Des associations et syndicats tels que la CGT, FSU, l'Unef ou la Ligue des droits de l'homme soutiennent cet ouvrage, qui décortique 73 arguments sur l'immigration, l'insécurité, l'islam, pour les démonter.
Comment affronter la pensée d’extrême droite sur d’autres terrains que celui de la morale ? Des syndicats (CGT, Solidaires, FSU, Unef, UNL, Fidl) et associations (Ligue des droits de l’homme, Mrap, JOC) ont mené cette réflexion, face à la«banalisation préoccupante»des antiennes répétées notamment par le Front national. Ils soutiennent la publication d’un livre,En finir avec les idées fausses propagées par l’extrême droite (1).
«Sortir de l’euro permettrait de revenir au franc et d’avoir des prix plus compétitifs pour les produits exportés»; «les travailleurs sans papiers ne payent pas de cotisations sociales ni d’impôts»; «il y a trop de main-d’œuvre disponible et pas assez d’emploi pour tout le monde», etc. Des affirmations qui seraient, selon les organisations partenaires du petit ouvrage, reprises avec de plus en plus d’aplomb, de moins en moins de complexes. Du bon sens, se voient rétorquer les militants associatifs ou syndicaux. «Ces idées, on ne les entend plus simplement dans les meetings ou sur les plateaux de télé, mais aussi dans les cafés, les usines», s’inquiète l’éditeur Bernard Stéphan (Ed. de l’Atelier).
[...] Mercredi enfin, la branche japonaise de Janssen Pharmaceuticals, laboratoire pharmaceutique du groupe américain Johnson & Johnson, a indiqué que 17 personnes étaient décédées au Japon après avoir reçu une injection de son médicament Xeplion contre la schizophrénie, sur un total de 10.700 individus traités depuis qu’il a été rendu disponible dans l’archipel en novembre dernier. Un avis a été adressé aux médecins.
Bouya Omar (Maroc) - Des cris déchirent de temps à autre le silence pesant du mystérieux mausolée de Bouya Omar, au Maroc. Derrière les hauts murs, des âmes troublées de malades mentaux attendent d'être délivrées des "démons" qui les possèdent.
Des centaines de Marocains que leurs proches croient tourmentés par des esprits -- depuis des schizophrènes jusqu'aux drogués -- ont été confiés par leur famille à Bouya Omar afin d'être exorcisés: la légende prête des pouvoirs magiques à ce marabout du XVIe siècle, enterré sur place et dont l'esprit règnerait toujours sur les lieux.
Non. Non. Et non! L'Association américaine de psychiatrie (APA) n'a pas fait entrer l'égoportrait dans sa liste des maladies mentales, comme viennent pourtant de le faire circuler plusieurs sites d'informations, tout comme d'ailleurs des milliers d'abonnés des réseaux sociaux, parmi lesquels quelques personnalités publiques. Mais cette même association pourrait, dans les circonstances, y faire entrer désormais un autre mal très contemporain: la «partagite aigüe» ou chronique en ligne de canulars et informations non vérifiées.
L’Angleterre et le Pays de Galles d’un côté, et l’Ecosse de l’autre, sont aux prises avec deux projets de loi différents pour légaliser le suicide assisté. La Suisse a une place de choix dans le débat politique et social, puisque 244 Britanniques s’y sont rendus dans les cliniques spécialisées pour mourir entre 1998 et 2013.
D’ici quelques mois, après le discours de la Reine du 3 juin, qui ouvrira la nouvelle année parlementaire, soit l’Angleterre et le Pays de Galles soit l’Ecosse pourraient légaliser le suicide assisté. A Londres et à Edimbourg, deux projets de loi sont prêts à être débattus, signe que ce thème de bioéthique est devenu prioritaire également pour la politique.
