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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 23 décembre 2010

L’angoisse atomique
article paru dans Politique hebdo N° 70, jeudi 15 mars 1973.
Il y a des images qu'on oublie pas : celles d'Hiroshima mon amour, celles du documentaire de P. Watkins, La bombe (The Wargame), qui nous montrait ce que serait Londres quelques minutes après une attaque nucléaire : villes rasées, immeubles en ruines, monceaux de corps alignés le long des rues, méconnaissables, cadavres calcinés; blessés hurlant, avec les cheveux et la peau qui s'enflamment…

Ce n'est pas par hasard si les premiers contingents de la nouvelle gauche anglaise et américaine se sont formés lors de ces manifestations contre les armes nucléaires et, si des thèmes aussi rebattus que “la pollution “, l'”environnement” sont aussi parlants, même aux jeunes les plus dépolitisés, ou si tant d'autres jeunes, aux Etats-Unis, depuis l'épopée de Ginsberg et la beat-generation quittent le confort de l'American Way of life, tournent le dos à la civilisation et prétendent créer - comme dans les classiques de science-fiction d'Asimov - une nouvelle “fondation”, c'est à dire un nouveau monde, par-delà la peur, la souffrance inutile et la cruauté. [...]

Cette angoisse de la mort atomique qui a ébranlé l'Amérique nouvelle - depuis le poème de Gregory Corso, écrit en calligramme en forme de bombe, jusqu'à l'orage électrique de Hair - ne touche pas seulement la jeunesse des pays capitalistes. La jeunesse soviétique présente les signes d'une même angoisse. L'affaire des fusées de Cuba, qui faillit déclencher un conflit entre l'URSS et les Etats-Unis fut l'une des causes de la chute spectaculaire de popularité de Khrouchtchev et - comme les poètes beatnicks - les poètes soviétiques ont aussi parlé. Voznessensky (1), par exemple écrit ” Je ne suis pas pessimiste. Mais lorsque, couché sur l'herbe, j'embrasse une fille, je ne peux m'empêcher de penser que l'herbe est empoisonnée par les retombées atomiques ” et il raconte qu'en 1962, au moment de l'affaire des fusées, beaucoup de filles russes qui n'avaient jamais fait l'amour ne voulaient plus attendre car elle pensaient que c'était “leur dernière chance “. Il écrira même un poème sur Marylin Monroe qui reprend le même thème : elle se suicide parce que la menace d'une guerre nucléaire rend la vie invivable et absurde.

Aujourd'hui, il semble que cette peur tende à se généraliser: ce ne sont plus seulement les jeunes, les poètes beatnicks américains ou les anti-conformistes soviétiques qui l'expriment : elle est là, tapie dans l'ombre, prête à surgir dès qu'on parle de construire une centrale nucléaire. Le fantôme de la Bombe crève les écrans de cinéma et s'identifie, dans la société moderne, à l'image même de l'Apocalypse.

En dehors du livre de Franco Fornari, “Psychanalyse de la situation atomique“  (2), psychanalyste militant qui, joignant l'acte à l'écrit, fut l'un des protagonistes de la campagne anti Bombe-H en Italie, et de quelques études partielles, nous ne possédions encore aucune étude complète et documentée de cette angoisse atomique et de la peur des centrales nucléaires. aussi faut-il souligner l'intérêt du livre que Colette Guedeney et Gérard Mendel ont consacré à ce sujet (3).

Ce travail est né d'une rencontre entre deux psychanalystes. Colette Guedeney a travaillé six ans dans le service de Radio-Protection d'un “pays de la communauté européenne” et Gérard Mendel est l'un de ceux qui ont le plus fait pour décrire la sociogénèse, c'est à dire pour confronter la psychanalyse aux phénomènes collectifs. - sociaux et politiques - comme en témoignent ses précédents ouvrages, notamment La révolte contre le père, la Crise des générations et l'Anthropologie différentielle (4). Le projet des deux auteurs est vaste : il s'agit de comprendre les liens étroits qui unissent les fantasmes liés à la bombe atomique et les représentations archaïques de l'inconscient. [...]

Lire la suite de l'article ici











GIZMODO

La boite à musique ruban de Moebius

05 déc 2010

Vi est une jolie jeune femme. Elle est mathématicienne. (Oui, on peut être jolie et mathématicienne. Je n’y croyais plus.) Elle aime tout ce qui fait du bruit et forcément quand elle a reçu un kit pour fabriquer soi-même sa boite à musique, elle a été un peu au-delà du manuel et s’est fabriquée un ruban de Moebius musical.

Pour ceux qui l’ignorent, le ruban de Moebius est une boucle avec un demi-tour. Ce ruban a la particularité de n’avoir qu’une seule face. En utilisant un  ruban de boite à musique on peut ainsi comprendre phoniquement le fonctionnement du ruban. Tout d’abord le morceau est lu à l’endroit, après un tour complet, la musique reprend au début mais à l’envers, avant de reprendre à l’endroit. Si c’est encore un peu confus, la vidéo vous aidera à mieux comprendre.

A voir ici


La guérison psychique, même sur le tard
Par Pascale Senk
13/12/2010

L'âge n'est plus un obstacle à l'entrée en thérapie. Les plus de 50 ans sont de plus en plus nombreux à franchir le pas.

C'est à l'aube de ses 62 ans qu'Hélène a éprouvé «une intense sensation de vide». «Un vertige, autant à l'intérieur qu'à l'extérieur de moi, décrit-elle. En quelques mois, j'étais partie à la retraite, j'avais rompu avec mon compagnon, et mes deux parents sont décédés à quelques semaines l'un de l'autre. Ne voulant pas peser sur mes enfants, je ne savais plus à quoi me raccrocher .» Orientée par une amie, Hélène a commencé une psychothérapie analytique sous forme d'entretiens hebdomadaires d'une heure. Un an après, elle mesure les apports de ces séances : «La thérapie m'a permis de régler une succession très difficile et de trouver enfin ma place dans ma famille. Mais elle m'a apporté bien plus : moi qui ne cessais de dire “c'est trop tard” dès qu'une opportunité se présentait, je m'étonne de découvrir encore des choses nouvelles sur moi, et sur la vie.»

Il semble donc bien loin ce temps où Freud* n'hésitait pas à déclarer : «L'âge des malades entre en ligne de compte lorsqu'on veut établir leur aptitude à être traités par la psychanalyse. En effet, les personnes ayant atteint ou passé la cinquantaine ne disposent plus de la plasticité des processus psychiques sur laquelle s'appuie la thérapeutique - les vieilles gens ne sont plus éducables et, en outre, la quantité de matériaux à déchiffrer augmente indéfiniment la durée du traitement.»

Aujourd'hui, peu d'aventures semblent impossibles aux baby-boomers. Et la psychothérapie est une de celles qui les attirent de plus en plus, ainsi que l'observent les professionnels de la psyché. Beaucoup l'affirment : leur clientèle vieillit sensiblement et il est désormais fréquent de voir arriver pour une demande de première prise en charge hommes et femmes de 55, 60… voire 70 ans.

Pour Gonzague Masquelier, psychothérapeute et directeur de l'École parisienne de Gestalt, plusieurs facteurs expliquent l'arrivée en nombre des quinquas et plus dans les cabinets de psy : «Les médias ont répandu l'idée qu'une psychothérapie n'est plus réservée aux personnes souffrant de pathologies lourdes, mais permet aussi de développer du mieux-être ; autre facteur, économique cette fois-ci : les seniors peuvent généralement se permettre la dépense de 60-70 euros par semaine nécessaire au processus.»

Nouveau départ

Un élément déterminant concerne aussi l'offre thérapeutique. Il y a trente ans, la psychanalyse détenait le monopole du marché et rechignait à accueillir des patients de plus de quarante ans car les années à passer sur le divan s'annonçaient nombreuses. Aujourd'hui, de nombreuses thérapies brèves sont arrivées à maturité et permettent à tout un chacun d'entreprendre un travail sur soi qui n'excédera pas deux ou trois ans. La démarche s'entreprend le plus souvent à la faveur d'une crise familiale ou de couple. «J'accueille des maris et femmes qui, après des décennies de vie bien organisée chacun de leur côté, se retrouvent à la retraite à devoir cohabiter des journées entières et ont du mal à s'y retrouver», explique Éric Trappeniers, directeur de l'Institut d'études de la famille à Toulouse. Mais ce psychothérapeute familial observe aussi la demande d'enfants de plus de 40-50 ans d'entreprendre des séances avec leurs parents âgés. «Le fait de devenir eux-mêmes parents, voire grands-parents, réveille des non-dits ou des rancœurs dont ils veulent désormais se débarrasser.»

Ainsi, dans le cas de Pascale, 57 ans, c'est l'anorexie de sa fille aînée qui a fait déclic : «Le personnel soignant de l'hôpital où elle était prise en charge m'a suggéré de me faire aider. Aujourd'hui, j'ai l'impression d'être morte à 50 ans, puis née une seconde fois grâce à la thérapie. Je vis à présent avec une intensité que je ne soupçonnais pas auparavant.»

Cette possibilité d'une nouvelle intensité de vie attire particulièrement les post-quinquas : l'évidence de pouvoir vivre encore vingt ou trente ans motive même ceux qui auparavant n'auraient pas osé franchir le pas. La psychothérapie moteur d'un nouveau départ ? «II est évident que le processus psychothérapeutique permet d'éveiller à un certain nombre d'éléments dormants, constate Éric Trappeniers : une envie de chanter ou de faire du piano refoulée depuis des décennies, la capacité à assumer son passé, et surtout l'urgence de trouver du sens pour le temps à venir. »

Gonzague Masquelier confie avoir ainsi accompagné une femme de 74 ans pendant quelques années. «Elle voulait réfléchir à sa vie. Toujours vierge à cet âge, elle n'avait jamais pu laisser s'épanouir de nombreuses facettes de sa personnalité. Un jour, je l'ai vu arriver à sa séance avec un grand sourire…, elle avait rencontré un homme et franchi le pas !» Et pour ce psychothérapeute, tel est bien le message délivré par la plupart de ces patients sur le tard : «Tout est toujours possible !»

