Pendant plusieurs mois, Ruth Rosenthal a enregistré les micro-agressions verbales lancées par son conjoint. Ensemble, avec leur fille de 14 ans, ils en ont fait la bande-son ordurière et drôle d’une pièce qui entend sonder la violence ordinaire du patriarcat dans un couple progressiste.
Des histoires de psychiatrie et d'amitié, une certaine dinguerie, des institutions qui vont bien, d'autres au bord de la rupture, des histoires d'écriture et de rencontre : des maux remis en ordre pour faire des phrases porteuses de sens.
À travers une série de courtes nouvelles on entend tour à tour un psychologue qui écrit sa colère à l'Aide sociale à l'enfance, un jouet qui parle depuis le fond d'un tiroir, une jeune femme qui se réapproprie sa langue grâce à l'écriture, les déambulations et tribulations d'un clochard céleste, un groupe de slameurs qui part en tournée dans un hôpital psy... L'ensemble de ces textes forme un tableau aux couleurs contrastées qui évoque l'urgence de remettre l'altérité et le soin au cœur de nos préoccupations.
Tolten est psychologue clinicien et rimailleur. Il se produit régulièrement sur scène pour proposer ses croquis sonores. Il anime des ateliers d’écriture et de slam dans différentes institutions (hôpitaux psychiatriques, prisons, milieu scolaire, etc.) et intervient au DU d'animateur/animatrice d'ateliers d'écriture à l'université d'Aix-Marseille
Engagements pour l’émancipation des femmes (1789-2000)
Exposition du 28.09.2022 au 29.01.2023
23 rue de Sévigné 75003 Paris
Ouverture du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermeture des caisses à 17h15.
Fermeture les lundis.
Pierre Michaud, 6 oct 1979 Marche des femmes, Groupe de femmes assises faisant le signe « féministe », 1979
Le musée Carnavalet présente une synthèse inédite sur l’histoire et la mémoire des luttes pour l’émancipation des femmes en se concentrant sur l’histoire des féminismes à Paris.
Aux côtés de certaines figures incontournables, d’Olympe de Gouges à Gisèle Halimi, une large place est faite aux Parisiennes moins connues ou anonymes : citoyennes révolutionnaires de 1789, de 1830, de 1848, Communardes, suffragettes, pacifistes, résistantes, femmes politiques ou syndicalistes, militantes féministes, artistes et intellectuelles engagées, travailleuses en grève, collectifs de femmes immigrées…
Depuis 5 ans, le mouvement contre les violences sexistes et sexuelles #MeToo a contribué à inaugurer de nouvelles relations entre les femmes et les hommes. Plus respectueuses, moins toxiques, celles-ci évolueraient sous un jour nouveau.
avec :
Irène Théry (Sociologue spécialisée dans la sociologie du droit, de la famille et de la vie privée, directrice d'étude à l'EHESS).
Rendez-vous le jeudi 20 octobre à 20h au Majestic Bastille pour la deuxième édition de notre Ciné-Club féministe : TONNERRE.
TONNERRE, c’est le nouveau rendez-vous ciné et féministe que je vous propose au Majestic Bastille (Paris 11ème). Une fois par mois, venez découvrir un film écrit et/ou réalisé par une femme, suivi d’une discussion avec cette dernière et une experte venue pour apporter un éclairage féministe.
Du Canada à l’Australie en passant par Hongkong, on constate, comme en France, une très forte croissance des gestes suicidaires recensés pour les filles de 10 à 19 ans depuis fin 2020. Alors que la hausse a été faible ou inexistante chez les adolescents. Les chercheurs restent prudents dans les hypothèses avancées pour expliquer ce phénomène.
Début 2022, Libération avait révélé que la hausse des gestes suicidaires enregistrée en France chez les adolescents et les jeunes adultes depuis fin 2020 était essentiellement portée par une progression inédite chez les adolescentes et les jeunes femmes(+27,7 % d’hospitalisations pour lésions auto-infligées chez les femmes âgées de 10 à 19 ans sur la période couvrant septembre 2020 à août 2021 comparée à l’année 2019). Fin septembre, un rapport de la Drees est venu confirmer les éléments que nous avions alors présentés.
Une très forte augmentation des pensées suicidaires et des tentatives de suicide chez les seules adolescentes et jeunes femmes avait déjà été rapportéeaux Etats-Unis. Les centres de prévention des maladies avaient en effet observé«un bond de 50 %»des hospitalisations hebdomadaires pour tentatives de suicide chez les adolescentes entre février 2021 et mars 2021, par rapport la même période en 2019. Alors que le nombre d’hospitalisations pour les mêmes causes chez les adolescents demeurait stable sur la même période.
Collégiens, lycéens, étudiants ou jeunes actifs, les 15-25 ans sont les plus touchés par les insomnies et leur temps de sommeil s’est largement dégradé depuis les années 70. Un phénomène qui alerte les scientifiques et le corps enseignant.