«Nous avons un problème évident, affirme James Harris, directeur de campagne et de la communication de l’associationDignity in Dying. De nombreux malades en phase terminale sont contraints de terminer leur vie seuls et sans soutien ou de compter sur l’assistance illégale d’un être cher ou d’un médecin. Ce sont des personnes qui veulent contrôler leur mort quand celle-ci est imminente ou la douleur insupportable.»
Dans son allocution annonçant la nomination de Manuel Valls au poste de Premier ministre, le Président de la République François Hollande a réaffirmé que la Sécurité sociale « avec priorité donnée à la santé » était le second pilier du « pacte de solidarité », pendant du pacte de responsabilité. Difficile de cerner avec exactitude quelles sont derrière ces formules très générales les ambitions de l’exécutif dans ce domaine. On peut supposer qu’il s’agit d’améliorer l’efficacité de la Sécurité sociale, afin notamment qu’elle contribue plus justement à un accès égalitaire aux soins.
Un système qui ne répond que très imparfaitement aux objectifs fixés
Dans cette perspective, le Conseil d’analyse économique propose dans une note publiée ce 2 avril (mais qui a été présentée à Jean-Marc Ayrault début mars) des propositions détonantes.
C'est, pour reprendre le titre d'un documentaire célèbre, une vérité qui dérange. Un dysfonctionnement majeur dans la recherche médicale, qui non seulement gaspille des centaines de millions d'euros, voire davantage, mais prélève aussi sa dîme en vies humaines. C'est le scandale de toutes ces molécules testées avec succès, études à l'appui, sur des rongeurs mais qui, lorsqu'on est passé à la phase coûteuse de l'essai clinique (sur l'humain), n'ont plus eu aucun effet significatif.
Si j'en parle aujourd'hui, c'est parce que, dans un récent article publié par Nature, le chercheur américain Steve Perrin dénonce ce dysfonctionnement avec force et sans pitié. "Même quand les études sur l'animal suggèrent qu'un traitement sera efficace et sans danger, plus de 80 % des médicaments potentiels échouent quand on les teste sur les gens", résume-t-il d'emblée. Or, poursuit le texte, "les séries d'essais cliniques entrepris pour un traitement potentiel peuvent coûter des centaines de millions de dollars. Les coûts humains sont encore plus grands : les patients souffrant d'une maladie évolutive mortelle peuvent n'avoir qu'une seule chance d'essayer un traitement expérimental prometteur. Typiquement, les essais cliniques exigent des patients qu'ils s'engagent pour un an de traitement voire davantage, période pendant laquelle ils sont exclus d'autres options expérimentales", lesquelles pourraient avoir de meilleures chances de succès...
Steve Perrin est le directeur général mais aussi le directeur scientifique de l'ALS Therapy Development Institute, un centre de recherche indépendant à but non lucratif qui travaille sur le traitement de la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Aussi connue sous le nom de maladie de Charcot, c'est la maladie des neurones moteurs dont souffre le cosmologiste britannique Stephen Hawking. Comme l'explique Steve Perrin, au cours de la décennie passée, une dizaine de traitements potentiels pour la SLA, qui avaient montré leur efficacité sur l'animal, sont arrivés jusqu'au stade de l'essai clinique. Au total, plusieurs milliers de patients ont été enrôlés pour ces essais. Tous les médicaments sauf un se sont alors révélés inefficaces et le seul qui ait montré quelque effet n'entraîne pas de réel bénéfice en termes de survie des malades...
Mallarmé, en son temps, eut cette triste formule : « Les langues imparfaites en cela que plusieurs. » C’est exactement l’inverse qu’il faut dire. Car la multiplicité des langues, leur disparité, leurs dissemblances, constituent la perfection du monde humain, qui consiste à n’être ni uniforme ni uniformisable.
