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jeudi 23 avril 2020

Coronavirus : confinés à Toulouse, des étudiants élaborent un système simplifié d'appels vidéo pour les personnes âgées

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Par Karen Cassuto   Publié le 23/04/2020
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/sites/regions_france3/files/styles/top_big/public/assets/images/2020/04/22/img_6504-4776356.jpg?itok=IVbjMeLJ

Leur projet leur a valu le premier prix d'un concours organisé par HEC, polytechnique et Science Po. Des étudiants toulousains sont en train de mettre en place un système simplifié d'appels vidéo pour les résidents d'Ehpad, et les seniors en général.
Granny. C'est le nom du projet inventé par trois étudiants en ingénierie : Loïs Lequesne en chimie à l'ENSCM (Montpellier), Juliette Combret en génie électrique à l'ENSEEIHT (Toulouse) et Romain Giraudeau en informatique à Polytech Sophia (Nice). A l'origine, ces étudiants décident de réponde à un concours nommé "Hacking Covid 19", lancé par trois grandes écoles parisiennes : HEC, Polytechnique et Science Po. 1 300 personnes y participent. Pour gagner, il faut proposer une solution à un problème engendré par le Coronavirus. Les participants ont 48 heures pour élaborer et proposer leur solution. Pour se réunir et travailler ensemble, les trois Occitans se donnent rendez-vous en vidéo conférence.
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Etienne Balibar : « Nous ne sommes égaux ni devant le risque ni devant les mesures prises pour le conjurer »

Le philosophe marxiste a bâti une pensée qui lui permet d’affronter la crise sanitaire actuelle et celle, économique et sociale, qui vient. Les deux premiers volumes de ses œuvres complètes, parus récemment, en témoignent.
Propos recueillis par  Publié le 22 avril 2020

Le philosophe Etienne Balibar, le 5 mars, à Paris.
Le philosophe Etienne Balibar, le 5 mars, à Paris. JEAN-LUC BERTINI / PASCO
« Histoire interminable. D’un siècle l’autre. Ecrits I », et « Passions du concept. Epistémologie, théologie et politique. Ecrits II », d’Etienne Balibar, La Découverte, « L’horizon des possibles », 308 p. et 276 p.

Bien qu’il soit l’un des intellectuels français les plus commentés à l’étranger, Etienne Balibar (né en 1942) se distingue par sa discrète humilité. En témoignent les deux premiers volumes de ses œuvres complètes, Histoire interminable et Passions du concept. On y retrouvera non seulement l’impressionnante variété des questionnements qui sont les siens (sur l’universel, la frontière, le racisme, la violence…), mais aussi la générosité d’un philosophe qui a toujours conçu la réflexion comme un franc dialogue avec ses contemporains du monde entier. Alors que s’ouvre une crise planétaire, entretien avec ce philosophe sans frontières.

Comment un homme comme vous, profondément imprégné par la culture politique marxiste, fait-il face à l’actuelle pandémie ? La question sociale est-elle chassée par la question virale ?

Voilà une jolie alternative, presque un sujet de bac ! Pour moi, ce que la « question virale » a de plus frappant, c’est bien sûr les souffrances dont elle s’accompagne, mais aussi l’urgence qu’elle confère au problème de l’immunité qui traverse toutes les barrières nationales ou sociales.
Mais il y a un autre recoupement : c’est la vulnérabilité différentielle de nos sociétés à la pandémie. Nous ne sommes égaux ni devant le risque ni devant les mesures prises pour le conjurer. Les inégalités, dramatiquement accentuées, se transforment en différences anthropologiques, c’est-à-dire en clivages à l’intérieur de l’espèce humaine.

Hartmut Rosa : «Nous ne vivons pas l’utopie de la décélération»

Par Anastasia Vécrin — 
La place Camille-Jullian, à Bordeaux, le 15 mars.
La place Camille-Jullian, à Bordeaux, le 15 mars. Photo Rodolphe Escher

Pour le philosophe allemand Hartmut Rosa, si le ralentissement brutal provoqué par le Covid-19 a des conséquences tragiques, il montre que le pouvoir du politique est bien réel. C’est aussi un moment historique où l’avenir est ouvert.

