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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 23 octobre 2021

« D’où vient l’idée que les Français travailleraient moins que les autres ? »

Publié le 23 octobre 2021

Pour la sociologue Dominique Méda, « la France pourrait se donner pour objectif de faire converger la durée des emplois des hommes et des femmes autour de 32 heures ».

Dans un salon pour l’emploi, à Nantes, en 2015.

Chronique. Le président de la République Emmanuel Macron a profité de la présentation du grand plan d’investissement France 2030, le 12 octobre, pour renouveler ses critiques à l’encontre du modèle français de temps de travail. « Quand on se compare, a-t-il dit, nous sommes un pays qui travaille moins que les autres en quantité. » Et a conclu ainsi : « Il nous faut avoir un pays qui produise davantage. »

Patients, psychologues, médecins : les grands perdants du remboursement psy !

  • 20 OCT. 2021
  •  
Annoncé dans son discours de clôture aux assises de la santé mentale le 28 septembre par le Président de la République, le remboursement des consultations psychologiques sous la forme d'un forfait psy, incarne une "fausse bonne nouvelle" pour les Français et pour tous les acteurs du dispositif : patients, psychologues et médecins.

Lors de son discours de clôture aux assises de la santé mentale le 28 septembre, le Président de la République a annoncé le remboursement des consultations chez les psychologues de ville pour toute la population à partir de 3 ans en 2022, sur la base d’un forfait avec une première consultation à 40 euros et les suivantes à 30 euros.

Une majorité de psychologues s’est immédiatement insurgée contre le creuset inacceptable et le modèle de psychologie à deux vitesses que ce conventionnement induit, non seulement au sein de la profession des psychologues mais aussi au sein de leur activité de consultation que le gouvernement propose de compartimenter par pathologies entre des consultations conventionnées et d’autres non conventionnées. Comment les psychologues libéraux pourraient-ils souscrire à une politique de santé publique aussi discriminante, qui leur suggère de tracer une frontière arbitraire entre des consultations conformes aux critères de l’assurance-maladie qui seront remboursées et d’autres « hors clous » qui seront à la charge des patients ? Comment les patients pourraient-ils tolérer un tel désaveu de leurs droits aux soins ?

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LE MÉPRIS DES PSYCHOLOGUES PAR LE GOUVERNEMENT CONTINUE !

 

L’examen du PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) qui a commencé lundi 11 octobre a été mené à son terme et a été adopté par la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale.

Le PLFSS continue son parcours parlementaire. Précisons qu’à l’heure actuelle, le remboursement des consultations psychologiques n’est pas encore intégré au texte.

Lors de la séance du mardi 13 octobre, Monsieur le Député de la 4èmecirconscription de Meurthe et Moselle, Thibault BAZIN a proposé un amendement permettant la revalorisation des psychologues hospitaliers qui sont toujours exclus des revalorisations salariales du Ségur de la Santé et la revalorisation des psychologues coordonnateurs. L’amendement impliquait une enveloppe de 50 millions d’euros.

Nous remercions ici Monsieur le Député BAZIN pour son amendement et son appui de la profession car cette proposition va dans le sens de ce que soutient et défend le SNP depuis longtemps.

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CLERMONT-FERRAND : UN SERVICE DE PSYCHIATRIE DANS LA TOURMENTE RISQUE DE FERMER

Radio SCOOP

Jeudi 21 Octobre 

L'entrée du CHU gabriel-Montpied à Clermont-Ferrand - © Tiphaine Coulon / Radio Scoop

L'unité Rameau, une unité spécialisée du CHU de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) pourrait cesser son activité à la fin de l'année. Les salariés dénoncent une décision inacceptable alors que la direction évoque une réorganisation du pôle de psychiatrie.

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Migrants : « La révision de la condamnation du maire de Riace est nécessaire pour lui, et bien au-delà de lui »


 



Publié le 20 octobre 2021

TRIBUNE

L’anthropologue Michel Agier souligne, dans une tribune au « Monde », les vertus du modèle d’accueil développé par l’ancien maire de cette commune du sud de l’Italie, au moment où ce dernier fait appel de sa condamnation à plus de treize ans de prison pour avoir notamment « aidé et encouragé l’immigration clandestine ».

