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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 22 mai 2011



Sava SekuliĆ


Sous le vent de l'Art Brut 
Collection Charlotte Zander



17 janvier - 26 août 2011
La  Halle Saint Pierre accueillera du 17 janvier au 26 août 2011 une partie de la collection Charlotte Zander.
Abritée au château de Bönnigheim, en Allemagne, cette collection unique et riche de 4 000 œuvres, dédiée à l’art outsider, est historique. En effet, elle rassemble un grand nombre de créateurs fous, naïfs, visionnaires, autodidactes de toute sorte qui se sont imposés sur la scène de l’art moderne et en ont bouleversé l’esthétique. Cette collection est également pionnière dans son esprit, car elle a œuvré à défendre et célébrer, au-delà des catégories de l’art brut, de l’art naïf et de l’art singulier, cette large famille des créateurs marginaux, qui ont inventé des manières révolutionnaires de penser et de peindre.
Parmi les 49 artistes de l’exposition Wölfli, Carlo, Madge Gill, Lesage, Crépin, Walla ou Scottie Wilson sont considérés comme les grands classiques de l’art brut et Rousseau ou Bauchant comme les maîtres incontestés de l’art naïf. A leurs côtés, Bill Traylor, Boix-Vives, Wallis et Séraphine de Senlis viennent rendre contestables de telles frontières en nous offrant des fascinants témoignages de création inspirée et inventive. L’exposition sera également  l’occasion de découvrir trois artistes amplement présents dans la collection Charlotte Zander mais encore méconnus en France : Bosilj et Sekulic et l’énigmatique Schröder-Sonnenstern dont les visions inouïes ont pourtant attiré l’attention des surréalistes.  

Richard ANTILHOMME - André Bauchant - Anselme BOIX-VIVES - Ilija BOSILJ - Tim BROWN - Ida BUCHMANN -  Rosie CAMANGA -  CARLO - Fleury-Joseph CREPIN - Préfète Duffaut - Curtis Lee FARLEY - Johann FISCHER - Auguste Forestier - Pietro Ghizzardi - Madge GILL - Thomas GRUNDMANN - Margarethe HELD - Jeffry HILL -  Chris HIPKISS -  Vojislav Jakic - Rosemarie Koczÿ   Augustin LESAGE - Gaston MOULY - Jean-Pierre NADAU - Michel NEDJAR - NIKIFOR - Heinrich Nüsslein -  Prospère PIERRE-LOUIS - Vasilij Romanenkov - Henri ROUSSEAU - Robert Saint-Brice   Louisianne Saint Fleurant - Friedrich SCHRÖDER-SONNENSTERN - Sava SekuliĆ - Zbyněk Semerák - Séraphine DE SENLIS - Matija Skurjeni - Louis SOUTTER - Wolfgang TEUCHER - Bill Traylor - Daniel TROPPY - Oswald TSCHIRTNER - Willem VAN GENK - Germain VAN DER STEEN   Auguste WALLA -   Alfred WALLIS - Scottie WILSON - Josef WITTLICH - Adolf Wölfli.
    
                  
Ilija BOSILJ  - Sava SekuliĆ - Friedrich SCHRÖDER-SONNENSTERN            

L’art brut in Zanderland

Il est des collections prisons. Il est des collections volières. Des collections disciplinaires où les œuvres, esclaves d’une doctrine esthétique, défilent sous l’uniforme d’un parti-pris formel. Et des collections buissonnières où chacune n’est là que pour nous inviter à ouvrir la porte étroite de la cage conceptuelle. A la seconde série appartient la Collection Charlotte Zander. C’est à ce volatile programme que souscrit aujourd’hui la Halle Saint-Pierre. C’est à cet élan d’échanges et de liberté qu’elle invite son public. Dans cette pelote prodigieusement colorée, patiemment enroulée par Charlotte Zander, le commissariat de l’exposition de la Halle Saint-Pierre a délibérément tiré un fil et c’est celui de l’art brut.