Cette diversité irréductible, dit-on, serait en péril. Non seulement parce que des langues disparaissent, par centaines, de décennie en décennie, mais aussi parce que la mondialisation affecte les mots, les idées, les institutions tout autant que les vêtements, les aliments et les machines à communiquer. L’occidentalisation de la planète n’est pas simple affaire d’ordinateurs et de flux financiers. Elle passe également par la conviction insidieuse, devenue tellement banale qu’on ne l’interroge pas, que nous partageons, partout, les mêmes notions de base. Or, ce n’est pas vrai.
Pour preuve : l’enquête, aussi savante que passionnante, dirigée, sous le titre Tour du monde des concepts, par le juriste et psychanalyste Pierre Legendre. Son dispositif de départ est simple et ingénieux. Et le résultat, étonnant, incite à d’innombrables réflexions. Prenez neuf univers linguistiques, tous porteurs de cartes mentales spécifiques, de décisions singulières dans leurs manières de dire et de classer le réel. Demandez, pour chacun de ces univers de mots et d’idées, à un spécialiste incontesté d’expliquer quels termes et quelles notions correspondent à des concepts que nous tenons, naïvement, pour universels.
Qu’est-ce qui a bien pu se passer en 1988 pour que les infirmières se mettent en grève aussi massivement pour la première et jusqu’à présent la seule fois de leur histoire ? À l’époque « cadre infirmier», Michèle Bressand, directrice des soins de l’AP-HP, puis inspectrice générale des Affaires Sociales (IGAS), maintenant à la retraite est intervenue sur les raisons d’un mouvement qui, selon elle, a très peu de chances de se reproduire aujourd’hui...
Invitée le 20 mars dernier par la Chaire Santé de Sciences Po dans le cadre des conférences des Tribunes de la santé, dont le thème cette année est « Les conflits de la santé. », Michèle Bressand a rappelé en préambule le contexte de l'époque.
En décembre 1987, Michèle Barzach, ministre de la santé de l’époque (gouvernement Chirac), publie un arrêté (souvent nommé improprement « décret Barzach ») qui ouvre l’accès aux études d’infirmières aux non bacheliers. Pour de nombreuses infirmières, c’est une « gifle » lancée à la profession qui a obtenu en 1978 la reconnaissance du métier par la validation d’un diplôme et la mention du « rôle propre » (auparavant, était infirmière toute personne à qui un médecin confie un malade …). En mars 1988, l’UNASIIF (qui regroupe la plupart des associations infirmières), la CFDT et la coordination des infirmières anesthésistes appellent à une manifestation qui rencontre peu de succès. Un groupe d’infirmières se réunit alors et décide d’organiser une mobilisation propre à la profession et indépendante des syndicats généralistes : c’est la naissance de la Coordination infirmière Île de France.
En 1987, le « décret Barzach » ouvre l’accès aux études d’infirmières aux non bacheliers. Pour de nombreuses infirmières, c’est une « gifle » !
Commence alors un long travail d’explication et de mise en ordre de bataille dans les services hospitaliers. Grève et manifestations sont décidées pour le 29 septembre 1988. Cette fois, c’est un très grand succès, soutenu par l’ensemble de la population. Même les malades aident les grévistes ou manifestent ! Mais le gouvernement ne reçoit que les syndicats, qui de toute façon, refusent que la Coordination participe aux négociations. Deux jours de grève sont décidés pour le 6 octobre. Nouveau succès, mais toujours pas d’avancée côté gouvernement (moins de 300 Francs d’augmentation, pour les seules infirmières du public). Le 8 octobre est créée la Coordination nationale infirmière, qui décide d’une manifestation le 13. Succès phénoménal ! 100 000 infirmières dans les rues de France (la profession en compte alors 400 000), sachant que les autres sont dans les services pour assurer la continuité des soins.
13 octobre 1988 : "100 000 infirmières dans les rues de France (la profession en compte alors 400 000), sachant que les autres sont dans les services pour assurer la continuité des soins."
