blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 17 décembre 2020

Elisa Rojas, indépendante

Par Elsa Maudet, photo Edouard Caupeil — 16 décembre 2020

Photo Edouard Caupeil


L’avocate qui se bat avec pugnacité contre le validisme publie un récit intime sur un amour obsessionnel.

Dans le milieu du handicap, habitué à revendiquer sans trop s’énerver, elle détonne. Défouraille notamment contre le président Macron et son gouvernement, en particulier la secrétaire d’Etat Sophie Cluzel, les accusant à longueur de tweets et d’interviews d’incompétence et d’irresponsabilité. «Depuis le départ, on est au niveau zéro de la réflexion politique sur le handicap, on ne peut pas faire moins intéressant !» lâche-t-elle. Elisa Rojas, 41 ans, a la gouaille de son métier, avocate, et la rage de l’opprimée, elle qui est atteinte d’une maladie génétique fragilisant ses os et bloquant sa croissance, et qui se déplace en fauteuil roulant. Après Poutou au premier tour, elle a, certes, voté Macron au second sur les conseils de sa mère et en se bouchant le nez, mais pas dit qu’on la reprenne à jouer le jeu. «Il va peut-être falloir arrêter de participer à ce cirque, pour changer totalement de système, parce que la prochaine fois, ça va être la même chose, on va encore avoir Le Pen contre quelqu’un de droite», souffle-t-elle.

Vaccination en EHPAD : comment établir le consentement chez les personnes vulnérables ?

LE 16/12/2020

À retrouver dans l'émission

LA QUESTION DU JOUR

par Guillaume Erner

Les établissements d’hébergement et résidences pour personnes âgées seront prioritaires dans la stratégie vaccinale contre le covid. Mais certains résidents sont dans l'incapacité de formuler leur consentement. Comment procéder ?

Photo d’un résident dans un EHPAD à Bergheim en France, prise le 14 avril 2020, lors du premier confinement.
Photo d’un résident dans un EHPAD à Bergheim en France, prise le 14 avril 2020, lors du premier confinement. Crédits :  SEBASTIEN BOZON AFP

Le gouvernement doit présenter sa stratégie vaccinale, mercredi 16 décembre 2020 à l’Assemblée Nationale, jeudi 17 décembre 2020, au Sénat. Les établissements d’hébergement et résidences pour personnes âgées seront prioritaires. Particulièrement touchés par la pandémie, les EHPAD dénombrent plus de 24 000 morts dus au covid. La vaccination devrait y démarrer en janvier 2021. Une vaccination non obligatoire mais néanmoins primordiale pour des personnes vulnérables, qui ne sont pas toujours en mesure de donner leur consentement.

Guillaume Erner reçoit Michèle Lévy-Soussan, médecin responsable de l’unité mobile d’accompagnement et de soins palliatifs, co-animatrice de la cellule de support éthique, sur le groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière – Sorbonne Université.

Lire la suite et écouter le podcast ...


L'Inconnue de la Seine, un fait divers devenu icône littéraire

 Slate

Adrienne Rey — 29 juin 2020

À la fin du XIXe siècle, le masque mortuaire d'une jeune inconnue noyée dans le fleuve est reproduit à des milliers d'exemplaires. Ce visage énigmatique va inspirer les artistes de toute l'Europe.

Masque mortuaire de l'inconnue de la Seine, 1900, auteur inconnnu. | totenmasken.com via Wikimedia - montage Slate
Masque mortuaire de l'inconnue de la Seine, 1900, auteur inconnnu. | totenmasken.com via Wikimedia - montage Slate

Un beau jour de 1880, le corps d'une jeune femme est repêché de la Seine. Aucune trace de contusions ou de plaies. On conclut au suicide. Sur son visage comme endormi se dessine un sourire énigmatique. Fasciné, l'assistant légiste décide d'en réaliser un moulage. Si la pratique est alors courante, d'ordinaire ce sont les traits d'hommes illustres que l'on fige dans l'immortalité. Pourtant voici que dans les vitrines et sur les étalages des mouleurs parisiens, entre deux bustes de Napoléon ou de Beethoven, l'Inconnue de la Seine vient de faire son apparition…

Située quai de l'Archevêché, à deux pas de Notre-Dame, la morgue est une adresse courue des citadin·es, qui n'hésitent pas à s'y rendre en famille pour la balade dominicale. Derrière de grandes vitres, les cadavres récupérés dans la Seine ou trouvés dans la rue sont exhibés pour une éventuelle identification.