«Je rêve d’avoir envie de dormir dès 23 heures pour connaître une bonne nuit de sommeil.» La rentrée scolaire a eu lieu il y a tout juste un mois et Deborah soupire déjà. Cette lycéenne de 17 ans, en terminale en banlieue parisienne, ne se souvient pas de la dernière fois où elle a réussi à fermer l’œil avant 3 heures du matin. Deborah se lève à 6 h 50 pour aller au lycée et ses réveils matinaux sont difficiles, alors qu’elle se met au lit avant minuit. Elle est donc loin des neuf heures de sommeil recommandées à son âge. Résultat : elle oscille toute la journée entre une humeur massacrante et une fatigue constante. Mais Deborah n’est pas un cas isolé. Collégiens, lycéens, jeunes adultes… Tous dorment moins que les générations qui les ont précédés : seulement sept heures de sommeil au compteur aujourd’hui, et la tendance ne va pas en s’arrangeant.
«Si le sommeil et les troubles qui l’accompagnent sont des enjeux majeurs de santé publique qui concernent toute la population française, il est avéré qu’en 2022, les personnes âgées de 15 à 25 ans sont les plus touchées», confirme Emmanuelle Godeau, médecin et enseignante-chercheuse à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), en ajoutant que le problème touche aussi les préadolescents.
De nombreux acteurs se sont exprimés ces derniers mois dans les médias sur la crise de l’hôpital, dont la parole légitime des soignants et des élus locaux.
Une voix est moins entendue que les autres : celle des usagers de la santé, pourtant touchés de plein fouet par les difficultés croissantes du système de santé.
France Assos Santé leur a donné la parole en réalisant une enquête exclusive auprès de 655 patients et représentants d’usagers, avec le relais de ses associations membres et délégations régionales. Les résultats de cette enquête réalisée en juin apportent un éclairage de l’intérieur sur les problèmes à l’hôpital. Ils confirment l’extrême mise en tension des personnels soignants et de ses conséquences délétères sur la prise en charge des patients à toutes les étapes de leur parcours.
Lancée il y a dix ans, l’intégration des pairs-aidants professionnels en psychiatrie facilite le rétablissement des patients. Les personnels soignants y gagnent aussi. Regards croisés.
Un pair-aidant est un patient, rétabli ou en cours de rétablissement, qui a suivi une formation universitaire spécialisée, lui permettant de travailler au sein d’une équipe soignante (1). En santé mentale, les premières expérimentations de pair-aidance, organisées par le Centre collaborateur français de l’Organisation mondiale de la santé (CCOMS) de Lille (Nord), remontent à 2012.
La série de Paul Frère, produite par l’équipe d’« Intouchables », revient sur les neuf établissements qui emploient 90 salariés atteints de handicap mental ou cognitif.
CANAL+ – JEUDI 22 SEPTEMBRE À 23 HEURES – SÉRIE DOCUMENTAIRE
On connaissait les « gentils organisateurs » (GO), ces employés du Club Med qui ont symbolisé l’émergence de la société des loisirs ; on souhaite la même notoriété aux « équipiers joyeux », ces 90 salariés atteints de handicap mental ou cognitif qui font tourner les neuf Cafés joyeux, ouverts notamment à Rennes, Paris, Bordeaux, Lyon et Lisbonne.
En portant sur scène un patchwork de textes puisés dans les écrits des internés psychiatriques – célèbres et anonymes – des deux siècles derniers, Anouk Grinberg donne corps à des paroles fulgurantes et limpides d’une réjouissante étrangeté.
C’est un spectacle où l’on se sent chez soi, alors qu’il ne parle que d’altérité. Un seul-en-scène conçu et incarné par Anouk Grinberg – et accompagné par le compositeur Nicolas Repac – mais tellement peuplé que c’est une foule qui surgit du corps et du visage de l’actrice. Ce sont des textes écrits pour l’essentiel par des personnes internées en hôpital psychiatrique au XIXe et XXe siècles, suppliques qui pour la plupart n’ont jamais été reçues par leurs destinataires, et auxquelles Anouk Grinberg offre une existence avec une vitalité et énergie démultipliées, sous le regard ultra précis d’Alain Françon qui signe la mise en scène.
La dixième vague de l’étude « Fractures françaises », réalisée par Ipsos-Sopra Steria pour « Le Monde », la Fondation Jean-Jaurès et le Cevipof, souligne que si la confiance de l’opinion dans le pouvoir politique s’améliore, le niveau de mécontentement général reste élevé.
Un pays en colère, beaucoup plus préoccupé par les sujets économiques et sociaux que par les questions identitaires et avec une demande de rééquilibrage des pouvoirs. La dixième vague de l’étude « Fractures françaises », réalisée par Ipsos-Sopra Steria pour Le Monde, la Fondation Jean-Jaurès et le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), dresse un portrait contrasté d’une France massivement mécontente mais note, dans le même temps, les premiers signes d’une décrispation.
Cette enquête est d’une ampleur exceptionnelle et donne ainsi l’image la plus complète possible de l’état de l’opinion dans le pays. Cette année, l’échantillon a été multiplié par dix par rapport aux vagues précédentes, avec pas moins de 12 044 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogées du 16 au 20 septembre, selon la méthode des quotas.