Domenico Lucano, l’ancien maire de Riace (Italie), lors d’une manifestation dans la commune, le 1er octobre 2021.

Tribune. La condamnation, le 30 septembre, de Domenico Lucano, l’ancien maire − de 2004 à 2018 − du village de Riace, en Calabre (Italie), à plus de treize ans de prison ferme, a provoqué, à juste titre, la consternation de toutes les personnes concernées par la question migratoire en Europe. L’accusant d’« association de malfaiteurs visant à aider et encourager l’immigration clandestine, d’escroquerie, de détournement de fonds et d’abus de fonction », la sentence est presque le double des réquisitions du parquet.

Derrière les murs : mal-lotis ou sans-abri

LE 21/10/2021

À retrouver dans l'émission

ENTENDEZ-VOUS L'ÉCO ?

par Tiphaine de Rocquigny

En 2019, la France a été condamnée par l'ONU pour "violation du droit au logement", dans un contexte où le nombre de personnes sans domicile ne cesse d'augmenter. Pourtant, le mal-logement se définit au travers d'une multitude de visages et d'expériences, au cœur d'une crise du logement chronique. 

Le sans-abrisme apparait comme le visage le plus visible du mal-logement, qui entoure pourtant une réalité beaucoup plus complexe et diversifiée
Le sans-abrisme apparait comme le visage le plus visible du mal-logement, qui entoure pourtant une réalité beaucoup plus complexe et diversifiée Crédits :  CHRISTOF STACHE - AFP

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France est le théâtre de crises du logement importantes et récurrentes. L'appel de l'Abbé Pierre durant l'Hiver 1954 avait alors véritablement permis à l'ensemble de la société de prendre conscience de cette problématique qui privait de nombreux ménages d'une habitation.

Les personnes sans domicile fixe constituent donc la partie la plus "visible" du mal-logement. Depuis le début des années 2000, leur nombre a augmenté de 58%, passant à plus de 300 000 personnes en 2021.
Comprendre les processus économiques, sociaux, individuels et structurels qui mènent une personne à la rue permet de mieux comprendre les failles et les limites d'un modèle locatif et immobilier qui n'arrive pas à faire respecter un "droit au logement", pourtant considéré comme un droit fondamental par la Loi Quillot de 1982.

La littérature sociologue consacrée aux trajectoires de vie des personnes sans domicile fixe se partage entre différentes tendances. Certains chercheurs mettent plutôt l'accent sur des variables individuelles (comme des comportements addictifs antérieurs) pour expliquer les évolutions et les étapes qui conduisent à la rue, quand d'autres insistent surtout sur des paramètres structurels, liés aux évolutions des dynamiques économiques globales marquées par un certain rétrécissement de la classe moyenne ou la précarisation du marché du travail.
Dans tous les cas, quelque soit l'origine sociale ou les raisons fondamentales qui expliquent l'arrivée dans la rue, la perte du logement est le principal résultat progressif mais irréversible d'une rupture conjugale, familiale, professionnelle, sociale ou citoyenne, et ce pour 47% des sans domicile fixe présents en France.

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Handicap : le difficile avènement d'une société inclusive. Avec Charles Gardou et Pascaline Bon


 


LE 21/10/2021

À retrouver dans l'émission

L'INVITÉ(E) DES MATINS

par Guillaume Erner

Alors que le gouvernement tente de sensibiliser les Français à la cause du handicap, les associations demandent des mesures plus concrètes. 

Des accompagnateurs d'élèves handicapés (AESH) lors d'une manifestation contre les réformes du ministère de l'Éducation nationale à Paris, le 19 octobre 2021
Des accompagnateurs d'élèves handicapés (AESH) lors d'une manifestation contre les réformes du ministère de l'Éducation nationale à Paris, le 19 octobre 2021 Crédits :  JULIEN DE ROSAAFP

Les questions liées à l’inclusion des personnes handicapées dans la vie collective sont traversées en ce moment par des contradictions et des polémiques frappantes : si le gouvernement a entamé ce lundi une nouvelle campagne de sensibilisation dont il considère qu’elle est la plus ambitieuse depuis seize ans, le lendemain, de nombreux accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) ont défilé pour demander une meilleure valorisation de leur activité professionnelle. La faible reconnaissance de cette dernière traduit aussi indirectement, à leurs yeux, un manque d’attention aux situations de handicap elles-mêmes. 

