Le Dr Marc Giroud, président du SAMU n’a pas mâché ses mots à l’encontre de SOS Médecins. Le médecin urgentiste, qui était invité à se prononcer à l’Assemblée nationale sur l’organisation de la permanence des soins (PDS), a accusé SOS Médecins de créer une situation « inflationniste et de surconsommation des soins ». Pour Marc Giroud, « le partenariat SOS-Samu, sur la base d’une interconnexion de leurs dispositifs de régulation, leur donne le droit de coter la majoration "PDS" dans toutes les situations ».
La « guenon » de la petite fille de la Manif pour tous, le bébé singe de la page Facebook d’une candidate du Front national, la banane de la « une » de Minute : en quelques images, l’extrême droite est parvenue à ressusciter, autour de la figure de Christiane Taubira, tout un univers colonial - le bon nègre de « Y’a bon Banania », les images de « sauvages » véhiculées, au début du XXe siècle, par les expositions coloniales et, surtout, le fantasme de l’animalité des Africains, à mi-chemin entre le singe et l’homme. Une idée que, malgré sa prudence, le naturaliste Georges Louis de Buffon, au XVIIIe siècle, jugeait évidente. « L’intervalle qui sépare le singe du nègre est difficile à saisir », écrivait-il en 1776 dans De la dégénération des animaux.
LE RACISME « BIOLOGIQUE » DISQUALIGIE
Si les associations, les hommes politiques et la presse ont, dans un premier temps, écouté ces propos avec une stupéfaction un peu incrédule, c’est sans doute parce que ce racisme « biologique et inégalitaire », selon le mot du chercheur Pierre-André Taguieff, a quasiment disparu. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’idée qu’il existe sur Terre des « races » humaines différentes, et que certaines sont supérieures à d’autres, est moribonde : les travaux scientifiques menés dans l’après-guerre ont disqualifié cette approche « typologique ». Surtout, cette conviction, largement partagée dans les années 1930, a été condamnée, après la Libération, par la communauté internationale.