Dans son roman Thérèse Raquin, paru en 1867, Émile Zola dresse le portrait de la foule qui s'y presse chaque jour: «La morgue est un spectacle à la portée de toutes les bourses, que se payent gratuitement les passants pauvres ou riches. La porte est ouverte, entre qui veut. Il y a des amateurs qui font un détour pour ne pas manquer une de ces représentations de la mort.»

[...] Le visage le plus embrassé du monde

Bien loin de ces tentations mélancoliques, c'est le directeur d'une entreprise de jouets, Asmund Laerdal, qui au début des années 1960 succombe à son tour au charme de l'Inconnue. Ce Norvégien qui a fait recette grâce à l'utilisation de matériaux innovants, notamment le PVC pour fabriquer ses poupées, décide un jour de plancher sur un projet de mannequin dédié à l'apprentissage des techniques de réanimation cardio-pulmonaire (bouche-à-bouche, massage cardiaque). Une raison personnelle à cela… Alors que son fils Tore était encore petit garçon, il le sauva in extremis de la noyade.


Dépression : traitement et prise en charge clinique

Par Mathilde Dousset     Le 18 décembre 2020

La dépression est une pathologie qui nécessite une prise en charge rapide. Le point sur ses symptômes et ses traitements.

Dépression, de quoi parle-t-on ?

Différente de la déprime qui est caractérisée par une période de baisse de moral passagère, la dépression est une pathologie psychiatrique qui est à prendre au sérieux et à prendre en charge rapidement.

Lire la suite ...


Le droit à l'alimentation durable en démocratie

NDIAYE Patrice PATUREL Dominique

Durant 18 mois, les participants du séminaire Démocratie Alimentaire animé par l’UMR 951 Innovation et le CREAM Université de Montpellier, ont travaillé à ce que pourrait être un droit à l’alimentation dit durable. Cette démarche encastrée dans le concept de démocratie alimentaire avait pour objectif de croiser les connaissances de la recherche, de la formation et des initiatives citoyennes à partir des conditions d’accès à l’alimentation des familles à petits budgets...


Lire la suite ...


Insultes, violences, discriminations : une enquête sur l'inaction des témoins

Propos racistes, insultes handiphobes, agressions sexistes, homophobes ou transphobes, dans la rue ou sur les réseaux sociaux... Pour évaluer et comprendre les réactions des témoins, une série d’enquêtes sociologiques a été menée dans plusieurs villes de France. Explications avec deux de ses auteurs, Arnaud Alessandrin et Johanna Dagorn.

Agressions sexistes ou homophobes, injures racistes… Que font les témoins face aux violences physiques, sexuelles ou verbales ? Dans le paysage de la recherche, la question de l’épreuve des violences et des discriminations dans l’espace public ne s’était jusqu’à présent posée qu’en confrontant les « auteurs » et les « victimes »1. En dehors du harcèlement à l'école, la question des témoins n’était jamais mise en avant. Pourtant, rares sont les situations dans lesquelles ils sont absents. L’espace public incluant les espaces numériques, la figure du témoin s’y décline aujourd’hui de toutes sortes : de ceux qui filment des agressions jusqu'aux témoignages des mouvements #metoo ou #balancetonporc, en passant par les témoins de cyberviolences  qui vont de la joute verbale aux phénomènes de meute et de lynchage tels ceux issus de la ligue du LOL en 2010 ou du Youtubeur Marvel Fitness qui a été condamné à un an de prison ferme en septembre dernier pour harcèlement moral.

Rassemblement « #MeToo, dans la vraie vie » contre les violences faites aux femmes, place de la République, à Paris, le 29 octobre 2017. 


Joue, grandis, apprends : quand la cour de récré devient la salle de classe

LE 16/12/2020

À retrouver dans l'émission

LE COURS DE L'HISTOIRE

par Xavier Mauduit

Longtemps resté à l’écart des salles de classe, le jeu est devenu l’une des pierres angulaires de l’enseignement primaire. La naissance de l’école maternelle et l’émergence de pédagogies nouvelles symbolisent ce mouvement vers un apprentissage fondé sur la confiance et l’individualité de l’enfant.

