Souvent considérée comme une maladie de filles, l’anorexie mentale touche de plus en plus de garçons. Sébastien et Lucas en parlent à cœur ouvert.
Petit, j’étais bouboule, commence Lucas, 17 ans. Je ne me sentais pas très bien dans ma peau. Il y a environ un an, j’ai maigri suite à une appendicectomie. Cette perte de poids m’a donné de l’assurance. Alors, j’ai commencé à moins manger, puis à me faire vomir. Au début, je gardais ça secret. Jusqu’au jour où mon entraîneur de tennis a signalé à ma mère que je n’étais pas très en forme." Cette alerte confirme alors les soupçons de Julie, la maman de Lucas. "J’avais déjà des doutes sur ses vomissements. Lucas quittait souvent la table très vite. Il était déprimé, il maigrissait. Je me suis renseignée sur Internet concernant l’anorexie. Et je me suis dit: voilà, on y est. J’ai directement mis cartes sur table avec lui. Il m’a tout dit. On a pleuré tous les deux." Julie a aussitôt contacté un médecin spécialisé et un psychologue. Mais malgré sa prise en charge, Lucas a continué à maigrir. "On le pesait tous les vendredis matin, il perdait chaque semaine un ou deux kilos, poursuit la maman. A un moment, j’ai dit stop. Il fallait l’hospitaliser." Lucas ne pesait plus que 45 kg pour 1 m 62.
L’anorexie... Un trouble alimentaire généralement associé aux jeunes filles souhaitant ressembler aux mannequins faméliques qui défilent sur les podiums et dans les magazines. Mais cette maladie concerne aujourd’hui de plus en plus de garçons. "Il y a trois ans, sur 100 personnes qui demandaient un rendez-vous, quatre ou cinq étaient de sexe masculin, déclare le docteur Yves Simon, psychiatre et directeur du programme anorexie/boulimie au Domaine ULB Erasme situé à Braine-l’Alleud. Aujourd’hui, nous en accueillons entre 10 et 15. Pour un garçon anorexique sur dix il y a quelques années, on en observe désormais un pour 8 à 9."
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