Les personnes qui s’engagent pour une meilleure condition des personnes handicapées se montrent par ailleurs plus généralement critiques à l’égard de la politique gouvernementale en la matière. 

Charles Gardou est anthropologue, professeur à l’Université Lumière Lyon 2, directeur de la collection « Connaissances de la diversité » (Erès), spécialiste des questions liées à la vulnérabilité humaine, particulièrement des situations de handicap. Il est notamment auteur de La Société inclusive, parlons-en (Erès, 2012). 

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Charte contre les violences gynécologiques : les femmes encore sommées d’être leurs propres gardes du corps


 


par Marlène Thomas  publié le 22 octobre 2021

Trois semaines après la mise en cause d’un gynécologue parisien de renom, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français a publié jeudi une charte de bonnes pratiques. Encore une fois, l’accent est mis sur la nécessité des femmes de se porter garante du respect de leur intégrité corporelle au lieu de sensibiliser les praticiens.

vendredi 22 octobre 2021

« Aux bons soins du capitalisme » : le coaching, une religion libérale

Par   Publié le 22 octobre 2021

Dans son nouvel ouvrage, issu d’une longue enquête, la sociologue Scarlett Salman interroge ce que le développement des pratiques de « coaching » dit du management des entreprises modernes.

Le livre. Réconcilier capitalisme et humanisme, rien de moins : les promesses du coaching sont séduisantes. Resté longtemps discret, d’abord exercé par des consultants à l’image aussi énigmatique que charismatique, associé aux élites, le coaching fait l’objet d’une fascination tenace en France, à la fois laudative et critique.

Les uns vantent les mérites de cette pratique hybride, qui emprunte ses techniques à la psychothérapie mais se déploie dans le champ du conseil et de la formation. Les autres dénoncent l’empire des coachs et l’injonction au bonheur toute-puissante. Le coaching est-il le fer de lance d’une instrumentalisation de la subjectivité par le capitalisme ? Ou, à l’inverse, dans un étrange renversement de miroir, le signe que la société, et plus précisément le travail, va mal ? Dans Aux bons soins du capitalisme(Les Presses de Sciences Po), Scarlett Salman s’interroge.

Timothy Morton : “Vous n’avez pas besoin de devenir écologique, vous l’êtes déjà”

Entretien

Comment « être écologique » aujourd’hui ? La réponse proposée par le philosophe Timothy Morton dans Être écologique (Zulma, 2021) est aussi simple que déconcertante : pas besoin de le devenir, nous le sommes déjà ! Mais cette réalité première est occultée par les mécanismes, les automatismes morbides de notre vision du monde, qui encourage la survie au détriment de la vie.

Ce livre est « inutile », dites vous d’emblée. Pourquoi ?

Timothy Morton : Ce livre est parti d’une volonté de parler aux gens qui n’en ont rien à faire de l’écologie. Ou du moins qui disent n’en avoir rien à faire. Bien souvent, notre indifférence est le signe paradoxal de ce dont nous nous soucions sans nous l’avouer. La plupart des discours écologiques ne se posent pas vraiment la question de savoir comment parler, comment communiquer, comment écouter, aussi, les gens à qui l’on parle. Ils se contentent de déverser une quantité astronomique de données inquiétantes – vous n’en trouverez presque pas dans mon livre –, ce qui suscite beaucoup d’anxiété et de culpabilité. Dans ces conditions, il n’est pas si étonnant que beaucoup de gens ne s’intéressent pas au discours écologique. Parler ne suffit pas, les idées ne s’imposent pas d’emblée. Il faut prendre en compte les innombrables effets secondaires de ce que nous disons. 

Cabines de télémédecine : quand la téléconsultation dépasse les bornes

Christophe Gattuso   15 oct. 2021

Si la téléconsultation a gagné des adeptes pendant la crise du coronavirus, les bornes et cabines de téléconsultation qui poussent ces derniers mois comme des champignons dans les centres commerciaux, les entreprises mais aussi les pharmacies, inquiètent les médecins. Ces derniers les perçoivent davantage comme une source de dérégulation du système de santé qu’une solution à la désertification médicale. 