Michèle Bressand raconte avoir rencontré à la manif une de ses collègues en congé : Mais tu n’es pas en vacances ?30 ans que j’attends ça et tu voudrais que je n’y sois pas ? Finalement, les représentants de la coordination sont reçus à 3 heures du matin par le nouveau Premier Ministre, Michel Rocard, dont un membre de son cabinet aurait dit : Ça va être dur : elles ont l’habitude de bosser la nuit ! Dix jours plus tard, la Coordination appelle à l’arrêt du mouvement : le décret Barzach a été abrogé, les salaires ont été sérieusement revalorisés. Pour Michèle Bressand, deux séries de raisons expliquent le succès du mouvement : une profession unie pour sa reconnaissance et contre le mépris des politiques, administrateurs et syndicalistes.
Regarder le reportage sur la manifestation infirmière du 13 octobre 1988
A l’occasion de l’exposition, «Van Gogh/Artaud, le suicidé de la société» au Musée d’Orsay, décryptage du «Fauteuil de Gauguin».
VIDÉO
Le musée d’Orsay propose une mise en perspective originale des oeuvres du peintre à la lumière des textes du poète. L’exposition est scandée par des citations et réunit une quarantaine de tableaux, un choix de dessins et de lettres de Van Gogh ainsi que des dessins d’Artaud et des photographies le représentant à l’époque de la rédaction de «Van Gogh le suicidé de la société».
Vous avez, comme Freud, 24 heures dans chacune de vos journées, et pourtant, lui a inventé la psychanalyse, et vous... Vous vous êtes en train de lire Slate au lieu d'analyser vos proches, leurs rêves, leurs pulsions sexuelles, leurs névroses.
Vous avez aussi 24 heures dans vos journées comme Balzac. Il a écrit cent trente-trois œuvres comprenant quatre-vingt-quinze romans, nouvelles, essais, contes, et vingt-cinq œuvres inachevées. Et huit romans de jeunesse. Et vous ?
Dans l’Argentine des années 2000, une femme cherche à séduire son professeur de philosophie en améliorant sa «Théorie des Transmissions Moïques» et drague un ex-guérillero pour théoriser le passage du sentiment révolutionnaire à l’envie de fornication. Pendant ce temps, Pabst et K, deux laiderons, baisent, dissertent, réalisent des œuvres fumeuses et piratent Google Maps.
Le Buenos Aires d’Oloixarac est un monde parallèle et absurde, où règne en maître l’onanisme intellectuel et artistique. On y trouve pêle-mêle une satire des milieux universitaire et psychanalytique, des orgies, un poisson rouge, un trisomique travaillant pour Mc Donald, les carnets intimes d’une maoïste désabusée, un jeu vidéo révolutionnaire et une bonne dose de chansons populaires niaises. La cohérence y importe peu.
La langue d’Oloixarac, souvent incompréhensible, peut dérouter. Mais quiconque saura aller au-delà de cette parodie d’intellectualisme découvrira une œuvre à part: un inventaire du chaos, un miroir déformant de notre civilisation.
La levée de l'interdiction des soins funéraires pour les défunts porteurs du VIH se dessine lentement. Dans un courrier adressé le 24 mars au Défenseur des droits, la ministre de la santé, Marisol Touraine, a réaffirmé sa volonté de faire évoluer la législation. Une volonté confirmée par son ministère, qui a indiqué vendredi 11 avril que « la levée de cette interdiction est désormais un principe acquis, et [que] la discrimination subie par les familles [de malades] [allait] enfin cesser ».
A l’occasion du premier anniversaire du mariage pour tous, l’anthropologue Maurice Godelier déconstruit l’a priori qui voudrait que la parenté soit le fondement de la société.
