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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 6 avril 2020

Un numéro pour aider les familles à soutenir leur proche en souffrance psychique



Publié le 06/04/2020

Le 01 48 00 48 00 est un numéro gratuit, joignable de 13h à 21h 7/7, destiné aux aidants ou membres de l’entourage, quel que soit leur âge, et vivant en Ile-de-France, qui s’inquiètent pour un proche confiné ou en hospitalisation. 
En Ile-de-France, 60 000 personnes ont un parent, un conjoint ou un ami qui vit avec un trouble psychique. Chez certaines personnes, l’épidémie de Covid-19 peut générer une situation avec des effets importants sur la santé mentale : rupture de soins, difficulté à suivre son traitement, rechute ou encore apparition de nouveaux troubles. Les familles se sentent particulièrement démunies et peuvent avoir besoin d’aide pour les soutenir.
L’Agence Régionale de Santé Île-de-France, en partenariat avec l’AP-HP et le soutien du Psycom, a créé pour les familles, aidants ou proches, cette plateforme d’écoute régionale inspirée du call center « familles » du GHU Paris psychiatrie & neurosciences (1er acteur hospitalier des maladies mentales et du système nerveux en France) pour leur apporter une aide sur mesure.
La plateforme, dont les locaux sont installés sur le site Sainte-Anne du GHU Paris (14ème arrondissement), mobilise des professionnels infirmiers, cadres, psychologues, et médecins psychiatres du GHU Paris et de l’AP-HP. Des équipes bientôt renforcées par un appel au réseau sanitaire francilien créé par l’ARS Ile-de-France : www.renforts-covid.fr

Le "monde d'après" : la rupture aura-t-elle lieu ? (1)

Par Brice Couturier   05/04/2020

Tout ce que la planète intellectuelle compte de penseurs de l’histoire-en-train-de-se-faire s’essaie depuis quelques jours à un exercice risqué : tenter de prévoir les conséquences de l'épidémie de Covid-19 sur l'organisation de nos sociétés. Les hypothèses sont aussi nombreuses que contradictoires.
Le "monde d’après", tout le monde a sa petite idée sur la forme qu'il prendra...
Le "monde d’après", tout le monde a sa petite idée sur la forme qu'il prendra... Crédits : Valerie Pirri / EyeEm - Getty
Tout le monde a sa petite idée sur "le monde d’après" : personne ne peut imaginer que la mise en panne de l’économie mondiale pour cause de confinement de la moitié de la population humaine puisse rester sans effet sur la suite de notre histoire.
Et pourtant, nous n’avons aucune certitude concernant l’agenda de la sortie de crise. A cette heure, nous ne disposons ni de traitement efficace ni de vaccin. Et nous ne savons pas encore quelle pourra être l’étendue des dommages, tant sanitaires qu’économiques et sociaux, que risque de nous infliger, dans les mois, voire les années qui viennent, ce nouveau coronavirus. 

Rien ne sera plus comme avant ?

On repère vite un premier clivage entre ceux qui estiment que cette pandémie va créer des ruptures décisives avec le passé et ceux qui pensent, au contraire, que la crise va accélérer des mutations qui étaient déjà amorcées, amplifier des phénomènes préexistants. Les tenants du "Rien ne sera plus comme avant…" s’opposent à ceux qui voient dans la crise l'accélération "d'évolutions qui étaient en germe". C’est une opposition qu’on avait déjà perçue lors de la crise financière de 2008. 
Des tendances puissantes qui étaient déjà en cours seront amplifiées et des clivages préexistants s’aggraver écrit Michael T. Klare dans The Nation
"Le monde sera différent de ce que nous imaginions en temps normaux" écrit de son côté, le philosophe britannique John Gray dans The New Statesman. "Ce n’est pas une rupture temporaire venant créer un déséquilibre temporaire : la crise que nous traversons est un _point de bascule historique_." John Gray peut être considéré comme l’un des tenants les plus radicaux de la thèse de la rupture.

