Le 19 décembre 1967, l’Assemblée nationale adoptait la loi autorisant l’usage de la contraception.
Emilie, Christine et Chantal, trois femmes d’une même famille, témoignent de leur expérience de la contraception. AÏ BARREYRE POUR LE MONDE
Elles ont 74, 50, et 21 ans. Christine, la grand-mère (qui préfère taire son nom de famille), Chantal Pirot, sa fille, et Emilie Pirot, sa petite-fille. Trois femmes d’une même famille, trois générations réunies dans le salon d’une petite maison de la proche banlieue de Paris, à l’occasion d’un anniversaire. Le 19 décembre 1967, l’Assemblée nationale adoptait la loi Neuwirth autorisant l’usage de la contraception, en particulier de la pilule à base d’hormones de synthèse, déjà utilisée dans les pays anglo-saxons.
Avec franchise, avec sérieux et avec humour, elles ont accepté de raconter leur expérience du petit comprimé rond devenu si familier des Françaises. Il reste aujourd’hui leur premier mode de contraception, malgré une désaffection depuis quelques années (un peu plus d’un tiers des femmes en âge de procréer prend la pilule aujourd’hui, contre 40 % en 2010).
A travers leur récit, c’est la métamorphose d’une société qui apparaît. Car les trois femmes ont beau bien s’entendre, leurs vies ne se ressemblent pas. Christine était femme au foyer. Elle a eu pour unique amant son mari, Daniel – qui, de temps en temps, passe une tête dans le salon mais ne s’attarde pas. Elle n’a pas de regrets.