Toile de Giovanni Bosco. (Photo Arnaud Conne. Atelier de numérisation. Ville de Lausanne. Collection de l'Art brut.)
EXPO
L’exposition «l’Art brut dans le
monde» présentée en Suisse, permet de découvrir sept créateurs rebelles.
L’art
brut est un art présent et pluriel, universel. C’est cette démonstration que
souhaitait faire Lucienne Peiry, qui dirigea la Collection de l’art brut de
2001 à 2012, après Michel Thévoz, et qui fut ensuite en charge de la recherche
et des relations internationales pour le musée (le poste est supprimé à la fin
de cette année), afin d’ouvrir davantage la Collection vers de nouveaux
horizons. Dans ce musée hors norme, où il n’est pas rare de croiser des
visiteurs bouleversés, respirent les œuvres rebelles d’une tribu à part
entière, insoumise.
Je développerai ici quelques réflexions d’un praticien de terrain, exerçant depuis une douzaine d’années au sein d’un hôpital de jour de psychiatrie de service public, auprès d’enfants qui présentent ce que l’on appelle aujourd’hui un handicap psychique.Les enfants que nous soignons présentent des troubles sévères, nécessitant des soins intensifs, multidimensionnels et prolongés, mais dont l’évaluation...
Yoga, méditation et autres techniques de bien-être : l’idée est aujourd’hui largement répandue que nous pouvons agir sur notre humeur et nos états d’âme par un travail sur le corps. Or cette idée a une histoire que Georges Vigarello révèle ici, proposant un parcours fascinant à travers l’histoire des représentations de l’intime.
Jusqu’au XVIIIe siècle, le moi était circonscrit à la pensée et à l’esprit : « je pense, donc je suis ». C’est avec les Lumières qu’apparaît, dans les textes de Diderot ou de l’Encyclopédie, l’idée d’un sixième sens pour désigner les perceptions internes du corps. Cette conscience inédite s'exprime dans la notion nouvelle de sentiment de l'existence. Le corps coïncide avec le moi : véritable révolution de la perception de soi, qui s’exprimera bientôt abondamment dans les journaux intimes.
Dominique Laporte évoque avec émotion la grave maladie de son fils, qui s'est suicidé à 31ans. Méconnue, la schizophrénie touche 1 % des Français.
Repli sur soi, comportement imprévisible, hallucinations, délire de persécution… Dominique Laporte, comédienne de théâtre, raconte dans son livre le calvaire vécu par son fils diagnostiqué schizophrène à l’âge de 19 ans. (LP/Philippe de Poulpiquet.)
« Nous sommes partis pour une très longue route. » Lorsque le psychiatre s'adresse en ces termes à Dominique Laporte, elle ne sait pas encore à quel point cette prophétie sera douloureusement accomplie. Treize années d'épreuves au total. Xavier, son fils, est âgé de 19 ans quand le diagnostic tombe : schizophrénie.
Joli succès en 2008, le livre de cette comédienne de théâtre, retraçant le tsunami que représente l'arrivée de cette maladie dans sa famille, ressort aujourd'hui*. Les témoignages qui traitent du quotidien de parents avec leur enfant schizophrène sont en effet très rares. Et celui-ci est sans concessions. Pour elle, comme pour l'Institution psychiatrique. « Nous avons vécu dans la hantise quotidienne des excès de Xavier. Les véritables soins n'ont commencé que le jour où il s'est armé d'une carabine pour tirer sur les toits. Placements d'office, traitements divers, hospitalisations musclées, retours au domicile familial, piqûres à effet retard, chambres d'isolement, rien n'y fit », tranche l'auteur.
Plus de 400 sans-abri sont décédés l'an passé, selon le collectif qui les recense. Mais une étude affirme qu'ils seraient des milliers.
Selon le bilan divulgué lundi par le Collectif les morts de la rue (CMDR), 454 sans-domicile-fixe seraient morts en 2013. Parmi eux, 15 enfants de moins de 15 ans (contre 3 en 2012), dont 10 de la communauté rom. Ce recensement n’est pas exhaustif, a précisé le collectif : «La réalité des décès est peut-être six fois plus grande que nos chiffres», commente Cécile Rocca, la coordinatrice du mouvement. D’où l’intérêt de la première étude scientifique consacrée à la question et menée par une équipe d’épidémiologistes français (lire ci-contre), publiée en juillet dans une revue britannique.
Chercheuse à l’Inserm, Cécile Vuillermoz a mené la première étude scientifique sur le sujet
:
Première auteure d’une étude publiée en juillet (1) sur le recensement des morts dans la rue, Cécile Vuillermoz a effectué ce travail au Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc), un des laboratoires (2) de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Comment en êtes-vous arrivés au chiffre de 6 730 morts entre 2008 et 2010 ?