* «La Technique psychanalytique», Sigmund Freud (1904), Paris, PUF, 1953.


«Ils veulent donner plus de vie aux années devant eux»
Claudine Badey-Rodriguez (DR).

INTERVIEW - Claudine Badey-Rodriguez est psychothérapeute et auteur de J'ai décidé de bien vieillir (Éd. Albin Michel).

LE FIGARO. - Quelle est selon vous la principale motivation de ceux qui entreprennent tardivement une psychothérapie ?

Claudine BADEY-RODRIGUEZ. - Le besoin de faire la paix avec soi. Ils ont vécu plusieurs décennies avec des troubles anxieux, des sentiments dépressifs ou un manque de confiance en eux. Ils s'en sont accommodés tant bien que mal, se sont dit qu'ils n'avaient pas le temps de s'en occuper, ont fait passer leur famille ou leur carrière avant leur mieux-être et un jour, ils arrivent dans nos cabinets en disant : «Stop ! J'ai assez vécu avec mes souffrances ! Je ne veux plus supporter tout cela.» Ils espèrent aussi profiter pleinement des trente ou quarante ans qui, selon les statistiques, leur restent. Ils veulent donner plus de vie aux années devant eux.
 

Quels éléments déclencheurs les confortent dans cette décision ?

Ce peut être soit une crise de couple ou un problème de santé, de travail… Mais je crois surtout que c'est l'avancée en âge, paradoxalement, qui donne les forces de se remettre en question. À partir de 50 ans, on peut se dire «maintenant, basta, j'ai le courage d'affronter les vieux démons du passé».

Des démons toujours actifs quel que soit l'âge ?


Oui, car le temps en matière de guérison psychique n'est pas un allié. Il ne peut arranger que quelques
difficultés de surface. S'il y a eu des traumatismes vécus dans la petite enfance, ceux-ci sont installés depuis cette période et provoquent des blocages et des mémoires émotionnelles dysfonctionnelles. Les dernières études ont prouvé que ces chocs affectifs sont réellement inscrits biologiquement et neurologiquement en nous. Il a même été considéré que les traumatismes non résolus favoriseraient la maladie d'Alzheimer, certains délires des personnes atteintes n'étant en fait que des reviviscences de ces expériences refoulées…

L'âge du patient implique-t-il de votre part une manière particulière de travailler ?

Il est certain que plus le patient est âgé, plus il est nécessaire de procéder dans un premier temps à un étayage rigoureux. Il faut d'abord travailler à renforcer les ressources dont il dispose pour bien asseoir sa structure intérieure, comme une maison dont on refait les poutres. À ceux qui arrivent depuis peu en thérapie, je demande souvent de me raconter dans un premier temps leurs réussites professionnelles ou amoureuses, de me parler des relations qui ont compté dans leur vie ou représentent toujours des appuis solides… Le but est d'éviter l'un des pièges de l'âge : la tentation du bilan négatif, de considérer toutes les années passées comme un gâchis, une source de remords et de regrets, parce que là on n'avance pas.

Pensez-vous que la psychothérapie aide à mieux vieillir ?

Impossible pour moi de dire le contraire ! Mais, outre la psychothérapie qui permet généralement d'en finir avec des troubles les plus gênants, je pense que des ateliers d'un week-end autour de thématiques telles que «Cultiver son optimisme» ou «Savoir construire des relations à tout âge» constituent une formule très adaptée aux seniors. Je me déplace beaucoup en province et constate que ce public en est très demandeur, car cela va vraiment dans le sens du développement des ressources de chacun. Ce sont des portes d'entrée au travail sur soi, mais plus légères. Et parfois cela amène à des déclics profonds qui donneront envie d'aller plus loin.



mercredi 22 décembre 2010

Du Grain à moudre
par Julie Clarini, Brice Couturier

Peut –on critiquer la psychanalyse sans Michel Onfray ?
15.12.2010

Peut-on critiquer la psychanalyse sans Michel Onfray ?  Pour être un clin d’œil, la question n’en est pas moins sérieuse : l’un des effets de la polémique engagée autour du livre sur Freud de Michel Onfray est d’avoir laissé croire que son ouvrage subsumait toutes les critiques voire même toute la pensée critique autour du sujet – ce qui est loin, très loin, d’être le cas. Autre conséquence de cette pensée à l’emporte-pièce, tout le champ thérapeutique de la psyché tend à être ramené à la psychanalyse et de facto enterré dans le même sac. Or, si l’on est en droit de s’interroger sur la valeur thérapeutique et scientifique de la psychanalyse, on trouve difficilement la voie pour le faire sans être immédiatement catalogué comme partisan d’un positivisme étroit ou d’un organicisme suspect.

Si elle se porte bien en cabinet, la pratique psychanalytique est aujourd’hui marginalisée dans les services de psychiatrie hospitaliers. La théorie, elle, a irrigué la majorité des écoles thérapeutiques : la plupart des méthodes qui se posent en concurrence directe avec l’analyse découlent en effet de l’approche dynamique inventée par Freud, ne serait-ce que parce beaucoup reposent sur la parole. Comme l’écrit la psychanalyste Anne Millet, la question prend la forme d’un paradoxe singulier : « d’un côté, une découverte (la psychanalyse) qui reste inégalée dans ses avancées épistémologiques et sa connaissance du fonctionnement psychique ; de l’autre une méthode qui se voit de plus en plus marginalisée, contestée dans ses principes et son efficacité. »

Invité(s) :
Jacques Miermont , psychiatre des hôpitaux, Président de la Société Française de Thérapie Familiale
Christophe André, médecin psychiatre dans le service hospitalo-universitaire de l'hôpital Sainte-Anne, à Paris
Roland Gori, psychanalyste, Professeur émérite des Universités, co-initiateur de L'Appel des appels
Franck Chaumon, psychanalyste et psychiatre, animateur de l'Association Pratique de la folie

A écouter ici



École de la Cause freudienne

Philippe Lacadée : Sur l'adolescence

Un entretien de Philippe Lacadée, psychanalyste, membre de l'ECF, coordinateur européen du CIEN, mené par Joseph Rossetto principal du collège Pierre Sémard à Bobigny.

Philippe Lacadée est l'auteur de deux ouvrages, "Le malentendu de l'enfant", éditions Payot Lausanne et de "L'éveil et l'exil, enseignements psychanalytiques de la plus délicate des transitions : l'adolescence" éditions Cécile Defaut.

Joseph Rossetto est, quant à lui, l'auteur de "Jusqu'aux rives du monde. Une école de l'expérience" France 5 éducation-Imaginem, éditions Striana. Philippe Lacadée nous déploie ici son propos autour de l'adolescence et de ce qu'il appelle "la crise de la langue articulée".

Merci à Jean-François Ferbos  qui nous a communiqué ces vidéos visibles en cliquant ici.


mbelios

En 1935, la police fasciste enquête sur Freud

Nous avons été dûment informé, que  M. le Dr Emilio Servadio, demeurant à Rome, place Aracoeli 12p 2e étage, a demandé à être autorisé à faire partie de la « Wiener Psychoanalytische Vereinigung » (Société psychanalytique de Vienne) et à la Société psychanalytique internationale. Le ministère des Affaires étrangères, nous a chargé de nous informer sur les objectifs et les dirigeants de la  dite association : on vient de nous communiquer ce qui suit :

En réponse au télexpress 15 janvier 1935 nº300759 Ser. Corr. Uff. IIIº (M. 53-77-1933), j’ai l’honneur de vous envoyer les informations sur l’association nommée ci-dessus, que m’a communiqué Modrini :

Il ne m’appartient pas d’exprimer des jugements sur le mouvement psychanalytique au plan scientifique. Pourtant me semble qu’il s’agit d’une science sérieusement combattue par les sommités du domaine des maladies nerveuses, avec à sa le plus célèbre qui répond au nom  Pr Wagner-Jauregg. De fait, la psychanalyse n’a pas encore pu s’introduire dans le sanctuaire de l’Université de Vienne. La psychanalyse, telle qu’elle est enseignée par son créateur, le Dr Sigmund Freud, est ici considérée plutôt sous un aspect publicitaire et mercantile. Freud jouit d’une réputation de bon médecin et de pas mauvais psychiatre, mais n’est pas non plus une célébrité.

L’association qu’il a fondée et qui porte le nom de « Wiener Psychoanalytische Vereinigung » existe depuis 1910. Depuis cette époque, les statuts de la société ont été plusieurs fois remaniés. Ceci a concerné aussi les instances dirigeantes de l’Association. Pendant de nombreuses années, elle n’a pas eu d’importance sérieuse ni d’échos dans le domaine intellectuel chez les médecins et les philosophes de cette ville. Dans l’après-guerre par contre, des efforts ont été faits, surtout de la part des socialistes et communistes pour ouvrir des horizons plus importants au mouvement du Dr Freud. La municipalité socialiste de Vienne a cherché à aider, dans la mesure de ses possibilités, ce mouvement psychanalytique. Une fois effondrée la municipalité rouge , on ne parle plus du mouvement psychanalytique, qui est resté cantonné à Freud et à quelques uns de ses nombreux amis.

Le Dr Sigmund Freud est né à Freiberg le 6 mai 1856, en Moravie, et est citoyen autrichien. En octobre 1928, Wilhem Fleckenstein, qui s’occupait de psychopathie et qui aurait été communiste, s’était vanté, à Munich d’être en contact avec le Dr Freud. Celui-ci a déclaré qu’il ne connaissait absolument pas Fleckenstein. En 1929, la Direction générale de la SP du R.  a appris de source confidentielle, que Freud correspondait avec l’anarchiste italien Berneri. Des recherches furent faites, mais l’on n’a pas pu vérifier la véracité de la chose.

