par Agnès Giard publié le 25 septembre 2021 à 11h00
En mars 2020, vers 3 h 30 du matin, un inconnu choisit une voiture dans le petit parking qui jouxte l’église catholique Saint-Joseph à Bâle, baisse son pantalon puis se frotte contre le capot en faisant tant de bruit qu’il réveille la propriétaire. Depuis la fenêtre, celle-ci filme la scène. «Le détraqué a fait l’amour avec ma BMW», raconte-t-elle, affirmant que l’inconnu a laissé les traces explicites de son forfait. Le journal 20 Minutes qui relate l’affaire parle d’«objectophilie». Le terme date de 2002 (1), mais il désigne une catégorie de personnes dont l’existence – bien plus ancienne – suscite l’intérêt croissant des chercheurs. Comment parler des personnes amoureuses d’un objet sans en faire les spécimens d’une catégorie de doux dingues sortis tout droit d’un freak-show ?