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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 4 mars 2023

«À quoi sert le transfert entre un patient et son psychothérapeute?»

Mardi Noir — Édité par Léa Polverini — 2 mars 2023

Cette semaine, Mardi Noir conseille Françoise, qui se demande ce que signifie le transfert en thérapie.

Chère Françoise,

Je dois admettre que quand j'ai découvert votre question, j'ai ri, à cause du «est-ce voulu et provoqué?». Non par moquerie, mais plutôt à cause d'une interrogation que j'ai d'abord perçue comme naïve. Et puis, je me suis souvenue de ma première année en fac de psychologie clinique. Cela faisait pourtant déjà sept ans que j'étais moi-même en analyse, et quand les professeurs évoquaient le transfert, j'étais paumée.

J'avais l'impression qu'on parlait d'un objet mal défini, d'un animal sans contours, une sorte de masse informe et presque magique… Enfin bref, j'espère que vous l'aurez compris: je vous remercie pour cette question! Cette histoire de transfert n'a rien d'évident, et à ce compte-là, vous avez tout à fait raison de penser qu'on le provoque, qu'on l'instaure, alors qu'il n'en est rien: on le repère, et parfois on s'appuie dessus dans le déroulé de l'analyse.

Avant de vous répondre plus précisément, je dirais que le transfert est présent dans de nombreuses situations. La définition que je chéris le plus est celle de Lacan, qui nous enseigne que le transfert, c'est faire de quelqu'un un être supposé savoir. Supposé savoir quoi? Ça dépend de la personne et de sa fonction: supposé savoir nous soigner, nous apprendre, nous écouter, nous aimer… La liste est longue !

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vendredi 3 mars 2023

Jouer la réussite scolaire de son enfant devant un écran : est-ce raisonnable ?

Nathalie BARRÈS   27 févr. 2023

À retenir

  • Une étude vient d’apporter la preuve de la persistance d’une association longitudinale entre le temps passé devant un écran à l’âge de 12 mois et le déficit de l’attention ou des fonctions exécutives à 9 ans.
  • Les mesures rapportées par des enseignants corroborent les mesures en laboratoire. 
  • Bien que ces résultats ne prouvent pas de lien de causalité, les auteurs estiment que « l’augmentation du temps passé devant un écran pendant la petite enfance est associée à des déficiences des processus cognitifs essentiels à la santé, à la réussite scolaire et au succès professionnel futur ».

Pourquoi est-ce important ?

De nombreuses études ont montré des associations entre l’exposition aux écrans durant la petite enfance et la survenue d’importants déficits de l’attention ou des fonctions exécutives.

En revanche il existe encore peu de données sur le maintien de ces déficits à l’âge scolaire. Une augmentation au niveau cérébral des puissances de basse fréquence (ondes thêta lentes) et un rapport plus élevé thêta/bêta ont été corrélés à un moins bon contrôle de l’attention. 

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François Héran : «La France est très loin d’avoir pris sa part sur l’immigration»

par Gurvan Kristanadjaja et Adrien Naselli  publié le 1er mars 2023

Il n’y a pas de «tsunami migratoire», et la France n’est pas un pays si attractif pour les étrangers. Le démographe, professeur au Collège de France, démonte les clichés et enjoint les politiques qui se pencheront bientôt sur la nouvelle loi immigration à faire de même.

François Héran a écrit son nouveau livre Immigration. Le grand déni (Seuil) dans l’urgence. Une réaction presque épidermique au retour inopiné du thème de l’immigration dans le débat public. «On avait tellement d’autres choses en tête, le climat, la guerre en Ukraine… Ce n’était absolument pas le premier des sujets dans les sondages», commente le titulaire de la chaire migrations et sociétés au Collège de France. Dans un contexte marqué par les crispations identitaires de la droite et de l’extrême droite sur le sujet et à quelques semaines du projet de loi immigration présenté par Gérald Darmanin, le sociologue et démographe de 70 ans assume : ce livre est une tentative de remettre les choses à plat. Il est écrit à destination des responsables politiques qui multiplient, selon lui, les contre-vérités.