L’argument de la désertification médicale

Il est désormais plus facile de trouver une cabine de téléconsultation qu’une cabine téléphonique en France. Depuis l’ouverture en janvier 2014 de la première « Consult’Station » dans une résidence senior de Cluny (71), en Bourgogne, les bornes et cabines de téléconsultation ont considérablement gagné du terrain. Le principal acteur du marché, Medadom, revendique à lui seul plus de 1.300 bornes et cabines installées par ses soins sur l’ensemble du territoire. Certains de ces « cabinets » d’un nouveau genre ont été mis disposition par des collectivités publiques pour faire face à la désertification médicale. En 2020, l’Ain (01) a ainsi été le premier département de France à proposer 4 cabines de téléconsultation de la société H4D dans les communes de Montréal-la-Cluse, Brion, Béard-Géovreissiat, Nurieux-Volognat et Port. Les bornes et cabines de téléconsultation ont également fait leur entrée dans les entreprises sous l’impulsion de plusieurs fabricants (H4D, Tessan et BodyO). 

Un commerce comme un autre ? 

En avril dernier, de premières cabines de la société Tessan installées dans des centres commerciaux à Paris (75) et Troyes (10) avaient déjà fait parler d’elles. L’Ordre des médecins avait poussé un coup de sang, à l’époque, arguant que la médecine ne devait « pas être pratiquée comme un commerce ». Las. Six enseignes de Monoprix disposent aujourd’hui d’une cabine de téléconsultation (une seconde à Paris, mais aussi à Colombes, Croisé-Laroche et Annecy). Monoprix a beau assurer à 20 Minutes que « ce service de télémédecine n’a pas vocation à se substituer à une consultation présentielle ou à promouvoir un modèle unique dans l’exercice de l’art médical », les médecins montrent les dents.

Le président d’honneur de la Fédération des médecins de France (FMF), le Dr Jean-Paul Hamon, n’a pas caché son agacement sur Twitter, lorsqu’en poussant son caddie, il est tombé sur la cabine d’un magasin de Malakoff (92).

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Rapport sur le marché vidéo télémédecine 2021, dynamique concurrentielle, facteurs de croissance, opportunités commerciales et analyse de la taille mondiale par prévision jusqu’en 2026

thetfordactu.com 

Le rapport final ajoutera l’analyse de l’impact de COVID-19 sur cette industrie.

Le rapport sur le marché vidéo télémédecine couvre les données des principaux pays, les profils d’entreprise clés avec les revenus commerciaux, le statut TCAC, les projections futures et le scénario d’import-export. En outre, le rapport fournit une analyse à jour de divers développements clés, de l’innovation technologique, des technologies à venir et de la dynamique du marché couvertes dans les régions géographiques.

Le décrochage scolaire. Un processus de constructions et de déconstructions

WEBER Jean-Marie, VOYNOVA Ruzhena

Les causes du décrochage scolaire sont multiples et ont été analysées par différentes disciplines comme la sociologie, la psychologie sociale, les sciences cognitives ou la pédagogie spéciale. Le projet de recherche présenté dans cet ouvrage est de type psychanalytique. Il vise à approcher le décrochage comme un symptôme, donc comme un compromis entre conscience et inconscience, aliénation et séparation, désir d’apprendre et craintes ou inhibitions. Il s’agit de montrer que... 


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Enfance en danger et parentalité. Logiques professionnelles et expériences vécues des familles

TOUAHRIA-GAILLARD Abdia

La famille, construction historique et sociale, est loin de n'être qu'une affaire privée. Elle est traversée d'injonctions que les dispositifs de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) permettent de révéler. L’enquête qualitative réalisée dans un département francilien analyse des données issues de dossiers administratifs archivés et d’entretiens auprès de parents et de professionnels. Les données recueillies soulignent que...