Le 8 août 1930, la Vossische Zeitung communiquait que la direction de la « Goethe Preiss-Stiftung » de Francfort aurait attribué à Freud un prix de 10 000 marks pour ses mérites dans le domaine de la psychanalyse. Le Tag, journal de gauche viennois, à l’occasion de cette récompense dans son numéro du 9 août 1930, commentait avec une évidente complaisance que l’attribution de ce prix démontrait le prestige dont Freud jouissait à l’étranger alors qu’il lui était refusé dans sa patrie.

Il faut avoir présent à l’esprit le fait que le comité de la « Goethe » de Francfort était alors dans les mains de juifs et de personnes orientées à gauche. Les éloges du Tag de Vienne permettent aussi de connaitre les opinions politiques de Freud. Et bien que Freud ait cherché à afficher une certaine neutralité politique et se soit tenu à l’écart de toute activité politique, il n’a pas pu toutefois, à certaines occasions, faire autrement que donner libre cours à ses vraies opinions politiques. Ainsi, par exemple, dans la journée du 20 avril 1927, il signait un manifeste d’intellectuels, invitant lesdits milieux à voter pour le Parti socialiste démocratique. Le manifeste était signé par des extrémistes notoires.

Voilà pour l’activité et les opinions politiques de Freud. A partir du 18 octobre 1934, le comité de la « Wiener Psychoanalytische Vereinigung » se compose de la façon suivante: Docteur Sigmund Freud ; Docteur Federn Paul ; Freud Anna ; Docteur Walder Robert ; Docteur Heinz Hartmann ; Docteur Edward Bibring ; Docteur Richard Sterbs. Tout d’abord il faut relever qu’il s’agit d’une direction de médecins juifs. En examinant chacun d’entre eux, il faut avoir présent à l’esprit ce qui suit, afin de se prémunir des dangers liés à l’octroi  d’une autorisation comme celle demandée par le Docteur. Servadio.

Docteur Federn Paul, médecin, né à Vienne et y est domicilié depuis le 13.101871, israélite. Ce médecin appartient au mouvement communiste, depuis 1924. Selon des voix autorisées, il a pris part au Congrès communiste de Stuttgart, en 1924. Il vivait et vit toujours sur un pied que ne justifie pas sa pratique médicale, ni sa situation économique. De 1919 à 1922, Federn a été comptable socialiste pour le premier district de Vienne. Le 18 février 1934, à la frontière austro-tchécoslovaque a été arrêté, le Docteur Ervino Subak, trouvé en possession d’un paquet contenant les annales de la Rundschau et de l’Imprekorr, qu’il avait voulu transporté à Bratislava. Interrogé sur leur provenance, il a dit les avoir reçus du Docteur Federn. Federn à son tour s’est justifié disant qu’il était socialiste, et que son fils Ernesto Federn, aussi socialiste, qui disposait d’une bibliothèque de livres socialistes, avaient voulu sauver ses propres livres en les faisant transporter ailleurs, puisque depuis la révolution de février 1934 il était interdit de posséder ce genre de livres ou de revues en Autriche.

Le Docteur Hartmann Heinrich, dit Heinz, troisième membre du directoire, né à Vienne le 1.11.1894, y est domicilié, israélite, aujourd’hui sans confession religieuse. Il s’agit d’un médecin, assez prometteur dans le champ des maladies nerveuses, tant il est vrai que qu’en juin dernier il a été proposé comme privat-docent à l’Université de Vienne. Mais aussi le Docteur Hartmann est un ex-socialiste démocrate. Depuis le mois de février 1934, il s’abstient de toute activité politique.

Le Docteur Freud, depuis février 1934, s’est trouvé dans une position politiquement difficile, et c’est pourquoi il s’est rendu en Amérique.

Aussi l’actuel gouvernement autrichien, essaie de masquer son aversion pour les intellectuels juifs, spécialement médecins et avocats, il travaille très adroitement pour éliminer le plus possible cet élément malfaisant surtout du point de vue politique. De l’expérience faite en Allemagne et en Autriche on peut affirmer en toute conscience que 99% des médecins, des philosophes et des avocats, ainsi que des étudiants juifs de l’Université autrichienne, allemande et tchécoslovaque, sont de gauche. Nombre d’entre eux, dans tous les autres domaines, des intellectuels et des intellectuels juifs communistes.

De nombreux médecins, qui ne trouvent plus de travail et de possibilité de gagner leur vie en Autriche, ont pris et prennent la route de l’Italie.  Avec le temps, ces gens seront sûrement une concurrence avec les nationaux italiens. On ne comprend  pas la raison de la nécessité de la création en Italie d’une Association comme celle de Freud. D’après les précédents viennois, il n’est pas exclu qu’une association de ce genre puisse servir à masquer des tendances politiques et à servir d’instrument à des courants qui ne seront pas forcément favorables au Fascisme.

Il est possible que le Docteur Servadio ne connaisse pas ces personnes ainsi que celles qui sont à la tête du mouvement international. Il semble que la mère du Docteur Servadio, sans vouloir par là toucher à son honneur, soit israélite. Je relève ceci parce que probablement aussi en Italie le mouvement, comme ici, sera fait par des juifs, les plus accessibles à des théories philosophiques.

Le ministre des Affaires étrangères, lui-même, compte tenu des révélations de l’enquête, s’est prononcé contre la concession au Docteur Servadio Emilio de l’autorisation demandée. Ce Ministère,   s’associant à un tel avis a édicté de semblables dispositions à la Préfecture de Rome.


Les contes du divan

A priori, l'écrivain et le psychanalyste pourraient paraître étroitement liés, le premier créant le rêve, et le second l'élucidant (ou essayant de le faire). Eh bien, il n'en va pas ainsi. Pour la plupart, les romanciers répugnent au divan. L'argent explique un tant soit peu une telle méfiance : payer pour raconter leur histoire alors que des éditeurs les paient pour la même chose, voilà qui dépasse leur entendement ! Aussi voudrait-on, à ces réticents-là et, au-delà, à leurs lecteurs, conseiller, sinon imposer, un livre passionnant, « Promesses de la littérature et de la psychanalyse ». Son auteur, Adam Phillips, est psychanalyste, mais, comme il est britannique, et qu'il aime Hillary Waugh le pince-sans-rire et peut-être le dérangeant Chesterton, il ne jargonne pas. C'est en toute clarté qu'il met les pieds dans le plat et prend le risque de s'aliéner les sympathies de son parti. Jugez-en par vous-même : « Il n'y a jamais eu à mes yeux qu'une seule catégorie, la littérature, dont la psychanalyse fait partie. Je pense à Freud comme à un écrivain romantique tardif. » Autant dire, et Phillips le dit, que « littérature et psychanalyse sont des formes de conviction ». Restait à en apporter la preuve. Les preuves, elles ne manquent pas, et toutes sont brillamment argumentées. Telle celle sur « Bartleby, le scribe » (l'un des « Contes de la véranda ») d'Herman Melville, fable des plus éclairantes sur l'humaine misère, dont Adam Phillips va se saisir pour comprendre la dérive d'une jeune anorexique. Ce sont des pages d'une rare intelligence, et d'un « bon sens » confondant. À l'identique, le chapitre intitulé « Quand Jacques Lacan se fait faire les mains », et qui s'appuie sur la biographie que lui a consacrée Élisabeth Roudinesco, est aussi terrifiant, et poignant, qu'une nouvelle de Palahniuk, que Phillips n'a peut-être pas lu. Mais qui devrait lui plaire. Bref, un livre littérairement épatant !

« Promesses de la littérature et de la psychanalyse », d'Adam Phillips, traduit de l'anglais par Michel Gribinski, éditions de l'Olivier

« Payer pour raconter leur histoire alors que des éditeurs les paient pour la même chose, voilà qui dépasse leur entendement ! »





Actualité Lille


Au passage d'Antin, José et Claire tendent la main aux personnes fragiles

PAR AGNÈS BOURAHLA-FARINE
17.12.2010

Spacieux, lumineux, coloré... Comme pour suggérer la vie qu'il redonne aux patients qui y sont soignés. Le passage d'Antin est un centre d'accueil thérapeutique à temps partiel, rattaché au centre de santé mentale de la MGEN. Rencontre avec José et Claire, infirmiers, qui y accueillent ces personnes et leur proposent, avant tout, « une écoute ».

Ils sont tout hésitants à évoquer leur travail au quotidien... Humbles, ils tiennent, aussi, à rester discrets... « Notre rôle ?

C'est pas un rôle qu'on joue... C'est nous, c'est notre vécu. On travaille avec ce qu'on est... » Pourtant, le soutien qu'ils apportent aux patients est essentiel : une oreille attentive, un accueil chaleureux. « Un partage », glisse l'infirmier psy à l'expérience déjà importante - « Ça doit faire au moins trente-cinq ans ».

José et Claire sont infirmiers au Centre d'accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP), Le passage d'Antin, situé rue d'Antin. Le centre a ouvert le 4 mars 2002, et est situé dans ces locaux entièrement rénovés depuis avril 2005. « On discute de tout, vraiment de tout avec les patients. On essaie au maximum de leur faire oublier la maladie. Ça a aussi un côté rassurant pour eux, de discuter de choses de la vie quotidienne qui leur paraissent insurmontables, et de voir que n'importe qui peut aussi rencontrer des difficultés », glisse encore José. Et Claire d'ajouter : « Les rassurer, c'est vraiment ça notre travail. » Ce lieu, où exercent ces deux permanents et où interviennent aussi d'autres infirmiers pour des activités, un psychomotricien et une assistante sociale, soigne « des gens qui ont des difficultés importantes », comme l'explique le Dr Philippe Sastre-Garou, médecin chef du centre de santé mentale MGEN (Mutuelle générale de l'éducation nationale) dont dépend Le passage d'Antin. « Il y a deux grands champs de personnes pour qui ce lieu est indiqué : des gens ayant une psychose, une pathologie lourde, stabilisée. Et des personnes très isolées socialement, à qui cela peut permettre de sortir de chez eux », précise encore le médecin, qui souligne aussi l'aspect préventif du lieu, qui n'est intégré que sur consultation préalable avec un psychiatre. « Les patients sont tenus de voir au moins deux fois par an un médecin de l'hôpital de jour de la MGEN », dit aussi la souriante Claire.