« J’ai peur d’être enfermé là-bas, y a trop de cas » : scènes de la justice ordinaire sous coronavirus

Malgré l’épidémie, les procédures continuent, parfois sans avocats, dans des prétoires largement vidés. Non-respect du confinement, trafic de masques… De nouveaux délits émergent, et de nouvelles règles d’audience.
Par  et  Publié le 6 avril 2020
SEVERIN MILLET
Moins d’un mètre sépare la juge et ses deux assesseures dans la trop étroite salle n° 7 du palais de justice de Bobigny. Alors l’audience se déplace, prend ses aises dans la vaste salle des assises, où les magistrates peuvent laisser un fauteuil d’écart entre elles. A Nanterre aussi, on migre vers la salle d’ordinaire réservée aux assises : le dispositif de visioconférence permet d’y faire comparaître certains prévenus confinés sans les extraire de prison. Toute la journée, dans le hall du tribunal de Paris, gigantesque fourmilière en temps normal, on n’entend rien d’autre que le ronron des escalators et les voix des vigiles postés à l’unique porte d’accès ouverte. A Créteil, l’audience s’achève à 20 heures quand, certains soirs avant le confinement, les débats peuvent s’étirer jusqu’à une heure du matin.
Malgré l’épidémie de Covid-19, la justice continue. Au ralenti, tant bien que mal, mais elle continue. Mercredi 1er avril, Le Monde s’est rendu dans quatre tribunaux d’Ile-de-France pour assister aux comparutions immédiates – l’un des rares « contentieux essentiels » que le ministère de la justice n’ait pas mis sur pause. Partout, le même constat : le coronavirus a vidé les prétoires et bouleversé les audiences. Cambrioleurs, pickpockets et petits trafiquants, habitués de ces procès expéditifs, représentent encore la majorité des dossiers. Mais les comparutions immédiates sanctionnent ces jours-ci de nouveaux comportements délictueux estampillés Covid-19 : non-respect du confinement, crachat sur les forces de l’ordre, trafic de masques, ou violences conjugales sur fond de forte promiscuité.

Poitiers : à Laborit, l'inquiétude est à la sortie du confinement

Publié le 

La prise en charge psychiatrique des patients en situation de confinement est précisée

Publié le 03/04/20

La Haute Autorité de santé a mis en ligne ce 2 avril les Réponses rapides — un nouveau format adapté à la crise sanitaire — concernant spécifiquement la prise en charge des patients atteints de pathologies psychiatriques en situation de confinement.
La Haute Autorité de santé (HAS) a inauguré ce 2 avril un nouveau format, les Réponses rapides dans le cadre de l'épidémie de Covid-19 (lire l'encadré). Parmi les premières réponses mises en ligne, figurent des éléments concernant la prise en charge des patients souffrant de pathologies psychiatriques en situation de confinement à leur domicile.

Cette problématique comporte sept réponses qui visent à aider les professionnels à garder le lien avec leurs patients durant cette période difficile. La HAS rappelle qu'en cas de nécessité, l'accès aux soins hospitaliers doit être maintenu. Le consentement de la personne pour des soins libres doit alors être prioritairement recherché, en respectant les dispositions réglementaires prévues en temps normal.

À l'hôpital Laborit, l'inquiétude est à la sortie du confinement

centre presse banniere officielle

06/04/2020

Au centre hospitalier Henri-Laborit à Poitiers, les équipes sont prêtes à combattre le virus mais inquiètent pour la sortie de crise.
Sylvie Péron: « Nous avons complètement chamboulé l'hôpital. »
Sylvie Péron: « Nous avons complètement chamboulé l'hôpital. »
dmonteil
Nous sommes prêts, les équipes, toutes volontaires, ont retrouvé un état d'esprit: la psychiatre Sylvie Péron, présidente de la commission médicale d'établissement (CME) du centre hospitalier Henri-Laborit à Poitiers, ne cache pas qu'après plus de deux semaines de confinement l'établissement médical a trouvé ses marques pour accueillir la putative vague de Covid-19 au sein de Laborit. Il a fallu des heures de réunions et de coordination pour préparer et attendre avec confiance cet afflux de patients.

« Nous n'avions pas de masques, c'était catastrophique »


« Nous avons beaucoup réfléchi », dit-elle. Il en est sorti la présentation « d'un plan blanc » en collaboration avec le CHU qui « nous a donné quelques conseils », reconnaît la présidente de la CME.