Deuil L’Assemblée nationale vote à l’unanimité un amendement LFI visant l’allongement du congé pour décès d’un enfant

par AFP et LIBERATION   publié le 3 mars 2023

Cet amendement LFI intervient dans le cadre d’un texte visant à «protéger les parents d’un enfant bien vivant», il avait été rejeté par l’ancienne ministre du travail Muriel Pénicaud il y a trois ans.

Enfin une preuve d’humanité. L’Assemblée nationale a voté à l’unanimité jeudi soir en faveur d’un allongement du congé minimum pour le décès d’un enfant, en le portant de 5 à 12 jours dans le Code du travail. Les députés ont adopté un amendement LFI en ce sens, dans le cadre de l’examen d’une proposition de loi du groupe Horizons qui vise à améliorer l’accompagnement des familles d’enfants gravement malades.

Isabelle Lonvis-Rome : «Les victimes de violences conjugales n’auront plus à aller frapper à toutes les portes»

par Marlène Thomas  publié le 2 mars 2023

A l’approche de la Journée internationale de la lutte pour les droits des femmes, la ministre déléguée à l’Egalité entre les femmes et les hommes dévoile à «Libération» les contours du dispositif de «pack nouveau départ».

Huit jours avant le 8 mars, Journée internationale de la lutte pour les droits des femmes, Isabelle Lonvis-Rome est hantée. Hantée par le souvenir d’Assia B., que la ministre déléguée à l’Egalité entre les femmes et les hommes convoque à plusieurs reprises durant l’entretien, une victime de féminicide dont le corps démembré a été retrouvé mi-février au parc des Buttes-Chaumont à Paris. Une de plus pour qui il était trop tard. En 2021, 208 000 victimes de violences conjugales ont passé la porte d’un commissariat ou d’une gendarmerie, un bond de 21 % par rapport à 2020, selon les données du ministère de l’Intérieur. La même année, 122 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex (+20 %).

Le cercle des nageur-euse-s en eaux troubles

 

Une présentation du cercle des nageur-euse-s en eaux troubles et quelques ressources sur la psychiatrie.

Le thème du mois c’est aussi l’occasion de mettre en lumière des groupes locaux en lien avec les questions soulevées. Ce mois étant consacré à la dépression, on a été à la rencontre du cercle des nageur·euse·s en eaux troubles. On vous propose une petite présentation qu’ielles nous ont communiqué ainsi que des ressources sur les questions psy.

Une rapide présentation :

Le cercle ne te proposera ni piscine olympique, ni cocktail à la plage des Catalans mais un espace de réflexion, d’échanges, d’auto-formation, de rencontre autour des questions de psychiatrie, de santé mentale et de soin.

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Aware, le catalogue qui sort les femmes artistes de l’anonymat

Yasmine Youssi   Publié le 28/02/23

« Sans titre », de Louisiane Saint-Fleurant, 1995 (collection Jara Michel).

« Sans titre », de Louisiane Saint-Fleurant, 1995 (collection Jara Michel).Photo Émeraude Michel

L’association Aware, qui cherche à réhabiliter les femmes artistes modernes et contemporaines, vient de publier sa millième notice biographique. Louisiane Saint-Fleurant, oubliée de l’histoire de l’art, rejoint ainsi les rangs des artistes reconnus.

La parole de lecteurs du « Monde » sur la fin de vie : « Votre article m’a libérée de cette colère que je portais en moi »

Par   Publié le 5 mars 2023

L’article de Vanessa Schneider sur la fin de vie de son père, publié à la mi-janvier, a suscité de nombreuses réactions sur l’accompagnement des malades et leurs familles allant très largement dans le même sens que notre journaliste.

La publication dans Le Monde, le 16 janvier, du récit de notre journaliste Vanessa Schneider sur la fin de vie de son père, l’écrivain et psychanalyste Michel Schneider, mort d’un cancer en juillet 2022, a suscité un écho rare, que ce soit sur le site du Monde, au courrier des lecteurs ou sur nos réseaux sociaux.

Ces réactions vont quasiment toutes dans le même sens, celui de la dénonciation de l’incapacité du corps médical à accompagner les malades et leur famille et de l’absence de formation des médecins dans ce domaine. Voici quelques extraits de réactions de lectrices et lecteurs du Monde.