Refusons que la protection de l'enfance soit sacrifiée dans la lutte contre la pandémie

Par Lyes Louffok, ancien enfant placé et membre du Conseil national de la protection de l’enfance et Anaïs Vrain, juge des enfants, membre du Syndicat de la magistrature — 
Photomontage réalisé le 3 mars.

Photomontage réalisé le 3 mars. Photo Hugo Clarence Janody.Hans Lucas

Face au coronavirus, les services de protection de l’enfance, déjà mal en point, ne sont plus en mesure de remplir leur mission d'accompagnement. De toute urgence, il faut bannir les placements à l'hôtel, garantir la continuité des soins ainsi que le repérage des situations de violence.

Un service de psychiatrie propose une hot-line et un serious game pour les enfants Dys

Publié le 22/04/20

Le centre de référence de dépistages des troubles du langage et des apprentissages de la Pitié-Salpêtrière a ouvert une hot-line nationale dédiée au enfants Dys pendant le confinement. Il propose également de tester un serious game de rééducation.
À l'heure du confinement, les activités des centres de référence de dépistages des troubles du langage et des apprentissages (CRTLA) sont ralenties. Le service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent de la Pitié-Salpêtrière à l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a décidé d'en profiter pour réorienter une partie de son équipe sur un service de hot-line nationale à destination des familles qui éprouvent des difficultés avec leur enfant Dys. Et depuis quelques jours, il propose de tester gratuitement la version zéro du serious game, Mila, basé sur le rythme et la musique. Une proposition qui s'adresse également aux professionnels incités à encourager les jeunes suivis à participer, constater les progrès et remonter leurs remarques aux développeurs.

Coronavirus : quelle est la durée de l’immunité ? Un vaccin est-il certain ? Les premières réponses des scientifiques

Pour la première fois en France, deux études de l’Institut Pasteur détaillent la diffusion « sauvage » du coronavirus, et donnent des débuts de réponses, notamment sur la fiabilité des tests sérologiques.
Par  et  Publié le 23 avril 2020
Il y a quatre mois, le monde entier ignorait l’existence du nouveau coronavirus SARS-CoV-2. Depuis, plus de 180 000 personnes dans le monde y ont succombé, sans que l’on sache encore grand-chose de cet ennemi redoutable. Pour la première fois en France, deux études publiées jeudi 23 avril par l’Institut Pasteur, lèvent un coin du voile sur sa diffusion « sauvage », avant la mise en place du confinement le 17 mars.
Les 661 participants, tous volontaires, ont été recrutés à Crépy-en-Valois (Oise), dans le lycée où deux cas de Covid-19 avaient été décelés début février.
Différents tests sérologiques – destinés à repérer la présence d’anticorps spécifiques au SARS-CoV-2 – ont révélé que 26 % d’entre eux avaient « rencontré » le virus. Ce taux, dit « d’attaque » dans le jargon épidémiologique, différait nettement entre le groupe composé des lycéens, des professeurs et du personnel (40,9 %) et celui où figuraient des parents, des frères et sœurs des lycéens (10,9 %).

Faut-il faire des essais cliniques contrôlés en situation d’urgence ?

© Théo Giacometti/Hans Lucas/AFP
Le 24 mars 2020, à Marseille, des centaines de personnes font la queue devant l’Institut hospitalier de Mediterranée, dirigé par le Professeur Didier Raoult, afin de se faire dépister au Covid-19 et administrer, si besoin, le traitement à la chloroquine. © Théo Giacometti/Hans Lucas/AFP

Face à la progression de la pandémie, doit-on vraiment attendre que les habituels essais cliniques prouvent l’efficacité d’un médicament avant de l’appliquer massivement ? Ou faut-il passer outre le protocole et tenter le tout pour tout ? Le chercheur Adrien Barton appelle à la prudence.


