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vendredi 19 mai 2017

Congrès de la SFP : proposer un parcours de soins adapté et dédié à l’enfant, un enjeu majeur

19.05.2017

« Faire de la santé de l’enfant et de l’adolescent, une priorité », tel est l’objectif du livret « Présidentielle 2017 », remis par la Société française de pédiatrie (SFP) et présenté hier en marge du congrès organisé à Marseille. Ces 15 mesures fortes et concrètes ont été définies à partir de constats inquiétants concernant la santé de quelque 14 millions d’enfants de moins de 18 ans. « Bon nombre d’indicateurs nous alertent, assure Pr Brigitte Chabrol, chef du service de neuropédiatrie de l’hôpital de la Timone à Marseille. Notamment les données sur le nombre d’enfants vivant dans des familles monoparentales (3,1 millions, dernier chiffre de l’INSERM) et beaucoup en situation précaire, avec des conséquences importantes sur leur santé. » Le classement de l’UNICEF pour le bien-être des enfants qui place la France en 10e position sur 29 pays développés n’est pas vraiment reluisant. Les autres indicateurs inquiètent encore davantage, avec une augmentation des naissances prématurées, une prévalence importante de l’obésité dès la maternelle ou l’insuffisance de couverture vaccinale. « Or la bonne santé des enfants est le préalable au capital santé de demain des adultes. C’est un enjeu majeur et il est nécessaire de définir une vision globale des politiques de santé qui les concernent », estime la pédiatre.

« Il faut soutenir les urgences pédiatriques »
Parmi les mesures préconisées, figure en bonne place la nécessité de proposer un parcours de soins adapté et dédié à l’enfant. « Il existe une multiplicité de sources de données aujourd’hui inutilisées et inexploitables, qui manquent d’efficacité et de cohérence en l’absence de cette vision d’ensemble, affirme encore le Pr Christophe Delacourt. Nous demandons par exemple la création d’un carnet de santé dématérialisé qui permettrait d’assurer un vrai suivi. »
La SFP déplore clairement que la santé de l’enfant soit déclinée en tuyaux d’orgue, et pas dans sa globalité. « Nous souhaitons aussi que le parcours de soins soit réorganisé au niveau du premier, deuxième et troisième recours en favorisant une synergie entre tous les acteurs », poursuit-il. Chacun à sa bonne place : le médecin traitant pour s’occuper des soins primaires (action de prévention et dépistage), le pédiatre en cas de nécessité pour des prises en charge spécialisées sur le plan diagnostique et thérapeutique et une vraie reconnaissance pour les PMI et médecine scolaire.
« Quelque 3 millions d’enfants passent par les urgences hospitalières chaque année, c’est beaucoup trop. Seulement 8 % sont hospitalisés. La plupart des situations pourraient être traitées en ambulatoire, avec une prise en charge adaptée des pédiatres et médecins généralistes. Ce qui implique qu’il faut mieux les former aux spécificités de l’enfant et de l’adolescent », plaide le Pr Delacourt. La SFP propose également de mettre en place une politique de soutien des urgences pédiatriques et services de pédiatrie au sein des hôpitaux. En espérant rétablir une meilleure égalité d’accès aux soins sur le territoire.
De notre correspondante Hélène Foxonet

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