« Par moments, je me suis sentie seule et lâchée par le corps médical »

Chantal Catzeflis-Benassy, Les Matelles (Hérault) : « (…) Tout ce que vous relatez résonne au fond de moi et me touche particulièrement, tant ce parcours et ses arcanes ressemblent point par point à ce que j’ai traversé tout au long des quatorze mois de maladie de mon mari jusqu’à son décès, à notre domicile, le 25 novembre 2021, à 68 ans. Il était directeur de recherches (biologiste) émérite, venait de prendre sa retraite depuis un an quand la maladie s’est déclarée (cancer du poumon avec métastases cérébrales).

(…) J’estime, dans cette douloureuse épreuve, avoir eu beaucoup de chance, beaucoup de chance d’avoir croisé, rencontré des soignants formidables (pour la plupart), compétents, dévoués, passionnés mais au bout du rouleau. Beaucoup de chance d’avoir bénéficié d’un système médical – gratuit ou presque – performant et à la pointe mais qui souffre de graves dysfonctionnements car à bout de souffle, comme vous le décrivez vous-même.

(…) Et pour conclure, vous dire combien, par moments, je me suis sentie seule et lâchée par le corps médical, impuissant, absent, incapable (parfois) de mettre des mots sur cette fin de vie qui approche. Le manque de formation de certains médecins, oncologues en particulier, à être empathiques, à parler de la mort avec franchise, pudeur et simplicité. Car ils n’ont tout simplement pas de formation. »

Gaël Fournis propose des jouets technologiques et de la recherche bénévole en IA pour lutter contre les cancers pédiatriques

Par   Publié le 4 mars 2023

Assis en tailleur, jean, basket et chemise blanche décontractée, le psychiatre Gaël Fournis reconstruit une tour de 20 centimètres en Kapla. Et pour cause. Encouragé par son papa, Flavio, 5 ans et demi, vient encore de la détruire d’une balle télécommandée roulant comme un bolide. Un peu en retrait sur une chaise, Axelle, 12 ans et demi, manie tout en subtilité un robot multicolore, et ce malgré son bras passant sous son sweat-shirt pour cause de perfusion. A l’autre bout de la pièce, allongée sur son lit déplacé depuis sa chambre, Namizata, 10 ans, en a fini de son immersion aquatique avec son casque de réalité virtuelle. Smartphone en main, elle pilote fougueusement un drone attaché à un ballon vert gonflé à l’hélium. Son exploration est si hardie que le dirigeable de poche s’échappe de la pièce pour flotter allègrement dans le couloir, au grand plaisir de la fillette, tout sourire.

Gaël Fournis, dans la salle de jeu du département d'oncologie pédiatrique de l’Institut Gustave-Roussy, à Villejuif (Val-de-Marne), le 14 février 2023.

Aria et ses colocataires de cerveau

Mercredi 1 mars 2023

Provenant du podcast

Les Pieds sur terre

"Nous sommes 28 personnes dans ma tête." ©Getty - Betsie van der Meer

Aria souffre de TDI ou “trouble dissociatif de l’identité” : plusieurs personnalités cohabitent dans sa tête. Ce trouble est méconnu, mais Aria découvre sur internet l'existence d'une communauté qui échange sur le sujet, lui permettant de mieux comprendre son trouble. Récit signé Jeanne Mayer

Pour Aria tout commence lorsqu'elle s'aperçoit qu'elle souffre d'amnésies inquiétantes : "Parfois on va me demander comment je m'appelle et je ne vais pas savoir répondre."

Elle souligne qu'il ne s'agit pas de différentes facettes d'elle-même, mais bien de plusieurs personnes qui vivent en elle : "C'est un peu comme si mon corps était une sorte de voiture, et il y a une personne au volant puis ceux qui sont à l'arrière et de temps en temps, on change de place."

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Éducation à la sexualité à l’école : pourquoi ça coince toujours ?

Marion Rousset  Publié le 02/03/23

La copie d'une élève en classe de quatrième lors d'un contrôle de SVT (sciences de la vie et de la terre).  

