait une tentative de suicide, dimanche soir, au sein de l’Unité de soins intensifs psychiatriques (USIP) qui accueille des patients présentant des troubles majeurs.


J'ai réussi là où le paranoïaque échoue Théorie et transfert(s) Chawki AZOURI




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Préface de Élisabeth Roudinesco

« Partant d’une lettre de 1910 adressée par Sigmund Freud à Sándor Ferenczi à propos de son rapport transférentiel à Wilhelm Fliess, Chawki Azouri met celle-ci en relation avec l’élaboration à la même date du cas de Daniel Paul Schreber. Il se demande pourquoi Freud a privilégié la question de l’homosexualité dans la genèse de la folie du juriste plutôt que d’en trouver la cause principale, comme le fera Jacques Lacan, dans les effrayantes théories éducatives du père de celui-ci. Et il en déduit que cette affaire était au cœur d’une relation conflictuelle entre Jung, Jones et Ferenczi à propos de la fin de l’analyse.


Écoute, ô bébé, la voix de ta mère La pulsion invocante




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Que se passe-t-il dans les premiers moments où la voix de la mère et celle du bébé forment un duo, où l’appel de l'un à l'autre est prosodiquement musical ? Cette question intéresse des musiciens, des psychanalystes et des chercheurs engagés dans l’étude de la voix.

La voix nous habite et en même temps nous dénature, au sens où elle nous amène de la nature à la culture, de l'animalité à l'humanité. Sa clinique concerne tout être parlant mais plus particulièrement ceux qui n'ont pas accès à la parole comme les bébés et les autistes.


Psychanalyse et travail social, un certain cousinagePréface de Joseph Rouzel Les travailleurs sociaux sont largement mobilisés pour faire vivre des dispositifs complexes d’aides sociales devant lesquels ils sont souvent désemparés, sans pouvoir se représenter la place qu’ils y occupent. Souvent aveuglés par les images que la société leur renvoie d’eux-mêmes, ils mesurent mal leur efficacité. Leur désarroi n’est pas accidentel et ne révèle aucune défaillance chronique dans le savoir-faire. Ils savent – mais souvent à leur insu – qu’ils sont porteurs d’une angoisse historique que la Cité ne peut prendre en compte. Alors qu’ils sont au cœur du monde, et avant même d’y proposer des solutions, ils pressentent un exil. Cette extra-territorialité, les travailleurs sociaux la partagent avec les psychanalystes.




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Préface de Joseph Rouzel

Les travailleurs sociaux sont largement mobilisés pour faire vivre des dispositifs complexes d’aides sociales devant lesquels ils sont souvent désemparés, sans pouvoir se représenter la place qu’ils y occupent. Souvent aveuglés par les images que la société leur renvoie d’eux-mêmes, ils mesurent mal leur efficacité.

Leur désarroi n’est pas accidentel et ne révèle aucune défaillance chronique dans le savoir-faire. Ils savent – mais souvent à leur insu – qu’ils sont porteurs d’une angoisse historique que la Cité ne peut prendre en compte. Alors qu’ils sont au cœur du monde, et avant même d’y proposer des solutions, ils pressentent un exil. Cette extra-territorialité, les travailleurs sociaux la partagent avec les psychanalystes.


Folies du désir Numéro 25 - Revue semestrielle




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On n’a pas attendu Freud pour s’interroger sur les paradoxes que montre le désir humain, voire ses impasses insurmontables. Mais Freud, le premier, en a révélé la cause au moment même où il découvrait la force indestructible d’un désir inconscient qui taraude le sujet à son insu et bien souvent à contre-courant de ce qu’il semble vouloir. Le désir surgit de la perte irréductible de l’objet qui le cause dans un mouvement de retrouvailles désormais aussi impossible qu’infini, car gouverné par le fantasme. D’où cette recherche incessante qui affole le sujet sitôt qu’il croit approcher de son objet, au point de préférer s’empêtrer dans des stratégies d’évitement, à l’exemple de l’insatisfaction hystérique ou de l’annulation obsessionnelle.



Fethi Benslama À propos du roman Soumission de Michel Houellbecq : "On ne peut mieux faire pour en appeler à l’avènement du pire" (L’Obs, 8 janvier 2015)

Dans L’Obs du 8 janvier 2015, Fethi Benslama, auteur notamment de Déclaration d’insoumission : A l’usage des musulmans et de ceux qui ne le sont pas (Flammarion) et plus récemment de La Guerre des subjectivités en islam (Lignes) est invité à donner son interprétation du roman Insoumission de Michel Houellbecq. Reconnaissant la qualité de symptôme de cette "morne littérature", il note : "On ne peut mieux faire pour en appeler à l’avènement du pire".
Nouvel Observateur du 8/1/15
Entretien avec FETHI BENSLAMA
« Houellebecq est un morne jihadiste »
Psychanalyste, Fethi Benslama est professeur de psychopathologie à l’université Paris VII-Diderot, où il dirige l’UFR d’Études psychanalytiques. Auteur de nombreux essais remarqués, dont « La Psychanalyse à l’épreuve de l’islam » (Flammarion, 2002), il a récemment publié « La Guerre des subjectivités en islam » (Lignes, 2014).
Avec « Soumission », Michel Houellebecq s’attaque aux grands fantasmes qui travaillent la conscience occidentale et met en scène l’accès au pouvoir d’un parti musulman en France. Faut-il voir ce scénario comme une nouvelle provocation du romancier ?
FETHI BENSLAMA L’islam étant devenu, à cause de l’islamisme, la serpillère avec laquelle les détraqués et les pauvres types de tous pays essuient leurs débordements fantasmatiques et leurs passages à l’acte mortifères, Houellebecq s’en saisit à son tour, à sa manière. C’est un livre qui va assurément faire du bruit et qu’on peut voir comme une provocation, mais c’est sans intérêt de le considérer ainsi et de s’installer dans une énième dénonciation. A mon sens, il faut prendre ce livre comme le roman d’un symptôme de l’époque. La littérature est suffisamment « irresponsable », disait Georges Bataille, pour accueillir l’expression de toutes les folies. Cette suspension du jugement moral est d’ailleurs un ressort fondamental de la psychanalyse.
Quel est ce symptôme ?
F. BENSLAMA Il est celui de la soumission qui donne le titre à l’ouvrage, et le passage à une soumission plus radicale encore, à savoir la soumission à l’islam. Car cette conversion imaginaire des élites et du régime politique à l’islam ne serait que le terme d’un asservissement préalable à l’ordre ultra libéral de l’occident, ce mélange entre capitalisme déchainé, consumérisme et techno-scientisme, dont Houellebecq s’est fait le dénonciateur ambigu dans ses romans. La soumission à l’islam n’est finalement que la soumission ultime de ceux qui sont déjà soumis, résignés et avachis. Il en fait une fiction qui comporte tous les ingrédients que l’on connaît de « la morne littérature » qu’il produit, à laquelle il ajoute une extension islamiste. « Morne » est un mot qui revient souvent sous sa plume. C’est son style, c’est-à-dire l’homme lui-même, et le but de son adresse : la représentation d’un monde occidental crépusculaire, décadent, déliquescent, voué au désastre.