| 13.11.2015
En 2014, 1,1 million de sinistres (accidents du
travail, de trajet et maladies professionnelles) ont été reconnus et pris en
charge, dont plus de 750 000 ayant entraîné un arrêt de travail ou une
incapacité permanente, selon le bilan annuel de la branche accidents du travail
et maladies professionnelles (AT-MP) de la CNAM.
Le nombre d’accidents du travail (AT) ayant entraîné
un arrêt ou une incapacité permanente augmente légèrement en 2014 s’élevant à
621 111 contre 618 263 en 2013. La fréquence des accidents du travail est de 34
pour 1 000 salariés. Ces chiffres restent toutefois parmi « les plus bas depuis
1970 », souligne le Dr Marine Jeantet, directrice des risques professionnels à
la CNAM.
Moins
d’accidents de trajet
Le secteur du BTP enregistre une baisse de 3,8 % du
nombre d’AT mais reste l’un des plus sinistrés avec un indice de fréquence de
64 accidents du travail pour 1 000 salariés. Autre secteur touché, celui de
l’aide et soins à la personne avec une augmentation de 6 % des AT par rapport à
2013. Tous domaines confondus, les accidents sont principalement liés à la «
manutention manuelle et aux chutes de plain pied et de hauteur », note
l’assurance-maladie.
Les accidents de trajet (domicile-travail)
connaissent une baisse de 7 %. Cette diminution s’explique par « deux facteurs
: la politique de sécurité routière et les conditions météorologiques »,
explique le Dr Jeantet. Cependant, de fortes disparités régionales existent.
L’indice de fréquence des accidents de trajet est plus élevé en Ile-de-France
et en région PACA.
Hausse des
cancers professionnels
Du côté des maladies professionnelles (MP), la
tendance est à la légère hausse : 51 631 maladies ont entraîné un arrêt de
travail ou une incapacité permanente en 2014 contre 51 452 l’année précédente.
Cela équivaut à 10,5 millions de journées de travail
perdues par incapacité temporaire, soit l’équivalent de 42 000 ETP. Environ 2,2
milliards d’euros ont été imputés aux entreprises au titre des maladies
professionnelles.
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent
à eux seuls 87 % des maladies professionnelles, et les maladies liées à
l’amiante 7 %. Autre constat : les cancers professionnels autres que ceux liés
à l’amiante ont bondi de 10,3 % (il s’agit dans 45 % des cas de cancers de la
vessie, mieux repérés, et dans 25 % des cas de cancers liés aux poussières de
bois).
Le nombre de reconnaissances des maladies psychiques
liées au travail progresse également, avec 315 cas en 2014. De nombreux
dossiers ont été soumis à la procédure complémentaire des comités régionaux de
reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP), composés de médecins qui
analysent les dossiers au cas par cas. Interrogée sur le « burn out », la
directrice des risques professionnels de la CNAM a précisé que le syndrome de
l’épuisement était « multifactoriel » et n’entrait dans aucun tableau de
classification des maladies professionnelles.
Programmes
de prévention et sensibilisation des médecins
La CNAM a lancé un programme de suivi médical et de
réinsertion professionnelle de personnes ayant subi un accident du travail «
grave » dans cinq départements. « Le retour des médecins traitants était très
positif, ils étaient demandeurs d’informations et d’aide », explique le Dr
Jeantet.
L’assurance-maladie souhaite mieux informer les
généralistes sur les droits des assurés, la réglementation et l’accompagnement
du patient mais aussi « sensibiliser les professionnels de santé des urgences »
à la déclaration des accidents du travail.
Les programmes prioritaires de prévention visent à
faire baisser la sinistralité des TMS, à réduire le risque de chute dans le BTP
et à réduire les expositions à des agents cancérogènes, à horizon 2017.
La CNAM a salué le bilan financier excédentaire de la
branche AT-MP : 600 millions d’euros en 2015 qui devrait permettre notamment de
baisser les taux de cotisations des entreprises votés en 2016, de 0,05 point.
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