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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 22 janvier 2015

Césarienne et violences sexuelles, les deux causes principales de la dyspareunie persistante

21/01/2015


Le mode de délivrance semble avoir un impact important sur le risque de douleurs persistantes, chez la femme, lors des rapports sexuels qui suivent l’accouchement. C’est ce que semble montrer une étude parue aujourd’hui dans « BJOG : An International Journal of Obstetrics & Gynaecology ». Les auteurs, Eli McDonald de l’institut de recherche pédiatrique Murdochà Victoria (Australie), et ses collègues, ont également mis en évidence le fait que les violences sexuelles au sein du couple sont également un facteur de risque important de dyspareunie qui se prolonge plus d’un an après l’accouchement.

Attractivité, pénibilité à l’hôpital : un « rapport-qui-pique » sur le bureau de Touraine

 21/01/2015

Les médecins hospitaliers duSNPHAR-E (Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi) et d’Avenir hospitalier attirent une nouvelle fois l’attention de Marisol Touraine sur la problématique de l’attractivité des carrières et de la pénibilité à l’hôpital.
Un rapport syndical de 64 pages, en téléchargement libre, va être envoyé à la ministre de la Santé et à 50 000 e-destinataires du monde hospitalier. « En complément du rapport Le Menn, il devra être suivi d’effet ! », clament les PH.
Le rapport se fonde sur 1 000 témoignages de praticiens sur « la vraie vie de l’intérieur de l’hôpital »« leurs préoccupations professionnelles et parfois leur mal-être », récoltés en ligne à la suite de la journée de grève du 14 octobre.

Bully-les-Mines: nouvelle direction, chantiers... 2015, année charnière pour l’hôpital psychiatrique

PAR HERVÉ NAUDOT 22/01/2015

François-Emmanuel Blanc (au micro),  DG de l’AHNAC, et Éric Poulain, le directeur du centre de psychothérapie et du CSAPA.
Il est là depuis 2002 mais il est discret, le centre de psychiatrie des Marronniers du groupe AHNAC situé boulevard Lamendin, juste à côté de l’EHPAD. Ses 44 lits accueillent des patients atteints de pathologies diverses : des dépressifs, des bi-polaires, des schizophrènes... 2014 aura vu un changement à la tête des Marronniers avec l’arrivée d’Éric Poulain en cours d’année. Quant à 2015, le tout nouveau directeur général de l’AHNAC a indiqué qu’il souhaitait « reprendre un cycle d’investissement légitime et indispensable », sans donner plus de détails.

JLD et admission en soins psychiatriques : la Cour de cassation se prononce

Le 22/01/2015, par Etienne Nicolas

Les questions posées à la Cour étaient relatives aux compétences du Juge des libertés et de la détention en cas d'admission d'une personne en psychiatrie.
Saisie pour avis, dans le cadre de la procédure mentionnée à l'article L441-1 et suivants du Code de l'organisation judiciaire, et 1031-1 et suivants du Code de procédure civile, la Cour de cassation a eu à répondre à deux questions, transmises par le Juge des libertés et de la détention du tribunal de grande instance de Rouen.

Applications dee santé (1/3) : que captent les capteurs ?

Par  le 22/01/15

Nous vivons dans un monde de capteurs. Nous en avons presque tous plusieurs dans notre poche, au coeur de nos smartphones. Chaque nouveau dispositif électronique qui voit le jour ne cesse de nous en proposer de nouveaux. La liste de ce qu’ils permettent de mesurer et d’actionner ne cesse de s’allonger, nous dotant chaque jour de nouveaux “super-pouvoirs”. Leur évolution et leur amélioration constante nous promettent qu’ils seront toujours capables de faire mieux, de faire plus que ce qu’ils font. Comme si le progrès technique qu’ils assuraient et l’amélioration incessante de leur fiabilité qu’ils promettaient étaient ceux d’une augmentation continue de notre connaissance de nous-mêmes, de nos capacités et de celles de notre environnement.

