par Camille Froidevaux-Metterie, Philosophe publié le 23 décembre 2021
Les fêtes de fin d’année approchent et, avec elles, la perspective assez certaine de devoir batailler ferme à la table du réveillon pour contrer les critiques du mouvement #MeToo et autres charges antiféministes. Mon conseil : rester calme, laisser vociférer, puis rétorquer à l’aide d’arguments précis et tranchants. En voici quelques-uns, testés face à des détracteurs figés dans leurs certitudes d’un autre âge.
#MeToo, c’est du lynchage, entendez : «C’est un tribunal médiatique qui se substitue à la justice», «On nie la présomption d’innocence», «Tous les hommes ne sont pas des violeurs» :
Ce mouvement frappe par son ampleur parce qu’il révèle des faits demeurés très longtemps ignorés, à savoir la permanence et la fréquence des violences sexuelles dans tous les domaines (intime, professionnel, politique), dans tous les milieux sociaux et géographiques, à tous les âges de la vie. Si certaines femmes ont décidé de donner le nom de leurs agresseurs, c’est parce que ceux-ci bénéficiaient jusque-là d’une impunité totale qui fait qu’elles n’étaient pas entendues ni crues.