Le jeu, une simple récréation ?
Le jeu, une simple récréation ? Crédits :  Getty

Marie Pape-Carpantier est une pédagogue, une de ces pionnières de l’éducation quand, en 1833, la loi Guizot impose à chaque commune d’entretenir une école primaire. Sa vie durant, elle se consacre aux enfants et à la manière de les instruire. Elle décède en 1878, l’année où paraît son dernier ouvrage, une Notice sur l’éducation des sens et quelques instruments pédagogiques. Elle y explique les « exercices ayant pour objet la culture des sens ne sont nullement un jeu futile, une sorte d’intermède aux leçons considérées seules comme sérieuses. Ces exercices sont eux-mêmes des leçons très sérieuses ». Quand il est question d’apprendre les mathématiques et de réfléchir au mètre carré, elle met en place un instrument pédagogique, comme elle dit, qui fait écho aux travaux industriels, ceux du bâtiment, des tapissiers, des colleurs de papier : « De cette manière, les élèves en posant les décimètres à terre pour composer le mètre superficiel, sont obligés de faire des additions variées, de calculer ce qui manque à une rangée pour atteindre le nombre 10, et par conséquent ce qu’ils doivent y ajouter pour le compléter. Tous ces exercices sont un jeu, mais ce jeu laisse dans l’esprit le meilleur fruit du travail : une connaissance réellement acquise ». Tous ces exercices sont un jeu… et tous ces jeux des exercices, pourrait-on ajouter. Décidément, Marie Pape-Carpantier est une pionnière. (Xavier Mauduit)

L’école maternelle, aujourd’hui, est un espace de jeu. Dans la cour de récréation, des marquages au sol délimitent des espaces pour jouer à la balle ou à la marelle ; des éléments permettent de grimper, se suspendre, de se balancer seul ou à plusieurs. Dans la salle de classe, à côté des crayons, feutres et cahiers, des jouets de construction et des poupées attendent que de petites mains les saisissent.

Cette présence du jouet et du jeu à l’école n’a pourtant rien d’une évidence : longtemps, le jeu était compris comme l’opposé du sérieux, et donc de l’éducation.

Alors que le travail a un but, l’enfant semble jouer pour le plaisir, sans objectif précis, mais il s’enrichit de cette simple activité.

Lire la suite et écouter le podcast ...


mercredi 16 décembre 2020

Mon métier d'infirmier - éloge de la psychiatrie de secteur

    Préface de Pierre Delion.

    Voilà un livre qui tombe à point nommé ! Juste à un moment politique complexe au cours duquel nous voyons successivement déconstruites les valeurs fondamentales qui avaient fait tout le sel de la fin du vingtième siècle, et notamment en matière de psychiatrie à visage humain. 










Lire la suite ...


Benjamin Coriat : «Nous sommes entrés dans une ère d’épidémies à répétition»

Par Vittorio De Filippis — 14 décembre 2020

Un élevage de poulets en Inde.

Un élevage de poulets en Inde. Photo Tim SMITH . PANOS . REA

Dans son dernier essai, l’économiste prône une bifurcation rapide du fonctionnement de notre société pour éviter la catastrophe écologique et sanitaire qui se dessine. Pour lui, le salut viendra de la défense et de la préservation de nos biens communs, qu’ils soient naturels ou sociaux.

Coronavirus et fêtes de Noël : "un afflux de personnes dépressives", selon le psychiatre Franck Nicolas

Par  France Bleu IsèreFrance Bleu Provence  Lundi 14 décembre 2020 

Nicolas Franck, psychiatre du Centre hospitalier Le Vinatier à Bron et auteur du livre "Covid-19 et détresse psychologique" évalue sur France Bleu les conséquences de la crise sanitaire sur le moral et la santé mentale des français. 

Franck Nicolas psychiatre à l'hôpital de la Vinatière à Bron
Franck Nicolas psychiatre à l'hôpital de la Vinatière à Bron - Odile Jacob

France Bleu : Dans votre livre "Covid-19 et détresse pyschologique" paru chez Odile Jacob, vous décrivez les conséquences de la crise sanitaire - et notamment du confinement - sur la santé mentale et notre santé tout court. Puisque l'anxiété et le stress ont des conséquences physiques également. Stress, anxiété, dépression, c'est la trilogie du confinement ?


