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dimanche 15 novembre 2015

Les TMS représentent 87 % des maladies professionnelles

Sophie Martos
| 13.11.2015  
En 2014, 1,1 million de sinistres (accidents du travail, de trajet et maladies professionnelles) ont été reconnus et pris en charge, dont plus de 750 000 ayant entraîné un arrêt de travail ou une incapacité permanente, selon le bilan annuel de la branche accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) de la CNAM.

Le nombre d’accidents du travail (AT) ayant entraîné un arrêt ou une incapacité permanente augmente légèrement en 2014 s’élevant à 621 111 contre 618 263 en 2013. La fréquence des accidents du travail est de 34 pour 1 000 salariés. Ces chiffres restent toutefois parmi « les plus bas depuis 1970 », souligne le Dr Marine Jeantet, directrice des risques professionnels à la CNAM.


Moins d’accidents de trajet

Le secteur du BTP enregistre une baisse de 3,8 % du nombre d’AT mais reste l’un des plus sinistrés avec un indice de fréquence de 64 accidents du travail pour 1 000 salariés. Autre secteur touché, celui de l’aide et soins à la personne avec une augmentation de 6 % des AT par rapport à 2013. Tous domaines confondus, les accidents sont principalement liés à la « manutention manuelle et aux chutes de plain pied et de hauteur », note l’assurance-maladie.

Les accidents de trajet (domicile-travail) connaissent une baisse de 7 %. Cette diminution s’explique par « deux facteurs : la politique de sécurité routière et les conditions météorologiques », explique le Dr Jeantet. Cependant, de fortes disparités régionales existent. L’indice de fréquence des accidents de trajet est plus élevé en Ile-de-France et en région PACA.

Hausse des cancers professionnels

Du côté des maladies professionnelles (MP), la tendance est à la légère hausse : 51 631 maladies ont entraîné un arrêt de travail ou une incapacité permanente en 2014 contre 51 452 l’année précédente.

Cela équivaut à 10,5 millions de journées de travail perdues par incapacité temporaire, soit l’équivalent de 42 000 ETP. Environ 2,2 milliards d’euros ont été imputés aux entreprises au titre des maladies professionnelles.

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent à eux seuls 87 % des maladies professionnelles, et les maladies liées à l’amiante 7 %. Autre constat : les cancers professionnels autres que ceux liés à l’amiante ont bondi de 10,3 % (il s’agit dans 45 % des cas de cancers de la vessie, mieux repérés, et dans 25 % des cas de cancers liés aux poussières de bois).

Le nombre de reconnaissances des maladies psychiques liées au travail progresse également, avec 315 cas en 2014. De nombreux dossiers ont été soumis à la procédure complémentaire des comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP), composés de médecins qui analysent les dossiers au cas par cas. Interrogée sur le « burn out », la directrice des risques professionnels de la CNAM a précisé que le syndrome de l’épuisement était « multifactoriel » et n’entrait dans aucun tableau de classification des maladies professionnelles.

Programmes de prévention et sensibilisation des médecins

La CNAM a lancé un programme de suivi médical et de réinsertion professionnelle de personnes ayant subi un accident du travail « grave » dans cinq départements. « Le retour des médecins traitants était très positif, ils étaient demandeurs d’informations et d’aide », explique le Dr Jeantet.

L’assurance-maladie souhaite mieux informer les généralistes sur les droits des assurés, la réglementation et l’accompagnement du patient mais aussi « sensibiliser les professionnels de santé des urgences » à la déclaration des accidents du travail.

Les programmes prioritaires de prévention visent à faire baisser la sinistralité des TMS, à réduire le risque de chute dans le BTP et à réduire les expositions à des agents cancérogènes, à horizon 2017.

La CNAM a salué le bilan financier excédentaire de la branche AT-MP : 600 millions d’euros en 2015 qui devrait permettre notamment de baisser les taux de cotisations des entreprises votés en 2016, de 0,05 point.


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