Ce vendredi 18 janvier, l'ARS, et les représentants régionaux de la Communauté territoriale de santé mentale ont signé le Contrat territorial de santé mentale (CTSM). Ce dispositif se déroulera sur 4 ans et permettra d'améliorer le parcours des Réunionnais.es présentant des troubles psychiques en mettant en place les engagements de tous les signataires. Nous publions ci-dessous le communiqué de l'ARS. (Photo d'illustration : rb/www.ipreunion.com)
Le Contrat Territorial de Santé Mentale (CTSM) de La Réunion a été signé le 18 février 2022, par l’ARS La Réunion et les représentants de la Communauté Territoriale de Santé Mentale 974. D’une durée de 4 ans, (2021/2024), il formalise les engagements réciproques de tous les signataires pour améliorer les parcours de santé des Réunionnais présentant des troubles psychiques. Il porte les fondements de la nouvelle Politique Territoriale de Santé Mentale (PTSM), en cohérence avec la feuille de route nationale santé mentale et psychiatrie. Des actions sont d’ores et déjà engagées à La Réunion depuis 2021.
Depuis quelques mois, les services d’addictovigilance alertent sur une recrudescence de l’usage détourné du protoxyde d’azote. Un phénomène qui a pris une telle ampleur que le législateur a, en juin dernier, doté la France d’une loi visant à restreindre la vente de ce produit au grand public.
Une porte gravée par le SDF Alain Rault va intégrer les collections de l’insolite Musée Art et Déchirure implanté au cœur de l’hôpital psychiatrique de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime).
Bon nombres de Rouennais croisent cette silhouette enveloppée dans une couverture et les cheveux mêlés d’Alain Rault, ce SDF qui traverse en permanence Rouen de la rive Gauche à la rive droite et vice et versa à pied. Certains ont remarqué ses gravures effectuées à l’aide d’un clou sur des portes en bois ou en métal, sur des gouttières ou autres palissades.
Au fil des années, une légende s’est tissée autour de ce personnage désociabilisé a-t-elle point que des étudiants à l’école des Beaux-Arts de Rouen ont fait leurs mémoires autour des écritures à la police si reconnaissables et ont tenté de décrypter les textes. Plusieurs artistes se sont même inspirés des créations de l’artiste d’art brut malgré lui. La plus emblématique réalisation se trouvait jusqu’au 13 janvier sur une porte métallique de la grande Poste, rue Jeanne d’Arc. Pour préparer un gros chantier, la société a décidé de la démonter et de la confier au Musée Art et Déchirure implanté au cœur de l’hôpital psychiatrique de Sotteville-lès-Rouen. Elle va rejoindre d’autres œuvres d’Alain Rault. Le conservateur Joël Delaunay espère y consacrer une salle.
Un art totalement désintéressé
Massive, la porte sera conservée et présentée au public. « Elle sera ainsi protégée et les visiteurs découvriront le travail de ce garçon né en 1952 qui est passé plusieurs fois dans cet hôpital. Objet de moquerie dès son enfance, il s’est vite marginalisé. Il est passé aussi à travers tous les systèmes sociaux et sanitaires. Aujourd’hui, il est reconnu comme un artiste de rue. Avec une association, nous avons fait un inventaire de ses gravures. Un film documentaire lui a même été consacré » se souvient Joël Delaunay.
Afin d’interpeller les candidats aux prochaines élections présidentielles, l’Unafam formule 10 mesures urgentes sur le thème de la santé mentale à leur intention. Objectif : Les encourager à faire de la santé mentale une priorité.
À l’approche des élections présidentielles, l’Unafam formule 10 mesures urgentes sur le thème de la santé mentale à destination des candidats.
Suite à la Journée mondiale de la santé mentale qui a eu lieu en octobre dernier et à la publication de la 2e édition de son baromètre des aidants, l’Unafam – Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques – interpelle les candidats aux élections présidentielles 2022 sur le thème de la santé mentale et de la psychiatrie. Elle formule ainsi 10 propositions de « mesures urgentes » :
1.Mettre en place une agence nationale pour la santé mentale et psychiatrie.