Un collectif d'ergothérapeutes propose en ligne un livret d'activités adaptées aux enfants

Publié le 07/04/20

Un collectif d'ergothérapeutes libéraux spécialisés en pédiatrie met gratuitement en ligne un livret avec plus de 100 exercices faciles à réaliser avec peu de matériel en confinement. En 150 pages détaillées et illustrées, les rééducateurs proposent des exercices qui reprennent une grande partie du champ des axes travaillées en cabinet : activités sensorielles, travail sur les émotions, motricité globale, motricité fine, activités visio-spaciales, logique, vie quotidienne...
Emmanuelle Deleplace

La FHF fournit un ensemble de clés RH pour gérer la crise sanitaire

Publié le 07/04/20

Recours aux autorisations spéciales d'absence, mobilisation des professionnels de santé, utilisation des taxis... Pour éclairer les directeurs des ressources humaines face au Covid-19, la fédération hospitalière publie une foire aux questions.

L'État instaure de nouvelles mesures pour "soutenir solidement" le secteur du handicap

Publié le 04/04/20 

Des mesures supplémentaires pour le handicap. Olivier Véran et Sophie Cluzel ont annoncé ce 4 avril la création d'un accès direct à l'hôpital, un accompagnement renforcé des ESMS et une réouverture des établissements pour assurer une offre de répit.
Les ministres ont largement loué l'engagement des professionnels du secteur. Une reconnaissance qui faisait jusqu'alors défaut aux yeux des premiers concernés.
Les ministres ont largement loué l'engagement des professionnels du secteur. Une reconnaissance qui faisait jusqu'alors défaut aux yeux des premiers concernés.

"Vous n'êtes pas seuls." Tandis que le Collectif handicaps déplorait le manque d'une vraie politique pour le secteur du handicap en ces temps de crise, la secrétaire d'État en charge des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, a présenté ce 4 avril avec le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, la nouvelle batterie d'actions à mettre en place pour protéger les personnes en situation de handicap face au Covid-19. Celles-ci entendent à la fois assurer les besoins de répit des familles et donner les moyens d'assurer une prise en charge optimale en cas de contamination par le virus.

Un assureur livre des conseils en vidéo pour le confinement avec des enfants difficiles

Publié le 03/04/20

L'assureur Maif ouvre un espace intitulé Des vidéos qui font du bien avec des mini-conférences d’experts (psychologues, médecins, éducateurs) pour aider à vivre le confinement en famille. Deux vidéos ont été mises en ligne pour l'instant. Dans la première, Isabelle Roskam, professeure de psychologie à l’université de Louvain (Belgique), spécialiste du développement de l'enfant et de la parentalité évoque les signes d'alerte du burnout parental.

Unica Zürn, du surréalisme à la schizophrénie

CONNAISSANCE DES ARTS | tarifspresse.com  

02.04.2020

Unica Zürn, du surréalisme à la schizophrénie
Unica Zürn Sans titre (détail), 27 septembre 1962, Hôpital Sainte-Anne, Paris Gouache sur papier 67 x 50 cm Inv. n°0790 MAHHSA ©Dominique Baliko
Pour vous accompagner durant cette période de confinement, Connaissance des Arts a décidé de vous offrir l'intégralité du contenu de son magazine d'avril en version numérique. Troisième pause culture exclusive : retour sur le parcours de l’artiste Unica Zürn, compagne d’Hans Bellmer et icône des surréalistes.
De combien de vies peut-on disposer en une seule vie ? Successives et chevauchées, réelles et inventées, connues et clandestines ? Et puis, effacées, par le temps et l’oubli dans la mémoire des autres. Ce sont les questions qui s’imposent quand on évoque Unica Zürn (1916-1970), peintre et écrivain. La vie ou l’œuvre. Impossible de les détacher l’une de l’autre et comme chacune d’elle est multiple, nous voici dans un de ces labyrinthes de Luna Park, égarés parmi les miroirs qui se brisent à l’infini. Il faut tirer un fil. Celui de la chronologie en vaut un autre. En attendant l’ouverture de l’exposition du musée d’Art et d’Histoire de l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, qui retrace à travers gravures, dessins, écrits et documents, retour sur le parcours d’Unica Zürn.
Unica Zürn Sans titre 1955 Encre et gouache blanche sur papier 49 x 64 cm Collection privée, Paris ©Dominique Baliko
Unica Zürn Sans titre 1955 Encre et gouache blanche sur papier 49 x 64 cm Collection privée, Paris ©Dominique Baliko