Le comité d'éthique affine sa réflexion sur les enjeux face à une pandémie

Publié le 22/04/20

Dans un nouveau bulletin, le Comité national d'éthique complète sa contribution du début de l'épidémie en abordant quatre sujets spécifiques. Il revient notamment sur la question du tri des patients et l'isolement en Ehpad.
Face au "caractère exceptionnel et inédit" de la crise épidémique de la maladie Covid-19, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) entend compléter sa contribution initiale du 13 mars sur les enjeux éthiques face à une pandémie (lire notre article). Il publie en ce sens un premier bulletin visant à approfondir quatre sujets identifiés sur l'accès aux soins et le respect de la dignité des populations vulnérables.

Il s'agit notamment de la question du tri des patients avant l'admission en réanimation. "Ce n’est pas l’âge en soi qui posera problème au séjour en réanimation mais la fragilité ou la vulnérabilité des personnes", note le CCNE, en rappelant la place de la volonté du patient. Il souligne un "principe minimal mais impératif", à savoir la collégialité des décisions des réanimateurs de limitation d'accès à la réanimation. "La discussion devrait inclure un nombre minimum de médecins séniors, dont un médecin extérieur au service, si possible ayant une compétence gériatrique", précise le CCNE.

Secret médical Les médecins sous pression des assureurs

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Publié le : 19/03/2020 

Les assureurs font remplir des questionnaires de santé par les médecins traitants de leurs clients avant ou après la souscription d’un contrat. Totalement illégal !

Les manoeuvres intrusives des assureurs font perdre du temps aux praticiens tout en ignorant leurs obligations déontologiques. Que ce soit dans le cadre d’une assurance vie, d’un contrat de prévoyance ou d’un emprunt immobilier, ils ont pris l’habitude de s’adresser aux médecins traitants de leurs clients et de leur demander des informations détaillées sur leur état de santé. Avant la signature du contrat, pour définir exclusions de garanties et surprimes, mais aussi après souscription pour détecter une fraude qui les dispenserait de servir les prestations dues. Sans trop s’embarrasser du secret médical.

Covid-19, les leçons à mi-parcours : « Le confinement accroît la charge mentale des femmes et le risque de décompensation »

Amandine Le Blanc
| 17.04.2020


Que faudra-t-il retenir de la crise que nous traversons ? La question a été posée par Le Généraliste à dix experts (médecin, économiste, sociologue…). Voici la réponse du Dr Fatma Bouvet de la Maisonneuve, psychiatre et addictologue.
« J’ai constaté chez certaines femmes confinées des décompensations mentales, psychiatriques, des épisodes de dépression ou d'anxiété, une surconsommation d'alcool, de cannabis ou d'autres drogues. Le confinement conduit à aggraver des tableaux préexistants et en crée de nouveaux. Il peut aussi aggraver les troubles du comportement alimentaire. Je découvre également l’angoisse que suscite chez les Françaises l’interdiction de faire du sport. Au point que certaines trouvent des stratégies pour aller courir malgré tout, quitte à prendre des risques.

Coronavirus : Véran encourage le port de masques en tissus pour le grand public

Camille Roux
| 22.04.2020



  • Masques tissus

    Coronavirus : Véran encourage le port de masques en tissus pour le grand public

GARO/PHANIE

Dans la perspective d'un déconfinement le lundi 11 mai prochain, la question du port de matériel de protection pour la population se pose. Si au début de l'épidémie, en France comme dans de nombreux pays occidentaux, les gouvernements répétaient que le port généralisé du masque, denrée alors très rare, était inutile, le discours politique a changé.

Un psy au bout de l’écran

Le Temps

Emilie Veillon  Publié mardi 21 avril 2020

SUISSE

Des séances d’hypnose au tchat, en passant par des consultations téléphoniques, les psychothérapeutes et psychiatres romands multiplient les stratégies d’accompagnement à distance. Et craignent une vague de troubles psychiques post-confinement

Un peu plus de 400 personnes aidées en trois semaines. C’est le bilan impressionnant tiré par la trentaine de psychologues bénévoles d’une plateforme romande de soutien gratuit en ligne. Depuis sa création le mois dernier, elle fonctionne tous les jours, du matin au soir, par tchat ou vidéoconférence. «En plus des inquiétudes liées au Covid-19, l’incertitude qui touche plein d’aspects de la vie quotidienne est très déstabilisante, analyse Florine Oury, psychologue à l’origine du projet Covid19-Soutien. Le sentiment de perdre le contrôle sur l’avenir est fort, sachant que personne ne peut dire ce qui se passera, pas même les autorités.»


