Publié le 28/07/2012
Les stimulants du système nerveux central utilisés pour le traitement des troubles du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) sont soupçonnés d’être à l’origine d’accidents cardiaques graves, voire mortels par leur action sur le rythme cardiaque et la pression artérielle. Les résultats des travaux sur ce point sont toutefois contradictoires et chaque nouvelle publication est examinée avec intérêt.
C’est le cas d’une étude rétrospective de cohorte, réalisée aux Etats-Unis et publiée récemment par le British Medical Journal, incluant plus de 1 million d’enfants et adolescents souffrant d’un TDAH. Parmi eux 386 584 avaient eu au moins une prescription de stimulants du système nerveux central (méthylphénidate ou sels mixtes d’amphétamine). Le suivi s’étendait sur plus de 2 millions personnes-années. Au cours de ce suivi, 66 décès par mort subite, accident vasculaire cérébral ou infarctus ont été dénombrés, avec un taux d’incidence ajusté de 2,2 pour 100 000 patients sous traitement stimulant, non significativement différent du taux constaté chez les enfants non traités (OR ajusté 0,62 ; intervalle de confiance à 95 % : 0,27 à 1,44). Vingt-six accidents sont répertoriés chez des enfants à haut risque, sans que là non plus la différence ne soit significative entre les enfants traités ou non traités.
Reconnaissant que les études observationnelles sont toujours susceptibles d’être biaisées, les auteurs estiment toutefois que la faible incidence observée, inférieure à 3 pour 100 000, fournit l’assurance d’un risque absolu faible lui aussi.
Ces résultats ne concernent que des traitements de courte durée et la question reste posée pour les enfants prenant des traitements prolongés. Nul ne peut non plus affirmer si un effet sur le rythme cardiaque ou la pression artérielle est susceptible de persister au long cours ou s’il cesse au contraire à l’arrêt du traitement.
Dr Roseline Péluchon
Winterstein GA et coll. : Cardiovascular safety of central nervous system stimulants in children and adolescents: population based cohort study. BMJ 2012;345:e4627 doi: 10.1136/bmj.e4627
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