Les patients prennent leur traitement de façon totalement autonome, et ont par ailleurs un suivi régulier avec un psychiatre, en ville ou à la MGEN (dans les locaux situés rue de Paris). Lorsqu'ils viennent au CATTP, ils peuvent choisir de participer juste à un accueil, discuter, prendre un café, jouer à des jeux de société, et aussi lire le journal - « On prend La Voix du Nord tous les jours. On s'intéresse beaucoup à l'actualité locale, c'est un support pour parler », souligne José. Les personnes, accueillies à la demi-journée, peuvent aussi choisir de prendre part aux activités proposées, telles que l'écriture, les arts plastiques, la marche, ou encore des sorties culturelles. « On a aussi un atelier cuisine, le mardi matin », affirme Claire en montrant l'espace, au second étage, destiné à cette activité - le repas est ensuite partagé ensemble. Le passage d'Antin, avec ses trois étages aux couleurs vives et chatoyantes, est là pour redonner du baume au cœur à des personnes fragiles... En quête de lien et d'écoute.



Aquitaine - JUSTICE
Meurtre de Momas (64), le procès d'un schizophrène
Publié le 17/12/2010

Nicolas Plévent, le meurtrier présumé d'un sexagénaire en 2009 passait en audience devant la Cour d'appel de Pau.
Convaincu de schizophrénie, il n’a pas pu bénéficier du non-lieu psychiatrique. Depuis la loi de 2008, même en cas de maladie mentale, les infractions et les crimes doivent être reconnus comme tels, en audience publique, devant une chambre de l’instruction qui prononce alors l’irresponsabilité pénale.

C’est ce qu’a requis l'avocat général, aujourd’hui vendredi 17 décembre, pour Nicolas Plévent, demandant l'hospitalisation d'urgence ainsi que des mesures de sûreté. La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Pau rendra sa décision le 11 janvier prochain.

Le 20 octobre 2009, convaincu d’être victime d’un complot, il avait avoué avoir tué Jean-Marie Paletou, 66 ans, propriétaire de la maison dans laquelle il vivait avec sa mère. Il avait également grièvement blessé cette dernière alors qu’elle découvrait la scène du drame. Il est depuis interné dans l'unité pour malades difficiles de Cadillac en Gironde.



Finistère
18 décembre 2010

Assises. Six ans de prison pour «une vie dans le noir»18 décembre 2010


De suspense, il n'y en a pas eu. Au bout d'une heure et demie de délibéré, la cour d'assises a condamné, hier, le Brestois Stéphane Thépaut, 35 ans, à six ans de prison pour avoir rendu aveugle son propre père. «Quelle est la part de responsabilité de Stéphane Thépaut dans l'affaire ? Avait-il conscience de ce qu'il faisait?». Pour l'avocat général, M. Pouder, cette question est l'articulation principale du dossier. La veille, un psychiatre avait estimé que le jeune Brestois souffrant de schizophrénie connaissait «une altération de son discernement» lorsque, ce 27août 2008, il s'était rendu au domicile de son père, dans le quartier de Recouvrance, à Brest, et lui avait porté dix coups de couteau au visage et sur le torse, l'un d'eux plongeant la victime, déjà handicapée d'un œil, «dans le noir total».

Une cocotte-minute

«L'accusé, ce jour-là, c'était une cocotte-minute prête à exploser», observe Me Larvor, partie civile. Les autres intervenants de ce procès n'ont pas d'autres constats. «Il n'avait pas pris ses médicaments pour les nerfs. Il était dans un état d'excitation tel qu'il ne contrôlait plus rien. Ce geste, il fallait qu'il arrive. C'était le seul possible, à ses yeux, pour se libérer de la tyrannie paternelle», résume son défenseur, Me Serpolet. Et l'avocate de dresser un portrait peu flatteur de la victime qui «n'a pas joué le rôle protecteur qu'on attend d'un père» et d'y trouver matière à «circonstances atténuantes». «Circonstances aggravantes» lui fait écho le représentant du ministère public. «Peu importent les choses qu'on a fait subir à l'accusé. Il n'est pas acceptable de régler ses problèmes familiaux par la violence». Pour M. Pouder, il ne saurait, par ailleurs, être question de pulsions. «Il sait prendre les bonnes décisions pour juguler ses pulsions. Il a tenté de stopper le processus en passant au commissariat, en anticipant sa prise d'injection bimensuelle, quelques heures avant l'agression. Il est donc responsable de ses actes».

Pas d'intention de tuer

Accusation et défense s'accordent toutefois sur le fait que l'accusé «n'avait pas l'intention de tuer». La psychologue appelée à la barre hier matin ne dira pas le contraire. «Il cherchait une identification avec son père. L'arme, c'était le pont entre-eux, le seul objet lui appartenant dont le père prenait soin en l'affûtant. Le fils n'avait pas les moyens intellectuels de passer à un meurtre symbolique». À l'issue des plaidoiries, Stéphane Thépaut a tenu à lire un poème écrit avec l'aide de l'aumônier de la prison, un court texte inspiré de Saint-François d'Assises, le bien-nommé, où il est question de pardon. Et ce sont les yeux embués de larmes que les jurés se sont retirés pour délibérer. Ils ont réduit d'une année les demandes formulées par l'accusation.

Alain Coquil

La notation sur internet touche aussi les médicaments
Par Pauline Fréour
16/12/2010

Depuis un mois, meamedica.fr propose aux internautes de noter leurs médicaments. Une démarche qui n'inquiète pas trop les professionnels.

En pleine affaire du Mediator, retiré de la vente dix ans après les premières mises en garde, un nouveau site propose depuis un mois de «noter» les médicaments. Comme d'autres forums dédiés à la santé (Doctissimo, Au Feminin), meamedica.fr, qui existait déjà dans d'autres pays, permet de partager son expérience. Ce jeudi, on pouvait ainsi lire parmi les 2450 contributions que le Zyprexa, prescrit en cas de schizophrénie, avait transformé un patient en «gros légume amorphe». Un autre jugeait que le Laroxyl n'était «pas un antidépresseur mais un somnifère qui constipe et fait prendre du poids». Là où meamedica pousse plus loin la démarche, c'est qu'il permet d'évaluer les médicaments, sur une échelle de 1 à 5, à raison de plusieurs critères : efficacité, effets secondaires, gravité de ces effets, facilité d'emploi et satisfaction générale.

Le site, qui appartient à la société néerlandaise Insight Pharma Services BV, se dit «indépendant», «sans liens avec le monde médical et pharmaceutique». L'entreprise a été créée en 2008 par un pharmacien qui souhaitait «soutenir le patient dans son utilisation des médicaments». Les revenus ne proviendraient pas de la publicité absente du site- mais de la vente des plugins et widgets sur mesure, et de packs d'analyse, est-il précisé. Interrogée en novembre par Rue89, Insight Pharma Services BV expliquait être financée un investisseur qui souhaite garder l'anonymat.

Néanmoins, la question de la modération se pose. «Rien ne dit que les contributions sont bienveillantes et ne proviennent pas, par exemple, de laboratoires concurrents», relève Xavier Desmas, du Conseil national de l'ordre des pharmaciens. Selon Meamedica, celle-ci se trouve sous le contrôle d'un pharmacien. L'équipe vérifie aussi qu'un même internaute ne donne pas deux fois son avis sur un même médicament.

«Un ressenti toujours personnel»

Malgré des réserves, les professionnels du médicament ne s'inquiètent toutefois pas outre mesure. «On respecte la liberté d'expression, mais il faut savoir que le ressenti par rapport à un médicament est très personnel, rappelle Xavier Desmas. On le voit tous les jours en officine : certains pensent que le générique n'a aucun effet, d'autres au contraire qu'il a moins d'effets indésirables. Tous les avis individuels ne sont pas forcément pertinents». D'où un certain nombre de témoignages contradictoires sur le site. «Mais je n'ai jamais eu affaire, personnellement, à des gens qui demandaient ou refusaient un traitement sur la base d'informations lues en ligne», assure-t-il.

«Un avis individuel n'a pas la valeur d'une évaluation générale faite par des professionnels», souligne de son côté Fabienne Bartoli, adjointe au directeur général de l'Afssaps. «Quand on constate des effets indésirables, il faut d'abord se rapporter à la notice, puis consulter son médecin. Souvent, les effets secondaires relevés par les internautes sont déjà signalés sur la notice. C'est ennuyeux car cela peut inquiéter inutilement certaines personnes et les conduire à interrompre leur traitement.»

Pour autant, l'agence s'ouvre elle-même aux avis des particuliers. Après deux expériences menées en France, dont l'une pendant la vaccination contre la grippe A l'an dernier, il sera bientôt possible aux particuliers de remplir à leur tour un formulaire de notification en ligne. Cette évolution relève pour Fabienne Bartoli d'une «évolution sociétale» normale. «Les gens sont de plus en plus acteurs de leur traitement, et c'est très bien».

Doctissimo

Jusqu'à 290 000 hospitalisations seraient dues à des erreurs médicales
26 novembre 2010

Entre 160 000 et 290 000 admissions annuelles à l'hôpital seraient évitables, selon le 2nde enquête nationale sur les événements indésirables graves associés aux soins (ENEIS), menée par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) rendue publique le 25 novembre.

