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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 28 août 2014

Et un, et deux, et trois mensonges

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO Par 
Dans le film Menteur, menteur, Jim Carrey incarne un menteur pathologique, évidemment avocat de son métier (Hollywood ne rate ­jamais un bon cliché), qui se ­retrouve dans l’incapacité de dire autre chose que la vérité, « toute la vérité et rien que la vérité » pendant une journée entière. On peut rire des situations dans lesquelles se fourre le mythomane contraint au repentir, mais serions-nous moins gênés si, 24 heures durant, nous étions à sa place ? Combien de fois prenons-nous des libertés avec la vérité ? Pensez à vos entretiens d’embauche, aux discussions de vos rendez-vous galants, et à la réponse que, quelques heures plus tard, vous faisiez (ou qu’on vous faisait) à la question : « Alors, heureuse ? »

Alors, combien de mensonges par jour ? Les chercheurs en psychologie aimeraient bien le savoir mais, la vraie vie étant différente des films ou de la télévision, il est difficile de voir quand une personne sert un bobard. Le gène Pinocchio n’a pas encore été implanté dans l’espèce humaine et les détecteurs de mensonge s’avèrent d’une fiabilité douteuse. Le plus simple, s’est dit une équipe américaine en 2002, c’est encore de demander aux menteurs.

PEACE – Fumer du cannabis en couple limiterait les violences conjugales

Le Monde Blogs 
AFP/JAVIER SORIANO
AFP/JAVIER SORIANO

Les couples mariés qui fument régulièrement du cannabis ensemble ont moins de chances d’être concernés par les violences conjugales que les autres. L’affirmation est très sérieuse ; elle est donnée par des chercheurs des universités Yale, de Buffalo et Rutgers dans une étude publiée par la revue scientifique Psychology of Addictive Behaviors et reprise par le quotidien britannique The Independent mercredi 27 août.

Des chercheurs réécrivent la mémoire des souris

Le Monde.fr Par 
Les neurones de l’hippocampe de souris, visibles ici en rouge, ont été activés par un rayon laser arrivant via une fibre optique (canal noir au centre)., ce qui a fait revivre aux souris les souvenirs qui y étaient stockés.
«Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. [...] D’où avait pu me venir cette puissante joie ?»Lorsqu’il croque dans sa madeleine qui lui rappelle son enfance, Marcel Proust est envahi de souvenirs et d’émotions agréables intimement liés. Notre cerveau, en effet, est bien plus qu’un simple disque dur. Il agrémente chaque souvenir (lieu, date…) de sentiments et de sensations appelées « valences émotionnelles ».
Peut-on intentionnellement modifier ces valences, par exemple pour embellir des souvenirs douloureux ? C’est ce que vient de réaliser une équipe de neurobiologistes du Massachusetts Institute of Technology (MIT), à Boston.
Ils ont pour cela eu recours à une technique récente appelée optogénétique, qui permet de commander des neurones avec simplement de la lumière. En activant certains neurones chez la souris, ces chercheurs ont artificiellement pu leur faire revivre des souvenirs et même altérer les émotions associées.
Les souvenirs sont-ils physiquement constitués par des réseaux de neurones quelque part dans le cerveau ? La question est longtemps demeurée sans réponse. Dans les années 1930, le neurochirurgien canadien Wilder Penfield établit par hasard un premier lien entre la mémoire et son support biologique. Alors qu’il stimule électriquement le cerveau de patients épileptiques, et plus particulièrement une région appelée l’hippocampe, ces derniers se mettaient à revivre certains souvenirs.

Les chercheurs ont par la suite continué à explorer les liens entre hippocampe et mémoire, mais sans jamais parvenir à des démonstrations irréfutables.

Giovanni Bosco, miracle à l’italienne

BRIGITTE OLLIER ENVOYÉE SPÉCIALE À LAUSANNE

Les rêves fous des dissidents

BRIGITTE OLLIER (À LAUSANNE)

Toile de Giovanni Bosco. (Photo Arnaud Conne. Atelier de numérisation. Ville de Lausanne. Collection de l'Art brut.)