Une même technologie, des milliers de combinaisons

Dans la fascination que ces nouvelles capacités distillent, nous nous interrogeons rarement de connaître leurs limites, éblouies par les possibilités qu’ils permettent d’envisager. Parce que nous avons intégré la loi de Moore et que nous avons vécu l’amélioration constante des capacités des capteurs, nous envisageons sans ciller que leur miniaturisation et leur évolution progresseraient sans fin. Pourtant, même sous une technologie identique, les capacités d’un capteur, d’un système, sont différentes d’un dispositif l’autre.

Clarté de Barthes

LE MONDE DES LIVRES |  | Par 

Le centenaire de la naissance de Roland Barthes (1915-1980) (photo : en 1943, au sanatorium) s’ouvre sous les meilleurs auspices avec la biographie sensible et chaleureuse que signe Tiphaine Samoyault.

Roland Barthes, qui connut très tôt la maladie, savait le temps compté et se méfiait des livres épais : « Pourquoi ne pas produire volontairement une littérature courte ? », demandait-il dans une lettre datée de décembre 1951, alors qu’il était sur le point de publier, à 37 ans, son premier ouvrage, Le Degré zéro de l’écriture (1953). Barthes, dont les études et le parcours académique se déroulèrent à la marge, ne valorisait pas non plus l’université, ses cadres traditionnels, ses méthodes établies : « Il a certainement été celui qui nous a le plus aidés à secouer une certaine forme de savoir universitaire qui était du non-savoir », résumera le philosophe Michel Foucault à la radio, dans un entretien avec Jacques Chancel, en 1975. Barthes, enfin, ne prisait guère la démarche biographique : privilégiant l’autoportrait sous forme de fragments, il avait ­tendance à considérer tout récit chronologique et continu comme une « cochonnerie ».

Les « failles » de l’éducation à la citoyenneté

LE MONDE |  | Par 

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale, à l'Assemblée, le  14 janvier.

Comment l’école peut-elle contribuer à transformer l’émotion suscitée par la récente vague d’attentats en action ? Que peut-elle faire de plus en matière de formation du citoyen ? La « grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République », organisée cette semaine, doit servir à apporter des réponses.

Mardi 13 janvier, la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a rappelé, lors d’une réunion de recteurs, les chantiers en cours : nouveau programme d’enseignement moral et civique, prévu pour la rentrée 2015, nouvelles ressources et séquences de formation continue pour les enseignants…

La réponse du Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), elle, est sans équivoque : ce ne sont ni les programmes ni les prescriptions qui changeront les choses en profondeur, mais plutôt leur mise en œuvre sur le terrain.

Comment on fait des bébés

LE MONDE CULTURE ET IDEES |  | Par 

Depuis une dizaine d’années, ils voient défiler dans leur bureau des cohortes de députés coréens et d’universitaires japonais qui tentent de percer le mystère de la fécondité française. Les chercheurs de l’Institut national d’études démographiques (INED) leur projettent des graphiques sur la natalité et leur expliquent les grands principes des politiques publiques françaises. « Au cours des quatre ou cinq dernières années, nous avons reçu plus d’une dizaine de délégations coréennes ! », sourit le démographe Olivier Thévenon. Hantés par le spectre de la dépopulation, ces experts venus d’Asie sont à la recherche de la recette magique qui fait de la France la championne d’Europe de la fécondité.


Depuis le début des années 2000, l’Hexagone règne en effet en maître sur les classements européens. Après deux décennies de baisse, dans les années 1970 et 1980, la natalité est repartie à la hausse à la fin des années 1990. Depuis cette date, la France navigue juste en dessous du seuil mythique de 2,1 enfants par femme, qui correspond au taux de renouvellement des générations – elle l’a encore confirmé, en 2014, en affichant un indicateur conjoncturel de fécondité de 2,01. « En économie, l’Allemagne est l’homme fort de l’Europe. En démographie, la France est la femme forte de l’Europe », résume en plaisantant le démographe Ron Lesthaeghe, membre de l’Académie royale de Belgique et professeur émérite à l’Université libre de Bruxelles.