Sur les 31 663 journées d'hospitalisation observées entre avril et juin 2009, 374 événements indésirables graves (EIG) ont été identifiés, parmi lesquels 177 ont été considérés comme évitables, indiquent les auteurs de l'enquête, qui ne notent aucune évolution par rapport à 2004, date de la première enquête du genre. Celle-ci répondait alors à une demande de la Direction générale de la santé (DGS) et de la Direction générale de l'offre de soins (DGOS) qui souhaitaient dresser un état des lieux et répondre aux objectifs de la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique de réduire les EIG.

Un EIG évitable est défini "comme un évènement indésirable qui n'aurait pas eu lieu si les soins avaient été conformes à la prise en charge considérée comme satisfaisante au moment de sa survenue". Plus ou moins graves, les conséquences de ces EIG vont du prolongement de la durée d'hospitalisation (61 cas en 2009) au décès (8 cas en 2009). Les procédures (intervention chirurgicale, anesthésie, endoscopie, injection, perfusion, sonde urinaire, etc.) arrivent en tête des causes des EIG évitables, suivies des produits de santé (médicaments ou autres : dispositif médical, tel qu'un bistouri électrique, produit sanguin, greffon, implant, prothèse, etc.) et enfin des infections liées aux soins.

Si la fragilité et le comportement du patient sont des facteurs de risque non négligeables, les auteurs de l'enquête, eux-mêmes professionnels expérimentés, pointent du doigt les pratiques médicales sous-optimales, les ruptures dans la continuité des soins, et les déviances par rapport à des protocoles, règles ou recommandations. Parmi les 87 EIG évitables survenus en cours d'hospitalisation en 2009, 64 sont consécutifs à de telles erreurs.

Par ailleurs, les EIG évitables survenus lors d'une hospitalisation antérieure ou ambulatoire sont à l'origine de 2,6 % des séjours hospitaliers 2009. Dans 0,6 % et 0,4 % des cas, ces séjours dus à des EIG étaient assortis d'une menace du pronostic vital ou d'une incapacité.
Amélie Pelletier

Source :
Les événements indésirables graves associés aux soins observés dans les établissements de santé. Etude de la DREES n°17, novembre 2010 (téléchargeable en ligne).



22ème Semaine d'Information sur la Santé Mentale - SISM

« En parler tôt pour en parler à temps »
22ème Semaine d'Information sur la Santé Mentale

du 14 au 20 mars 2011

Le Thème : SANTÉ MENTALE : COMMENT EN PRENDRE SOIN ENSEMBLE ?

La Semaine d'Information sur la Santé Mentale (SISM) s'adresse au grand public. Chaque année, associations, citoyens et professionnels organisent des manifestations d’information et de réflexion dans toute la France.

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Foix.
Exister dans la cité malgré sa maladie psychique


conférence

Dix ans que l'association Espoir Ariège se bat pour aider des personnes en situation de handicap psychique et leurs familles. Avec le soutien financier du Conseil général, elle organise une formation avec pour thème « Soutien aide aux aidants », lundi et mardi prochain, à l'hôtel du Lac, à Foix. Elle a pour vocation d'expliquer les processus de rétablissement au sortir de maladies psychiatriques, notamment de la schizophrénie.

Ces deux jours se termineront par une conférence-débat, « Les psychoses : organiser les interventions autour du processus de rétablissement », animée par Jérôme Favrod, professeur à la Haute école de la santé de Lausanne (Suisse) et infirmier spécialiste clinique en psychiatrie communautaire. Ouverte à tous, elle aura lieu à l'Hôtel du département à Foix, à partir de 18 heures.

Pour Marie-José Palmade, présidente de l'association, les maîtres mots de leur action sont « accompagnement », « combat contre l'isolement en créant du lien », « droit à la citoyenneté malgré la maladie », « estime de soi ». Un travail souvent difficile car il se heurte aux préjugés : « Non, la psychose n'est pas la délinquance, s'indigne-t-elle. Il faut sortir du déni qui est dû à une trop grande stigmatisation des maladies psychiques ». Pour aider les malades et leurs familles, l'association, composée de bénévoles et de professionnels, proposent 5 services, dans le but d'apporter « des réponses adaptées, afin que les personnes malades puissent valoriser leurs aptitudes dans la cité ».

La journée de lundi (« Les peurs : comment les apprivoiser ? ») est ouverte aux familles. Inscriptions au 06 07 44 28 43.

Infos : www.espoir-ariege.com



Illuminée ?! Une Espagnole se déclare propriétaire du soleil
Publié sur Gizmodo.fr par francois le 29 nov 2010

A-t-elle la tête dans la lune ? Visiblement non et même les pieds bien sur terre au contraire. Une Espagnole de 49 ans s’est récemment présentée chez un notaire de sa localité. Juriste de profession, Angeles Duran avait remarqué que la propriété de l’astre n’avait pas encore (sic) été revendiquée en quelques 5 milliards d’années. La voilà donc désormais en possession de l’acte notarié. Madame soleil existe donc bel et bien.

Un coup de chaud a-t-il grillé quelques neurones d’Angeles Duran, citoyenne espagnole résidant dans la commune galicienne de Salvaterra de Miño (nord-ouest du pays) ? Impossible à dire tant la femme semble sérieuse dans sa démarche et ses explications.

Oui, c’est que désormais le soleil serait privatisé ! “Je suis propriétaire du soleil, étoile de type spectral G2, qui se trouve au centre du système solaire, à une distance moyenne de la terre d’environ 149,6 millions de kilomètres“, peut-on lire sur l’acte notarié offrant à Angeles Duran la propriété de l’astre solaire par usufruit.

Le notaire aurait demandé conseils à ses collègues avant de rédiger l’acte. On imagine en effet sa surprise pour ne pas dire plus. Quant à Angeles Duran, elle va plus loin et précise qu’il il existe une convention internationale interdisant aux pays d’être propriétaires des planètes mais pas les particuliers… Elle rejoint ainsi “un Américain qui a passé un acte devant notaire pour s’approprier la lune et presque toutes les planètes“.

Petite pépite en guise de conclusion : Angeles Duran doit désormais faire enregistrer au cadastre espagnol la propriété du soleil. Un organisme qui n’en connait pas un rayon puisque les responsables ont déjà déclaré leur incompétence sur le système solaire. Ah bon ?! Il doit quand même taper moult fort le soleil du côté de Salvaterra de Miño…
[Lavozdegalicia via AFP via Daily Mail]







 

dimanche 19 décembre 2010

A écouter l'argumentaire sur le site du Conseil constitutionnel
16 décembre 2010

L'article L337 du code de la santé publique, déclaré inconstitutionnel


Le conseil constitutionnel vient de déclarer inconstitutionnel l'article L337 du code de la santé publique qui concerne le maintien des hospitalisations sous contrainte.

A NOTER : Il y a lieu de reporter au 1er août 2011 la date de cette abrogation ; que les mesures d'hospitalisation prises avant cette date en application des dispositions déclarées contraires à la Constitution ne peuvent être contestées sur le fondement de cette inconstitutionnalité,

Vidéo de l'intervention de Maître Corinne VAILLANT qui pour le Groupe Information Asiles (GIA), qui a fait valoir ses arguments pour faire reconnaître l’inconstitutionnalité et l’abrogation de la loi du 27 juin 1990 et la nécessité de l’intervention obligatoire d’un Juge judiciaire avant toute décision d’hospitalisation sous contrainte.

Voir la vidéo ici


 
Statut des psychiatres des hôpitaux
13ème législature


Question écrite n° 14625 de Mme Gisèle Printz (Moselle - SOC)
publiée dans le JO Sénat du 29/07/2010 - page 1953
Mme Gisèle Printz attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports le statut des psychiatres des hôpitaux.
En effet, ces professionnels, qui rédigent les certificats d'admission, de maintien ou de levée des mesures de soins sans consentement placées sous contrôle des directeurs et des préfets, doivent garder leur indépendance d'exercice pour garantir les libertés individuelles des personnes dont ils ont la charge. Cette nécessité, qui avait jusque-là été reconnue par les ministres successifs et validée par une nomination ministérielle, est niée en pleine réforme de la loi sur les soins sans consentement qui revendique pourtant une amélioration des droits des personnes.
En outre, la reconnaissance des spécificités de la psychiatrie était un engagement du ministère qui se trouve aujourd'hui remis en question par l'arrêt des procédures de nomination des chefs de services, chefs de secteurs psychiatriques, et par la remise en question de l'organisation qui permet à un secteur de constituer un pôle. Or les soins sans consentement sont sous la responsabilité des psychiatres au sein des secteurs. En faisant disparaître cette référence au secteur, le projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques fragilise la continuité des soins et menace leur efficacité.
C'est pourquoi elle lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures que compte prendre le Gouvernement pour reconnaître les spécificités de la psychiatrie et assurer l'indépendance de cette profession.