vivre avec la solitude

06/04/2020




Vivre avec la solitude (3/4) : Finir seule
54 MIN
Vivre avec la solitude (1/4) : Se battre seule
54 MIN
LSD, LA SÉRIE DOCUMENTAIRE
LE 06/04/2020
La traversée de la nuit des mamans solos

En plein coronavirus, l’ARS confirme 600 suppressions de postes à l’hôpital de Nancy



Publié le 6 Avril 2020 

L'Agence régionale de santé a confirmé la suppression de près de 600 postes au CHRU de Nancy en pleine épidémie de coronavirus. Et cela ne passe pas du tout.

Le bâtiment principal du CHRU de Nancy-Brabois.
Le bâtiment principal du CHRU de Nancy-Brabois. (©Nicolas Zaugra/ Lorraine Actu)
En pleine épidémie de coronavirusChristophe Lannelongue, le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) Grand Est assure que le plan de suppression de 174 lits et de 598 postes va poursuivre sa « trajectoire » au CHRU de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Des propos qui ont déclenché une vague d’indignation durant tout le week-end. 
Lors d’une audioconférence de presse vendredi 3 avril 2020, le dirigeant de l’ARS a confirmé le plan de réorganisation du grand hôpital public de la cité ducale qui prévoit le regroupement de la plupart des activités sur le site de Brabois mais aussi des postes et des lits en moins. L’Etat doit aussi injecter 500 millions d’euros pour remettre à niveau les infrastructures.
Mais ce sont les propos sur le « plan social » qui ne sont pas passés, alors que la crise fait rage à l’hôpital et que le CHRU de Nancy n’est pas épargné par les tensions dans son service de réanimation. 

Coronavirus : mise en place pour réagir à ce type de crises, la réserve sanitaire est pourtant débordée par la situation

Depuis le 17 mars, elle a envoyé sur le terrain près de huit fois moins de personnes que la plate-forme Renforts-Covid montée par l’ARS d’Ile-de-France avec la start-up de santé MedGo.
Par  Publié le 6 avril 2020
Formation de personnel médical pendant l’épidémie de Covid-19, sur le campus Picpus de l’AP-HP à Paris, le 30 mars.
Formation de personnel médical pendant l’épidémie de Covid-19, sur le campus Picpus de l’AP-HP à Paris, le 30 mars. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
L’épidémie de grippe H5N1, en 2007, avait convaincu la France d’anticiper d’autres crises en créant un corps de réserve sanitaire, de plusieurs milliers de personnes, capable de venir, en urgence, en soutien de professionnels de santé submergés par l’afflux de malades. Treize ans plus tard, face au Covid-19, la réserve sanitaire peine pourtant à remplir son office. A tel point que l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France a dû créer, le 21 mars, un dispositif de renfort alternatif, Renforts-Covid, monté avec la start-up de santé MedGo.
Ce dispositif a été adopté, par la suite, par sept autres ARS. Depuis le 17 mars, la réserve sanitaire a même envoyé sur le terrain près de huit fois moins de personnes que la plate-forme Renforts-Covid. Pour expliquer ce naufrage, les volontaires comme les ARS estiment que son fonctionnement et ses moyens sont inadaptés à une telle situation d’urgence.

« Les cas de Covid se multiplient. Ça tombe, ça tombe. Jusqu’où ? » : la course à la vie d’une réanimatrice

Par Annick Cojean   Publié le 6 avril 2020

RÉCIT Paroles de soignants (4/5). Juliette Chommeloux, 31 ans, réanimatrice à Paris, raconte au « Monde » les coulisses du combat incessant que mène son service à l’heure de la pandémie liée au coronavirus.

