IVG : «on croit encore que les femmes doivent souffrir»
Par Caroline Piquet - le 27/02/2012
Si la pratique de l'avortement reste un sujet tabou en France, l'accompagnement médical l'est encore plus. Au détour d'un planning familial ou d'un service d'orthogénie, on parle des difficultés rencontrées, mais toujours discrètement.
90.000 avortements par an chez les moins de 25 ans. C'est ce que révèle unrapport sur la sexualité des adolescents remis par le gynécologue Israël Nisand à Jeannette Bougrab, secrétaire d'État à la Jeunesse et à la Vie associative en février dernier. «Des chiffres en augmentation de 5% chaque année depuis 20 ans», explique le professeur. Derrière ces chiffres alarmants, c'est aussi une pratique de l'IVG qui se heurte à des difficultés, tant sur le plan organisationnel qu'humain.
En France, la loi prévoit le choix entre deux méthodes d'interruption volontaire de grossesse (IVG). La méthode chirurgicale consiste à aspirer le contenu de l'utérus sous anesthésie locale ou générale, possible jusqu'à la douzième semaine de grossesse. La seconde méthode médicamenteuse, réalisée entre la cinquième et la septième semaine, consiste à la prise de deux médicaments: le premier interrompt la grossesse, le second permet l'évacuation de l'oeuf par contractions.
Au planning familial de Paris, Isabelle admet que «même si la loi prévoit que les femmes puissent choisir entre les deux méthodes d'IVG, on leur impose souvent la méthode médicamenteuse». À Strasbourg, le planning familial fait le même constat. «La méthode chirurgicale mobilise plus de professionnels de la santé, c'est pourquoi on les oriente plus facilement vers une méthode médicamenteuse, qui peut se dérouler à domicile».
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