Pablo Casacuberta, impairs et père

 Mathieu Lindon 21 JANVIER 2015

Scipion est un roman policier psychologique. Au premier abord, cette définition est d’une banalité désolante. Erreur : ce n’est pas que la psychologie sert à résoudre le mystère, c’est que le mystère est psychologique. L’énigme est le caractère du narrateur.
Celui-ci s’appelle Anibal, c’est pourquoi le roman de Pablo Casacuberta, né à Montevideo en 1969, s’intituleScipion«Ce que Scipion a réussi en l’an 202, c’est vaincre Hannibal. […] Hannibal a vécu dix-neuf ans de plus, borgne, humilié et seul. Je connais cette histoire assez bien, entre autres choses parce que je lui dois mon prénom.» Et aussi parce que son père mort était un historien réputé qui avait peut-être pour lui une autre ambition que d’en faire un vaincu. Entre Spirou et les Héritiers de Franquin et l’Héritage infernal de Charles Trenet, le roman a pour thème principal la façon, ironique et dramatique, dont le héros se tire de son héritage aussi bien matériel qu’immatériel.

mercredi 21 janvier 2015

En un an, le CHUV a remis Cery sur les bons rails

Federico Camponovo 20/01/15


PsychiatrieLe fonctionnement et les pratiques en cours au sein du Service de psychiatrie de l’âge avancé ont été revus de fond en comble.


Au SUPAA, dont les locaux sont vétustes, le CHUV a paré au plus pressé

Au SUPAA, dont les locaux sont vétustes, le CHUV a paré au plus pressé
Image: Florian Cella
En décembre 2013, à la suite du témoignage désespéré de l’épouse d’un octogénaire qui accusait Cery d’avoir maltraité et mal soigné son mari, publié dans nos colonnes, le conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard, ministre vaudois de la Santé, ordonnait une inspection surprise, à Cery, du Service universitaire de psychiatrie de l’âge avancé (SUPAA).
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La tête des mauvais jours

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO  | Par 


Il faut écrire son nom en entier car l’homme est respectable. Professeur de psychologie à la Coastal Carolina University (Conway, Caroline du Sud), Terry F. Pettijohn II se passionne, depuis une quinzaine d’années, pour la relation complexe pouvant exister, aux Etats-Unis, entre les conditions socio-économiques, la popularité des mannequins, actrices, chanteurs et la composition des traits de leur visage. Vous ne voyez pas le rapport ? C’est que vous ne connaissez pas l’« hypothèse de la sécurité environnementale », émise en 1999 par le professeur Pettijohn et son confrère Abraham Tesser.

Des étudiants en psychiatrie apprennent à diagnostiquer les troubles mentaux avec Seinfeld

RADIO-CANADA 11 janvier 2015


Michael Richards (Kramer), Julia Louis-Dreyfus (Elaine), Jerry Seinfeld et Jason Alexander (George), le quatuor au coeur de la série Seinfeld. Michael Richards (Kramer), Julia Louis-Dreyfus (Elaine), Jerry Seinfeld et Jason Alexander (George), le quatuor au coeur de la série Seinfeld. Photo :  GEORGE LANGE/AP
Les auteurs de la série télévisée Seinfeld ont beau prétendre qu'ils avaient créé une « série à propos de rien », cela n'a pas empêché un professeur de psychiatrie d'utiliser la comédie de situation new-yorkaise dans ses cours.
Les étudiants à la faculté de médecine Rutgers Robert Wood Johnson, au New Jersey, apprennent les troubles mentaux à l'aide de l'outil pédagogique du docteur Anthony Tobia, appelée « Psy-feld », indique le site internet NJ.com.
Le professeur Tobia a créé une banque de données en puisant dans les épisodes de la fameuse comédie.Les étudiants en médecine de troisième et quatrième années doivent visionner deux épisodes par semaine, et ensuite discuter en groupes des psychopathologies qui y seraient observées.

Sous le signe de la schizophrénie

LE MONDE |  | Par 



Nathalie Portman (Nina).

« Black Swan », film de pures sensations de Darren Aronofsky, est un ballet terrifiant, magnifiquement interprété (dimanche 11 janvier à 20 h 45 sur France 4)

L’exquise Nina (Natalie Portman) danse pour une compagnie new-yorkaise dirigée par un roué d’origine probablement française qui a le port avantageux de Vincent Cassel. Nina vit seule avec sa maman, Erica (Barbara Hershey). Elle a passé le quart de siècle, mais dort toujours dans sa chambre de petite fille, pleine de peluches. La retraite approche, et Nina n’a toujours pas dansé de premier rôle. Or Thomas Leroy (Vincent Cassel) a décidé de programmer Le Lac des cygnes, et s’est séparé de sa danseuse étoile (Winona Ryder).