En puisant quelques pépites dans une collection unique par sa façon de combiner art naïf, art brut et outsider art, l’exposition de la Halle Saint-Pierre s’emploie à affiner les critères qui permettent de se reconnaître dans le maquis de la création autodidacte de qualité. Elle montre combien la notion d’art brut est toujours pour cela un sésame, à condition que son emploi ne soit pas restrictif. A rebours des tentatives qui visent à diluer l’art brut dans le mainstream pour le faire servir de vitamine à un art conceptuel épuisé, elle en renouvelle la validité sur le mode d’une ouverture à des formes d’art voisines et pourtant différentes. Si elle s’attache à illustrer une fois de plus la spécificité de l’art brut, c’est sans en faire un bunker. A son public qui sait qu’on décloisonne d’autant mieux la pensée qu’on dispose de repères souples pour appréhender un domaine complexe, cette exposition propose d’en finir avec l’étanchéité immuable des catégories. Loin de durcir les frontières entre elles, elle veut contribuer, suivant en cela l’exemple de Charlotte Zander, à les rendre sinon poreuses du moins communicantes. Son point de vue étant celui de l’art brut qui se fonde sur l’opposition et les correspondances entre Conscient et Inconscient, elle contribue à en étendre le champ par des incursions exploratoires sur des territoires limitrophes qui réservent plus de surprises que l’on croit.

Aussi ne s’est-on pas contenté de réunir ici quelques unes des vedettes dont sont familiers les amateurs d’art brut : Carlo Zinelli, Fleury Joseph Crépin, Johann Fisher, Auguste Forestier, Augustin Lesage, Gaston Mouly, Michel Nedjar, Bill Traylor, Oswald Tschirtner, August Walla, Scottie Wilson, Josef Wittlich, Adolf Wölfli, pour ne citer que les plus connus qui ne sont pas les moins fameux. Certes, le visiteur ne sera pas frustré de leurs images. Il sera même comblé sur le triple plan des retrouvailles, du méconnu, de l’inédit.

Mais il ira à la découverte (à la redécouverte pour les plus informés) de créateurs trop peu souvent présentés dans notre pays, bien qu’importants : Ilija Bosilj et Sava Sekulic notamment. Surtout, il aura le loisir de considérer d’un œil neuf, c’est à dire d’un œil alternativement porté sur la réalité extérieure des tableaux et sur le contenu latent de ceux-ci, quelques unes de ces œuvres estampillées « naïves » mais où le vent de l’art brut trouve cependant à souffler :  André Bauchant dont on ne peut s’empêcher de soupçonner l’anguille brute sous la roche naïve ; Anselme Boix-Vives, Saint-Brice et Gaston Mouly que l’on pourrait être tenté de traiter de naïfs alors que les signes de prédation archaïque clairement à l’œuvre dans leurs compositions florales exotiques ou farouchement ludiques  font définitivement pencher du côté brut de la force psychique ; Séraphine se laissant hypnotiser jusqu’au délire par sa toile et ses couleurs.

Le rôle de l’art brut et des créations qui lui sont apparentées, c’est de nous donner accès à la chimère, de débusquer son refuge à partir duquel nous construisons, sans le savoir, notre petit for intérieur. Devant les terrifiantes images de Friedrich Schröder-Sonnestern, le frisson qui nous saisit nous persuade combien celui qui les a faites s’est aventuré loin en terrain exposé pour assigner à l’Autre sa place et nous le rendre du même coup moins dangereux. Le profit psychique est d’autant plus évident qu’il s’accompagne de plaisir esthétique. Avec l’art brut, « l’esprit s’achoppe à l’inouï », selon une formule d’ Edmond Jabès.

-    Jean-Louis Lanoux, extrait du texte du catalogue

     
André Bauchant

 
                                    Séraphine DE SENLIS                                                                                         WALLA

         
      Margarethe HELD                                            Louisianne Saint Fleurant
         
                                             NIKIFOR                                                        Préfète Duffaut   
                          
 
Henri ROUSSEAU
Commissariat de l’exposition : Martine Lusardy, Directrice de la Halle Saint Pierre
Responsable Communication/Presse : Olga Caldas
Tél. : 01 42 58 72 89  

La Mélancolie de Michel Houellebecq
Couverture ouvrage
Michel David
Éditeur : L'Harmattan
Résumé : Le psychanalyste Michel David nous livre un portrait de Michel Houellebecq qui permet d’aiguiser notre regard en direction d’un écrivain mélancolique.
Cécile VOISSET-VEYSSEYRE

À chacun(e) son il(e), la sienne n’est pas le mien. Mais si la possibilité d’une île est celle de l’amour en désespoir de cause et si le désespoir est la forme supérieure de la critique, alors oui il faut méditer et imaginer pour que l’impossible se dissipe et que les rapprochements élémentaires s’opèrent enfin : pour être à l’heure. Le méditatif n’est-il pas un mélancolique ? La Mélancolie de Michel Houellebecq  le dit pour commencer en couverture par le portrait d’un penseur au regard profond, dirigé vers le bas. La gravité du personnage tient dans ce plongeon où il n’est peut-être pas seulement question de perte mais où il est aussi question, sûrement, de retrouvailles ; il se pourrait que cet enfant de Saturne traîne sa mélancolie tout au long d’une vie de chien dont il parle au beau milieu de nulle part, à perte de vue. Ce livre bienveillant l’envisage comme son allié, plutôt que comme son patient ; il rend raison de son inscription scripturale dans cette Espagne péninsulaire à la langue où tout peut à peu près rimer, autant que dans cette Angleterre insulaire qui mit au monde l’Anatomy of Melancholy. C’est un portrait aimant : voyons.