Réponse du Ministère de la santé et des sports
publiée dans le JO Sénat du 18/11/2010 - page 3036


En application des dispositions antérieures à l'entrée en vigueur de la loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (art. R. 6152-8 du code de la santé publique et, pour les praticiens hospitaliers de psychiatrie exclusivement, article 20 du décret n° 2006-1221 du 5 octobre 2006), la nomination dans l'établissement de santé était prononcée par arrêté du directeur général du Centre national de gestion des praticiens hospitaliers et des personnels de direction de la fonction publique hospitalière (CNG), après avis de la commission médicale d'établissement et du conseil exécutif. Si ces avis étaient divergents, l'avis de la commission statutaire nationale (CSN) était requis pour les praticiens de toutes disciplines. Pour les praticiens hospitaliers de psychiatrie en revanche, et pour une période transitoire de cinq ans (soit jusqu'au 6 octobre 2011), l'avis de la CSN était systématiquement requis quel que soit le sens des avis locaux. L'entrée en vigueur de la loi précitée modifie sensiblement le dispositif de nomination des praticiens. Désormais, sur proposition du chef de pôle ou, à défaut, du responsable de la structure interne, et après avis du président de la commission médicale d'établissement, le directeur de l'établissement propose au recteur général du Centre national de gestion la nomination des praticiens hospitaliers (art. L. 6143-7 du code de la santé publique). Les craintes soulevées par les syndicats de psychiatres hospitaliers ne sont pas fondées. En effet, le pouvoir confié au chef d'établissement de proposer un candidat praticien hospitalier au directeur général du CNG n'appartient pas au seul chef d'établissement. La communauté médicale est pleinement associée, par le biais tout d'abord d'une proposition du chef de pôle qui conditionne la proposition qu'adressera le directeur au directeur général du CNG, puis par l'avis du président de la commission médicale d'établissement. Enfin, la décision de nomination appartient au centre national de gestion. La pluralité des intervenants à la décision garantit ainsi la qualité et l'impartialité du processus de nomination. Rien ne permet de supposer que ces nouvelles modalités de nomination d'un praticien hospitalier dans un établissement puissent être de nature à remettre en cause l'indépendance des psychiatres dans l'exercice de leurs missions. En conséquence, l'élaboration d'un dispositif de nomination des praticiens hospitaliers spécifique à la psychiatrie, et dérogatoire au droit commun, n'apparaît pas fondée.

A lire ici


 

puf    La philosophie du corps
Michela Marzano

Penser l'être incarné.


L'ouvrage

Les philosophes ont souvent préféré méditer sur l’âme et ses passions, faire des enquêtes sur l’entendement humain, ou encore critiquer la raison pure, plutôt que se pencher sur la réalité du corps et sur la finitude de la condition humaine. Pourtant, même si le corps a souvent été considéré comme un fardeau entravant la connaissance et la vertu, aucune philosophie n’a jamais pu faire l’économie de sa présence. C’est dans et avec son corps que chacun de nous naît, vit, meurt c’est dans et par son corps qu’on s’inscrit dans le monde et qu’on ren-contre autrui.
Cet ouvrage analyse les paradoxes de notre rapport au corps et la manière dont chaque époque invite à le repenser.

Table des matières

Introduction

Le statut ambigu du corps humain
L’être humain : une personne incarnée

Chapitre premier. — Le dualisme et ses étapes
Le corps : une prison pour l’âme
Pensée et étendue
L’union de l’âme et du corps
Le corps : un fardeau
La sculpture de soi

Chapitre II. — Du monisme à la phénoménologie

Le monisme métaphysique de Spinoza
Le réductionnisme matérialiste : de l’homme-machine à l’homme neuronal
Nietzsche et le corps libéré
La révolution phénoménologique
Être et avoir

Chapitre III. — Le corps entre nature et culture
L’inné et l’acquis
Les pièges du constructivisme
La différence des sexes

Chapitre IV. — Abjection et réification : l’opacité de la matière
Le corps et l’abject
La réduction de l’homme à son corps
Un corps sans âme

Chapitre V. — Sexualité et subjectivité : l’accomplissement de la chair

Autrui : un objet de désir
Le jeu des pulsions
Aliénation et respect

Conclusion
Bibliographie

A propos des auteurs

Michela Marzano est chargée de recherche au CNRS. Auteur de nombreux ouvrages dont, aux PUF, Penser le corps (« Questions d’éthique », 2002) et Je consens donc je suis… (2006), elle a dirigé le Dictionnaire du corps (PUF, 2007).


Nouvelles psychanalytiques

Psychanalyse et relaxation, quelles pratiques aujourd’hui ?

Colloque de l’AREPS des 22 et 23 janvier 2011

Le training autogène de Schultz, lorsqu’il est introduit en France dans les années 50, suscite un vif intérêt chez quelques psychanalystes.
Au fil du temps, ces psychanalystes aménagent des pratiques différentes qui ont en commun la mise en mots du corporel dans un cadre spécifique à chaque méthode.
Les différences entre ces techniques témoignent de la créativité de ceux qui les pratiquent mais aussi de leur inscription dans une filiation.
- Avec Michel Sapir, s’élabore une approche prenant en compte les sensations et leur représentation dans une dimension transférentielle : la relaxation à induction variable. 
– L’abord de Julian de Ajuriaguerra privilégie le dialogue tonico-émotionnel et le contre-transfert dans la création de sa méthode de relaxation.
– Jean Bergès, à partir des travaux sur le tonus et de Ajuriaguerra sur le corps , a tenté de nouer les trois registres lacaniens (réel, imaginaire, symbolique) dans une méthode de relaxation thérapeutique. 
– De leur questionnement sur le rapport corps réel-corps imaginaire, Sami-Ali et Sylvie Cady font émerger la relaxation psychosomatique.
Ces méthodes sont nées de processus de pensée différents. Aujourd’hui, leur pratique en reste-t-elle marquée ? Comment ont-elles évolué ?

organisation et programme



Serpsy
L’ECHEC SYSTÉMIQUE EN SCIENCES DE LA SANTÉ


A propos d’une « audition publique » de la SAS (Sainte Autorité de Santé) sur la dangerosité des malades mentaux.

Dr Patrick Chaltiel. Psychiatre d’Exercice Public

Le 10 Décembre 2010 a eu lieu, au sein d’un cénacle d’Experts réunis en conclave, en présence d’un public restreint et trié sur le volet, dans les écuries du Palais Ministériel, une Audition « Publique » (sic !...pour un débat démocratique, relire les discussions des députés et des pairs sur la loi de 1838, période de monarchie constitutionnelle !).

Le thème en répondait à une commande royale quant à l’état de la science en matière de dangerosité des « schizophrènes » (vocable populaire, affectionné par notre monarque, pour exprimer la terreur commune de la folie… A cet égard, la psychiatrie devra un jour intégrer le préjudice causé aux malades par les dérives populistes de ce « diagnostic », dont elle devrait peut-être s’interdire désormais l’usage…).

Afin de « scientiser » l’affaire, on rajouta au fameux « schizophrène dangereux », le « bipôlaire », symbole de réussite des sciences biomédicales et caution de leur tentative d’appropriation-expropriation de la psychiatrie (discipline bio-psycho-sociale).
Le faible résultat de ce procès est à la hauteur de ce qu’on pouvait en attendre…nous verrons prochainement comment la SAS essorera le torchon pour en extraire la quintessence.

Mais, outre les considérations politiques alarmantes, environnant ce non-évènement, c’est sur le constat d’une faillite obstinée de la pensée scientifique dans le champ clinique que nous voulons attirer l’attention.

Si la Physique du 20e siècle s’est largement ouverte aux approches holistiques (le « tout » n’est pas réductible à la somme de ses parties) et systémiques (l’interaction entre parties produit des « qualités émergentes » dont l’expression ne peut être déduite de l’analyse des constituants)... Si la biologie du 21e siècle s’achemine à grand pas vers l’étude systémique du « scénario interactif » du génome humain, afin d’en saisir l’expression ou la répression, selon les caractéristiques de l’histoire du sujet ou de son environnement… Si les sciences économiques se sont totalement approprié les outils systémiques dans la compréhension et le contrôle des fluctuations et des bifurcations du flux des échanges économiques et financiers… Par contre, l’évolution des sciences cliniques du psychisme se singularise par une viscosité névrotique de notre pensée, enlisée dans une conception monadique de l’Esprit.

Malgré la terrible expérience européenne de l’eugénisme mis en actes génocidaires, cette conception monadique s’aggrave parfois, chez nous, d’aigres relents Moréliens (conception hérédo-dégénérative des troubles mentaux comme « régression philogénétique »), voire Lumbrosien (démasquage de l’individu dangereux, de la « classe dangereuse »). Lorsque ces rémanences européennes se placent sous l’égide de l’expertise anglo-saxonne du « fait statistique », on nommera les conceptions qui en découlent : Monadisme Aggravé (MA).

Toute entreprise contribuant à situer la folie, la violence, le désespoir, la solitude, la dangerosité comme symptômes pathognomoniques d’un dérèglement de l’individu (ou d’une classe d’individus) s’inscrit sous l’égide du MA. Cette doctrine confond deux ordres de phénomènes systémiques de niveau différent : des caractéristiques (pathologiques ou non) d’individus ou de groupes d’une part, et des qualités émergentes liées aux interactions de ces individus ou de ces groupes avec leur entourage humain de l’autre.

Folie, Violence, Dangerosité ne sont autres qu’émergentes : issues des interactions circulaires entre un individu (ou un groupe) et son environnement naturel, matériel et humain. C’est dans une « politique du lien » que la psychiatrie s’exerce, pour désamorcer ces délétères effets de systèmes, lorsqu’ils sont associés à des troubles mentaux.

C’est précisément dans ce champ qu’œuvre, en France, depuis cinquante ans, la Psychiatrie de Secteur.

Le déni massif auquel elle est soumise, de façon répétée. Le refus par la HAS d'en prendre en compte les avancées conceptuelles essentielles et de faire de celles-ci des données scientifiques empiriques, participe à une régression homogène de la pensée occidentale vers un retour aux procès en sorcellerie et à l'inquisition (dont les méthodes se couvraient aussi des atours de l’ "evidence based science").

A quand l'Audition Publique sur la cruauté des arabes, l'avarice des juifs et la paresse des nègres ?