Le double rôle de cygne blanc-cygne noir que le scénario offre à Nina lui ouvre aussi les portes du délire. Dans un New York menaçant, la jeune femme commence à entrevoir un double mystérieux, aussi effrayant que la petite fille en imper rouge qui hantait Venise dans Ne vous retournez pas, de Nicolas Roeg. A la maison, rien ne va plus, Erica se comporte comme une vraie mère de films d’horreur et, dans le studio de répétition, Nina peine à convaincre Thomas qu’elle ferait un bon cygne.


Les portes du délire


Le rôle du cygne est double et devrait être accompagné d’un avertissement le déconseillant formellement aux sujets disposés à la schizophrénie. Entre le chaste cygne blanc et sa version noire et érotique, Nina perd bientôt la tête.

C’est dans ce cerveau enfiévré que Darren Aronofsky s’est glissé et le film entier s’en tient au point de vue de la danseuse folle, sujette à des visions horrifiques. Le spectateur est livré à lui-même, psychiatre de la salle obscure, chargé de déterminer quelle emprise sur la réalité ont les fantasmes de Nina. Le corps de la jeune femme se déforme, se blesse. Elle est la proie de désirs inconnus qui la portent vers sa rivale Lily.

mardi 20 janvier 2015

Dans 4 cas sur 5, les femmes victimes de viol le sont par un proche, dénonce une campagne lancée aujourd’hui

20/01/2015





Crédit photo : CFCV.com
Le Collectif féministe contre le viol diffuse sa nouvelle campagne « Proches » dès aujourd’hui sur les radios et à partir du 27 janvier sur les chaînes télévisées nationales. Le clip de 30 secondes, met en scène une fête entre amis, entre proches, à l’occasion de laquelle on apprend que le meilleur ami, le plus apprécié de tous est l’auteur du viol de l’une des femmes. « 86 000 femmes majeures ont été violées cette année, 86 % d’entre elles connaissent leur violeur », explique Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol, Viols-Femmes-Informations. Cette campagne vise à dénoncer le viol induit par une personne proche de la victime. « Les victimes se rendent complices de l’agresseur lorsqu’elles se terrent dans le silence. C’est une double peine pour la victime qui souffre et une impunité garantie pour le violeur », poursuit Emmanuelle Piet.

Une sensation de perte de soi, de l’angoisse, des pensées intrusives

Il n’y a pas de profil « type » du violeur, parfois « ce sont des amis sympas, des amis cool, des personnes drôles mais qui ont des caractéristiques communes, notamment dans la stratégie qu’ils ont élaborée : le choix de leur victime, leur isolement, leur dévalorisation… », souligne Emmanuelle Piet.
Le travail du collectif est d’écouter la victime et de la mettre en relation avec un avocat, un médecin, un psychiatre pour l’aider à se reconstruire et faire valoir leur droit. Les victimes sont détruites physiquement et psychologiquement, elles ont une sensation de perte de soi, d’angoisse, des pensées intrusives… il s’agit de leur faire comprendre qu’elles ne sont pas fautives. « Une décontamination de la pensée s’impose », indique Emmanuelle Piet.

Honte et culpabilité

« La souffrance des victimes est majorée par la honte, la culpabilité, l’absence d’écoute et de compréhension auxquelles elles se heurtent, d’autant plus que le violeur est une personne de leur entourage dans 4 cas sur 5 », précise le Dr Gilles Lazimi, coordinateur de la campagne du CFCV Viols-Femmes-Informations. Le collectif se bat également contre les stéréotypes, les idées reçues sur le viol et souhaite que cette violence soit jugée par les assises et non au tribunal correctionnel. Aujourd’hui, seulement 1 % des plaintes mènent à une condamnation.« C’est le plus gros travail, l’histoire n’est pas individuelle mais sociétale », conclut la présidente du collectif contre le viol.
Sophie Martos

