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dimanche 2 août 2020

Etre heureux et avoir plus de 75 ans : un futur cas d’euthanasie aux Pays-Bas ?

Publié le 24/07/2020





Amsterdam, le vendredi 24 juillet 2020 - La mesure en est seulement au stade de la proposition de loi. Mais elle suffit d’ores et déjà à soulever quelques interrogations. Déposée aux Pays-Bas par la députée Pia Dikstra, cette proposition vise à autoriser le recours à l’euthanasie pour cause de « vie accomplie » à partir de 75 ans, et ceci en dehors de toutes conditions médicales.

Une nouvelle exception à un régime strict

Si les Pays-Bas furent l’un des premiers pays à autoriser l’euthanasie et le suicide assisté, cette dépénalisation n’est prévue que dans des circonstances bien définies. Actuellement, cette procédure est permise dans l’hypothèse d’une maladie sans espoir d’amélioration et entrainant des souffrances insupportables.

La proposition de Pia Dikstra prévoit d’étendre ce cas aux personnes âgées de plus de 75 ans, et qui considèrent leur vie comme "achevée". Dans son exposé des motifs, la députée remarque « qu’il y a des personnes âgées qui, à un moment donné, considèrent leur vie comme achevées et souffrent d'une vie devenue trop longue pour elles. Tout ce qui devait être fait est fait. Tout ce qui a de la valeur est derrière eux. »

D’après Pia Dikstra « le projet de loi actuel répond à la question de savoir comment ce désir croissant des personnes âgées d'accéder à une plus grande autonomie peut être satisfait si elles considèrent que leur vie est complète » et qu’elles souhaitent désormais « mettre fin à leurs jours de manière digne et à un moment choisi par eux-mêmes. »

Encadrement renforcé

Cette proposition prévoit un encadrement strict de cette procédure. Il appartiendra à un médecin généraliste de vérifier que la demande d’euthanasie de la patiente provient d’une « demande volontaire, mûrement réfléchie et constante » renouvelée par plusieurs consultations dans un intervalle de deux mois.

Un « conseiller en fin de vie », titulaire d’un diplôme spécifique, sera désigné pour informer la personne afin de déterminer avec elle (s’il estime la décision suffisamment réfléchie) l’heure et les conditions de la mort. Un contrôle a posteriori pourra être effectué.

Une adoption incertaine

Dans un pays réputé pour son libéralisme en matière de mœurs et d’éthique, la mesure ne passe pas totalement inaperçue. Le projet de loi est désormais entre les mains du Conseil d’État qui devra lever les éventuels obstacles juridiques. Toutefois, à l’approche des élections prévues pour mars prochain, il apparait que la proposition semble avoir peu de chance d’aboutir en l’état.

C.H.

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