Coronavirus : l'hôpital psychiatrique de Pau ne veut pas céder au catastrophisme

 





Par  France Bleu Béarn Bigorre  Lundi 14 décembre 2020

L'institution psychiatrique avait tout à craindre de la crise sanitaire. Elle a traversé sans trop de difficulté la première vague et le premier confinement. C'est donc sereine qu'elle attend la deuxième.

Le Dr Della, le responsable du pôle urgences, et Xavier Etcheverry le directeur du CHP
Le Dr Della, le responsable du pôle urgences, et Xavier Etcheverry le directeur du CHP © Radio France - Daniel Corsand

L'Hopital Psychiatrique de Pau fait face à la crise sanitaire. Avec ces 1100 agents et ses 348 lits. Bien sûr, son fonctionnement actuel depuis le reconfinement, est dégradé : les visites sont suspendues sauf dans les unités de géronto-psychiatrie. Mais les hospitalisations de jour continuent, avec des circuit pour que ces patients ne croisent pas ceux des unités fermées. On a développé aussi les télé-consultations. Aux urgences psychiatriques, un protocole a été mis en place, avec une filière Covid dédiée aux patients positifs ou symptomatiques. Pour le moment, toutes vagues confondues, personne n'est tombé malade dans l'hôpital. Xavier Etcheverry, le directeur du CHP tient les comptes. Lors de la première vague, il n'y a pas eu de patients positifs, et sur la deuxième vague on en est à trois. C'est le personnel qui inquiète plus le directeur. "On a 65 professionnels qui ont été atteint par la maladie depuis septembre. Sur la première vague on a eu que cinq professionnels"

Lire la suite ...


Mont-de-Marsan : à l’urgence psychiatrique, les soignants ne chôment pas depuis l’arrivée du Covid

Par Sébastien Hervier    

Au service d’urgence psychiatrique Cap 24, à Layné, il y a au minimum un infirmier 
et un psychiatre de garde sur place, 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. © Crédit photo : Thibault Toulemonde

Le centre d’urgence psychiatrique Cap 24, à Mont-de-Marsan, a été très sollicité depuis le début de la crise sanitaire

"J’ai l’impression que mes patients vont plus mal, ils sont beaucoup plus anxieux et si ça ne nécessite pas toujours de consultation en urgence, je suis obligée de les voir plus souvent." Ce constat d’Agnès Dupart-Marque, chef du pôle psychiatrie adultes au centre hospitalier de Mont-de-Marsan, est partagé par nombre de ses collègues psychiatres. Un état des lieux qui s’explique par le manque de visibilité concernant l’avenir, mais aussi la longueur de la crise, qui a déjà entraîné de nombreuses décompensations chez les patients landais, notamment à la fin du premier confinement.

"On a constaté l’éclosion de bouffées délirantes ou de poussées psychotique aiguës chez des gens sans aucun antécédent, ajoute la psychiatre. J’ai vu beaucoup plus d’apparitions de troubles anxieux ou phobiques, et de décompensation de gens qui allaient bien depuis des années et qui n’étaient plus suivis."

Lire la suite ...


Covid-19 : “la psychiatrie française va être embolisée par les conséquences psychiques du Covid”

Publié le 14/12/2020 

Edgar Tissot est président de la commission santé mentale du Doubs. Ce pharmacien à l’hôpital psychiatrique de Novillars près de Besançon voit de nouveaux patients affluer. La troisième vague sera-t-elle psychiatrique ? Interview. 

Cette seconde vague de l’épidémie, est-elle déjà visible dans les services psychiatriques ?

“Les semaines passant, ce que nous craignions se produit. Depuis quelques semaines, la demande de soins psychiatriques augmente. A la fois sur les demandes de consultations, et d’hospitalisation, on observe une hausse de 10 à 15% de nouveaux patients par rapport à l’année dernière… Ce sont des signaux inquiétants, c’est une hausse notoire. Ce chiffre est d’autant plus inquiétant que la psychiatrie publique est saturée actuellement. Dans certains endroits, il faut 6 à 12 mois de délai d’attente pour accéder à une consultation avec un psychologue ou un psychiatre. Alors, bien entendu, nous répondons à l’urgence, mais on ne peut pas que travailler dans l’urgence, donc il va falloir renforcer la psychiatrie publique qui a subi un décrochement par rapport à d’autres spécialités médicales, et on est en train de le payer très cher." 