EXPO
L’exposition «l’Art brut dans le monde» présentée en Suisse, permet de découvrir sept créateurs rebelles.
L’art brut est un art présent et pluriel, universel. C’est cette démonstration que souhaitait faire Lucienne Peiry, qui dirigea la Collection de l’art brut de 2001 à 2012, après Michel Thévoz, et qui fut ensuite en charge de la recherche et des relations internationales pour le musée (le poste est supprimé à la fin de cette année), afin d’ouvrir davantage la Collection vers de nouveaux horizons. Dans ce musée hors norme, où il n’est pas rare de croiser des visiteurs bouleversés, respirent les œuvres rebelles d’une tribu à part entière, insoumise. 

Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, psychopathologie et handicap

parJean-Philippe Raynaud


Premières lignes

Je développerai ici quelques réflexions d’un praticien de terrain, exerçant depuis une douzaine d’années au sein d’un hôpital de jour de psychiatrie de service public, auprès d’enfants qui présentent ce que l’on appelle aujourd’hui un handicap psychique.Les enfants que nous soignons présentent des troubles sévères, nécessitant des soins intensifs, multidimensionnels et prolongés, mais dont l’évaluation...


Le Sentiment de soi Histoire de la perception du corps (XVIe-XXe siècle)

Georges Vigarello

Date de parution 04/09/2014

Yoga, méditation et autres techniques de bien-être : l’idée est aujourd’hui largement répandue que nous pouvons agir sur notre humeur et nos états d’âme par un travail sur le corps. Or cette idée a une histoire que Georges Vigarello révèle ici, proposant un parcours fascinant à travers l’histoire des représentations de l’intime.
Jusqu’au XVIIIe siècle, le moi était circonscrit à la pensée et à l’esprit : « je pense, donc je suis ». C’est avec les Lumières qu’apparaît, dans les textes de Diderot ou de l’Encyclopédie, l’idée d’un sixième sens pour désigner les perceptions internes du corps. Cette conscience inédite s'exprime dans la notion nouvelle de sentiment de l'existence. Le corps coïncide avec le moi : véritable révolution de la perception de soi, qui s’exprimera bientôt abondamment dans les journaux intimes.

Moi, mon fils et sa schizophrénie

Christine Mateus | 21 août 2014

Dominique Laporte évoque avec émotion la grave maladie de son fils, qui s'est suicidé à 31ans. Méconnue, la schizophrénie touche 1 % des Français.


Repli sur soi, comportement imprévisible, hallucinations, délire de persécution… Dominique Laporte, comédienne de théâtre, raconte dans son livre le calvaire vécu par son fils diagnostiqué schizophrène à l’âge de 19 ans. (LP/Philippe de Poulpiquet.)

« Nous sommes partis pour une très longue route. » Lorsque le psychiatre s'adresse en ces termes à Dominique Laporte, elle ne sait pas encore à quel point cette prophétie sera douloureusement accomplie. Treize années d'épreuves au . Xavier, son fils, est âgé de 19 ans quand le diagnostic tombe : schizophrénie. 


Joli succès en 2008, le livre de cette comédienne de théâtre, retraçant le tsunami que représente l'arrivée de cette maladie dans sa famille, ressort aujourd'hui*. Les témoignages qui traitent du quotidien de parents avec leur enfant schizophrène sont en effet très rares. Et celui-ci est sans concessions. Pour elle, comme pour l'Institution psychiatrique. « Nous avons vécu dans la hantise quotidienne des excès de Xavier. Les véritables soins n'ont commencé que le jour où il s'est armé d'une carabine pour tirer sur les toits. Placements d'office, traitements divers, hospitalisations musclées, retours au domicile familial, piqûres à effet retard, chambres d'isolement, rien n'y fit », tranche l'auteur.


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mercredi 27 août 2014

La rue, grande faucheuse des SDF

PIERRE BENETTI

Selon le bilan divulgué lundi par le Collectif les morts de la rue (CMDR), 454 sans-domicile-fixe seraient morts en 2013. Parmi eux, 15 enfants de moins de 15 ans (contre 3 en 2012), dont 10 de la communauté rom. Ce recensement n’est pas exhaustif, a précisé le collectif : «La réalité des décès est peut-être six fois plus grande que nos chiffres», commente Cécile Rocca, la coordinatrice du mouvement. D’où l’intérêt de la première étude scientifique consacrée à la question et menée par une équipe d’épidémiologistes français (lire ci-contre), publiée en juillet dans une revue britannique.