L’étude sérieuse de Michel David, membre de l’association de la Cause freudienne c’est-à-dire à l’école lacanienne, est d’une lecture plutôt agréable ; ses différents moments s’enchaînent aisément, doucement, jusqu’à faire aimer un sujet insaisissable. Cette tentative d’interprétation s’exprime comme suit : “Nous parlons ici précisément de la littérature car elle s’occupe, comme la psychanalyse, du désir et du ‘transfert’ entre les êtres et que c’est tout son objet” . Sous l’autorité du Séminariste, on lit : “Lacan a raison : on ne psychanalyse pas une œuvre, mais on peut essayer de l’analyser, de la commenter et d’approcher comment la création littéraire peut ici, par l’abord de la zone dépressionnaire, être toujours en débat, en tension avec sa source et ce qui la menace d’épuisement et de disparition” .

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Psychanalystes en devenir
les constructions d'une clinique

Gárate-Martínez, Ignacio

avec la collaboration d'Anahit Dasseux Ter Mesropian, Laurence Joseph, Cosimo Santese, et al.
Encre marine
, Paris
collection
La parole en acte

Résumé

Plusieurs années après la publication de«Devenir psychanalyste, les formations de l'inconscient», cinq psychanalystes témoignent du vécu de la cure et des difficultés de l'analyse. D'après eux, il n'y a pas de psychanalyste en dehors de l'expérience même d'une cure, en dehors de la relation qu'instaure le transfert et dans la dissymétrie même de la rencontre.

Vidéo de la présentation par l'auteur ici
20 mai 2011

Être soi
Études sur Spinoza et les philosophies de l'âge classique

Alexandre Matheron

image
Mai 2011
ENS Editions

Les travaux d'Alexandre Matheron sur Spinoza et sur la philosophie de l'âge classique représentent un des points forts de l'école française d’histoire de la philosophie. Après Individu et Communauté chez Spinoza et Le Christ et le salut des ignorants, ces études complètent la vision du spinozisme et de son contexte, de ses racines et de sa signification historique. Elles traitent de tous les domaines du rationalisme classique : métaphysique, théorie de la connaissance, analyse des passions, éthique, politique et religion.

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Orientation : les lettres et les sciences humaines mènent à tout

20.05.11

Si les cours en amphithéâtres sont toujours la norme, les étudiants de lettres et sciences humaines bénéficient également de plus en plus de cours en petits groupes.
Si les cours en amphithéâtres sont toujours la norme, les étudiants de lettres et sciences humaines bénéficient également de plus en plus de cours en petits groupes.
GAMMA/XAVIER DESMIER