Les internes en psychiatrie insuffisamment formés sur la responsabilité médicale

20 janv. 2015
HOSPIMEDIA - Une enquête menée par l'Association fédérative française des étudiants en psychiatrie (Affep) auprès des internes en psychiatrie sur la responsabilité médicale a permis de démontrer que la formation dans ce domaine est insuffisante.
Comme tous les ans depuis 2009, l'Association fédérative française des étudiants en psychiatrie (Affep) a réalisé auprès de ses adhérents et non-adhérents une enquête sur la responsabilité médicale. Du 2 avril au 28 juin, environ 1 700 internes en psychiatrie (dont 1 200 adhérents de l'association) ont été interrogés via un questionnaire sur quatre thèmes. Au total, 807 ont répondu. Ce sujet de la responsabilité médicale, indiquent à Hospimedia Alexis Lepetit, coordinateur syndical, et Aurélie Berger, anciennement vice-présidente de l'Affep, a été choisi au regard de l'actualité de fin 2013-début 2014 marquée par plusieurs procès faits aux psychiatres hospitaliers pour des actes commis par leurs patients. Alexis Lepetit cite notamment le procès de Danièle Canarelli et du psychiatre de Saint-Égrève. "L'Association s'est rendu compte en discutant avec d'autres internes que les procès sont une préoccupation fréquente de tous les internes en psychiatrie", ajoute-t-il. L'Affep a donc voulu objectiver ce sujet et connaître aussi son retentissement sur les pratiques professionnelles quotidiennes.


Le « peau à peau » est indispensable, même après une césarienne

16/01/2015

Les mérites du peau à peau ne sont plus à démontrer (maintien de la température, stabilité de la glycémie, diminution du stress aussi bien de l’enfant que de la mère, effets positifs sur l’allaitement et l’attachement). Lorsqu’il ne peut être obtenu avec la mère, le peau à peau avec l’autre parent reste positif (moins de cris, plus de calme, meilleur sommeil, et enfant plus enclin à chercher le sein le moment venu).

Le pédiatre et les écrans

19/01/2015

S. TISSERON,
Psychiatre, docteur en psychologie, chercheur associé HDR à l’université Paris VII Diderot
Il n’est pas rare que les pédiatres soient pris à témoins par un parent des performances « étonnantes » de leur très jeune enfant sur une tablette ou un smartphone, ou qu'ils assistent au spectacle d'un enfant jouant tout au long de l'entretien avec le téléphone de sa maman comme si l'objet lui appartenait. Quant aux demandes de conseils de la part de parents désemparés sur la conduite de leur adolescent, inutile d'insister tant elles sont quotidiennes. Comment y réagir ? Serge Tisseron présente dans cet article une analyse critique des comportements face aux différents écrans et indique des règles de conduites à proposer aux familles et aux enfants. l faut avoir à l’esprit l’importance croissante des publications scientifiques qui attirent l’attention sur les dangers des écrans. Si les scientifiques ont fait la liste des effets nocifs des diverses formes d’écran, le pédiatre est, lui, confronté à une autre situation : le dialogue dans lequel il est engagé avec les parents lui impose non seulement de leur signaler les dangers des écrans, mais aussi de leur donner des repères, qui leur permettront d’établir avec leur progéniture une relation de confiance et de partage assurant une meilleure gestion des écrans en famille.

Les praticiens face aux troubles de l’adaptation avec anxiété : une enquête du JIM

12/01/2015

Le trouble de l’adaptation avec anxiété (TAA), dénommé anxiété réactionnelle par certains, reste encore considéré comme un « petit trouble ». Le TAA n’est ainsi pas repéré et identifié en tant que tel d’autant plus que les patients sont peu enclins à se confier ou à consulter pour ce type de symptômes. Pourtant, le niveau d’anxiété évoqué par les patients devrait le faire considérer comme un authentique trouble anxieux avec la triade « recherche/identification/prise en charge ». Le but de cette enquête réalisée auprès de nos lecteurs médecins généralistes et psychiatres était d’en savoir plus sur le TAA en pratique quotidienne en 2014.