Un an après l’adoption du mariage pour tous, le 23 avril 2013, où en est la famille ? Les antimariage ne cessent de déplorer son effondrement, le nouveau gouvernement ne lui consacre plus de ministère et les partisans de la procréation médicalement assistée (PMA) et de la gestation pour autrui (GPA) attendent toujours - un rapport sur la filiation, cosigné par la sociologue Irène Théry et la juriste Anne-Marie Leroyer, a été publié cette semaine(lire Libération du 9 avril). Du haut de ses 80 ans, Maurice Godelier, un des plus grands anthropologues français, en a vu bien d’autres : de l’Océanie à l’Afrique, il a étudié toute forme d’alliances et de filiations, partant toujours du terrain pour déjouer mythes et a priori. Non, dit-il, ne prêtons pas à la famille des missions impossibles, comme celle de restaurer la société. Ex-marxiste resté matérialiste, il n’a de cesse de«décentrer [s]a pensée par rapport aux opinions et thèses dominantes».
« Mon style correspond bien à mon état civil » disait Michel Polnareff dans sa chanson Je suis un homme (1970). Mais ce n’est pas toujours le cas, et les débats récents sur les « théories du genre » [1] ont au moins l’intérêt de stimuler les réflexions sur le concept de « genre», censé représenter une « construction sociale » distincte du sexe biologique.
Il était l’un des amnésiques les plus célèbres. Il est mort la semaine dernière, le 27 mars, d’un infarctus ou d’un accident vasculaire cérébral. Il s’est éteint dans la chambre qu’il occupait dans une maison de retraite de Toronto (Canada), à l’âge de 62 ans, a rapporté le quotidien The Toronto Star dans son édition datée du 1eravril. La famille s’est opposée à l’autopsie.
Dans le monde de la neuropsychologie, il était connu sous ses initiales : « K.C ». Depuis l’âge de 30 ans, K.C., de son vrai nom Kent Cochrane (seulement dévoilé à son décès), souffrait d’un type d’amnésie très particulier. Il ne pouvait ni imaginer sa vie future, ni se souvenir de son passé.
Par rapport à d’autres amnésiques, K.C. se caractérise par son incapacité à se souvenir du moindre événement spécifique auquel il a participé ou dont il a été témoin. Suite à un traumatisme crânien, responsable de lésions irréversibles dans de nombreuses zones du cerveau, superficielles et profondes, ce patient avait une mémoire épisodique totalement perturbée.
Des psychologues exerçant à l'hôpital et dans les collectivités territoriales ont fait grève jeudi pour protester contre la faiblesse de leurs salaires et les contrats précaires, a indiqué la CGT. "Nous demandons une revalorisation des salaires mais à l'arrière-plan (...), il y a une revendication majeure qui est la diminution et la suppression de la précarité, qui touche aujourd'hui, dans la fonction publique hospitalière, 60 % des psychologues", a déclaré Gilles Métais, porte-parole CGT des psychologues hospitaliers. Selon lui, une grande partie de ces psychologues contractuels, qui n'ont pas le statut de fonctionnaires, sont employés à temps partiel et touchent moins de 800 euros par mois. "On se trouve dans une situation où il va y avoir - et tout le monde l'a entendu - une réduction sur le budget de la Sécurité sociale de 10 milliards (pour la seule branche maladie, ndlr) donc évidemment, dans ce contexte-là, on ne nous fait pas de promesse", a-t-il déploré, demandant "un geste du gouvernement pour résorber la précarité chez les psychologues". Une assemblée générale organisée à Paris jeudi après-midi a permis d'arrêter une nouvelle date de mobilisation, le 19 juin, avec grève et manifestation national.
A 29 milliards d'euros, cet endettement représente désormais 1,4% du produit intérieur brut, met en garde l'institution.
La dette des hôpitaux publics se trouve à un niveau«critique», après avoir triplé en dix ans pour atteindre plus de 29 milliards d’euros fin 2012, entraînant des tensions de trésorerie, estime la Cour des comptesdans un rapport publié vendredi.