Il y a une altération de la santé globale de nos concitoyens, il va falloir qu’on soit en mesure d’apporter des réponses à cette double problématique, d’une part la hausse des troubles psychologiques en lien avec le Covid, et l’altération de la santé globale des Français. Des actions sont nécessaires sur les deux plans.

Edgar Tissot

Lire la suite ...


mardi 15 décembre 2020

Maha Dahawi, généticienne en lutte contre l’épilepsie et modèle pour les filles du Soudan

Si le Covid-19 a ralenti le bouclage de sa thèse à Paris, la scientifique de 35 ans ambitionne de faire profiter ses compatriotes du fruit de ses recherches dès 2021. 

Par Marine Jeannin  Publié le 10 décembre 2020        

La science n’aime pas les ruptures. Maha Dahawi non plus. La première femme soudanaise à faire ses recherches à la Pitié-Salpêtrière a pourtant dû se plier aux deux confinements de mars et de novembre. Et avec les restrictions d’accès aux laboratoires de l’hôpital parisien pendant les pics d’épidémie du nouveau coronavirus, son hidjab rose a moins souvent hanté les couloirs entre la zone de recherche en génétique et celle où l’on travaille sur le comportement. Elle a donc dû renoncer à boucler sa thèse en trois ans, véritable crève-cœur, et reculer d’un an son retour au Soudan et la mise à disposition là-bas de ses premiers résultats scientifiques.

Maha Dahawi aurait pu capituler depuis longtemps. Et si elle est encore étudiante à 35 ans, c’est parce qu’elle a refusé de se plier aux diktats du destin. Après six années à la faculté de médecine de Khartoum, une maladie auto-immune la contraint à quitter temporairement l’université. Six années d’invalidité, durant lesquelles elle se refuse à lâcher la science. Au contraire.

Un rapport préconise de maintenir en poste les infirmières en passe de prendre leur retraite

 

illustration

La démographie du personnel infirmier est préoccupante. Si près de 5 millions d’infirmières doivent être formées pour compenser les départs à la retraite d’ici 2030, un peu moins de 6 millions sont nécessaires pour répondre aux besoins croissants d’une population vieillissante. Les besoins sont tels qu’un rapport préconise dix mesures pour maintenir en poste le plus longtemps possible les infirmières en passe de prendre leur retraite.

Une pénurie de 10 millions d’infirmières dans le monde en 2030

Le rapport intitulé Ageing Well? Policies to Support Older Nurses at Work se fonde sur l’étude de l’OMS concernant la situation du personnel infirmier dans le monde. Il prévoit qu’en 2030, plus de 10 millions d’infirmiers manqueront à al’appel pour répondre aux besoins d’une population vieillissante.

Pour le Centre international des migrations d’infirmières (CIMI, International Centre on Nurse Migration), le Conseil International des Infirmières (CII) et la CGFNS International qui ont publié ce rapport une des solutions passe par le maintien au travail le plus longtemps possible du personnel infirmier qui s’apprête à prendre sa retraite dans les 10 années qui viennent.

« Nous devons améliorer le taux de rétention du personnel infirmier âgé, faute de quoi nous risquons de perdre les membres les plus expérimentés de notre profession au moment même où la pandémie expose au grand jour le danger que posent les pénuries mondiales de personnel infirmier.

En 2030, les pays à revenu faible et moyen seront touchés par une pénurie très grave de personnels infirmiers. Mais les pays développés doivent, de leur côté, prendre conscience du fait que 17 % de leur propre personnel infirmier, soit 4,7 millions de personnes, envisagent de partir à la retraite au cours de la prochaine décennie.

Il faut donc prendre des mesures pour que chaque infirmière et chaque infirmier puisse ‘vieillir au travail’ dans de bonnes conditions, de même qu’adopter des politiques générales pour retenir les personnels âgés et les aider à rester des membres actifs de la profession. » explique le professeur James Buchan, auteur principal du rapport et professeur adjoint au Centre collaborateur OMS de la Sydney University of Technology, en Australie.

Lire la suite ...


«ANATOMICA», À CORPS OUVERT

Par Frédérique Roussel — 11 décembre 2020

Cette anthologie des écorchés réunit des planches d'anatomie choisies pour leur originalité.