Covid-19 et addictions : maintenir le lien avec les patients, et s'attendre à en recevoir de nouveaux

PAR 
COLINE GARRÉ
PUBLIÉ LE 22/04/2020

Crédit photo : PHANIE
« Avec 4 à 5 millions d’alcoolodépendants, 13 millions de fumeurs de tabac et un million et demi d’adeptes du cannabis, la France compte parmi les pays européens les plus exposés aux risques d’aggravation des addictions liés au confinement », s'alarme ce 21 avril l'Académie nationale de médecine. 
Pour contenir ces risques, l'Académie recommande notamment de sensibiliser les professionnels au risque d’interruption des soins chez les personnes suivies pour une pathologie addictive ; et de maintenir l’activité de réduction des risques des structures sanitaires médico-sociales spécialisées en addictologie.

mercredi 22 avril 2020

«LE TEMPS DES OUVRIERS», USINE À GRÈVES

Par Damien Dole et Gabriel Pornet — 

La série docu de Stan Neumann, diffusée le 28 avril sur Arte, revient sur trois siècles de luttes sociales perdues, mais aussi gagnées, et ce au bénéfice de toute une société.

Fillette travaillant dans une usine de filature à Newberry en Caroline du Sud, 1908.
Fillette travaillant dans une usine de filature à Newberry en Caroline du Sud, 1908. Photo Lewis Hine

«Lhistoire les a changés et ils ont changé l’histoire, transformé notre façon de penser et de vivre ensemble. Sans eux, ni voyages dans l’espace ni suffrage universel.» Dans le Temps des ouvriers, série documentaire en quatre volets diffusée à partir du 28 avril sur Arte et dont le premier épisode est visible en exclusivité sur Libération.fr, Stan Neumann (1) tisse le fil conducteur d’une épopée européenne tragique et largement oubliée. Le documentariste livre un portrait passionnant, poignant et sans aucune condescendance de celles et ceux qui font tourner notre société industrielle. Rythmée par des dessins animés pédagogiques, des chansons et de nombreuses images d’archives, la série navigue entre les époques sans jamais perdre de sa cohérence. Elle fait se succéder témoignages d’ouvriers, à la retraite ou encore actifs, analyses de chercheurs et épisodes historiques racontés par Bernard Lavilliers, voix off au ton juste. «Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Que veulent-ils ? Qu’ont-ils en commun ? Qu’est-ce qui les sépare ?»

Dans les quartiers populaires, « à ce rythme, on va se retrouver définitivement hors jeu »

Les quartiers populaires entament leur deuxième mois de confinement à bout de souffle, mais encore soutenus par un faisceau de solidarités inédites, réinventées dans l’urgence.
Par  Publié le 18 avril 2020


File d’attente pour une distribution de nourriture organisée par l’association Aclefeu et le centre social Toucouleurs à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le 15 avril.
File d’attente pour une distribution de nourriture organisée par l’association Aclefeu et le centre social Toucouleurs à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le 15 avril. GUILLAUME HERBAUT POUR « LE MONDE »

