Une vingtaine d’infirmières du centre hospitalier Courbevoie-Neuilly-Puteaux ont entamé une grève illimitée ce mercredi matin, après la suppression d’un poste infirmier de nuit au sein des urgences du site de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), situé à un kilomètre du célèbre hôpital (privé) américain.
La dizaine d’infirmières de ce service s’indigne de cette réorganisation nocturne, effective après l’ouverture fin 2012 d’un nouveau service d’urgences pédiatriques. Quatre infirmières gèrent ces cinq nouveaux box pédiatriques en plus des urgences adultes et d’une unité d’hospitalisation de courte durée (cinq lits).
Lundi, la direction de l’hôpital a décidé de réduire les équipes de nuit de quatre à trois équivalents temps plein après 22 heures (suppression du poste infirmier du service pédiatrique). La fin de la période hivernale et de son lot d’épidémies pédiatriques justifie cette décision, déjà prise l’an passé, à la même époque.
27 % de passages en plus en six ans
Mais depuis lundi, l’équipe infirmière ne décolère pas.
Elle met en avant le risque d’une prise en charge réduite pour des patients fragiles (enfants, personnes âgées). « Nous prenons en charge 50 personnes par nuit, tempête la porte-parole des infirmières. Il suffit qu’on nous appelle pour une "réa" et deux d’entre nous se retrouvent mobilisées pendant une heure. La troisième doit gérer seule le service. »
En six ans, avancent les grévistes, le nombre de passages aux urgences de l’hôpital a augmenté de 27 %. « Ouvrir le service des urgences pédiatriques était une bonne idée à l’époque, commente la porte-parole.Mais avec cette réduction d’effectifs, nous sommes dans un prestige de façade au détriment de la qualité des soins. »
Les infirmières pointent l’insécurité croissante de leur travail. Quatre plaintes ont été déposées pour agression ces trois derniers mois. Récemment, l’une d’elles a reçu un coup de poing à la mâchoire qui lui a valu dix jours d’incapacité totale de travail. Les médecins n’ont pas suivi les infirmières dans le mouvement.
Contactée par « le Quotidien », la direction de l’établissement s’est dite« étonnée du caractère brusque » de ce conflit. « Idéalement, précise la directrice Catherine Latger, nous aurions aimé basculer en service nocturne à 23 heures. Mais en région parisienne, c’est une heure bien tardive pour les agents. Et, finalement, l’activité des urgences pédiatriques en nuit profonde reste résiduelle. » Le personnel médical partagerait plutôt la vision de la direction, affirme cette dernière.
Les ressources humaines et la direction des soins doivent rencontrer les grévistes ce jeudi matin pour tenter de négocier une issue favorable.
Anne Bayle-Iniguez
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