Lithographie de Jakob Wilhelm Roux in Tabulae arteriarum corporis humani, 1822.
Lithographie de Jakob Wilhelm Roux in Tabulae arteriarum corporis humani, 1822. 
Illustration DR

La lithographie représente un jeune homme la poitrine ouverte jusqu’au ras du cou, les artères colorées en rouge. Le visage aux yeux fermés semble dormir. La chevelure fournie est minutieusement détaillée. Une délicate étoffe souligne la scène. De l’art au service du savoir. Il faut dire que l’auteur de ce torse écorché avec style est le célèbre artiste Jakob Wilhelm Roux. Cette œuvre fait partie des Tabulae arteriareum corporis humani (Planches sur les artères du corps humain, 1822) du médecin allemand Friedrich Tiedemann.

Francis Wolff : “C’est d’abord par honte que j’irai me faire vacciner”

publié le 

Et vous, allez-vous vous faire vacciner contre le Covid-19 ? Si la vaccination n’est pas rendue obligatoire, chacun sera bientôt amené à se poser la question – qui polarise déjà le débat public. Comment y répondre ? Difficile, pour qui n’est pas infectiologue… Il nous faut pourtant décider, sans avoir forcément toutes les cartes en main et toutes les informations en tête. Nous avons demandé à des philosophes s’ils comptaient eux-mêmes se faire vacciner, et pourquoi.

C’est aujourd’hui au tour de Francis Wolff de prendre la parole. Le philosophe ira se faire vacciner mais explique que, au-delà des raisons objectives, ses motifs sont aussi subjectifs : « C’est peut-être étrange, mais c’est d’abord la honte qui me motive. La honte de vivre dans le pays qui se vante d’avoir produit les Lumières contre les superstitions et d’avoir inventé la vaccination avec Pasteur, qui a un des meilleurs systèmes de santé, et qui est pourtant le pays le plus méfiant par rapport à la vaccination. »

Lire la suite ...


«La mixité à l’école, c’est comme la vinaigrette : si on ne secoue pas, ça ne se mélange pas»

Par Marlène Thomas — 15 décembre 2020 

Des lycéennes à Saint-Germain-des-Prés, à Paris, dans les années 70.

Des lycéennes à Saint-Germain-des-Prés, à Paris, dans les années 70. Photo AKG-Images. Paul Almasy 

Longtemps les filles ont eu droit à une instruction différente et séparée. Pour passer le bac, elles ont dû, au lendemain de la Grande Guerre, forcer la porte des établissements de garçons, bien avant la loi de 1975. L’historienne Geneviève Pezeu revient sur cette «révolution silencieuse» pas encore achevée.

Il est désormais habituel de voir filles et garçons se mêler en classe ou à la sortie de l’école. Si la mixité scolaire est devenue la règle depuis la loi Haby de 1975, le système éducatif français s’est longtemps construit sur la séparation des sexes. Agrégée d’histoire et docteure en sciences de l’éducation, Geneviève Pezeu revient sur cette «révolution silencieuse du XXe siècle» dans l’ouvrage Des filles chez les garçons. L’apprentissage de la mixité (éd. Vendémiaire). La présidente de l’Association nationale des études féministes (Anef) s’est particulièrement penchée sur le secondaire. Guidées par l’envie d’accéder aux études supérieures, des Françaises ont réussi à intégrer des établissements de garçons dès les années 10, à la veille de la Première Guerre mondiale. Dans une relative indifférence, la mixité s’est installée à pas de loup et près de 60 % des établissements publics du secondaire accueillaient des jeunes filles à la fin des années 30 bien qu’en très petits effectifs. A travers archives et témoignages, Geneviève Pezeu, ancienne enseignante, retrace l’histoire méconnue de ces pionnières.

Pourquoi certaines femmes ont voulu très tôt intégrer les établissements secondaires de garçons ?

Cette révolution s’est installée en douceur et en silence. Avant la Première Guerre mondiale, on relève quelques tentatives. En 1911, Marie Curie aurait notamment voulu que sa fille fasse sa première et sa terminale au lycée de garçons Lakanal, à Sceaux. Ce qui lui a été refusé. C’est surtout après la Grande Guerre que les filles ont forcé la porte des établissements de garçons.