Législation PSY

Violences et santé en France : état des lieux
par DREES - Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques

Cet ouvrage présente les résultats d’une étude inédite en France. Pour la première fois, l’ensemble des formes de violence en France sont étudiées sous l’angle de leur incidence à court, moyen, long terme, sur la santé. L’enquête Événements de vie et santé (EVS), réalisée par la DREES auprès de 10 000 personnes âgées de 18 à 75 ans résidant à leur domicile, apporte un nouvel éclairage sur la question des violences en France, en interrogeant à la fois les hommes et les femmes, sur tous les types de violence qu’ils ont pu subir (physiques, sexuelles, psychologiques, atteintes aux biens, etc.) et en observant le contexte et les conséquences sanitaires et sociales des violences…

L’ouvrage met notamment en évidence les liens directs entre le fait d’être victime d’actes violents, de présenter un état de santé dégradé et d’avoir traversé des événements de vie difficiles. Par ailleurs, même si la parole des victimes de violences semble se libérer, l’enquête montre que certaines violences, notamment sexuelles, restent une question taboue. Deux des articles présentent des résultats nouveaux : l’un sur les violences survenues durant l’enfance, l’autre sur le coût économique des violences conjugales.

Cet ouvrage est en vente sur le site de la Documentation française.



Charles-Perrens nomade

Une équipe mobile psychiatrie précarité, dépendant de l'hôpital, vient de s'installer rue des Douves. Elle travaille en lien avec Emmaüs, le foyer Leydet, le Diaconat.

Par ISABELLE CASTÉRA
16 décembre 2010

Les gens dans l'entre-deux. Entre-deux frontières, deux toits, deux histoires. Au bord de la folie ou en plein dedans. L'équipe mobile psychiatrie précarité (EMPP) de l'hôpital Charles-Perrens travaille autour de la notion d'errance. Médecins psychiatres, psychologues, infirmiers ou secrétaire, ils tentent de développer une manière de soigner ces personnes en rupture sociale, enfermées dans l'isolement ou leur maladie psychiatrique. « On n'attrape personne au lasso », souligne Christophe Lagabrielle, médecin psychiatre du service. Façon de signifier que l'approche thérapeutique ne se revendique pas figée, institutionnelle. Nous voici là, dans l'aventure de la folie qui se soigne hors les murs. Donc, il faut s'adapter, inventer de nouveaux codes, respecter ce qui existe en excluant toute volonté de vouloir enfermer les gens dans des cases, ni même dans un avenir serein.

Écoute, conseil, formation

L'EMPP officie « sur le terrain ». « Nous travaillons auprès des équipes de travailleurs sociaux qui sont en lien direct avec ces populations, note Sylvain Macalli, psychologue. Ils nous demandent d'intervenir auprès de personnes chez qui ils perçoivent un problème psychiatrique. Pour 30 % d'entre eux, il s'agit de sans-abri débarqués de pays en guerre, des migrants qui présentent des tableaux psychiatriques sévères, suite à des traumatismes de guerre, des violences subies, répétées. Ils sont venus pour sauver leur peau… et se faire soigner. »

Rôle de conseil auprès des équipes sociales : Samu social, Centre d'accueil d'information et d'orientation des personnes en errance, Emmaüs, Foyer Leydet, Diaconat. Leur zone d'activité tourne autour de Bordeaux et de la CUB. « Les lieux d'hébergement d'urgence sont situés à Bordeaux, la plupart des sans domicile se planquent aussi à Bordeaux, donc nous travaillons beaucoup ici, mais nous intervenons aussi au cas par cas, lorsqu'on nous appelle dans toute l'agglomération. Nous arrivons en seconde ligne pour étayer les équipes, ajoute le docteur Lagabrielle. Nous ouvrons un espace de parole avec une dimension psychiatrique, médicale. Il nous arrive aussi d'assurer de la formation auprès des équipes. »

Une continuité identitaire

Le travail de l'équipe itinérante interroge le nomadisme sous toutes ses formes. Pas facile pour les thérapeutes de ne pas s'inscrire dans une relation suivie avec leurs patients. « On n'essaie pas de trouver des solutions pérennes pour eux, ce n'est pas forcément notre démarche. Mais ça peut l'être, selon les cas, précise Sylvain Macalli. On tente de refaire un lien entre les événements vécus et leur psychisme, de retrouver une continuité identitaire au milieu de ces ruptures violentes. Il s'agit d'accompagner l'errance en amenant du soin, tout en respectant cette vie entre-deux. Sans tenter à tout prix de les en sortir. Faire sens. »

Rue des Douves, l'EMPP accueille certains patients seuls, ou accompagnés d'un travailleur social. Pathologies ordinaires de psychiatrie hospitalières. « Pas seulement des alcooliques, comme on pourrait l'imaginer, ils ne sont pas plus nombreux dans la rue qu'ailleurs, stipule le docteur Lagabrielle. Nous traitons des addictions et tout le reste. »

L'EMPP sera officiellement inaugurée le 17 janvier, rue des Douves en présence des autorités, de l'équipe et Patrice Pouyeto, patron du Pôle santé mentale.
Loin de la ville, soigner la maladie mentale
07/12/2010

Au centre médico-psychologique de Civray (Vienne), situé en zone rurale, les soignants misent sur un travail de terrain pour repérer les patients en souffrance

Aujourd’hui, c’est jour de marché à Civray (Vienne), comme tous les mardis. Près de la mairie, un vendeur de CD a mis sa sono à plein volume. Au programme, accordéon et musette. Et c’est sur l’air de Lili la Berrichonne que la population locale fait ses courses. « Il faut reconnaître que cela met un peu d’animation, car, d’ordinaire, c’est plutôt tranquille comme endroit », confie un habitant de ce bourg rural de 3 000 habitants, situé à proximité de la Charente et des Deux-Sèvres.

« Ce n’est pas un hasard si nous avons choisi le mardi pour faire nos consultations. Certains patients, isolés et sans moyen de locomotion, viennent au marché en voiture avec leurs voisins. Et du coup, cela leur permet de venir nous voir », explique Roselyne Gobin, infirmière au centre médico-psychologique (CMP) de Civray.

Ce centre est une antenne du centre hospitalier spécialisé (CHS) Henri-Laborit de Poitiers, distant d’une soixantaine de kilomètres. « C’est un outil essentiel d’accès aux soins. Car il est évident que bon nombre des patients reçus ici n’iraient jamais jusqu’à Poitiers pour voir un psychiatre », constate Roselyne Gobin.

Le CMP de Civray prend en charge des patients souffrant de troubles de la personnalité et du comportement : dépressions, schizophrénies, délires, troubles maniaco-dépressifs… Deux mardis par mois, durant toute une journée, des consultations y sont assurées par une équipe venue de Poitiers, composée d’un médecin, de deux internes, d’une psychologue et d’une infirmière.

Les violences perpétrées par des malades mentaux restent exceptionnelles

Ce mardi de novembre, l’ambiance est calme au CMP. Ici, les locaux sont accessibles à tous. Pas de vigile à l’entrée ni de mesure de sécurité particulière. « On travaille dans un climat très serein, assure Roselyne Gobin. On connaît bien nos patients qui, dans l’immense majorité des cas, ne posent aucun problème d’agressivité. »

Ce discours est aussi celui du professeur Jean-Louis Senon, chef du pôle II (Poitiers-Civray) de psychiatrie adulte du CHS Laborit et responsable des urgences psychiatriques du CHU de Poitiers. À la fin de cette semaine, ce médecin doit présider une commission d’audition de la Haute Autorité de santé (HAS) sur la dangerosité psychiatrique : « C’est un sujet sensible qui, malheureusement, est en général abordé sans recul par les responsables politiques, le plus souvent à l’occasion d’un fait divers, explique-t-il. Il est donc très important de rappeler que les violences perpétrées par des malades mentaux restent tout à fait exceptionnelles. Plus de 95 % d’entre eux ne sont jamais violents. »

Ce psychiatre tient aussi à préciser qu’en cas de passage à l’acte, la violence est en premier lieu dirigée contre la personne elle-même. « La mortalité par suicide chez les schizophrènes est dix fois supérieure à celle de la population générale », souligne-t-il, en reconnaissant que, même s’ils restent rares, les actes de violence contre autrui ne peuvent être ignorés. « Le plus souvent, cette violence est intrafamiliale, dirigée contre un proche (père, mère, sœur…) que le malade identifie comme un persécuteur. »

Pour le professeur Senon, il est donc important d’être capable de repérer certains signes d’alerte pouvant annoncer un passage à l’acte. « Le premier signe, c’est souvent une modification dans le comportement de la personne. Il faut être très attentif si, par exemple, une personne s’isole, se coupe de toute relation sociale, cesse de faire une activité qui lui procurait du plaisir ou manifeste une plus grande irritabilité », indique le psychiatre.

La violence est d’abord l’expression d’une très grande souffrance


« Chez un malade mental, la violence est d’abord l’expression d’une très grande souffrance. Et les familles sont souvent les premiers témoins de cette souffrance qui s’exprime, c’est vrai, souvent par un isolement et un repli sur soi », confirme Jean Renaud, délégué régional en Poitou-Charentes et trésorier national de l’Union nationale des amis et familles des malades psychiques (Unafam).

Un autre facteur à ne pas négliger est la consommation d’alcool ou de cannabis. « L’alcool, consommé de façon importante, peut être un catalyseur de la violence, souligne le professeur Senon. Quant au cannabis, il ne crée pas la psychose mais peut favoriser une déclaration plus précoce d’une schizophrénie avec un délire plus actif. »

Mais le principal facteur de risque est surtout l’arrêt des traitements. « Un patient qui prend ses médicaments régulièrement est en général tout à fait stabilisé. Il peut, bien souvent, avoir une vie familiale, sociale et même professionnelle. Le problème, c’est lorsqu’il arrête », souligne Jean Renaud.

Aujourd’hui, le traitement de fond d’une schizophrénie repose sur la délivrance d’antipsychotiques. «Nous utilisons des médicaments de nouvelle génération qui ont moins d’effets secondaires et sont mieux tolérés par les patients», explique le docteur Christelle Paillard, qui assure depuis deux ans les consultations bimensuelles de psychiatrie au CMP de Civray.

