ENQUÊTE Manque de soins,
insalubrité, isolement... Des établissements belges font de l'accueil des
handicapés français un business lucratif. «Libération» a pu pénétrer dans un de
ces centres wallons.
La France sous-traite depuis des années la prise en
charge d’une partie de ses ressortissants handicapés, surtout mentaux, à la
Belgique. Certaines familles y vont d’elles-mêmes, épuisées d’attendre une
hypothétique place ou attirées par des méthodes éducatives qui n’existent pas
en France. Mais d’autres y sont forcées : dès que le cas est un peu lourd,
«complexe» comme on dit, les portes se ferment. «Le long de la frontière, il y
a plein de centres, vous aurez le choix. Vous voulez des adresses ?», a ainsi
proposé une assistante sociale à Hélène, 77 ans, dont le fils trisomique n’a
pas pu obtenir de place en France. Or, la prise en charge est parfois
calamiteuse côté belge, comme a pu le constaterLibération : personnel pas
formé, nourriture rationnée, surmédication…
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