En sortant de ma demi-garde à l’hôpital, le samedi 14 mars, sur le coup de 1 heure du matin, j’avais mauvaise conscience. Mes vacances commençaient ce matin-là, les premières depuis mon arrivée au service de réanimation de l’Institut de cardiologie à la Pitié-Salpêtrière en novembre dernier, et j’avais prévu de partir à la montagne avec mon copain, réanimateur-anesthésiste dans un autre hôpital. Mais comment dire ? J’avais le sentiment de quitter le navire à la veille d’une déferlante. « Pars ! a insisté un collègue. Et reviens-nous en forme. On en aura besoin ! »

Je suis donc partie, le ventre noué. Le soir même, le premier ministre annonçait la fermeture de tous les lieux publics. Et le lendemain, je me réveillais dans une station de ski fermée, les trains pour Paris déjà pris d’assaut. L’idée d’être coincés loin de l’hôpital était insupportable. Vite, on a loué une voiture à Chambéry pour rejoindre Paris. J’ai textoté à mon service : « J’arrive ! » C’était le 17 mars. J’ai l’impression que c’était il y a trois mois.

Un réseau sexuel pour pas craquer


LES 400 CULS



Agnès Giard   6 AVRIL 2020

Par peur de l’infection, beaucoup de personnes ont cessé de s’embrasser, de se toucher, craignant même de dormir ensemble. Comment faire pour rester sexuel (mais sain) ? L’association Erosticratie propose des solutions. Une par jour, sauf le dimanche.

«La «distanciation sociale» est à l’ordre du jour, et c’est également valable pour notre vie sexuelle.» Le 26 mars 2020, la compagnie We Vibe, «premier fabricant de sextoys connectés pour couples», fait parvenir à la presse française les résultats d’un questionnaire envoyé à peine 6 jours plus tôt aux membres de son panel de testeurs hommes et femmes. Sur les 1200 personnes ayant répondu aux questions, «78 % pensent que le nombre de séparations et de divorces va augmenter en raison de la situation actuelle liée au coronavirus». Autre chiffre révélateur : «une personne sur six a le sentiment que son ou sa partenaire est plus souvent en colère contre elle ou lui.» De façon assez contradictoire, les autres résultats de l’enquête soulignent l’augmentation sensible du désir (1). Il y a donc, d’un côté, des personnes qui témoignent de leur inquiétude face à l’avenir du couple et, de l’autre, des personnes qui affirment avoir plus d’envies et de désirs.


dimanche 5 avril 2020

Cynthia Fleury, philosophe : « Dans toute lutte pour la vie, la part sombre des êtres humains se manifeste »

FLASH : Le Sénat supprime le jour de carence maladie des ...

Cynthia Fleury




Un jour, un regard sur la crise du Covid-19. Public Sénat vous propose le regard, l’analyse, la mise en perspective de grands experts sur une crise déjà entrée dans l’Histoire. Aujourd’hui, le regard de… Cynthia Fleury, professeur titulaire de la Chaire Humanités et Santé du Conservatoire National des Arts et Métiers, titulaire de la Chaire de philosophie à l’hôpital du GHU Psychiatrie et Neurosciences, auteure de « Le soin est un humanisme » et de « Répétition Générale » chez Gallimard.


Solidarité, résilience, lutte collective… La philosophe et psychiatre nous donne ses clés pour sortir au mieux d’une catastrophe pandémique traumatisante.
Cela fait plus de deux semaines que nous sommes confinés. Nous sommes en train de réinventer notre quotidien, nous créons de nouveaux repères. Avons-nous une capacité d’adaptation illimitée ?
Pour l’instant, nous réagissons, nous nous adaptons en effet, nous tentons de maintenir des rituels importants, comme la continuité pédagogique, les liens familiaux, et bien sûr nous nous confrontons à la faiblesse des ENTG (environnements numériques de travail). Nous vérifions que télé-travailler n’est pas moins fatigant, c’est un autre type de fatigue, qui sollicite beaucoup la perception visuelle et auditive, la concentration, le calme face aux défaillances du réseau ou de la plateforme. Personne ne connaît à l’avance sa véritable capacité d’adaptation ; en théorie elle est immense, en pratique, elle renvoie elle-même à des conditions de possibilité individuelles et collectives