« Il s’agit, dans la quasi-totalité des cas, de traitements qui se présentent sous la forme de comprimés à prendre tous les jours, ajoute-t-elle. Dans certains cas, on associe à ces antipsychotiques des neuroleptiques délivrés par injection. » Si un patient arrête son traitement, l’effet n’est pas immédiat. « C’est très progressif. En moyenne, pour un traitement avec des comprimés, le risque de délire réapparaît entre trois et six mois après l’arrêt des prises », précise le professeur Senon.

Que faire lorsque la personne refuse tout contact avec les soignants ?

Mais comment être certain qu’un patient prend bien son traitement ? Comment savoir si une personne, qui vit seule, sans contact avec l’extérieur, n’est pas en souffrance ? « Certains patients ne viennent jamais au CMP. Pour ne pas les perdre de vue, il faut donc aller chez eux », explique Roselyne Gobin, qui, deux fois par semaine, le lundi et le jeudi, fait des visites à domicile à Civray et sur les environs.

« C’est très instructif de voir les gens dans leur cadre de vie habituel, poursuit l’infirmière. On peut se rendre compte si un patient n’a pas touché à ses boîtes de médicaments ou s’il a changé ses habitudes. On peut parler avec l’entourage. Parfois, c’est un voisin qui va me dire que M. Untel n’a pas l’air d’aller très bien et qu’il faudrait peut-être aller le voir. J’essaie aussi d’être en contact avec les médecins généralistes ou les assistantes sociales du secteur pour qu’ils me fassent remonter des informations sur une personne en souffrance. »

Selon le professeur Senon, ce travail de terrain est essentiel. « Cette présence humaine est irremplaçable. J’ai beaucoup d’admiration pour les infirmières qui sont souvent de véritables “mémoires vivantes” de nos patients. Elles connaissent leur histoire, la famille, les antécédents médicaux. C’est très précieux pour être capable de réagir vite si un patient se met à présenter un danger, pour lui-même ou pour autrui. »

Reste une question, régulièrement posée par des familles parfois très désemparées : que faire lorsque la personne va mal mais refuse tout contact avec les soignants ? « Ce n’est pas une situation facile, reconnaît Jean Renaud. Mais si la personne est vraiment en souffrance, il ne faut pas hésiter à avoir recours à la procédure de l’hospitalisation à la demande d’un tiers (HDT).

Ce n’est pas facile pour un père ou une mère de signer une demande d’HDT, surtout les premières fois. Certains le vivent avec beaucoup de culpabilité. Il faut donc leur dire que cette hospitalisation n’est pas une privation de liberté. C’est une façon d’aider une personne qu’on aime à ne pas se mettre en danger. » Un avis partagé par Jacques Colin, cadre supérieur de santé au CHS Laborit : «L’hospitalisation n’est pas un fin de soi. C’est juste, parfois, le seul moyen de gérer une crise et de permettre à un patient d’aller mieux.»
Pierre BIENVAULT


Les Livres de la Psychanalyse

Les Paradoxes du délire Wittgenstein, Schreber et l'esprit schizophrénique
Louis A. Sass
Traduit de l'anglais par Pierre-Henri Castel
Parution : 13 décembre 2011

Les Paradoxes du délire est un essai sur la philosophie et sur la folie – sur la folie comme proche parente de la philosophie, et sur la philosophie comme une espèce de la folie.
Être fou, tant dans la pratique clinique que dans l’imagination de tout un chacun, est considéré comme un état de l’esprit où l’on croit des choses fausses et où l’on en perçoit d’autres qui n’existent pas. Mais bien des schizophènes n’agissent pas comme s’ils prenaient leurs délires pour la réalité. Dans un travail d’une pénétration et d’une sensibilité exceptionnelles, Louis Sass fait voler en éclats les conceptions reçues du délire, en mettant en regard les notes autobiographiques d’un schizophrène paranoïde – le célèbre Daniel Paul Schreber – avec les écrits du philosophe (ou de l’antiphilosophe) Ludwig Wittgenstein.

Quantité de « maladies intellectuelles » que Wittgenstein a détectées en philosophie – ces maladies qui impliquent le détachement à l’égard de la vie en société comme de toute préoccupation pratique, ainsi qu’une pente exagérée à l’abstraction et à la centration de la conscience sur elle-même – présentent de frappantes affinités avec les symptômes de la schizophrénie. La schizophrénie, démontre ainsi Louis Sass, pourrait bien être non la perte de la rationalité, mais le point ultime sur la trajectoire d’une conscience s’involuant sur soi seule.

L'auteur

Louis Arnorsson Sass, docteur en philosophie, est professeur de psychologie clinique à l’université Rutgers (New Jersey), où il occupe également les fonctions de chercheur au Centre des Sciences cognitives et de professeur de Littérature comparée. Ses travaux, toujours marqués par l’interdisciplinarité, se situent à la croisée de la psychologie clinique, de la philosophie, des arts et de la littérature. Ils incluent des études phénoménologiques à propos de la schizophrénie et sur les notions de «vérité» et de «Soi» en psychanalyse, en philosophie herméneutique et à l’époque postmoderne. Il est notamment l'auteur de Madness and Modernism: Insanity in the Light of Modern Art et de Literature and Thought.


Lacan : points de repère

L’objet de ce livre, c’est lire Lacan.
Or, l’enseignement de Lacan peut faire « mur de langage » pour les élèves. Que l’on ne puisse emprunter d’autre voie pour aborder Lacan, que celle qui consiste à passer par ses signifiants, n’entraîne pas automatiquement cette conséquence qu’il n’y aurait qu’à le réciter. D’ailleurs, quand on le récite, c’est toujours de travers…Trois grandes périodes marquent l’enseignement de Lacan : celle de l’identification imaginaire, celle de la systématisation du symbolique, et la plus récente : celle de la rencontre du réel.
Plutôt que ces distinctions, il y a lieu de le relire en suivant le fil d’un concept. Celui du sujet par exemple. Comment Lacan passe-t-il de sa thèse sur la paranoïa au Je du stade du miroir, puis au « sujet enfin en question », puis au sujet divisé du fantasme ? De même pour la chaine signifiante, avec le déplacement qui porte Lacan d’une interrogation sur le symbole et le langage, puis à l’hypothèse d’une chaine formelle, et de là à l’écrit du signifiant jusqu’à la chaine borroméenne.
Quant à l’objet, on voit se préciser, au fil de son enseignement, son hétérosexualité : de l’objet de pulsion et de l’objet du désir, à l’objet a. L’intérêt de ce « programme » n’est pas tant de l’établir et ensuite de le meubler de références à l’
œuvre de Lacan, que de le faire fonctionner, d’éprouver la cohérence (ou l’incohérence) de cette œuvre.




Au cœur des luttes des années soixante. Les étudiants du PSU.

Jacques Sauvageot, ancien président de l'UNEF, un des animateurs de mai 68, réalise l'introduction de cet ouvrage, publié chez Publisud et coordonné par deux anciens responsables de l'UNEF et des ESU, Roger Barralis et Jean-Claude Gillet.
Cet ouvrage n'est pas seulement une réaction à l'occultation fréquente par les médias du rôle du PSU et des ESU dans les luttes politiques des années soixante et spécialement en mai 68 ; il marque aussi la volonté des anciens étudiants du PSU de ces années-là d'écrire leur part de mémoire pendant qu'il en était encore temps. Ils l'ont fait en restant fidèles à leurs idéaux de jeunesse, car ils croient toujours "qu'un autre monde est possible" ! Dans ce livre ils apportent, pour la première fois, leurs témoignages sur cette période, pendant laquelle "le fond de l'air est rouge" ! les discours, les propositions, les réponses alors apportées, les problématiques soulevées sont susceptibles d'alimenter la réflexion et les débats d'aujourd'hui ; loin de figer un point de vue des années 60, ce livre souhaite apporter des éclairages liés à nos vies de citoyens d'aujourd'hui. 400 pages de contributions, plus d'une vingtaine d'auteurs, une centaine de participants différents aux réunions qui ont scandé un travail de 18 mois - pendant lesquels les projets de témoignages et d'articles étaient régulièrement diffusés pour discussion à un réseau de 140 destinataires, des décisions "éditoriales" prises en commun : telles sont les caractéristiques singulières de l'élaboration de cet ouvrage, fruit d'un travail collectif au cours duquel le caractère contradictoire des débats n'a pas éclipsé l'atmosphère de camaraderie chaleureuse qui présidait à leur déroulement . En cette année 2010 qui marque le cinquantième anniversaire de la création du PSU, ce livre contribue à rappeler que ce parti, disparu depuis 20 ans, a joué un rôle essentiel dans le renouveau du socialisme en France. Ainsi que l'affirment plusieurs centaines de signataires de l'appel « Avril 2010 : il y a un demi-siècle naissait le PSU. Appel à celles et ceux qui ont été de ses combats ou peuvent s'y reconnaître » : "Se retrouver à l'occasion de cet anniversaire ce n'est pas céder à la mode des commémorations (…) C'est une histoire de vie. Elle n'est pas morte avec l' « organisation PSU ». Peut être pourrions nous lui retrouver du sens pour la vie d'aujourd'hui. "



samedi 18 décembre 2010

Alcool, as-tu du cœur ?

Mieux vaut picoler régulièrement que tout ingurgiter d’un coup le week-end. C’est peu ou prou la conclusion d’une étude mise en ligne par le British Medical Journal, après observation des us et bitures des Français (buveurs réguliers) et des Irlandais du Nord (adeptes du binge drinking le week-end), populations consommant par ailleurs le même volume d’alcool. Bilan ? Quasiment deux fois plus de risques de mourir d’une crise cardiaque en Irlande. Les chercheurs tiennent cependant à rappeler aux gros buveurs que «quel que soit leur mode de consommation, ils augmentent leur risque de maladie».