Il ne s’agit pas de dire que tout va bien : 36 % des sondés se disent appartenir à une France très en colère et contestataire, 58 % à une France mécontente. De même, 89 % des Français estiment vivre dans une société violente, que cette dernière augmente (87 %). Un quart d’entre eux (26 %, + 8 points en un an) pense même que le recours à la violence peut parfois être justifié.
Une infection peut entraîner des troubles prolongés, mais la variété des symptômes en fait une maladie complexe. Ce syndrome fait l’objet d’une intense activité de recherche, mais son origine et son ampleur ne sont pas encore pleinement compris.
Plus de deux ans après le début de la pandémie de Covid-19, des millions de personnes infectées par le SARS-CoV-2 présentent encore des symptômes persistants plusieurs semaines, voire plusieurs mois, après avoir été infectées.
Y voit-on plus clair sur ce qu’on appelle Covid long ? Olivier Robineau, infectiologue au centre hospitalier de Tourcoing (Nord), coordinateur de l’action Covid long à l’ANRS-Maladies infectieuses émergentes (MIE), répond sans ambages : « On sait que ça existe, les données sont solides. Mais il y a des débats sur les mécanismes du Covid long, les causes, la prise en charge. » Il reste encore de nombreuses zones d’ombre.
Les parents de Molly Russell, jeune adolescente qui s’est suicidée en 2017, ont obtenu que les réseaux sociaux auxquels leur fille était inscrite soient reconnus responsables de sa mort. En cause, son exposition à des contenus ciblés jugés inappropriés et dangereux.
Elle s’appelait Molly Russell, elle avait 14 ans, passait beaucoup de temps sur les réseaux sociaux, comme nombre de jeunes gens de son âge : Pinterest, Instagram, WhatsApp… Un soir de novembre 2017, cette habitante de Harrow, banlieue agréable du nord-ouest de Londres, s’est suicidée dans sa chambre, après un repas sans histoire en famille. Depuis ce drame, ses parents, Ian et Janet, ont fait campagne sans relâche pour faire reconnaître la responsabilité des géants d’Internet dans la disparition de leur fille.
Dans un rapport de 150 pages, le Sénat lève le voile sur l’envers du décor de l’industrie pornographique et dénoncent les violences « systémiques » faites aux femmes – une première pour une institution publique.
Les auteures s’attaquent ici à un véritable « business » qui produit des vidéos et des films dont « 90 % des scènes montrées sont des scènes de violence non simulées » en s’affranchissant de toutes règles morales, éthiques et légales.
Les sénatrices s’inquiètent également de l’impact extrêmement délétère du visionnage de ces films sur les mineurs qui ont accès en 1 clic, sans aucun contrôle, à des contenus pornographiques violents et toxiques » avec des conséquences possibles sur leur santé (traumatismes, troubles du sommeil, de l’attention et de l’alimentation, vision déformée et violente de la sexualité, difficultés à nouer des relations avec des personnes du sexe opposé, (hyper) sexualisation précoce, développement de conduites à risques ou violentes).
90 % des scènes montrées sont des scènes de violence non simulées
Avec ce document choc, elles comptent bien « donner un coup de pied dans la fourmilière », « ouvrir les yeux » du public et des politiques et « mobiliser les pouvoirs publics » autour d’une vingtaine de recommandations – dont elles veulent faire en sorte qu’elles soient suivies d’effet, notamment sur le plan législatif.
Le chercheur suédois a été récompensé, lundi, pour ses découvertes sur le génome des ancêtres de l'homme moderne.
Il est l’un des fondateurs de la paléogénomique c'est-à-dire l’analyse des ADN anciens. Il a notamment travaillé sur le décodage du génome des Néandertaliens, des hominines avec qui nous partageons 1 à 3% de notre ADN.
L'une de ses dernières découvertes date de 2018. Il s'agit fragment d'os d'une jeune fille de 13 ans dans une grotte des montages de l'Altaï, qui, selon son ADN, s'avère être une hybride entre un père Dénisovien et une mère Néandertal, espèces cousines d'Homo Sapiens aujourd'hui disparue.
Le devenir mère est jalonné de différentes étapes, de la naissance du désir d’enfant, à la grossesse possible ; des remaniements imposés par le post-partum, à l’éducation d’un enfant. Il s’agit alors d’une construction aux enjeux multiples, située au carrefour entre la vie, le désir, les renoncements et le deuil. Théorisée par Sigmund Freud en 1920, la tension entre pulsions de vie et de mort1 , au cœur de la dynamique de l’appareil psychique, peut participer à éclairer les joies et les difficultés rencontrées sur le chemin du devenir mère.
L’ouvrage collectif « Psychomotricité en psychiatrie adulte » est co-dirigé par trois psychomotriciennes passionnées par leur métier, exerçant à l’hôpital Paul Guiraud de Villejuif (94). Il réunit les écrits de quatre-vingt professionnels spécialisés dans le domaine de la santé mentale.
Né du simple constat d’un manque de références dans le domaine, ce riche travail collectif de réflexion et d’élaboration théorique, clinique et pratique met en lumière la question du corps et la notion de corporéité dans la maladie psychiatrique.