La copie d'une élève en classe de quatrième lors d'un contrôle de SVT (sciences de la vie et de la terre).  Photo Vincent Lecomte / Hans Lucas

Trois associations ont annoncé mercredi attaquer l’État en justice pour “défaut de mise en œuvre de la loi”. Elles entendent faire appliquer la loi de 2001 qui prévoit trois séances annuelles d’éducation à la sexualité pour les élèves. Dans les faits, nombre d’enseignants craignent encore de s’aventurer sur ce terrain miné.

Violences sexuelles : Bayard Jeunesse publie trois livrets de prévention adaptés aux enfants

Julia Vergely  Publié le 01/03/23

« Mon corps est un trésor » (3-7 ans) et « Stop aux violences sexuelles » (14 ans et plus), viennent compléter le premier livret, « Stop aux violences sexuelles faites aux enfants » (7-13 ans), publié en 2018.   

« Mon corps est un trésor » (3-7 ans) et « Stop aux violences sexuelles » (14 ans et plus), viennent compléter le premier livret, « Stop aux violences sexuelles faites aux enfants » (7-13 ans), publié en 2018.  Alix Garin

Consentement, respect du corps, viol, inceste… Trois livrets, téléchargeables gratuitement en ligne, explicitent les violences sexuelles en des termes pensés pour chaque tranche d’âge. Pour que le sujet ne soit plus tabou dans la famille.

Le sujet est délicat et effraie bien des parents. Pourtant, en parler aux enfants, et le plus tôt possible, est un des meilleurs remparts à la honte et au silence. Consentement, respect du corps, harcèlement, mais aussi agression, viol, inceste… Bayard Jeunesse s’empare de tous les aspects des violences sexuelles et publie deux livrets pour répondre aux questions des enfants, selon leur âge. Mon corps est un trésor s’adresse aux tout-petits, de 3 à 7 ans ; et Stop aux violences sexuelles, aux plus de 14 ans. Ils sont accessibles en téléchargement gratuit en ligne et viennent habilement compléter le premier livret, Stop aux violences sexuelles faites aux enfants, destiné aux 7-13 ans et publié en 2018. Bien avant que les livres de Vanessa Springora et de Camille Kouchner ne viennent remuer l’opinion publique sur le sujet.

L’accès à certaines professions médicales sera facilité

Le Temps avec l’ATS   Publié mardi 28 février 2023

SUISSE

Le National a largement accepté une proposition d’assouplissement des critères pour exercer les métiers de médecin, pédiatre ou psychiatre, en cas de pénurie

Médecins de famille, pédiatres, psychiatres et psychothérapeutes d’enfants et d’adolescents pourront exercer plus facilement en Suisse en cas de pénurie avérée. Le National a accepté mardi, par 157 voix contre 32, une dérogation aux conditions d’admission.

Qui veut exercer en Suisse doit notamment avoir au préalable travaillé pendant trois ans dans un établissement helvétique reconnu de formation post-grade. La disposition pourrait toutefois mener à une pénurie de certains médecins dans les régions périphériques.

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Dans la Manche, la pénurie de psychiatres inquiète

Par Julien Munoz   Publié le 

Début février 2023, une lettre ouverte a été adressée par la Commission médicale d'établissement (CME) du Bon Sauveur de la Manche à l'Agence régionale de santé.

Début février 2023, une lettre ouverte a été adressée par la commission médicale d’établissement (CME) du Bon Sauveur de la Manche à l’Agence régionale de santé pour alerter les pouvoirs publics et la population des difficultés rencontrées.
Début février 2023, une lettre ouverte a été adressée par la commission médicale d’établissement (CME) du Bon Sauveur de la Manche à l’Agence régionale de santé pour alerter les pouvoirs publics et la population des difficultés rencontrées. (©La Presse de la Manche )
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« Passer par le médecin traitant… quand il y en a un… »

« Nous manquons de personnel et de nombreux départs récents n’ont fait qu’empirer la situation. Il y a notamment une grosse alerte sur le Cotentin, expliquait Émilie Pierron, présidente de la CME, dans les colonnes de La Presse de la Manche. Pour le pôle psychiatrie enfants et adolescents du Cotentin, il y a moins de trois équivalents temps plein (ETP) pour six postes. Toujours dans le Cotentin, pour la psychiatrie adultes, nous avons un peu moins de dix ETP pour dix-huit postes. Il ne faut pas oublier que nous assurons un service 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, avec un système d’astreinte et dans ces configurations, les astreintes reviennent plus souvent. Tout cela engendre de la fatigue et de la lassitude pour les personnels qui préfèrent s’en aller. »

