ET/L.Guichet • Publié le 30 janvier 2023
La semaine dernière, un homme a mortellement poignardé son voisin, à Faa’a. L’enquête est toujours en cours. Mais le suspect, souffrant de troubles psychiatriques, aurait été en rupture de soins. C’était le cas également de l’homme abattu par des gendarmes mobiles, début janvier. Ou encore du mineur qui avait poignardé un élève du collège Henri Hiro, avant de mettre fin à ses jours en détention. Ces drames auraient-ils pu être évités si ces patients avaient poursuivi leur prise en charge médicale ? Les passages à l’acte violent de personnes atteintes de troubles psychiatriques sont en fait très rares…et elles restent majoritairement, plutôt victimes de violences.
"Je voulais savoir où c'en était pour..., en fait on l'attend", demande Ludivine Togna au téléphone, infirmière coordinatrice de soins.
Cette patiente, attendue dans le service psychiatrie pour son suivi, ne viendra pas. L’équipe médicale est préoccupée, mais ne la lâche pas pour autant.
Ludivine Togna intervient dans le dépistage précoce des pathologies psychiatriques, dès 16 ans. Changer l’image de la psychiatrie, briser les tabous, pour mieux accompagner les patients et leurs familles. Car plus la prise en charge commence tôt, moins il y a de risque chronique.
Mais les décompensations (dégradations) et les rechutes font aussi partie du quotidien de ces soignants. "Je ne dirais pas qu'on a l'habitude, bien sûr que c'est vécu comme un échec pour nous, on essaie de faire le maximum. Nous on fait de la psycho-éducation qui permet de faire prendre conscience aux patients que c'est une maladie, que ça se soigne et que c'est important d'avoir un traitement, qu'on ne peut pas s'en sortir tout seul", explique Ludivine Togn
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