15 avril 2014 | Olivia Dujardin
L'art infirmier, ce n'est pas complètement comme le vélo. Certes, on n'oublie pas tout mais au bout d'un certain temps, sans pratiquer ni renouveler ses connaissances, il peut être difficile de se remettre en selle. Sauf si des formations de remise à niveau dignes de ce nom voient enfin le jour.
Celles, car même si aucune statistique sur le sujet n'existe, les interruptions de carrière, notamment pour cause de congé parental, concernent quasi-exclusivement les femmes. De même que ce sont plus les femmes qui suivent leur conjoint en cas de mutation que l'inverse...Pas facile de revenir exercer en établissement après une longue interruption. Celles qui en font l'expérience témoignent, pour certaines, d'une perte de repères, de craintes de ne pas savoir faire, de conviction que leurs connaissances ne sont plus à jour...
La durée de l'interruption joue naturellement sur la capacité à reprendre facilement le cours interrompu de la carrière professionnelle. Treize mois d’absence pour Mélisa, le temps d’un congé maternité et d’un congé parental, avant de retourner à la maison de retraite où elle travaillait auparavant.
Sur le plan technique, elle ne s'est pas sentie perdue : « c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas », remarque-t-elle. En revanche, « j'ai eu l'impression d'avoir tout oublié du métier, de la théorie, d'avoir perdu des neurones ! », poursuit-elle.