par Marlène Thomas publié le 28 avril 2023
Entrée en vigueur en juillet, la loi facilitant le changement de nom, forte de plus de 40 000 demandes, bouscule un véritable totem patriarcal, malgré des réticences intrafamiliales parfois vives et des blocages administratifs persistants.
Elle l’a d’abord proclamé sur les réseaux sociaux. Encore mineure, face à l’impossibilité de se défaire du nom de ce père démissionnaire, des stigmates des violences psychologiques subies, Sirine Sehil utilise les canaux d’Internet pour remplacer son patronyme par le nom de sa mère. «Je voulais que son nom soit attaché à ma réussite», appuie-t-elle. Juriste et militante féministe de 25 ans, elle a dû franchir de multiples étapes – demander à la fac d’utiliser son matronyme, le faire ajouter en nom d’usage (mais seulement en complément de son nom de famille) – avant de pouvoir balayer définitivement le nom de son père. Depuis le 2 septembre, jour du rendez-vous de confirmation de son nouveau nom, elle se sent enfin en phase avec elle-même.