Publié le 21 septembre 2023
Fabienne Maleysson Chef de rubrique
Jusqu’ici cantonné aux cas d’urgence, le 15, numéro du Samu, est appelé à prendre de plus en plus de place dans le système de soins. Reportage à Lyon (69) et à Mulhouse (68).
Des dizaines de patients sur des brancards qui s’entassent dans les couloirs, six ambulances et camions de pompiers qui attendent devant la porte, des infirmières débordées : sans surprise, la tension est palpable, ce lundi de juin, aux urgences de l’hôpital Émile-Muller de Mulhouse (68). Par contraste, à deux pas, une ambiance feutrée règne au centre de réception et de régulation des appels, où convergent les communications passées vers le 15, numéro du Samu. Sur le plateau, des bureaux pourvus d’écrans individuels et d’autres, en hauteur, délivrant les informations de la journée (services hospitaliers fermés, véhicules disponibles, etc.). Les médecins régulateurs y travaillent main dans la main avec cinq assistants de régulation médicale (ARM). Ces professionnels peu connus du grand public sont les premiers interlocuteurs des personnes qui composent le 15, d’où leur surnom de « décrocheurs » (lire l'encadré).
Urgences vitales ou relatives
De l’urgence vitale – douleur thoracique, signes d’accident vasculaire cérébral… – au simple besoin de conseil médical en passant par l’urgence relative – typiquement, une entorse ou une crise de colique néphrétique –, chaque cas se voit attribuer une cote par les ARM, qui le résument en quelques phrases sur un fichier partagé. Ainsi, les médecins régulateurs, à qui tout appelant doit être ensuite adressé, peuvent-ils prioriser les « décrochages » et savoir d’emblée à quoi ils ont affaire. Le plus souvent, ils ordonnent l’envoi d’un véhicule de pompiers ou d’une ambulance privée. En cas d’urgence absolue comme un arrêt cardiorespiratoire, une structure mobile d’urgence et de réanimation (Smur), dans laquelle s’installe une équipe médicale, est dépêchée par les ARM sans attendre.