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Les aménagements de peine suspendus aux expertises psychiatriques

Publié le 

Certains projets d’aménagement de peine ou de permissions de sortir peuvent être gelés, plusieurs mois voire plus d’une année durant, dans la seule attente d’une expertise psychiatrique. En cause notamment, une hausse importante du nombre de demandes ces vingt dernières années, couplée à une baisse du nombre d’experts disponibles. Cet article publié par l’Observatoire international des prisons illustre la hausse continue des demandes d’expertises confrontée à la baisse du nombre d’experts-psychiatres.

« Une semaine avant l’audience devant le tribunal de l’application des peines, mon client a appris que cette dernière était renvoyée à une date ultérieure car l’experte ne donnait pas signe de vie. Elle s’est manifestée 48h avant l’audience, le vendredi, a fait son expertise en quelques minutes et a produit ses écrits durant le week-end, mais c’était trop tard, le renvoi était déjà prononcé. Mon client était en pleurs. » Cette expérience relatée par Me Juliette Chapelle, avocate au barreau de Paris, n’est pas une exception. 

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Chaque jour, 20 personnes sont admises de force en psychiatrie... et ce sont surtout des jeunes

Publié le 01/03/2023 

SUISSE

Récemment, plusieurs personnes déséquilibrées mentales ont eu des comportements violents et menaçants. En réalité, chaque jour, 20 personnes sont admises de force en psychiatrie. Cela concerne surtout des jeunes en-dessous de 30 ans. 


Vingt personnes sont, chaque jour en Belgique, admises de force en psychiatrie, écrivent les journaux de Mediahuis ce mercredi. Les chiffres du SPF Santé publique de 2021 montrent qu'en un an, 7.553 personnes ont été admises de force. La majorité des mises en observation ont lieu en Flandre (4.396). Ce chiffre est beaucoup plus élevé qu'en Wallonie (2.043) et à Bruxelles (1.109).  


“Gestation post-mortem” : vers des mères porteuses en état de mort cérébrale ?

Octave Larmagnac-Matheron publié le  

Utiliser les corps de femmes en état de mort cérébrale en guise de « mères porteuses » ? L’idée, pour le moins déconcertante, développée par la philosophe norvégienne Anna Smajdor dans un article publié en novembre dernier, commence à susciter la polémique dans l’Hexagone. Explications.

« Il n’y a pas de raison médicale évidente pour laquelle il ne serait pas possible d’initier de telles grossesses » dans le corps de femmes en état de mort cérébrale : c’est autour de ce constat que s’articule la réflexion d’Anna Smajdor sur la possibilité de développer des pratiques de gestation post-mortem (au sens de la mort cérébrale). « Pas de raison », et même de nombreux éléments factuels qui indiquent que ce genre de grossesse peut effectivement être mené à terme : il existe des cas attestés de grossesses poursuivies en dépit de la mort cérébrale de la mère, dans ces corps sous respirateur toujours fonctionnels du point de vue de la circulation sanguine, des défenses immunitaires, de l’assimilation de nutriments, de la croissance, etc.

À la vie à la mort avec André Comte-Sponville et Claude Grange

Jeudi 2 mars 2023

Le sujet de la fin de vie fait appel aux penseurs de la médecine, de la philosophie et de l'éthique. ©Getty - Sukanya Sitthikongsak

Le Book Club reçoit Claude Grange, médecin spécialiste des soins palliatifs, et André Comte-Sponville, philosophe, pour une discussion autour de la fin de vie, nourrie de leurs réflexions et expériences.

Avec

Entre décembre 2022 et mars 2023 se tient la Convention Citoyenne sur la fin de vie, l'occasion d'une réflexion sur les conditions actuelles des soins donné aux personnes mourantes et sur les enjeux de l'arrêt du parcours thérapeutique. Claude Grange et André Comte-Sponville se sont tous les deux intéréssés ces questions par le prisme de leur discipline : la médecine et la philosophie.

