Nomination |
Un nouveau patron pour la Direction Générale de la Santé
Jusqu’alors directeur de l’ARS de Lorraine Jean-Yves Grall a été nommé mercredi Directeur général de la Santé. Le nouveau patron de la DGS n’a pas été recruté dans le sérail des universitaires comme à l’accoutumée. Ancien praticien libéral, il s’est fait connaître en 2007 par un rapport sévère sur la PDS et plus récemment pour avoir viré un chirurgien messin dont le service connaissait une surmortalité inhabituelle.
Comme annoncé par legeneraliste.fr dès le 22 avril, c’est donc le directeur de l’ARS de Lorraine, le Dr Jean-Yves Grall, qui devient le nouveau Directeur général de la Santé. Sa nomination a été officialisée par le conseil des ministres de mercredi. Ce cardiologue de 54 ans n’est pas un professeur de médecine, une grande première à la DGS. D’abord praticien libéral de 1986 à 1995 puis hospitalier à Châteaubriant jusqu’en 2003, date à laquelle il rejoint l’administration. Dans un premier temps, conseiller médical auprès du directeur de l’ARH d’Ile-de-France, puis conseiller général des établissements de santé et enfin conseiller médical de la directrice de l’hospitalisation et de l’organisation des soins, Annie Podeur. Il prend la tête de l’ARH de Lorraine en 2007 avec l’appui du ministre de la Santé de l’époque... un certain Xavier Bertrand.
À l’été 2007, il s’était illustré par un rapport très dur sur l’organisation de la permanence de soins, un dispositif qu’il jugeait alors « fragile, aléatoire et coûteux ». Il soulignait alors à Roselyne Bachelot que « dans le contexte de création des ARS, il existe une réelle opportunité de remettre à plat la situation et de changer de stratégie ». De fait, il a été entendu : la loi HPST a effectivement prévu de confier l’organisation de la PDS aux ARS, même si celle-ci ne s’est pas encore mise en place. « Un pilotage unique de l’organisation et des financements par le directeur de l’ARS semble d’évidence le plus cohérent, » observait-il alors. Il a également été l’auteur d’un rapport sur « le médicament à l’hôpital » en 2003, « les maisons médicales de garde » en 2006 et « l’évaluation du Plan Urgence » en 2007.
À la tête de l’ARS de Lorraine, il a notamment eu à gérer le scandale du service de chirurgie cardiaque du CHR Metz. En octobre 2010, il avait suspendu l’activité de ce service en raison d’un taux de mortalité des patients double de la moyenne nationale et triple pour la pose de valves cardiaques. Pour l’heure, c’est la directrice adjointe de l’ARS de Lorraine, Marie-Hélène Maître, qui va assurer la direction par interim de l’agence.
Valse de hauts fonctionnaires au ministère de la Santé
Son prédécesseur le Pr Didier Houssin qui a été notamment à la man?uvre pour la gestion de la campagne de vaccination contre la grippe A devrait prochainement prendre la tête de l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur. Choisi par le Président de la République, ce chirurgien de 61 ans, qui était arrivée à la DGS en avril 2005, en remplacement de William Dab, a été auditionné la semaine dernière par les commissions des affaires culturelles du Sénat et de l’Assemblée nationale.
La nomination d’un nouveau DGS vient compléter le jeu de chaise musicale dans les administrations centrales et agences sanitaires en cours depuis le début de l’année, à la faveur notamment de l’affaire Mediator. Un mouvement d’une ampleur et d’une rapidité jamais observées jusque-là, même en cas d’alternance politique. Reste encore à Xavier Bertrand à trouver un ou une nouveau patron pour l’INCA qui est sans directeur depuis la nomination du Pr Dominique Maraninchi à l’Afssaps. Encore une fois, il pourrait puiser dans le vivier des directeurs d’ARS.
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