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dimanche 2 août 2020

Où l’on surfe sur la santé mentale

Publié le 28/07/2020


Le développement récent d’applications comme StopCovid a réactivé, à l’échelle mondiale, le spectre orwellien de quelque Big Brother connaissant tout de nous. Mais même si notre utilisation des technologies incite à rester très vigilants face à une production croissante d’informations parfois confidentielles, certains cliniciens s’efforcent d’utiliser à bon escient cette masse de données, pour contribuer notamment à la détection de problèmes de santé mentale.

The Journal of Affective Disorders publie ainsi un article (fruit d’une collaboration entre chercheurs des États-Unis et d’Israël) évaluant la possibilité d’exploiter les historiques de nos navigations sur Internet pour prédire les obstacles à la réussite de traitements psychologiques. Les auteurs ont étudié les historiques (durant dix jours) des navigations sur Internet (ou web browsing) de 255 participants pour observer dans quelle mesure on peut associer leur comportement dans ce domaine à une réticence à la psychothérapie.

Le moyen de dépister ceux qui sont réticents à la psychothérapie

S’appuyant en particulier sur une échelle d’évaluation des obstacles perçus aux traitements psychologiques (développée en 2010 par Mohr & coll. : Perceived Barriers to Psychological Treatments)[1] et sur le Patient Health Questionnaire[2], les auteurs constatent que les historiques de navigation permettent de classer de manière pertinente les personnes présentant des risques élevés de rejet des psychothérapies. Mais s’ils rappellent qu’il est important de repérer les patients réfractaires aux psychothérapies pour mieux répondre à leurs préoccupations et les aider dans l’acceptation d’un traitement psychologique, et s’ils proposent à cet effet de recourir aux historiques de navigation sur Internet, les auteurs admettent toutefois que leur étude ne permet pas de comprendre les liens intimes entre ces historiques de navigation et la réticence des internautes à rechercher un soutien psychologique.


Dr Alain Cohen
RÉFÉRENCE
Schueller SM et coll.: Understanding perceived barriers from web browsing behavior. Journal of Affective Disorders 2020; 267: 63–66.

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