A quoi ressemblait la femme parfaite en 1912 ?
Le Monde.fr |
En décembre 1912, Elsie Scheel, 24 ans, était présentée comme la femme idéale. Elle avait été sélectionnée parmi quelque 400 étudiantes de l'université Cornell, à Ithaca, dans l'Etat de New York. La jeune femme, suffragette convaincue, passionnée d'horticulture et d'automobile, affirmait adorer les beefsteaks et ne jamais boire ni thé ni café. Selon The New York Times, elle était même "l'exemple le plus proche de la perfection physique en termes de féminité". Elsie Scheel avait les cheveux clairs et les yeux bleus et pesait près de 78 kilos (171 pounds) pour 1 m 74 environ (5 ft 7). Le journal The Star affirmait à l'époque qu'elle avait sensiblement les mêmes mensurations que la Vénus de Milo.
Plus d'un siècle est passé et force est de constater que les canons de beauté – du moins ceux promus par les magazines, films et autres émissions télévisées – ont bien évolué. C'est en effet une tout autre image de la perfection féminine qui a pris le pas aujourd'hui. En janvier 2010, la blogueuse Kate Harding avait soumis Elsie Scheel au "test" de l'indice de masse corporelle : "Son IMC serait de 26,8, la plaçant dans la catégorie tant redoutée des personnes en surpoids." Et d'ajouter que dans un magasin contemporain – celui retenu ici étant Banana Republic– la femme parfaite de 1912 s'habillerait sans doute en 42-44.
En octobre 2012, l'actrice américaine Mila Kunis a été sacrée "femme vivante la plus sexy au monde" par le magazine Esquire, tandis queFHM accordait son titre annuel à la chanteuse Britannique Tulisa Contostavlos. Deux jeunes filles aux mensurations plutôt éloignées de celles d'Elsie Scheel. L'an dernier, l'artiste italienne Anna Utopia Giordano a détourné une série de Vénus fameuses de l'histoire de l'art, en remodelant leurs formes selon les canons actuels : la taille et les jambes sont amaigries, la poitrine gonflée. De quoi rappeller à quel point l'idéal féminin est une notion subjective...
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