2. Doubler le budget consacré à la recherche sur la santé mentale et la psychiatrie pour le quinquennat 2022-2027.
Propos recueillis par Sophie Deschamps 14 février 2022
L’hôpital psychiatrique est un secteur très peu considéré de notre système de santé depuis longtemps et la pandémie n’arrange rien bien sûr. Un “abandon” qui a des conséquences sur le travail des soignant.e.s au quotidien auprès des patient.e.s et que le grand public connaît mal. D’où l’importance dans ce dossier du long témoignage de Julie, une infirmière qui travaille à l’hôpital psychiatrique Daumezon de Fleury-les-Aubrais. Pour des soucis de confidentialité, son prénom a bien sûr été changé. Une parole rare qu’il faut prendre le temps de lire pour comprendre ce qui se passe actuellement dans nos hôpitaux psychiatriques.
Les personnes mobilisées ont défilé jusqu’à la sous-préfecture de Thonon, samedi 12 février. - Psychiatrie sacrifiée en Chablais
Environ 300 personnes se sont rassemblées dans le centre-ville de Thonon, samedi 12 février, pour protester contre le transfert de lits de l’hôpital psychiatrique de Thonon vers l’établissement public de santé mentale de La Roche-sur-Foron (EPSM74).
Constitué principalement de membre du personnel soignant, de familles de malades et d’élus, le cortège s’est rendu à la sous-préfecture où une petite délégation a été reçue. « Nous allons rencontrer le sous-préfet pour qu’il fasse remonter aux représentants de l’État notre colère et notre détermination », a notamment indiqué Michel Vuillaume, membre du collectif Psychiatrie sacrifiée en Chablais.
Foisonnant dans son analyse historique de sévices inhumains déployés au nom de l’éducation et de la correction, le Dictionnaire du fouet et de la fessée, codirigé par Isabelle Poutrin et Élisabeth Lusset,analyse l’ampleur vertigineuse de ces violences, de l’Antiquité à nos jours.
Associés à tant de récits romanesques, d’images picturales, de fantasmes plus ou moins avouables, de souvenirs de punitions scolaires et parentales, le fouet et la fessée renvoient spontanément à l’imaginaire débridé du sadisme et des pratiques pénitentielles. Mais il suffit de les rattacher à l’histoire des violences éducatives et punitives pour que le fouet et la fessée deviennent un vrai objet de recherche en sciences humaines, mobilisant à parts égales l’histoire de l’éducation, de l’art, des religions, des objets, la sociologie de la famille, de l’État, de la violence, et même la philosophie politique.
Tom Chevalier, propos recueillis par Victorine de Oliveirapublié le
Précarité matérielle, désarroi psychologique… La crise sanitaire a profondément affecté la vie des adolescents et des jeunes adultes, au point que certains parlent d’une « génération Covid ». Tom Chevalier, chercheur au CNRS et co-auteur, avec Patricia Loncle, d’Une jeunesse sacrifiée ?(PUF, 2021), explique ici ce qui a changé concrètement dans la manière de vivre ce moment particulier de la vie – et montre que tous les jeunes n’ont pas été touchés de la même manière.
PODCAST C’est un nouveau volet de l’affaire Orpea. Après les dérives dans les Ehpad mises en lumière dans le livre de Victor Castanet « Les Fossoyeurs », Samuel Laurent, journaliste au « Monde », a enquêté sur les cliniques de Clinea, filiale d’Orpea. Dans ce podcast, il nous raconte ce qu’il a découvert.
ÉCOUTEZ L’ÉPISODE DU 11 FÉVRIER 2022
L’entreprise privée Orpea est au cœur d’un scandale depuis la publication, à la fin janvier, d’une enquête de Victor Castanet. Dans son livre Les Fossoyeurs(Fayard, 400 pages, 22,90 euros), ce journaliste révèle des maltraitances et des dérives au sein des Ehpad du groupe Orpea, l’un des leaders mondiaux dans ce secteur – il compte deux cent vingt Ehpad rien qu’en France. Depuis, Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée à l’autonomie, a lancé deux enquêtes et envisage de renforcer le contrôle dans les Ehpad.
Patrick Pelloux, le président de l’Association des médecins urgentistes de France, était auditionné lundi par le Sénat aux côtés de deux autres praticiens de la médecine d’urgence. Pour ces professionnels de santé, la baisse des consultations à domicile, le manque d’attractivité des postes de garde et d’astreinte, de même que le recours abusif à la téléconsultation, laissent craindre qu’« un virage ambulatoire » ne se fasse au détriment de la qualité des soins.