«Il n’existait aucun chiffre sur le nombre total de morts»

PIERRE BENETTI
INTERVIEW

Chercheuse à l’Inserm, Cécile Vuillermoz a mené la première étude scientifique sur le sujet 

:

Première auteure d’une étude publiée en juillet (1) sur le recensement des morts dans la rue, Cécile Vuillermoz a effectué ce travail au Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc), un des laboratoires (2) de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Comment en êtes-vous arrivés au chiffre de 6 730 morts entre 2008 et 2010 ?

Dans cette étude, la méthode utilisée pour estimer le nombre de décès de personnes sans domicile est appelée méthode «capture-recapture». A partir de deux ou plusieurs sources non exhaustives et indépendantes, elle permet d’estimer le nombre d’observations non recensées par chacune d’elles. En les croisant, on peut ainsi déterminer le nombre total de cas sur une période et un territoire donnés. Il existe deux sources collectant des données sur les décès des sans-domicile, tout au long de l’année et au niveau national : le collectif les morts de la rue et l’Inserm-CépiDc.
Le collectif recense depuis 2008 environ 400 morts par an. Cependant, il est loin d’être une source de données exhaustive, même si elle est la plus importante en France. De même, l’Inserm-CépiDc identifie 241 décès pour lesquels le médecin ayant certifié la mort a fait mention du fait d’être sans domicile fixe entre 2008 et 2010. Nous n’avons aucun élément permettant de penser que ces chiffres sont sous-estimés. Cependant, il est essentiel de noter que la précision de cette estimation est faible, puisque la vraie valeur a 95% de chances de se situer entre 4 381 et 9 079 décès.

mardi 26 août 2014

Le retour discuté de la psychochirurgie

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par 
Il y a douze ans, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) était saisi par le professeur Alim-Louis Benabid – père de la stimulation cérébrale profonde (SCP) – afin que cette thérapie soit appliquée à des pathologies psychiatriques. Fort du succès de cette neurostimulation dans le traitement de la maladie de Parkinson, le neurochirurgien grenoblois proposait que la SCP puisse être étendue à d’autres maladies neuropsychiatriques, et en particulier aux troubles obsessionnels compulsifs (TOC).

Depuis vingt-cinq ans, on sait que l’hyperactivité pathologique d’une région cérébrale peut être « brouillée » par un courant électrique de haute fréquence appliqué à une électrode implantée. Plus de 100  000 patients ont bénéficié des effets de cette neuromodulation dans le monde. Le CCNE rendit un avis favorable, assorti de recommandations visant à encadrer la résurgence d’une psychochirurgie dont le passé – avec les tristement célèbres lobotomies des années 1940 – demeure ­controversé. Parmi ces mises en garde, l’instance d’éthique préconisa que les indications soient, dans un premier temps, limitées aux TOC.

Indicateurs régionaux : un rapport ausculte l’offre de soins et l’état de santé des Français

26/08/2014

L’offre sanitaire, médico-sociale et ambulatoire des régions françaises est détaillée dans le recueil d’indicateurs 2014 de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), document mis en ligne ce lundi.
Ce portrait sanitaire et social de la France compile les indicateurs régionaux de l’offre et du recours aux soins, de la consommation de soins, de l’état de santé de la population, auxquels s’ajoutent des données sociodémographiques mises à jour en 2014.
La première partie du document regroupe des fiches thématiques et descartographies : densité de médecins généralistes, dépassements d’honoraires, nombre de maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) et de points d’accueil d’urgences, décès par accident vasculaire cérébral (AVC), obésité chez les adultes, etc.
Des fiches de synthèse régionale à télécharger individuellement complètent le tout.
A. B.-I.

Mothers and Children by Ken Heyman

Le célèbre photographe Ken Heyman a parcouru le monde tout au long de sa carrière. L’un de ses thèmes de prédilection : la filiation, qu’il a immortalisé aux quatre coins de la planète. La série Mothers témoigne de ses rencontres avec des mères et leurs enfants. Ces clichés, pris il y a 50 ans, avaient été réalisés dans le cadre du livre Family, co-écrit avec l’anthropologue Margaret Mead.