Infirmiers, aides soignants, et même plusieurs médecins de l'hôpital psychiatrique Paul Guiraud à Villejuif sont en grève mardi. Ils dénoncent la décision de la direction de suspendre le recours à l'intérim, par nécessité d'économies.
Rares sont les grèves au mois d'août, et pourtant. Le personnel de l'hôpital psychiatrique Paul Guiraud de Villejuif a décidé de se mobiliser ce mardi.
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Grève du personnel hospitalier à l’hôpital psychiatrique de Villejuif
Quatre syndicats (Sud Santé, FO, CGT et CFDT) ont lancé un appel à la grève pour ce mardi auprès des personnels du groupe hospitalier Paul-Guiraud deVillejuif (Val-de-Marne), spécialisé en psychiatrie.
Ils dénoncent la décision prise cet été par la direction de l’hôpital de réduire le remplacement des personnels et de suspendre l’appel aux intérimaires, pour raisons budgétaires.
« En juin, l’établissement a procédé à la fermeture de quatre unités d’hospitalisation, soit une quarantaine de lits en moins et soixante agentsredispatchés dans les services pendant la saison estivale, évoque JoëlVolson, secrétaire de Sud Santé. En juillet, on nous a annoncé de manière autoritaire une série de mesures qui consiste au non-remplacement des personnels en vacances et en congé maladie de courte durée. Je peux vous dire que tout le monde est très en colère ! »
Sans pouvoir donner de chiffres, le syndicaliste estime que le mouvement est « très suivi, spécialement pour un mois d’août ».
Soutien des médecins
Le mouvement a reçu le soutien « de plusieurs médecins et chefs de pôle, soit une grande partie de la communauté médicale », souligne l’un des praticiens de l’établissement.
De son côté, la direction de l’établissement relativise et avance un chiffre final de 160 grévistes (dont 106 assignés dans les unités de soins) sur un total de 2 145 membres du personnel. « L’hôpital a énormément recruté ces deux dernières années, en comblant les trous dans tous les services par l’apport de 360 équivalents temps plein (ETP), justifie la direction. Nous n’avons plus la possibilité de recourir à d’autres personnels, et la politique de remplacement actuelle ne peut être aussi favorable qu’autrefois. »
Au vu de la situation budgétaire de l’établissement, son directeur, HenriPoinsignon, juge que « les efforts vont devoir continuer ». « Afin de parvenir à l’équilibre le plus vite possible, l’agence régionale de santé (ARS) a revu à la baisse notre budget prévisionnel pour 2013, de 1,27 milliard d’euros à 760 millions d’euros, explique-t-il encore. Cela signifie que le recrutement des non-soignants va être réduit à la portion congrue, la part des médicaments génériques augmentée et les dépenses structurelles diminuées le plus possible. »
Le budget alloué aux remplacements était de trois millions d’euros en 2012, et doit être, pour 2013, d’un peu moins de deux millions d’euros, sur un budget global de 135 millions d’euros.
Si la direction ne revient pas sur sa politique de restriction, l’intersyndicale a d’ores et déjà annoncé vouloir mener d’autres actions de protestation dans les semaines à venir.
› ANNE BAYLE-INIGUEZ
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