L’endettement hospitalier, qui représente désormais 1,4% du PIB, soit 29,3 milliards d’euros, pourrait mettre les hôpitaux «dans l’incapacité de financer à l’avenir leurs investissements courants», souligne la Cour dans ce rapport mis en ligne. Elle évoque entre autres des «tensions de trésorerie récurrentes» dans certains hôpitaux en 2011 et 2012. Les financements à court terme sont «plus difficiles à mobiliser», en raison des «réticences des banques à accorder des crédits à court terme au secteur hospitalier».
Les 67 personnes les plus fortunées dans le monde possèdent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la population mondiale, selon un rapport de l'ONG Oxfam. « Les inégalités extrêmes se sont aggravées », a résumé, mercredi 9 avril, l'ONG, rappelant que ce chiffre était de 85 en 2013.
Selon Oxfam, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, qui tiennent leur assemblée générale cette semaine à Washington, doivent passer de la rhétorique aux actes pour tenter de réduire ce fossé.
Alors que le gouvernement veut dégager 10 milliards d’euros d’économies sur l’assurance-maladie d’ici à 2017, pour atteindre les 50 milliards de baisses des dépenses publiques promis, les calculatrices sont de sortie. Et la santé est bel et bien un des principaux gisements d’économies.
Le dossier continuera d’être suivi par Marisol Touraine, seule aux manettes puisqu’aucun secrétaire d’Etat n’a été nommé à la santé. Mais Manuel Valls a un peu précisé la feuille de route, mercredi 9 avril sur BFM TV. « On peut par exemple beaucoup travailler sur la question de la chirurgie ambulatoire, restructurer l’offre de soins hospitaliers », a-t-il indiqué.
Tous les regards se tournent vers l’hôpital. La Fédération hospitalière de France (FHF), qui défend le secteur, a pris les devants. Elle a envoyé un courrier au tout nouveau premier ministre, à la veille de sa déclaration de politique générale, mardi 8 avril : elle y explique comment réaliser 5, voire 7 milliards d’euros d’économies en cinq ans. Des pistes qu’elle publie jeudi.
La contribution de Carine Fouteau, journaliste à Mediapart, dans l’ouvrage collectif Roms & Riverains, est issue de plusieurs reportages qu’elle a faits à Paris, autour de la place de la République, où se trouvent de nombreuses familles roms, et en Essonne, notamment au campement de Ris-Orangis, où habitaient 200 personnes avant son démantèlement en avril 2013, à la suite de l’arrêté municipal du 29 mars 2013. C’est ce texte administratif qui a donné son titre à l’ouvrage Considérant qu’il est plausible que de tels événements puissent à nouveau survenir, dirigé par le politologue Sébastien Thiéry. Il est le coordinateur des actions de l’association Perou – le Pôle d’exploration des ressources urbaines – qui a construit sur le site de Ris une « ambassade », un lieu d’articulation entre la ville et le bidonville.
Dans « Les Roms, ces Européens » (« Les Temps modernes » n° 677, janvier-mars 2014), le philosophe Patrice Maniglier écrit qu’il n’y a pas de « question rom », mais une question populiste. Vos deux ouvrages réfutent-ils aussi l’existence d’une « question rom » ?
Carine Fouteau Oui. Il n’existe pas de « question rom » en soi, mais nous sommes bien obligés d’observer qu’un « problème rom » s’est constitué dans l’espace public. Ce qui nous intéresse, c’est d’analyser les discours et les gestes politiques qui se sont mis en place pour gérer les problèmes prétendument posés par ces personnes venues d’Europe de l’Est, la plupart de Bulgarie et de Roumanie, et qui vivent dans des bidonvilles. Ces personnes sont fabriquées par les pouvoirs publics et les médias comme « roms ». Notre ouvrage n’est pas un livre d’histoire ni d’anthropologie sur les Roms, nous ne nous sommes pas penchés sur l’histoire de leur mode de vie, même si, comme journaliste, je me suis intéressée concrètement à la manière dont les gens se débrouillent sans eau courante ni électricité, etc. Car ils ont des droits, comme l’accès à l’eau, non reconnus par les municipalités.