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Loi grand âge : qui va s’occuper des boomers ?

par Maïté Darnault, correspondante à Lyon  publié le 20 octobre 2021 

D’ici à 2050, le nombre de plus de 85 ans aura triplé. Un changement démographique majeur qu’aucune grande loi n’est encore venue embrasser dans sa globalité, alors que le système de prise en charge des personnes âgées montre déjà des signes de fatigue.
à 20h30

Le quinquennat d’Emmanuel Macron n’aura pas su surfer sur la vague grise qui afflue. Portée par la génération des boomers, qui fêteront massivement leurs 80 ans à partir de 2025, l’accélération du vieillissement de la population augure pourtant un bouleversement tant des équilibres familiaux que du socle des politiques publiques de solidarité hérité de la Libération. D’ici 2050, le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans aura triplé, représentant 4,8 millions d’individus. Les personnes dépendantes seront, elles, deux fois plus nombreuses – il y en aura 40 000 supplémentaires par an à partir de 2030.

«Lorsqu’on infantilise une personne âgée, on discrédite sa parole»

par Lucie Beaugé  publié le 21 octobre 2021

Contre la tendance souvent inconsciente de l’entourage à porter sur les personnes âgées un regard différent, jusqu’à décider à leur place, le sociologue Michel Billé met en garde et prône la liberté de choix à tout âge.

Purée, viande mixée, compote. Ce menu fait partie du quotidien de nombreux résidents en Ehpad. Parce qu’ils ne peuvent plus mâcher ni avaler correctement, le plaisir gustatif laisse place à leur sécurité, celle de ne pas s’étouffer. A la maison comme dans ces structures, l’atteinte cognitive et motrice peut amener l’entourage à faire des choix infantilisants, bien que parfois inévitables. Mais cette infantilisation a des conséquences sur la santé des personnes âgéeset affaiblit l’estime de soi. Pour le sociologue Michel Billé, spécialisé dans les questions de vieillesse et président de l’Union nationale des instances et offices de retraités et personnes âgées, ce n’est pas une fatalité. Mais il interroge : «Pourquoi n’aimons-nous pas la vieillesse ?»

jeudi 21 octobre 2021

« Le travail de la commission Sauvé est à poursuivre dans l’ensemble des secteurs de la société »

Entretien avec Thierry Baubet, Pr de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université Paris 13, membre de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise, dite « Commission Sauvé ».

WUD : Peut-être pouvons-nous d’abord rappeler la genèse de cette Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (CIASE) ?

Thierry Baubet : La genèse, c’est l’affaire Preynat / Barbarin [Bernard Preynat est ce prêtre condamné en 2020 pour agression sexuelle d’enfants entre 1972 et 1991 ; Philippe Barbarin est l’ex-archevêque de Lyon, condamné en 2019 pour ne pas avoir dénoncé ces abus sexuels, puis relaxé en 2020, NDLR], provoquée par la naissance d’une prise de parole de victimes, avec la création de l’association « La parole libérée » (je vous conseille l’excellent film de François Ozon, « Grâce à Dieu », pour découvrir son histoire). C’est cette association qui a contraint, d'une certaine manière, l'Église à faire un point sur la situation. La Conférence des évêques de France (Cef) et la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) ont alors donné une lettre de mission à Jean-Marc Sauvé, dans laquelle il lui était demandé de composer une commission pour faire la lumière sur l'ampleur des violences sexuelles commises au sein de l'Église sur des mineurs depuis les années 1950.

WUD : C’est Jean-Marc Sauvé qui vous a demandé d’en faire partie ?

T.B. : J'ai été approché directement par le président, oui. Il avait toute latitude pour composer sa commission. Il a fait appel à moi au titre de mes connaissances sur les questions de traumatisme psychique des victimes.

WUD : Plusieurs médecins faisaient partie de la CIASE, notamment Florence Thibaut, qui a beaucoup travaillé sur les prédateurs sexuels…

T.B. : Tout à fait. Et nous pouvons également citer Sadek Beloucif, qui apportait une compétence sur l’éthique.

WUD : Comment le groupe s'est-il mis au travail ?

T.B. : Nous avons commencé par nous rencontrer lors de journées plénières, ces réunions mensuelles de travail. Étaient invités à ces journées différents experts, et en premier lieu les représentants des associations de victimes, mais également des personnes qui avaient publié des recherches sur ces questions. Le premier temps consistait à nous fabriquer une culture commune, à prendre connaissance des travaux réalisés, en France et à l’étranger. Nous avons ensuite écouté les points de vue des théologiens, des magistrats. Ce fut un premier temps d’échange, avec nos regards décalés. Et puis nous avons pu, après cette première phase, élaborer une méthodologie qui devait nous permettre de répondre aux questions qui nous étaient posées, et qui étaient assez précises.

