Par Marie Slavicek Publié le 20 décembre 2020
Avec le deuxième confinement, voir ses amis a, une nouvelle fois, viré au casse-tête. Nos amitiés sont pourtant essentielles à notre équilibre personnel. Ces relations privilégiées permettent de se confier, se soutenir et s’entraider – bien avant le fait de s’amuser ensemble, qui relèverait plutôt du simple copinage. Le vrai ami, c’est notre « valeur refuge », la personne avec qui on peut partager les joies et les coups durs de l’existence.
« Nous sommes des êtres sociaux et nos amitiés tiennent une place majeure dans notre sociabilité. Elles permettent de tisser des liens particulièrement denses, tournés vers l’extérieur et sans lesquels nous serions enfermés dans notre sphère privée, résume l’historienne Anne Vincent-Buffault, autrice de L’Exercice de l’amitié. Pour une histoire des pratiques amicales aux XVIIIe et XIXe siècles (Seuil, 1995). Dans la Grèce antique, l’amitié était même le ciment des relations sociales et le ferment de la citoyenneté. »
Rien d’étonnant donc à ce que certains d’entre nous aient mal vécu cette période de sevrage amical. « On ne peut pas dire que le confinement nous “prive” de nos amis. En revanche, il nous prive de nos rapports physiques avec eux », note Anne Vincent-Buffault.