Dans cette étude, la méthode utilisée pour estimer le nombre de décès de personnes sans domicile est appelée méthode «capture-recapture». A partir de deux ou plusieurs sources non exhaustives et indépendantes, elle permet d’estimer le nombre d’observations non recensées par chacune d’elles. En les croisant, on peut ainsi déterminer le nombre total de cas sur une période et un territoire donnés. Il existe deux sources collectant des données sur les décès des sans-domicile, tout au long de l’année et au niveau national : le collectif les morts de la rue et l’Inserm-CépiDc.
Le collectif recense depuis 2008 environ 400 morts par an. Cependant, il est loin d’être une source de données exhaustive, même si elle est la plus importante en France. De même, l’Inserm-CépiDc identifie 241 décès pour lesquels le médecin ayant certifié la mort a fait mention du fait d’être sans domicile fixe entre 2008 et 2010. Nous n’avons aucun élément permettant de penser que ces chiffres sont sous-estimés. Cependant, il est essentiel de noter que la précision de cette estimation est faible, puisque la vraie valeur a 95% de chances de se situer entre 4 381 et 9 079 décès.
Il y a douze ans, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) était saisi par le professeur Alim-Louis Benabid – père de la stimulation cérébrale profonde (SCP) – afin que cette thérapie soit appliquée à des pathologies psychiatriques. Fort du succès de cette neurostimulation dans le traitement de la maladie de Parkinson, le neurochirurgien grenoblois proposait que la SCP puisse être étendue à d’autres maladies neuropsychiatriques, et en particulier aux troubles obsessionnels compulsifs (TOC).
Depuis vingt-cinq ans, on sait que l’hyperactivité pathologique d’une région cérébrale peut être « brouillée » par un courant électrique de haute fréquence appliqué à une électrode implantée. Plus de 100 000 patients ont bénéficié des effets de cette neuromodulation dans le monde. Le CCNE rendit un avis favorable, assorti de recommandations visant à encadrer la résurgence d’une psychochirurgie dont le passé – avec les tristement célèbres lobotomies des années 1940 – demeure controversé. Parmi ces mises en garde, l’instance d’éthique préconisa que les indications soient, dans un premier temps, limitées aux TOC.
L’offre sanitaire, médico-sociale et ambulatoire des régions françaises est détaillée dans le recueil d’indicateurs 2014 de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), document mis en ligne ce lundi.
Ce portrait sanitaire et social de la France compile les indicateurs régionaux de l’offre et du recours aux soins, de la consommation de soins, de l’état de santé de la population, auxquels s’ajoutent des données sociodémographiques mises à jour en 2014.
La première partie du document regroupe des fiches thématiques et descartographies : densité de médecins généralistes, dépassements d’honoraires, nombre de maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) et de points d’accueil d’urgences, décès par accident vasculaire cérébral (AVC), obésité chez les adultes, etc.
Des fiches de synthèse régionale à télécharger individuellement complètent le tout.
Le célèbre photographe Ken Heyman a parcouru le monde tout au long de sa carrière. L’un de ses thèmes de prédilection : la filiation, qu’il a immortalisé aux quatre coins de la planète. La série Mothers témoigne de ses rencontres avec des mères et leurs enfants. Ces clichés, pris il y a 50 ans, avaient été réalisés dans le cadre du livre Family, co-écrit avec l’anthropologue Margaret Mead.
Sans aller jusqu’au paroxysme inquiétant d’un scénario de type Rosemary’s Baby (le roman d’Ira Levin adapté au cinéma par Roman Polanski), la psychopathologie de la période périnatale s’avère fréquente. Mais la dépression gravidique ou post-puerpérale constitue-t-elle vraiment une problématique universelle ? Il semble que ce soit effectivement le cas, selon une étude (publiée dans la revue Transcultural Psychiatry) portant sur la littérature médicale consacrée à cette question chez des populations de « femmes indigènes en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Canada et aux États-Unis. »
Bien que le suicide puisse résulter a priori de multiples facteurs socio-démographiques, un contexte de troubles psychiatriques constitue l’un des éléments essentiels dans son déterminisme.
Basée sur des registres épidémiologiques à l’échelle du pays (Korean national epidemiological survey of mental disorders), une étude réalisée à Séoul (Corée du Sud) sur 6 022 adultes (âgés de 18 à 74 ans et vivant en collectivité) a comparé l’incidence des principales affections psychiatriques sur le risque de suicide, relativement à l’âge du sujet, après traitement des données par des modèles de régression logistique multiple et ajustement pour plusieurs paramètres (sexe, années d’études, statut marital, revenus, emploi, maladies somatiques chroniques, antécédents de tentatives de suicide).