Une place à part dans les classifications diagnostiques depuis plus de 30 ans

Le trouble de l’adaptation (TA) est apparu en 1980 dans le DSM III et sa définition a été précisée dans le DSM IV (1994). Il s’agit d’un trouble comportant des symptômes émotionnels ou comportementaux en réaction à un ou plusieurs facteurs de stress identifiables dans les 3 mois suivant l’exposition, et d’une durée maximale de 6 mois après la fin de ce stress. Les symptômes sont cliniquement significatifs et entraînent une détresse marquée et/ou une altération significative du fonctionnement social ou professionnel. L’impact clinique et fonctionnel signe le caractère pathologique du trouble. Dans le DSM V (2013), le TA est intégré dans les « troubles en rapport avec le trauma et le stress » à côté des états de stress aigu et de l’état de stress post traumatique (ESPT). Le DSM V distingue plusieurs types de TA. Dans trois quarts des cas, il s’agit d’un TA avec anxiété  (TAA) où nervosité, inquiétude, énervement, ou anxiété de séparation, sont au premier plan.

Quelles données épidémiologiques ?

Les études ayant évalué la prévalence du TAA sont récentes mais à ce jour encore trop peu nombreuses. Les résultats sont hétérogènes en fonction des populations étudiées et des méthodes d’exploration.

Les USA face au « binge drinking »

16/01/2015

Le centre de contrôle des maladies (CDC) d’Atlanta vient de publier une newsletter entièrement consacrée à la question de l’alcool et surtout des effets du « binge drinking » (beuveries) qui posent un réel problème de santé publique aux USA : l’excès de consommation de boissons alcoolisés y est aujourd’hui la 3ème cause de mortalité évitable.
Le « binge drinking » est défini par l’absorption de plus de 4 verres chez la femme et 5 chez l’homme lors d’une seule occasion. Approximativement un adulte sur 6 s’adonne à cette pratique au moins 4 fois par mois. En moyenne le nombre maximal de boissons alcoolisées bues par personne au décours d’une soirée est de 8. Les jeunes entre 12 et 20 ans consomment 11 % de toutes les boissons alcoolisées aux USA. Plus de 90 % de cet alcool est absorbé au cours de ces « binge drinking ».
Une récente étude (1) faite à partir de la base de données du CDC  fait le point sur la mortalité et les années de vies perdues liées à ces pratiques. De 2006 à 2010, la moyenne annuelle de décès prématurés  et de vies perdues ont été respectivement de 87 798 (27,9/100 000 habitants) et 2,5 millions (831,6/100 000). Pour les décès prématurés, le taux  ajusté selon l'âge varie de 51,2/100 000 au Nouveau-Mexique à 19,1/100 000 dans le New Jersey. Parmi les adultes en âge de travailler, 9,8 % de tous les décès et 69 % de tous les décès prématurés durant cette période, étaient attribuables à une consommation excessive d’alcool

Shinitai ou vouloir mourir sur Twitter

16/01/2015

Avec l’essor considérable des activités en ligne, l’accent a déjà été mis sur l’intérêt pour le psychiatre d’utiliser parfois certaines données sur le patient disponibles au moyen d’Internet. Si la consultation éventuelle des blogs, des forums de discussions ou du mur de Facebook est déjà pratiquée, une étude réalisée au Japon propose d’intégrer aussi les données venues de Twitter, le célèbre réseau social de « microblogging. »
Cette étude portait sur 1 000 participants âgés de 20 à 29 ans (en moyenne 24,9 ans ± 2,9 ans, avec 61,3 % de femmes), extraits d’une population de plus de 220 000 internautes. L’objectif était de préciser le lien entre un comportement suicidaire et les références explicites au suicide sur le compte Twitter des intéressés. Certains facteurs confondants ont été écartés (sexe, âge, niveau scolaire, statut marital, statut professionnel, revenus, addiction à l’alcool…) pour éliminer des biais prévisibles et « améliorer la robustesse des résultats. »