Il y a ceux qui ont encore un travail et prennent tous les risques pour le garder. Ceux qui craignent pour l’avenir de leurs enfants. Et il y a ceux qui ont faim. Ce sont souvent les mêmes. Les quartiers populaires entament leur deuxième mois de confinement à bout de souffle, mais encore soutenus par un faisceau de solidarités inédites, réinventées dans l’urgence.
Ce matin-là, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), les premiers sont arrivés à 8 heures, soit trois heures avant l’ouverture des portes de la maison de la jeunesse de la ville. A 11 heures, la file d’attente s’étirait sur 300 mètres. Mercredi 15 avril, ils étaient des centaines à patienter pour remplir leurs chariots de salades, courgettes, pommes, yaourts et crème fraîche. Sans débourser un centime. Organisée par le collectif Aclefeu et le centre social Toucouleurs, avec le soutien de la Fondation Abbé Pierre, cette distribution alimentaire était la troisième en huit jours. 190 personnes se sont présentées la première fois, 490 la deuxième, puis 750.
Les cinquante palettes de nourriture données par des anciens des quartiers, grossistes, semi-grossistes et vendeurs – « qui n’ont pas oublié d’où ils venaient », se félicite le cofondateur du collectif, Mohamed Mechmache –, n’ont pas suffi à répondre à la demande. Du jamais-vu. « Il y a urgence dans ces territoires, tout va se casser la gueule, alerte-t-il. Des centaines de personnes que nous ne connaissions pas sont en train d’apparaître sur nos radars. On ne sait pas comment elles vont trouver les ressources un mois de plus pour se nourrir. »
Dans la queue, il y avait Samia (les prénoms ont été changés), une aide-soignante de 42 ans, mère de quatre enfants, dont le salaire ne suffit plus à financer le budget nourriture du foyer, qui a été multiplié par trois depuis le début du confinement. Il y avait Evana aussi, la mine lasse, assise sur son déambulateur, le visage recouvert d’une épaisse couche de fond de teint trop clair. Evana a 48 ans mais elle en paraît vingt de plus. Elle ne s’est jamais remise d’un accident de voiture qui l’a laissée avec le bassin cassé. C’était en 2014. Depuis, elle n’arrive pas à rester debout plus de quelques minutes et vit d’une petite pension d’invalidité, qui ne suffit pas à payer son loyer. Le confinement est en train de la clouer sur place. Jusqu’à présent, ses amis et sa famille l’aidaient à boucler ses fins de mois en lui donnant des « petits billets de 10 euros ou 20 euros par-ci, par-là, mais ils ne peuvent plus venir me voir, alors j’accumule les dettes et je n’ai plus rien pour nous nourrir, moi et ma fille ».

« Mes enfants ont faim toute la journée »

Lors de son allocution du 13 avril, Emmanuel Macron a annoncé le versement d’une aide financière exceptionnelle pour « les familles modestes avec des enfants, afin de leur permettre de faire face à leurs besoins essentiels ». Chaque famille bénéficiaire du RSA ou de l’allocation de solidarité spécifique recevra 150 euros, plus 100 euros par enfant, et les familles touchant des aides au logement percevront également 100 euros par enfant. « Pffff…, souffle Ahmed, ça ne va pas suffire. » Ahmed n’est pas du genre commode. Père autoritaire de sept enfants, il est au chômage partiel depuis que le restaurant dans lequel il fait la plonge a fermé ses portes. « A force de rester là sans rien faire, mes enfants ont faim toute la journée et ce que je touche ne suffit pas ! », lance-t-il, sur les nerfs. Avec l’arrêt de la cantine à 1 euro le déjeuner, il n’a plus les moyens de subvenir aux besoins de sa famille. Une situation qu’il vit comme une humiliation. A peine évoqués les paniers-repas qui lui sont offerts par une association, il raccroche le téléphone sans préavis.
« Dans certaines familles très modestes, le repas de la cantine est le seul repas de la journée de l’enfant, témoigne Eddy, 42 ans, éducateur de vie scolaire dans un lycée du département de Seine-Saint-Denis, qui, « en temps normal », distribue des barquettes à emporter composées des restes du jour aux élèves les plus démunis« Avec le confinement, nous avons créé un groupe WhatsApp pour tenter d’identifier les plus en difficulté, et chacun de nous achète ce qu’il peut pour eux. Le coronavirus a un effet loupe sur tous les dysfonctionnements et toutes les inégalités. »


A Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le 15 avril.
A Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le 15 avril. GUILLAUME HERBAUT POUR « LE MONDE »