Tisseron: «Il faut débarrasser la psychanalyse de ses scories»
INTERVIEW - Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, considère que lanalysant n'est plus obligé de passer par la souffrance. Il vient de publier Fragments d'une psychanalyse empathique (Éd. Albin Michel).
LE FIGARO . - Dans votre dernier livre, vous osez raconter votre propre analyse avec Didier Anzieu. Pourquoi avoir attendu aujourd'hui pour le faire?
Serge TISSERON.- J'ai suivi cette analyse différente, et d'une certaine manière atypique, entre 1985 et 1995. Il est vrai que j'aurais pu en parler avant, mais ç'aurait pu être mal accueilli, car la crise de la psychanalyse n'était pas encore perceptible. Aujourd'hui, on voit bien que celle-ci ne peut plus continuer de la même façon. De nouvelles méthodes thérapeutiques montrent qu'on peut être aidé sans souffrir autant que dans une psychanalyse classique. Certes, une analyse n'est jamais facile, mais il est inutile de la compliquer par une attitude froide et distante. Et à l'ère d'Internet, le désir d'échanges est beaucoup plus grand. Enfin, j'ai écrit ce livre pour confirmer aux analysants que demander une psychanalyse «autrement» est parfaitement légitime. D'autant plus que la froideur de l'analyste qui s'est installée en France n'est pas une règle universelle.
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