La forme physique ou fitness est un marqueur important de santé, à la fois corporelle et mentale. De nombreux arguments suggèrent qu’elle joue un rôle dans le fonctionnement cérébral et les performances scolaires. Ses composants en sont la capacité cardio-respiratoire, la force musculaire et les performances motrices. Plusieurs travaux ont été consacrés à ces différents composants mais aucun n’a étudié le rôle de chacun indépendamment et en association.
Des auteurs espagnols ont fait une étude longitudinale dans le but d’évaluer sur 3 ans l’impact des conduites sédentaires et des déterminants psychologiques, environnementaux et génétiques de l’activité physique.
Pour l’année 2013, le Prix Asahi (décerné depuis 1929 par le quotidien japonais Asahi Shinbun[1]) est revenu à Kenji Kosaka, un psychiatre professeur émérite à la Faculté de médecine de Yokohama (Japon). Décerné par la Fondation Asahi Shinbun pour récompenser des chercheurs « ayant contribué au rayonnement de la culture ou de la société japonaise », ce Prix est considéré comme « l’un des plus prestigieux attribué par une institution non gouvernementale au Japon » et plusieurs lauréats du Prix Asahi furent récompensés ensuite par un Prix Nobel : par exemple, pour ses travaux sur les cellules-souches, Shinya Yamanaka a reçu le Prix Asahi en 2007, puis partagé en 2012 avec le britannique John Gurdon le Prix Nobel de physiologie et de médecine.
Des phénomènes de notre quotidien, la gravité par exemple, aux plus
lointains, comme la mort de l'univers, La renaissance du temps, publié chez
Dunod, détaille les aléas de la notion de temps en physique. Relativité comme
mécanique quantique font au temps une place de choix dans la quête infinie de
définition du monde qui nous entoure.
28 JUIN 2014, ARMAND GATTI, À LA MAISON DE L’ARBRE, À MONTREUIL-SOUS-BOIS.
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ALBERT FACELLY POUR L’HUMANITÉ
En 1944, avant de défier, pendant des décennies, toutes les pesanteurs du théâtre classique, le maquisard saute en parachute dans les rangs du Special Air Service. Une expérience qui, avec celles du maquis et du camp, nourrira toute sa vie.
Pour Armand Gatti, la Libération a commencé en 1942. Il a dix-sept ans. Son père, balayeur, anarchiste, est mort quelques années plus tôt sous les coups de matraque de la police. Il quitte Monaco pour gagner le maquis dans le Limousin. Avec trois camarades, des cheminots communistes, il creuse un trou dans la forêt de la Berbeyrolle, non loin de Tarnac (Corrèze), sur le plateau des Millevaches. En dehors d’un vieux pistolet appartenant au fermier du coin, les maquisards n’ont pas d’armes. Rien d’autre que des mots : ceux des poètes – Mallarmé et Rimbaud –, ceux de Gramsci. « Là-bas, il n’y avait pas d’inimitié, que de la fraternité, avance-t-il aujourd’hui. Pour moi, la Berbeyrolle est devenue l’équivalent du paradis chez les chrétiens. »
Des centaines d'ouvrages ont été écrits de par le monde sur le médecin viennois fondateur de la psychanalyse.
C'est à la lumière de nouvelles archives et correspondances, qu’Élisabeth Roudinesco propose une lecture inédite de la vie et de l'œuvre de Sigmund Freud (1856-1939).
« Nase ! Obtus ! Débile ! Génial ! Brillantissime ! » Que celui ou celle qui n'a jamais qualifié son interlocuteur de façon aussi tranchée me jette la première pierre.
Nous avons tous une idée assez précise de ce que nous entendons par intelligence. Et, en conséquence, nous sommes assez prompts à classer les individus sur une échelle des valeurs qui nous semble indiscutable, alors qu'elle ne l'est guère.
Recourir à des tests est loin d'être la panacée. Le quotient intellectuel ne reflète qu'une forme de logique. Alors qu'une multitude de critères entrent en jeu pour établir notre classement personnel, comme la vivacité d'esprit, le sens de la déduction, la clarté d'un raisonnement…
INTELLIGENCE MATHÉMATIQUE OU VERBALE
Certains seront plus sensibles à l'intelligence mathématique ou verbale. D'autres apprécieront l'intelligence professionnelle indispensable pour conduire sa carrière au mieux, ou l'intelligence des comportements, trop rarement répandue en entreprise, et qui permet d'optimiser les relations entre les individus. Autant de paramètres qui sont bien souvent ceux de nos proches, collègues ou amis – si ce n'était pas le cas, nous ne les respecterions pas –, ce qui ne nous incite pas à les mettre en cause.
Erreur ! Ce que nous attendons d'un être intelligent varie d'un pays, d'une culture à une autre, estime Robert Sternberg, professeur à l'université Cornell (Etats-Unis), dans un article publié le 13 juin dans Developmental Review, intitulé « Pourquoi la psychologie culturelle est nécessaire et pas juste sympathique ».