En se plaçant sous le thème des croyances, la 5e biennale de l’Art Brut révèle une nouvelle facette des fonds du musée lausannois. Près de trois cents dessins, peintures, assemblages, sculptures, écrits et broderies dus à quarante-trois auteurs ont été sélectionnés et constituent une sorte d’éventail des possibles, avec aussi bien des illustrations de divinités et de saints, que des compositions abstraites d’un grand raffinement, des peintures à caractère symboliste et des objets rituels. L’exposition invite à faire dialoguer les univers de ces différents créateurs, bien que leurs mondes demeurent uniques et très exclusifs. Les principaux angles d’approche retenus regroupent des œuvres en lien avec la religion, un ensemble de productions dites spirites, une grande pluralité de travaux issus de mythologies personnelles, ainsi que quelques pièces réalisées par des adeptes des sciences occultes ou de la radiesthésie.
La CGT du centre hospitalier du pays de Morlaix a organisé une assemblée générale à destination des salariés en psychiatrie, le 16 février 2022. La pandémie aurait renforcé les difficultés déjà présentes dans ce milieu.
La CGT du centre hospitalier du pays de Morlaix a organisé une assemblée générale à destination du personnel, mercredi 16 février 2022, pour alerter sur les difficultés auxquelles font face les salariés en psychiatrie. « La psychiatrie était déjà en difficulté avant la crise sanitaire, mais la pandémie a été un accélérateur », explique Ronan Le Guen, délégué syndical.
« Fragments de France ». Après quatre années à l’Assemblée, le premier mandat de la députée LRM de Haute-Garonne a pris un tournant radical pendant la pandémie, quand elle a décidé de se consacrer aux enfants déscolarisés.
Il fait nuit noire sur ce terrain vague, où progresse pas à pas Sandrine Mörch. A Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne), plusieurs familles issues de la communauté des gens du voyage occupent cette aire depuis quelques mois. Des flammes s’élèvent au loin. Ils sont une quarantaine, réunis pour une messe évangélique. « Demande à Dieu sa grâce sur toi ce soir, tu verras ta vie va changer », lance le pasteur dans son micro. Certains psalmodient. Mme Mörch, 59 ans, députée La République en marche (LRM) de Haute-Garonne, cherche Sourire, 32 ans, qui s’est planqué dans sa caravane en attendant la fin de la cérémonie. « Tout ça, ce n’est pas mon truc », dit-il.
100 « Fragments de France »
A six mois de l’élection présidentielle, Le Monde brosse un portrait inédit du pays. 100 journalistes et 100 photographes ont sillonné le terrain en septembre pour dépeindre la France d’aujourd’hui. Un tableau nuancé, tendre parfois, dur souvent, loin des préjugés toujours. Ces 100 reportages sont à retrouver dans un grand format numérique.
Quelques jours plus tôt, la députée a été alertée par les habitants d’une intervention imminente des forces de l’ordre pour les expulser du terrain, « peut-être demain ». Elle connaît bien le jeune homme et ses proches. Il y a presque deux ans, elle avait fait irruption sur le domaine occupé à l’époque par Sourire et ses compagnons d’itinérance. Il lui avait raconté sa passion pour la coutellerie, les lamesqu’il fabriquait avec des matériaux de récup. Il voulait en faire son métier, mais c’était difficile, sans adresse fixe ni diplôme.
Ensemble, ils ont tapé à la porte de tout un tas d’organismes, des fondations privées jusqu’à la région. Son profil détonne mais elle n’abandonne pas. « J’ai toujours été extrêmement sensible au potentiel gâché », nous avait-elle glissé sur le chemin du camp. A Albi, Sourire a fini par trouver une place. Pôle emploi finance la moitié des 12 000 euros de sa formation de forgeron. Il paye le reste en donnant des cours de vannerie. Dans trois semaines, si tout va bien, il aura son bac pro. Mme Mörch promet de venir le voir dans son atelier. « Sandrine va faire des haches, lundi à Albi avec Sourire »,écrit-t-elle dans son agenda de députée. Elle rit. « Je vais finir par rendre fous tous mes collaborateurs. »
parYannick Sauveur, Docteur en sciences de l’information et de la communication, directeur Ehpad retraité publié le 15 février 2022
Selon un ancien directeur d’Ehpad, l’Etat doit rompre avec le système existant et définir une véritable politique vieillesse. Dans l’immédiat, il faut progressivement assécher, puis en finir avec les organismes à but lucratif des maisons de retraite.