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Marseille : le débat sur la fin de vie relancé après la mort d'une sexagénaire tuée par son mari à l'hôpital nord

Publié le 20/10/2021

Dans la nuit de mardi à mercredi, un homme de 71 ans a tué sa femme de 69 ans à l'hôpital nord de Marseille avant de se suicider. Dans une lettre, il explique les raisons de son geste : son épouse était en phase terminale de la maladie de Charcot.

Les coups de feu ont retenti aux alentours de 3h du matin, dans les couloirs de l'hôpital Nord, à Marseille. Alertée, la police a découvert sur place le corps d'une femme de 69 ans allongée dans son lit, morte d'une balle dans la tête, et le corps d'un homme de 71 ans, une balle dans la bouche. Un pistolet automatique a également été retrouvé.

L'homme a tué sa femme avant de retourner l'arme contre lui, rapporte Stéphane Berdah, chef de service à l'hôpital Nord, confirmant une information France Bleu. 

Cette dernière venait de sortir de réanimation après une chirurgie lourde, explique Stéphane Berdah. Son mari était présent à ses côtés, du fait de cette intervention. En raison de la crise sanitaire, les accompagnements sont strictement encadrés. La situation de cette femme permettait une exception. 

"Personne n'est fouillé à l'entrée de l'hôpital, c'était un drame inévitable qui a beaucoup traumatisé les soignants", ajoute le chef de service. 

Dans une lettre retrouvée sur les lieux, l'homme explique son acte. Son épouse était atteinte de la maladie de Charcot en phase terminale. Devant l'évolution de cette maladie chronique grave, le couple aurait alors passé un engagement. 

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« J’avais l’impression d’être face à un robot » : le difficile dialogue entre victimes de violences sexuelles et forces de l’ordre


 



Par  et   Publié le 20 octobre 2021

Depuis plusieurs semaines, sur les réseaux sociaux, se multiplient des témoignages mettant en lumière le vécu souvent douloureux des dépôts de plainte dans les commissariats.

« Revenez lundi, là on n’a personne pour vous recevoir. » C’est ainsi qu’a été accueillie la première fois Blanche (le prénom a été changé), un vendredi d’avril 2020, quand elle a enfin « trouvé le courage » de pousser la porte du commissariat de sa ville, en région parisienne. « J’étais en procédure de divorce avec monsieur, après vingt ans de vie commune et de violences, et il n’arrêtait pas de me harceler pour empêcher la séparation, raconte cette mère de deux enfants. J’avais très très peur d’aller porter plainte parce que j’avais peur de lui, et des conséquences, mais l’association d’aide aux victimes qui m’accompagnait m’avait encouragée à le faire. »

Manifestation à l occasion de la journée internationale des droits des femmes. Le slogan afiché fait référence au sentiment de ne pas être écouté qu’ont certaines femmes en déposant plainte pour viol ou violence. À Paris, le 8 mars 2021.

mercredi 20 octobre 2021

«Un enfant, ça dit tout et n’importe quoi» : que sait-on de cet appel d’une mère à la brigade des mineurs ?

par Elsa de La Roche Saint-André et Anaïs Condomines   publié le 19 octobre 2021 

Un enregistrement, publié par Karl Zéro sur les réseaux sociaux, illustre une mauvaise prise en charge par la brigade des mineurs. La préfecture de police de Paris indique qu’une saisine administrative de l’IGPN a été demandée. 
Question posée sur Twitter, le 13 octobre.

Le document est édifiant. Le 11 octobre, sur Twitter, l’animateur télé Karl Zéro diffuse un enregistrement, présenté comme une conversation entre un agent de «la brigade des mineurs» et une mère en détresse. Cette dernière «a besoin d’aide et de conseils au sujet de sa fille» qui lui a «parlé de choses à caractère sexuel qui se passent quand elle est chez son père». Les faits tels qu’ils sont énoncés sont graves et permettent de soupçonner des violences sexuelles sur l’enfant.