LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par Pierre Barthélémy
Dans le film Menteur,
menteur, Jim Carrey incarne un menteur pathologique, évidemment avocat de son
métier (Hollywood ne rate jamais un bon cliché), qui se retrouve dans
l’incapacité de dire autre chose que la vérité, « toute la vérité et rien que
la vérité » pendant une journée entière. On peut rire des situations dans
lesquelles se fourre le mythomane contraint au repentir, mais serions-nous
moins gênés si, 24 heures durant, nous étions à sa place ? Combien de fois
prenons-nous des libertés avec la vérité ? Pensez à vos entretiens d’embauche,
aux discussions de vos rendez-vous galants, et à la réponse que, quelques
heures plus tard, vous faisiez (ou qu’on vous faisait) à la question : « Alors,
heureuse ? »
Alors, combien de
mensonges par jour ? Les chercheurs en psychologie aimeraient bien le savoir
mais, la vraie vie étant différente des films ou de la télévision, il est
difficile de voir quand une personne sert un bobard. Le gène Pinocchio n’a pas
encore été implanté dans l’espèce humaine et les détecteurs de mensonge
s’avèrent d’une fiabilité douteuse. Le plus simple, s’est dit une équipe
américaine en 2002, c’est encore de demander aux menteurs.