Principalement ouvertes aux bacheliers L, les licences de lettres et sciences humaines démarrent par une première année généraliste. Les étudiants ont alors accès à un grand nombre de disciplines, en plus de leurs matières fondamentales, ce qui leur permet de vérifier la pertinence de leur choix ou, le cas échéant, de se réorienter dès la fin du 1er semestre. En lettres, deux axes : lettres classiques, avec une dominante de latin et grec, ou lettres modernes, plus tournées vers la linguistique. En sciences humaines, les cursus proposés vont de l'histoire à la philosophie en passant par l'histoire de l'art et archéologie, la géographie, la psychologie ou la sociologie.
De nombreuses universités ont instauré un système dit de "majeure/mineure". Il permet de greffer des heures d'une autre matière à la dominante du cursus, telle la psychologie aux lettres ou, plus classiquement, la géographie à l'histoire pour les futurs enseignants. Les étudiants peuvent choisir une unité d'enseignement (UE) libre parmi plusieurs disciplines. "Il peut s'agir d'un choix dispersé, différent chaque semestre ou d'une discipline qu'on reconduit pour l'approfondir", souligne Bertrand Guihery, directeur de l'UFR de lettres et sciences humaines de l'université Paris-VII.
  • POURQUOI PAS UNE LICENCE PRO ?
L'avantage de la licence professionnelle est de rendre l'étudiant en lettres et sciences humaines opérationnel sitôt diplômé. Pendant l'année, il affine ses connaissances théoriques tout en acquérant les compétences d'un professionnel prêt à travailler. "Il intègre l'entreprise avec une expérience concrète et une pratique du terrain acquise au travers de stages", détaille Jean-Baptiste Lanfranchi, directeur de l'UFR sciences humaines et arts de l'université Paul-Verlaine de Metz, qui propose une licence pro activités culturelles et artistiques.
Les diplômés peuvent ensuite s'orienter vers les concours administratifs ou le secteur privé, à des postes intermédiaires. La sociologie et la psychologie ouvrent par exemple les portes du secteur social, du marketing ou de la formation. L'histoire, les lettres et la philo permettent notamment d'accéder à l'édition, la documentation et la culture. L'admission en licence pro suppose un bon niveau et un projet clairement défini. La sélection y est rude, en raison du grand nombre de candidats, issus de 2e année de licence, mais aussi de BTS et de DUT.
  • LES GRANDES ÉCOLES DE LA FILIÈRE
Les classes préparatoires littéraires mènent à un petit nombre d'écoles sélectives, essentiellement les célèbres Ecoles normales supérieures (ENS). Celles-ci proposent des cursus allant de la licence au doctorat, débouchant principalement sur l'enseignement et la recherche – 74 % des diplômés de l'ENS Lyon en 2009 – et, dans une bien moindre mesure, le privé (4 %) ou les grands corps de l'Etat (2 %). "A Lyon, l'ENS ne compte que 115 admis par an, pour près de 3500 candidats", souligne Marie-Pierre Barbier, responsable des classes supérieures au lycée Sainte-Marie de Lyon. Afin de remédier à cette faiblesse de débouchés, de nouveaux concours (écoles de commerce et de management essentiellement mais aussi pare exemple l'Ismapp en management public) sont depuis cette année ouverts aux élèves des prépas littéraires.

Autre débouché, l'Ecole des Chartes, avec une vingtaine de stagiaires-fonctionnaires par an, sur environ 170 candidats issus des classes préparatoires littéraires. Les admis suivent le cursus d'archiviste paléographe en étant rémunérés par l'Etat tout au long de leurs études. Les licenciés en lettres ou histoire peuvent y faire un master de technologies numériques appliquées à l'histoire.

Quant à la célèbre Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), elle recrute au niveau master dans les disciplines de sciences humaines et sociales (histoire, sciences politiques, géographie, philosophie, sociologie…). Les candidats doivent adresser une lettre de motivation à l'un des 300 enseignants-chercheurs. "Je privilégie ceux qui ont défini leur sujet et ont commencé tôt leur spécialisation, donc engrangé une masse importante de connaissances. Les parcours sinueux sont les bienvenus !", explique Jean-Loup Amselle, responsable de la mention anthropologie. Objectif : former des docteurs de haut niveau, grâce à un accompagnement renforcé du corps professoral.
  • SPÉCIALISATION PROGRESSIVE
Pour la grande majorité des étudiants qui poursuivront des études de la première année de licence au master à l'université, la spécialisation intervient en 2e et en 3e années de licence. "Nous gardons une dose de transversalité, mais avec plus d'heures dans les disciplines fondamentales", précise Philippe Saltel, directeur de l'UFR sciences humaines à l'université Pierre-Mendès-France, à Grenoble. Il devient alors préférable d'axer les "mineures" en fonction des débouchés visés : dans un cursus de sociologie, il est judicieux de choisir un module de droit du travail si on veut exercer dans les ressources humaines…

Après leur 3e année de licence, la plupart des étudiants poursuivent dans des masters qui donnent bien sûr accès aux métiers de l'enseignement et de la recherche, mais aussi à de nombreux autres auxquels les étudiants ne pensent pas toujours. Ainsi, Morgan est aujourd'hui chargé de recrutement chez Axa après un master en sciences humaines et sociales, mention cultures sportives : "J'y ai étudié la sociologie des activités physiques et le rôle des loisirs dans la société. Cela m'a permis de développer mes connaissances en formation et recrutement, donc de me rapprocher du secteur privé."