Claude Grange est médecin, praticien hospitalier spécialisé en douleurs chroniques et soins palliatifs et formateur sur ces sujets. Il a dirigé l'unité de soins palliatifs de l'hôpital de Houdan dans les Yvelines. Il publie chez Gallimard "Le Dernier souffle. Accompagner la fin de vie", un ouvrage pensé comme un compte-rendu d'expérience, en abordant les sujets actuels de l'euthanasie et du suicide assisté du point de vue du médecin. Le récit du Dr. Grange est complété par un avant-propos et et une post-face par Régis Debray, qui apporte une réflexion plus générale sur la place de la mort dans nos sociétés contemporaines.

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Des signaux faibles préoccupants pour les établissements de santé

Serge Cannasse   23 févr. 2023

Après deux années de pause dues à l’épidémie de Covid-19, la HAS (Haute Autorité de santé) a repris la publication des résultats des IQSS (indicateurs de qualité et de sécurité des soins) des établissements de santé. Ces indicateurs poursuivent plusieurs buts : donner des éléments aux équipes hospitalières et aux professionnels sur la qualité de leurs pratiques, permettre le suivi de cette qualité par les pouvoirs publics, informer les usagers de l’hôpital et leur entourage, ainsi que les professionnels de ville et les parties prenantes de la vie hospitalière (élus, citoyens, etc).

Les indicateurs sont désormais au nombre de 30 au niveau national, couvrant quatre secteurs : médecine –chirurgie – obstétrique (MCO), soins de suite et de réadaptation (SSR), hospitalisation à domicile (HAD) et pour la première fois, psychiatrie (centrés sur les soins somatiques). Parmi eux, 23 sont disponibles par établissement. Ils sont publiés sur Qualiscope (https://www.has-sante.fr/jcms/c_1725555/fr/qualiscope-qualite-des-hopitaux-et-des-cliniques), site internet accessible au grand public, qui peut ainsi orienter ses recherches pour une hospitalisation. Il permet également aux professionnels hospitaliers de se situer par rapport aux autres établissements.

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La psychothérapie d’Adolf Hitler : un futur dictateur sur le divan

Christoph Renninger  28 février 2023

La plupart des évaluations psychiatriques d’Adolf Hitler ont été réalisées à distance ou a posteriori. En 1924, alors qu’il est incarcéré pour trouble de l’ordre public, le futur dictateur, qui n’en est qu’au tout début de sa carrière politique, suit une psychothérapie. Les signes d’une « psychopathie hystérique » sont déjà présents et annotés par son psychologue, le Dr Alois Maria Ott. Leurs échanges ont été analysés par le Dr Robert Kaplan, psychiatre à l’ Université de Wollongong(Australie) .[1,2]

En détention après le putsch raté

En 1924, Hitler est emprisonné en tant qu'activiste de droite et "fauteur de troubles". Les 8 et 9 novembre de l’année précédente, avec d'autres membres du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP), il avait tenté un putsch contre le gouvernement bavarois (également connu sous le nom de putsch Hitler-Ludendorff), mais avait échoué.

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« Psychothérapies » : derrière la porte du cabinet

 

Eux-mêmes thérapeutes, Jessica Holc et Ghislain de Rincquesen s’associent au dessinateur Emiliano Tanzillo pour Psychothérapies, un roman graphique publié aux éditions Glénat, et qui dévoile les dessous d’une pratique qui permet de « guérir par la parole ».

Lorsque Gaby se décide à consulter une psychothérapeute, il doit mettre de côté ses aprioris, qui le poussent à réduire la pratique aux « bourges » et aux « fous ». Il témoigne pourtant un besoin criant d’aide : à 30 ans, il se dit épuisé par les cauchemars récurrents qui perturbent ses nuits. Paula, elle, a été traumatisée par les attentats de Nice, dont elle peine à se relever. Tous deux vont, à mesure que les séances passent, apprivoiser leurs peurs, identifier les sources de leurs souffrances et mettre des mots sur des blessures anciennes, parfois remontant à l’enfance, de manière à retrouver la légèreté et la spontanéité espérées.

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