Les faux-semblants de la Dermatitis artefacta

02/01/2015 

Alexandre HAROCHE,




Rien n’est plus difficile pour un dermatologue que d’affirmer le caractère factice d’une dermatose. Entre suspicion et certitude, la démarche doit prendre en compte les motivations du patient, la conscience qu’il pourrait avoir de ses actes, l’impact éventuel d’un contexte psychiatrique. C’est dans le cadre d’une relation médecin-malade particulière qu’il doit formuler ce diagnostic singulier de Dermatitis artefacta (ou pathomimie cutanée).
La pathomimie cutanée est un trouble dermatologique factice qui correspond à la production par le patient luimême de lésions cutanées, pour lesquelles il vient consulter le clinicien, apparemment dans le but d’obtenir une explication médicale à ces manifestations.
La pathomimie (ou Dermatitis artefacta) se différencie de la simulation en ce que le patient n’a pas conscience des raisons qui conduisent à la production des lésions. Ainsi, le simulateur provoque des lésions dans un but utilitaire connu de lui-même et se révélant souvent facilement : il s’agit, par exemple, du soldat qui veut éviter de partir au front, ou de tout autre fraudeur qui espère obtenir une compensation. À l’inverse, les « motivations » du patient souffrant d’une pathomimie cutanée, bien qu’il puisse certainement en tirer une satisfaction indirecte, restent inconnues de lui-même et du médecin. Par ailleurs, le patient garde les praticiens dans l’ignorance du caractère auto-infligé des lésions présentées, avec la volonté d’apparaître comme un malade habituel, à la recherche d’un diagnostic et d’un traitement. C’est ainsi que la pathomimie diffère d’autres types de lésions autoinfligées, tels que la trichotillomanie, ou encore les excoriations psychogènes que le sujet décrit comme auto-infligées et demande un traitement auprès du dermatologue ou du psychiatre. Il faut également exclure les mutilations cutanées dans le cadre d’un délire.

Un malade d’Alzheimer de 95 ans dans les affres de l’administration

Eric FAVEREAU 19 JANVIER 2015

Ah si les personnes âgées avaient la délicatesse de se conformer aux règlements…

«Charlie»: éthique de conviction contre éthique de responsabilité

DIDIER FASSIN


Le 14 janvier, l’interview de Caroline Fourest sur Sky News au sujet des attaques contre Charlie Hebdo s’est brutalement interrompue au moment où, à l’insu de son hôte, l’invitée a brandi le dernier exemplaire du journal pour en montrer la couverture au public britannique. La journaliste Dharshini David s’est alors excusée auprès des téléspectateurs qui auraient pu être«offensés» en rappelant que la politique de sa chaîne était de ne pas montrer les caricatures du Prophète. Cette censure a immédiatement déclenché des réactions d’indignation de la part des médias français et l’intéressée a parlé «d’une violence inouïe et d’une hypocrisie absolue».
L’épisode s’inscrit dans un contexte plus large où deux pratiques éditoriales s’opposent. Les uns, notamment en France, considèrent qu’il est important de montrer pour défendre le droit d’expression. Les autres, particulièrement en Grande-Bretagne mais aussi aux Etats-Unis, estiment qu’il est préférable de ne pas montrer pour ne pas blesser les musulmans. Nombre de commentateurs revendiquent la première posture et stigmatisent la seconde, dans laquelle ils voient au mieux de la complaisance, au pire de la lâcheté. Je voudrais suggérer que, plutôt que de caricaturer, si j’ose dire, on peut essayer de comprendre, et plutôt que d’imaginer que s’affrontent une position morale et une autre immorale, penser que ce sont deux éthiques qui sont en jeu. On n’aurait donc pas un combat entre le bien et le mal, entre ceux qui ont raison et ceux qui ont tort, mais une confrontation de deux approches éthiques de la politique.
Le sociologue allemand Max Weber peut nous aider sur ce plan. Dans une conférence fameuse sur la politique, il écrit que «toute activité orientée selon l’éthique peut être subordonnée à deux maximes totalement différentes et irréductiblement opposées». D’un côté, «l’éthique de conviction» repose sur le principe kantien du devoir : il faut agir en fonction de principes supérieurs auxquels on croit. De l’autre, «l’éthique de responsabilité» relève de la philosophie conséquentialiste : il faut agir en fonction des effets concrets que l’on peut raisonnablement prévoir.