A intervalles réguliers, les médias se font l’écho d’affaires de maltraitance touchant les maisons de retraite. Elles sont «infâmes»,elles sont décrites souvent comme des «mouroirs» ou comme des«maisons où l’odeur âcre de linoléum vous saisit, où la vue de ces êtres humains éteints que l’on aligne comme des oignons devant une baie vitrée vous retourne l’estomac. Une maison où les vieux attendent la mort» (Jean-Louis Pierre, «La vieillesse est un naufrage», le Bien Public, 9 janvier 2010 déjà).
La faculté Lyon-Est promeut le contact avec des personnes en situation de précarité ou de handicap. L’objectif de cet enseignement en responsabilité sociale : former des praticiens plus à l’écoute de ces publics aux besoins particuliers.
« On a choisi le format BD pour retracer au plus près nos parcours de stage, allier les mots et les images, et éviter les écueils du droit à l’image », explique Sarah Ouedraogo, en projetant des extraits de Parcours de vie, le titre de ladite bande dessinée, sur un grand écran. « C’était difficile d’avoir un personnage différent pour chacun de nous cinq, alors on a décidé d’un personnage commun, neutre, dont le cœur se construit par morceaux, au fur et à mesure qu’il rencontre des gens », complète Lydie Soun, qui s’est chargée de l’illustration et de la mise en page de ce récit collectif sur le thème de la santé mentale.
Après deux ans de Covid-19 à devoir appliquer les gestes barrières, qu’est devenu notre rapport au baiser et aux câlins ? Pour Fabienne Martin-Juchat, qui développe une approche anthropologique de la communication corporelle, « le manque de contact corporel peut provoquer une montée d’angoisse ».
Arrêter de se toucher pour se protéger. A l’heure des privations de bises, d’embrassades et de câlins, le toucher n’a jamais paru aussi essentiel. Fabienne Martin-Juchat, professeure en sciences de l’information et de la communication à l’université Grenoble Alpes, autrice de L’Aventure du corps. La communication corporelle, une voie vers l’émancipation (Presses universitaires de Grenoble, 2020), rappelle l’aspect vital de ce sens. Développant une approche anthropologique de la communication corporelle et des émotions, elle constate que « les gestes barrières sont venus bouleverser notre rapport au toucher, en définissant de nouvelles règles de proximité et de distance ».
ENTRETIEN« Je ne serais pas arrivé là si… » Chaque semaine, « Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de sa vie. Le chirurgien revient sur l’amour du vivant et le respect du travail manuel que lui a transmis son père.
Chef du service de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique de l’hôpital Saint-Louis (AP-HP) et directeur du Centre de traitement des brûlés, le professeur Maurice Mimoun, 66 ans, a réalisé, en 2016, une greffe intégrale de peau sur un homme brûlé. Une première mondiale. Il vient de publier Fils de, un livre en hommage à son père.
En 2019, près d’un enfant français sur cinq était pauvre. Pourtant, l’action de l’Etat sur cette problématique se fait toujours attendre.
Un enfant sur cinq était pauvre en France en 2019. Cette donnée de l’Insee s’accompagne d’autres tout aussi alarmantes. Vivre avec leurs deux parents ou un seul d’entre eux fait varier le risque de pauvreté des enfants : le taux atteint 40,5 % pour ceux qui grandissent au sein des familles monoparentales (contre 15,4 % pour les autres, en 2018), et il culmine à 78,5 % lorsque le parent est à la fois seul et au chômage ou inactif. Si en France, la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté est figée depuis quelques années, elle a évolué sur une longue période. Pour le meilleur comme pour le pire. Les retraités ont vu leur sort nettement s’améliorer. Celui des familles monoparentales nettement se dégrader.
parBalla Fofana et photo photo Yohanne Lamoulère, Samuel Kirszenbaum et Marc Cellier publié le 15 février 2022 à 8h09
Couches bio, appli de langues, conteuse… Forts de leur expérience en tant que parents, certains Français se lancent dans la création d’une entreprise centrée sur l’enfance.
par Balla Fofana et photo photo Yohanne Lamoulère, Samuel Kirszenbaum et Marc Cellier
Environ 300 000 euros : c’est la somme que dépensent, en moyenne, les parents pour leur enfant jusqu’à ses 21 ans, selon une étude dévoilée en 2015 menée par le Centre for Economics and Business Research britannique, qui a compilé les dépenses liées à l’éducation et au soin des enfants. Ce montant exorbitant dit bien à quels sacrifices on est prêt pour le bien-être de sa progéniture. Un article publié par The Guardian précisait par ailleurs qu’élever un enfant n’avait jamais coûté aussi cher en Grande-Bretagne, et que ce montant devrait continuer d’augmenter à l’avenir.