A l'issue de son mémoire, Morgan avait assisté à un forum d'entreprises organisé par le réseau Phénix, qui aide des jeunes diplômés en lettres et sciences humaines à intégrer des entreprises : "Mon master m'avait permis d'acquérir autonomie, adaptabilité et esprit de synthèse. Mon employeur m'a accompagné par le biais d'un tutorat et de formations aux techniques d'entretien et au droit du travail. Nous, étudiants en lettres et sciences humaines, nous avons trop tendance à nous autocensurer, alors que nous avons les capacités de nous intégrer dans les entreprises."
Matthieu Lamarre

A Bayonne, la justice se penche sur l'allaitement maternel

La jeune mère s'était fait délivrer un certificat de quinze jours d'arrêt maladie pour allaiter son enfant.AFP/THOMAS COEX

U
ne mère de famille a comparu, vendredi 20 mai, devant le tribunal des affaires sociales de Bayonne pour obtenir le paiement d'indemnités journalières lors d'un congé maladie pour cause d'allaitement maternel, indemnités que la caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) des Pyrénées-Atlantiques lui avait refusées en 2009.

A la fin de son congé maternité, Irène Chatrieux, infirmière et psychomotricienne, s'était fait délivrer un certificat de quinze jours d'arrêt maladie pour allaiter son enfant, mais la CPAM l'avait informée de son refus de payer, l'allaitement n'étant pas considéré comme une maladie. Son médecin traitant lui avait alors délivré un arrêt maladie de trois semaines invoquant une dépression post-natale, ce qui avait conduit à une indemnisation de la CPAM.

"NOUS SOMMES LIÉS PAR LES TEXTES"


Déboutée déjà à deux reprises de ses demandes d'indemnisation pour le premier congé maladie, la jeune mère, âgée de 34 ans, a tenu vendredi, à l'audience, à "pointer du doigt les incohérences du système". "On incite les femmes à mentir sur leur état de santé. Alors que l'OMS préconise un allaitement exclusif au sein jusqu'à six mois."

"Nous ne contestons pas l'intérêt de l'allaitement (...) mais, nous nous en tenons à la stricte interprétation des textes"
, a déclaré de son côté Catherine Casemajor, responsable des services juridiques de la CPAM de Bayonne. Le code de sécurité sociale stipule que le versement des indemnités est possible "lorsque la personne se trouve dans l'incapacité physique de travailler" et cette incapacité doit "être totale" selon la Cour de cassation, a-t-elle ajouté. "Nous sommes liés par les textes, tant qu'ils ne seront pas changés, nous ne pourront indemniser des congés pour cause d'allaitement."

JUGEMENT EN SEPTEMBRE

S'adressant à la plaignante, la présidente du tribunal, Joëlle Peniguel, a indiqué qu'elle allait "chercher dans la jurisprudence", précisant qu'elle n'est pas un "cas isolé". Mais "n'ayez pas trop d'espoir", a-t-elle prévenu.

"Il faut que nous continuions à sensibiliser les personnes décisionnaires sur l'aspect illogique de ce mode de fonctionnement"
, a dit Mme Chatrieux au sortir de l'audience. "Lorsque la maladie est avérée, elle est prise en charge. Par contre, tout ce qui est en amont et participe à une meilleure santé, non", a-t-elle déploré. Le TASS rendra son jugement le 16 septembre.
N’est-ce pas la logique de rentabilité imposée à toutes nos activités qui finit par tuer ?

Le 60e suicidé de France Télécom

Par Marie-José Del Volgo, Directrice de recherches en psychopathologie clinique et psychanalyse à l'Université d’Aix-Marseille, maître de conférences.

Rémy, 57 ans, salarié des télécoms depuis trente-trois ans, s’est immolé le 26 avril 2011 à 7 heures du matin dans un parking situé devant l’agence de Mérignac. Rémy est le 60e suicidé de France Télécom depuis 2008. Voici la froide nouvelle qui nous a surpris une fois de plus, tout comme l’annonce, faite début mai par la mal nommée Sécurité routière des 355 morts sur nos routes depuis le début de l’année. Rémy a choisi de se donner la mort dans un lieu public dédié aux voitures, engins emblématiques de notre modernité, de ses progrès techniques mais encore de ses catastrophes humaines. Quand les conditions de travail se font elles aussi de plus en plus déshumanisantes, les suicides en série des salariés sont des actes de désespoir et de révolte et constituent une affirmation de liberté là où ces conditions aliènent et asservissent jusqu’à faire disparaître les travailleurs en tant qu’humains. Le corps calciné de Rémy, méconnaissable, en est la signature, son immolation le fait disparaître comme le système de production de France Télécom l’a réduit à un simple segment technique de l’entreprise. La douleur de la perte d’un être cher pour sa famille, ses amis et collègues est sans doute à la mesure de la propre douleur subjective de celui qui a choisi de mourir.


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Hôpital Sainte-Marie de Nice : l'état d'urgence est déclaré