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dimanche 7 septembre 2014

D'anciens présidents appellent les Etats à prendre le contrôle du marché des drogues

Le Monde.fr | 
Par 
Un kit d'injection de drogues dans le bus de l'association Gaia.
Dans un rapport rendu public, mardi 9 septembre, à New York, la Commission globale sur la politique des drogues formule des recommandations afin de réorienter radicalement les stratégies nationales en la matière. Inscrit dans la perspective de la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies (Seagnu) qui, en 2016, sera consacrée à la politique des drogues, le document prône l’abandon des politiques uniquement fondées sur la répression, qualifiées d’échec, en donnant la priorité à la santé publique. Il invite à la régulation par les Etats, en cessant de criminaliser l’usage et la possession de drogues, et pas seulement le cannabis. Concrètement, « réglementer les marchés de la drogue pour donner le contrôle aux gouvernements ».
La Commission rassemble l’ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, les ex-présidents du Brésil, du Chili, de la Colombie, du Mexique, de la Pologne, du Portugal et de la Suisse, et des personnalités comme l’écrivain Mario Vargas Llosa ou l’homme d’affaires Richard Branson. Ses membres affirment que la« guerre aux drogues » est perdue. « Après plus d’un siècle d’approche punitive, les faits sont accablants : loin d’avoir atteint ses propres objectifs, [le régime international de contrôle des drogues] a engendré de graves problèmes sociaux et sanitaires », peut-on ainsi lire au début du document intitulé « Prendre le contrôle : sur la voie de politiques efficaces en matière de drogues ».
CATASTROPHES SANITAIRES
« La dernière Seagnu en 1998 fixait l’objectif d’un monde débarrassé des drogues en 2015 grâce à la prohibition. Le monde réalise que cette politique a surajouté aux dommages que créent les drogues des catastrophes sanitaires, comme l’infection par les virus du sida et ceux des hépatites, une violence sociale, en particulier en Amérique latine, et l’apparition de narco-Etats », affirme Michel Kazatchkine, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le VIH-sida en Europe de l’Est et en Asie centrale, et membre de la Commission.

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